vendredi 15 août 2025 : fête de l’Assomption, horaire des dimanches (vigiles la veille à 20h45, messe à 10h) + concert à 16h.

Nota : L’office de None (14h45) sera prié au dolmen de ND de la Pierre-qui-Vire.

Commentaires sur la Règle



Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 43 v 13-19 De ceux qui arrivent en retard à l'œuvre de Dieu ou à table. écrit le 03 juin 2017
Verset(s) :

13. A table, celui qui ne sera pas arrivé pour le verset, en sorte que tous disent ensemble ce verset, fassent l'oraison et se mettent tous à table au même moment,

14. celui qui ne sera pas arrivé par suite de sa négligence ou d'une faute, on le reprendra pour cela jusqu'à deux fois.

15. Si ensuite il ne s'amende pas, on ne lui permettra pas de partager la table commune,

16. mais on le séparera de la compagnie de tous et il prendra son repas seul, avec privation de sa ration de vin, jusqu'à satisfaction et amendement.

17. Même sanction pour celui qui ne sera pas présent au verset que l'on dit après avoir mangé.

18. Et que personne ne se permette de prendre à part aucun aliment ou boisson avant l'heure prescrite ou après.

19. De plus, si le supérieur offre quelque chose à tel ou tel, et que celui-ci refuse de le prendre, quand il désirera ce qu'il a d'abord refusé ou autre chose, il ne recevra absolument rien jusqu'à ce qu'il s'amende comme il faut.

Commentaire :

Il y a quelques jours, je rappelai l'importance de s'attendre durant le repas, avant de

passer à un autre plat. Je remercie les frères qui y sont plus attentifs, et j 'invite encore les

autres à y penser. Cela peut paraître un détail, mais en fait il touche un point sensible de notre

vie commune. Ce chapitre sur le repas, permet bien d'en mesurer l'enjeu: il s'agit de la

qualité de notre communion fraternelle. Sommes-nous seulement des individus les uns à côtés

des autres qui ne s'occupent que de leur assiette, arrivent et partent quand ils veulent? Ou

bien voulons-nous faire de ce moment de repas commun, un vrai moment de communion

fraternelle où l'attention mutuelle trouve occasion à s'exercer concrètement? St Benoit insiste

ici sur le début du repas: il s'agit que tous soient là pour le chant du début, prient ensemble et

se mettent à table ensemble. Le mot « tous», « omnes », revient à plusieurs reprises. Notre

corps communautaire se construit à travers beaucoup de détails de la vie quotidienne. Prendre

soin de ces détails, c'est prendre soin du corps communautaire. Si je suis négligent, le corps

communautaire souffre car le membre que je suis, manque, ou bien fait malles choses, ou

encore semble avoir d'autres intérêts. Chacun de nous est nécessaire à la vie de la

communauté et lui apporte une part précieuse. Et sans qu'on s'en rende compte, la

communauté nous offre en retour un bien inestimable, celui d'être plus pleinement nous-

mêmes, parce que davantage fraternel. Notre mentalité de plus en plus individualiste doit faire

davantage d'effort pour entrer dans un faire commun. Il nous faut peut-être plus de travail

intérieur pour réaliser quelle chance constitue une vie en communauté. C'est le paradoxe de

notre vie en société au XXIo, en occident: nous sommes de plus en plus jaloux de notre

liberté, pensée comme indépendance, et nous souffrons de plus en plus de solitude ... La vie

communautaire vient nous redire ce bien très nécessaire de la dépendance mutuelle: non pas

une dépendance servile, mais une dépendance dans la charité. Si nous nous attendons avant de

passer au plat suivant, c'est pour honorer nos voisins, et du même coup sortir d'un certain

nombrilisme. Si nous commençons tous ensemble le repas par la prière, c'est pour nous

accueillir mutuellement comme des frères sous le regard d'un même Père. Manquer cela nous

renvoie à une solitude esseulée loin de la vraie vie. Celle-ci est échange, communion,

solidarité. Rendons-grâce d'avoir été appelés à la vie communautaire. - 3 juin 2017

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 43 v 1-12 De ceux qui arrivent en retard à l'œuvre de Dieu ou à table. écrit le 01 juin 2017
Verset(s) :

1. A l'heure de l'office divin, dès qu'on aura entendu le signal, on laissera tout ce qu'on avait en main et l'on accourra en toute hâte,

2. mais avec sérieux, pour ne pas donner matière à la dissipation.

3. Donc on ne préférera rien à l'œuvre de Dieu.

4. Celui qui, aux vigiles nocturnes, arrivera après le gloria du psaume quatre-vingt-quatorze, – que nous voulons qu'on dise, pour cette raison, à une allure tout à fait traînante et lente, – celui-là ne se tiendra pas à sa place au chœur,

5. mais il se tiendra le dernier de tous ou à l'endroit séparé que l'abbé aura assigné aux négligents de son espèce pour qu'ils soient vus de lui et de tous,

6. jusqu'à ce que, l'œuvre de Dieu achevée, il fasse pénitence par une satisfaction publique.

7. Or si nous avons décidé qu'ils devaient se tenir au dernier rang ou à part, c'est pour qu'ils soient vus de tous et qu'ils se corrigent au moins sous l'effet de la honte.

8. Si d'ailleurs ils restent hors de l'oratoire, il s'en trouvera peut-être un qui se recouchera et dormira ou qui s'assiéra dehors à l'écart, passera son temps à bavarder et donnera occasion au malin.

9. Mieux vaut qu'ils entrent au dedans, de façon à ne pas tout perdre et à se corriger à l'avenir.

10. Aux heures du jour, celui qui n'arrivera pas à l'œuvre de Dieu après le verset et le gloria du premier psaume qu'on dit après le verset, ceux-là, suivant la loi que nous avons dite plus haut, se tiendront au dernier rang,

11. et ils ne se permettront pas de se joindre au chœur de ceux qui psalmodient, jusqu'à ce qu'ils aient satisfait, à moins que l'abbé n'en donne permission en accordant son pardon,

12. non sans que le coupable fasse satisfaction, cependant.

Commentaire :

« Donc on ne préfèrera rien à l 'œuvre de Dieu ». Peut-être allez-vous me dire, mais

pourquoi commenter encore pour la énième fois, cette phrase ... Nous la connaissons ... Oui,

et en même temps, sommes-nous assurés d'être complètement quittes vis-à-vis de son

exigence? Au cœur notre quotidien, elle replace nos vies sous l 'horizon de Dieu. Allons-nous

vivre selon le rythme imprimé par le travail et les repas ou bien allons-nous vivre selon le

rythme de la prière des heures? Entre les deux rythmes, il y a une réelle tension que la vie

moderne a tendance parfois à exacerber. Je pense aux prêtres qui sont censés prier la prière

des heures, mais dont le ministère en rend souvent difficile la réalisation. Nous, moines, nous

sommes privilégiés par le cadre du monastère qui instaure la prière des heures à la première

place de nos activités. En même temps, nous pouvons sentir la tension, voire la pression

exercée par le travail et les diverses activités.

Accepter de nous tenir sous l'exigence de Benoit, « on ne préjèrera rien à l'œuvre de

Dieu », c'est moins obéir à une loi, qu'entrer dans une préférence qui peu à peu occupe tout le

cœur. Il est heureux que Benoit nous invite à une préférence et pas seulement à l'observation

d'un règlement. En effet, intégrer en profondeur le rythme des offices pour qu'il devienne

vraiment notre tempo, celui qui structure tout notre être, demande du temps. Notre réflexe le

plus immédiat est de vouloir maitriser notre temps, de l'optimiser, de gagner du temps car

nous savons qu'il est court. La prière des heures vient nous sortir de cette logique-là pour

nous faire entrer dans la vision d'un temps offert et unifié sous le regard de Dieu. En

acceptant de perdre du temps pour Dieu, de passer entre 3 à 4 heures à l'église pour le

chanter, nous entrons dans la vraie dimension du temps qui passe. Celui-ci n'est plus cette

course contre la mort, course de toute façon perdue à l'avance. Mais il devient l'espace d'une

communion avec Celui de qui nous venons et vers qui nous allons. De rendez-vous de prière

en rendez-vous de prière, croit cette communion avec Dieu, à mesure que décroit notre

prétention à tout maitriser. Chaque cloche qui sonne nous appelle à laisser ce que n'avons pas

fini dans les mains de Dieu. Lui, le Maitre du temps, fera en sorte que cela ne soit pas perdu,

comme l'expérience nous le montre souvent. Notre travail avancera peut-être moins vite, mais

nous en sortirons grandis. Grandi, car notre être profond s'unifiera en Dieu, pour goûter une

paix et une joie plus profonde que l'immédiate satisfaction d'avoir achevé un travail. - 1° juin 2017

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 42 v 1-10 Que personne ne parle après complies. écrit le 31 mai 2017
Verset(s) :

1. En tout temps les moines doivent cultiver le silence, mais surtout aux heures de la nuit.

2. Aussi en tout temps, qu'il y ait jeûne ou déjeuner, –

3. si c'est un temps où l'on déjeune, dès qu'ils se seront levés du souper, tous s'assiéront ensemble et quelqu'un lira les Conférences ou les Vies des Pères ou autre chose qui édifie les auditeurs,

4. mais pas l'Heptateuque ou les Rois, parce que ce ne serait pas bon pour les intelligences faibles d'entendre cette partie de l'Écriture à ce moment-là ; on les lira à d'autres moments.

5. Si c'est un jour de jeûne, une fois les vêpres dites, après un petit intervalle on passera à la lecture des Conférences, comme nous l'avons dit ;

6. on lira quatre ou cinq feuillets ou autant que l'heure le permettra,

7. tandis que tous se rassemblent grâce à ce délai de la lecture, si l'un ou l'autre était pris par une fonction à lui confiée, –

8. donc une fois que tous seront réunis, ils célébreront complies, et en sortant des complies, on n'aura plus désormais la permission de dire quelque chose à quiconque, –

9. si quelqu'un est pris à transgresser cette règle du silence, il subira un châtiment sévère, ;-

10. sauf s'il survient une nécessité du fait des hôtes ou que l'abbé vienne à commander quelque chose à quelqu'un.

Commentaire :

« En tout temps, les moines doivent cultiver le silence, mais surtout aux heures de la

nuit » ... Un des deux jeunes lycéens venus dernièrement à Pâques me disait qu'il ne lui avait

pas été facile de vivre le silence à son arrivée au monastère. Le silence peut faire peur, comme

en témoignent aussi nos hôtes à qui est demandé de prendre le repas du soir sans parler. Le

silence peut donner l'impression d'un isolement, ou encore qu'on néglige la relation avec

ceux qui nous entourent.

En réalité, le silence est un beau cadeau que nous pouvons nous faire les uns aux

autres. Silence des lèvres, silence des yeux, silence des gestes. Par ce silence, nous nous

témoignons une réelle charité: celle de préserver pour soi-même et aussi pour l'autre l'espace

d'intimité avec le Seigneur. Le Christ est là dans notre cœur. Le silence nous apprend à

revenir à notre cœur qui est si prompt parfois à aller courir à l'extérieur ... Pour chercher

quoi? Le soutien d'un regard, l'appui d'une reconnaissance, un encouragement, parfois du

divertissement, ou encore une sorte de fuite dans l'oubli ... Au contraire, le silence permet de

se reposer en soi, en Dieu, avec soi, avec Dieu. Je voudrais inviter chacun à repérer dans son

quotidien, ces instants privilégiés où il goûte quelque chose de ce repos: les minutes qui

précèdent le début de l'office, le déplacement vers l'église, la prière de None en solitaire, le

temps du soir avant le coucher. .. Ne laissons pas une certaine agitation nous imposer son

rythme, comme si nous étions toujours à la traîne de quelque chose, conduits à notre insu.

Ici, le silence de la nuit a une place particulière. Il nous offre un rendez-vous privilégié

avec le Seigneur. Ce silence nous entraine plus loin dans le lâcher prise vis-à-vis des tâches

quotidiennes. Tout notre être peut respirer autrement, plus profondément. Le silence de la nuit

s'offre à nous pour écouter et recevoir notre vie de manière nouvelle, à travers le repos, mais

aussi à travers la prière, ou certaines lectures choisies. Temps de la passivité recréatrice au

regard du temps diurne souvent très actif et réactif. Le silence de la nuit se présente comme un

allié sûr pour consentir à nous remettre dans les mains de Dieu, à la manière d'un enfant.

Consentir à entrer dans la confiance. « Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu

me donnes d'habiter, Seigneur, seul, dans la confiance» dit le Ps 4 aux Complies du

dimanche. Oui, soyons heureux du silence qui habite notre maison de jour et de nuit.

Préservons-le. Avec lui, nous entretenons notre capacité à respirer plus profondément, dans la

confiance et l'espérance. 31 mai 2017

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 41 v 1-9 A quelle heure doit-on prendre le repas? écrit le 30 mai 2017
Verset(s) :

1. De la sainte Pâque à la Pentecôte, les frères prendront leur repas à sexte et souperont le soir.

2. À partir de la Pentecôte, pendant tout l'été, si les moines n'ont pas de travaux agricoles et que les ardeurs excessives de l'été ne les incommodent pas, ils jeûneront jusqu'à none les mercredis et vendredis.

3. Les autres jours ils déjeuneront à sexte.

4. S'ils ont du travail aux champs ou si la chaleur de l'été est excessive, il faudra maintenir le déjeuner à sexte, et ce sera à l'abbé d'y pourvoir.

5. Et il équilibrera et réglera toute chose en sorte que les âmes se sauvent et que les frères fassent ce qu'ils font sans murmure fondé.

6. Des Ides de septembre au début du carême, le repas sera toujours à none.

7. En carême, jusqu'à Pâques, le repas sera à vêpres.

8. Cependant les vêpres seront célébrées de telle façon que l'on n'ait pas besoin au repas de la lueur d'une lampe, mais que tout s'achève à la lumière du jour.

9. Et de même en tout temps, l'heure du souper ou du repas sera suffisamment tôt pour que tout se fasse à la lumière.

Commentaire :

Dimanche, nous entendions un article sur le début du Ramadan qui est le mois de

jeûne des musulmans. Cette pratique du jeûne consiste à s'abstenir de manger et de boire

pendant la journée pour ne manger et boire que le soir. Ce sera alors un moment de fête et de

retrouvaille familiale. Je me souviens avoir voyagé en avion à côté d'un musulman d'origine

tunisienne qui avait attendu soigneusement le coucher du soleil pour prendre son repas. En

parlant avec lui, j'avais mesuré tout le sérieux qu'il mettait à vivre cette pratique, en gardant

une certaine sobriété dans son alimentation. Cette pratique musulmane encore actuelle puise

ses origines dans les pratiques anciennes dont la tradition monastique se fait l'écho. Michaela

Puzicha affirme dans son commentaire de la RB que la pratique monastique latine qui

consiste à prendre son repas habituellement à None, vers 15h00 de l'après-midi était en fait un

allègement au regard de la tradition antique. Dans « celle-ci, seule une légère collation était

prévue après le coucher du soleil» (Commentaire de la Règle de St Benoit, trad. Christine

Conrath, Ed du Net, p 39). Les musulmans sont aujourd'hui en bonne part, les témoins de ces

traditions antiques où jeûner, consiste avant tout à retarder l'heure du repas jusqu'après le

coucher du soleil. Le soleil en son lever et en son coucher délimite ainsi la période de jeûne.

Si St Benoit organise aussi les heures du repas en fonction d'heures assez précises du

soleil, il le fait surtout en se basant sur un autre Soleil, le Christ.La célébration de son

mystère scande l'année solaire par des temps forts et la divise en périodes différentes qui

constituent notre année liturgique. Désormais, notre temps humain est organisé et ordonné par

la célébration du vrai soleil de nos vies humaines, le Christ. Au centre de tout, sa Pâque

comme le moment où tout est donné. Avant Pâque, c'est le temps de la préparation qui creuse

et qui rend davantage capable d'accueillir la Vie offerte en abondance. Après Pâques, c'est le

temps de la joie qui ne cesse de chanter « alléluia» pour rendre grâce à Dieu qui nous a

sauvés. Peu à peu s'est ajouté le temps de l'Avent, temps de l'attente de la venue finale du

Christ, illuminé par le mémorial de sa venue dans la chair à Noël. Ainsi la célébration du

même mystère du Christ commande le jeûne plus ou moins mitigé ainsi que l'absence de

jeûne. Jeûner a alors toujours une valeur d'exercice et de purification. L'absence de jeûne

devient comme une confession de foi dans le don de la vie du Ressuscité déjà offerte en

abondance. 30 mai 2017

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 40 v 1-9 De la quantité de boisson écrit le 27 mai 2017
Verset(s) :

1. « Chacun tient de Dieu un don particulier, l'un comme ceci, l'autre comme cela. »

2. Aussi est-ce avec quelques scrupules que nous déterminons la quantité d'aliments pour les autres.

3. Cependant, eu égard à l'infirmité des faibles, nous croyons qu'il suffit d'une hémine de vin par tête et par jour.

4. Mais ceux à qui Dieu donne la force de s'en passer, qu'ils sachent qu'ils auront une récompense particulière.

5. Si les conditions locales et le travail ou la chaleur de l'été font qu'il en faut davantage, le supérieur en aura le pouvoir, en veillant toujours à ne pas laisser survenir la satiété ou l'ivresse.

6. Nous lisons, il est vrai, que « le vin n'est absolument pas fait pour les moines », mais puisqu'il est impossible d'en convaincre les moines de notre temps, accordons-nous du moins à ne pas boire jusqu'à satiété, mais plus sobrement,

7. puisque « le vin fait apostasier même les sages. »

8. Quand les conditions locales feront que l'on ne puisse même pas trouver la quantité indiquée ci-dessus, mais beaucoup moins ou rien du tout, les habitants du lieu béniront Dieu et ne murmureront pas.

9. Car nous recommandons ceci avant tout : qu'on s'abstienne de murmurer.

Commentaire :

En ce jour de jubilé sacerdotal, je me sens autorisé à faire un lien entre ce petit

chapitre de la RB sur le vin et l'eucharistie. Le Seigneur Jésus nous a laissé le très simple et

très humain mémorial du pain et du vin. Vin de la fête qui devient sang du sacrifice. Aux

noces de Cana, les jarres de l'eau de la purification se sont transformées en jarres de

réjouissance pleines de vin délicieux, signe des noces en train de se réaliser en Jésus, entre

Dieu et 1 'humanité. A la dernière cène, la coupe de vin est le signe du « sang de l'Alliance.

répandu pour la multitude en rémission des péchés ». Et Jésus affirme alors aux disciples: «

Je vous le dis: désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je boirai

un vin nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père» (Mt 26, 29). Le vin choisi par

Jésus pour signifier et aussi pour partager le fruit de son offrande, devient empreint de gravité,

celle de son sacrifice JUSqu'à la mort. Il fait signe et introduit dans une alliance en attente de

son plein accomplissement. Le goût de la fête est donné, mais celle-ci ne sera pleine et totale

que dans le Royaume. Nous pourrons alors, sans. crainte d'une ivresse autant illusoire que

destructrice, boire ce vin nouveau, vin d'allégresse dont nos corps ressuscités supporteront la

satiété dans lajoie de l'amour partagé.

Le vin eucharistique se reçoit de la symbolique de nos fêtes humaines en quête d'une

plénitude qui semble toujours échapper. Chargé d'un sens nouveau, grave, lors de la dernière

Cène, ne vient-il pas en retour éclairer nos fêtes humaines? Vin de communion au sang du

Christ, il nous donne la grâce d'entrer en communion avec notre Dieu et avec nos frères. S'il

y a une joie et une ivresse possible dès ici-bas, c'est celle-là: lajoie de la communion dans le

Christ qui nous relie à tous les humains dans une solidarité et un partage concret. Mais le vin

eucharistique nous rappelle aussi que la vraie fête est à venir.Il nous enseigne la vraie ascèse:

celle du partage avec nos frères et celle de la retenue joyeuse plein d'espérance dans l'attente

du banquet éternel. Ainsi notre vie eucharistique peut-elle illuminer notre ascèse monastique

et la mesure que St Benoit propose avec une belle sagesse ...

- 27 mai 2017

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 39 v 1-11 De la quantité de nourriture écrit le 23 mai 2017
Verset(s) :

1. Nous croyons qu'il suffit à toutes les tables pour le repas quotidien, qu'il ait lieu à sexte ou à none, de deux plats cuits, en raison des diverses infirmités,

2. pour que celui qui ne peut manger de l'un, fasse son repas de l'autre.

3. Donc deux plats cuits suffiront à tous les frères ; et s'il y a moyen d'avoir des fruits ou des légumes tendres, on en ajoutera un troisième.

4. Une livre de pain bien pesée suffira pour la journée, qu'il y ait un seul repas ou déjeuner et souper.

5. Si l'on doit souper, le cellérier gardera le tiers de cette même livre pour le rendre au souper.

6. S'il arrive que le travail devienne plus intense, l'abbé aura tout pouvoir pour ajouter quelque chose, si c'est utile,

7. en évitant avant tout la goinfrerie et que jamais l'indigestion ne survienne à un moine,

8. car rien n'est si contraire à tout chrétien que la goinfrerie,

9. comme le dit Notre Seigneur : « Prenez garde que la goinfrerie ne vous appesantisse le cœur. »

10. Quant aux enfants d'âge tendre, on ne gardera pas pour eux la même mesure, mais une moindre que pour les plus âgés, en gardant en tout la sobriété.

11. Quant à la viande des quadrupèdes, tous s'abstiendront absolument d'en manger, sauf les malades très affaiblis.

Commentaire :

Petit chapitre de la règle plein de sagesse humaine toujours bonne à réentendre. En

effet, que nous ayons 30, 60 ou 90 ans, notre appétit a toujours à apprendre les justes limites.

Une personne me racontait son expérience d'avoir mangé dans un restaurant où l'on se sert à

volonté. Un grand buffet est disposé avec de nombreux plats offerts dans lesquels on peut

venir se servir, et se resservir sans limite. Comme celui qui l'invitait voulait lui faire goûter

une grande variété de plats, elle a donc beaucoup mangé ... trop au regard de la nuit plutôt

blanche qui a suivi. La personne concluait que finalement elle gardait un goût mitigé de ce

repas où rien n'aidait à garder la limite, et qu'elle n'avait pas envie de renouveler

l'expérience. Ce récit éclaire bien notre petit chapitre. Un repas à volonté, dans un bon

restaurant peut représenter une sorte de phantasme de jouissance ininterrompue ... Qui un jour

n'y a jamais songé? Mais finalement, faute de limites offertes, est-ce encore un bon repas?

Depuis notre tendre enfance, des « ça suffit» ont structuré nos appétits. Nous avons

appris alors à mieux connaitre la mesure de nos besoins. Les limites nous ont enseigné un

équilibre dans lequel nous goûtons une vraie joie. Celle-ci est jouissance, non à cause d'une

satiété qui comble, mais en raison d'une juste mesure qui réconforte le corps. Cette juste

mesure donne le plaisir d'apprécier les choses sans les dévorer. St Benoit propose aussi à ses

moines des limites. « Il suffit ». S'il est différent du sien, notre régime actuel propose aussi

des limites, celles du repas en commun. Limite du nombre de plats proposés, limite de la

quantité offerte, limite donné par le rythme du repas. Je voudrais insister sur ce dernier point.

Pour nous garder de la tentation de dévorer, ou de manger tout seul, telle la vache dans sa

stalle, je rappelle la coutume de nous attendre avant de passer à un autre plat. Je vois des

frères qui ne savent pas attendre les autres. J'invite chacun à veiller par ex, à ne pas passer au

fromage avant que les frères alentour n'aient fini le plat principal. Oui, faisons attention de

nous attendre. Cette limite mise à notre impatience veut nous sortir de notre bulle, et nous

apprendre à faire attention aux frères avec qui nous partageons le repas. Le repas

communautaire est une école. Non seulement, il permet de réguler nos besoins de nourriture,

mais aussi nous ouvrir aux besoins des frères, en patientant, et en nous servant mutuellement. - 23 mai 2017

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 38 v 1-12 écrit le 20 mai 2017
Verset(s) :

1. La lecture ne doit jamais manquer aux tables des frères. Il ne faut pas non plus que la lecture y soit faite au hasard par le premier qui aura pris un livre, mais un lecteur pour toute la semaine entrera en fonction le dimanche.

2. En entrant, après la messe et la communion, il demandera que tous prient pour lui, afin que Dieu éloigne de lui l'esprit d'orgueil.

3. Et tous, à l'oratoire, diront par trois fois ce verset, qui sera toutefois entonné par lui : « Seigneur, tu m'ouvriras les lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. »

4. Et alors, ayant reçu la bénédiction, il entrera en fonction pour la lecture.

5. Et il se fera un silence complet, en sorte que, dans la pièce, on n'entende personne chuchoter ou élever la voix, sinon le seul lecteur.

6. Quant à ce qui est nécessaire pour manger et boire, les frères se serviront à tour de rôle, de telle sorte que nul n'ait besoin de rien demander.

7. Si pourtant on a besoin de quelque chose, on le demandera en faisant retentir un signal quelconque, plutôt qu'en élevant la voix.

8. Personne non plus, dans la pièce, ne se permettra de poser aucune question sur la lecture ou sur autre chose, pour ne pas donner d'occasion,

9. sauf si le supérieur voulait dire brièvement un mot pour l'édification.

10. Le frère lecteur hebdomadier prendra le mixte avant de commencer à lire, à cause de la sainte communion et de peur que le jeûne ne lui soit pénible à supporter.

11. Mais c'est plus tard qu'il prendra son repas, avec les hebdomadiers de la cuisine et les serviteurs.

12. Les frères ne liront ni ne chanteront tous à la suite, mais seulement ceux qui édifient les auditeurs.

Commentaire :

Cette coutume de la lecture pendant le repas ne nous vient pas des

moines d'Egypte, mais des moines de Cappadoce. Les moines d'Egypte

mangeaient en silence. St Basile a introduit cette pratique de la lecture

pendant le repas. St Augustin l'a reprise, en faisant le parallèle entre la

nourriture du corps, et celle l'âme. Puis le Maître, et St Benoit.

Le repas monastique n'est pas seulement un partage fraternel. Il

devient un véritable exercice spirituel. Au même titre que l'Office, la

lectio, le travail manuel. En effet, St Benoit veut réunifier ce que le

péché a séparé. " veut que les réalités célestes ne soient plus séparées

de celles de la terre. Pour lui le moine est celui qui tente de recréer

l'unité perdue de l'homme.

En nous invitant à écouter ensemble un même livre, St Benoit a aussi

une autre intention. Ces lectures entendues au réfectoire, au fil des

années, créent une véritable culture communautaire, une bibliothèque

commune à tous les frères de la communauté. C'est pourquoi le choix

des livres est très important. Au moyen de ces livres, c'est tout un

« être ensemble» qui se crée, une culture de base, commune à tous les

frères.

Nous gardons tous en mémoire bien des livres, que nous n'aurions

jamais eu l'idée d'aller chercher sur les rayons de la bibliothèque, mais

qui nous a enrichis, qui nous a aidés à réfléchir, qui a peut-être permis

des échanges fructueux entre nous. Il s'agit souvent d'une lectio en

commun, qui nous ouvre l'esprit aux dimensions de l'Eglise et du

monde.

Nous pouvons redire à F. Matthieu, notre reconnaissance pour ce

service qu'il rend à la communauté: le choix des livres, et l'information

sur l'actualité. Et à F. Bernard pour les articles sur la vie de l'Eglise. 20 mai 2017

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 37 v 1-3 Des vieillards et des enfants. écrit le 19 mai 2017
Verset(s) :

1. Bien que la nature humaine incline par elle-même à l'indulgence pour ces âges, celui des vieillards et celui des enfants, l'autorité de la règle doit cependant y pourvoir.

2. On aura toujours égard à leur faiblesse et on ne les astreindra nullement aux rigueurs de la règle en matière d'aliments,

3. mais on aura pour eux de tendres égards et ils devanceront les heures réglementaires.

Commentaire :

Pour commenter ce petit chapitre de la Règle, je vais regarder avec

vous plusieurs points.

D'abord, la Règle du Maître: Lorsqu'elle parlait des vieillards et des

enfants, elle énumérait toutes les dispenses, selon les jours de la

semaine, selon les saisons ... St Benoit est beaucoup plus bref, il ne

donne aucune de ces normes concrètes: elles sont laissées au

discernement des responsables. Mais il insiste sur la miséricorde, et sur

la bonté.

Hier, la Règle nous parlait des malades. Aujourd'hui des plus faibles.

Mais nous devons en être bien conscients: Nous sommes tous faibles. Il

n'y a pas les faibles d'un côté, et moi de l'autre. Nous sommes tous

faibles et pécheurs. Nous ne devons jamais oublier cette faiblesse,

combien nous avons besoin de l'aide de Dieu, du soutien de nos frères,

de notre Père Spirituel, pour nous aider à vivre selon notre vocation.

Benoit veut nous enseigner autre chose et plus que ce à quoi « la

nature humaine incline par elle-même ». Notre attention pour les frères

plus âgés doit être pénétrée du désir de les aider à parvenir, au milieu

des difficultés de l'âge, des infirmités, à la plus grande ressemblance

avec le Christ. Au triomphe de l'homme intérieur. Pour qu'ils puissent

dire, avec Saint Paul: « Nous portons toujours avec nous, dans notre

corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée

dans notre corps. » 2 Co 4/10.

Enfin, il Y a l'enfance, il y a l'âge mûr, il y a la vieillesse. Il faut essayer

d'entrer dans l'âge mûr le plus vite possible, et y demeurer le plus

longtemps possible: c'est l'âge où nous pouvons donner toutes nos

forces pour le Royaume. La vieillesse acceptée paisiblement, à son

heure, avec ses servitudes, peut devenir aussi une forme de service du

Royaume. C'est l'heure d'une plus grande capacité à accueillir Dieu: « Il

faut qu'II croisse, et que je diminue ». Accueillir la vieillesse comme un

don précieux de Dieu, une invitation à lui donner davantage de place

dans notre vie. A consacrer plus temps à la prière. 19 mai 2017

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 36 v 1-10 Des frères malades écrit le 18 mai 2017
Verset(s) :

1. Il faut prendre soin des malades avant tout et par-dessus tout, en les servant vraiment comme le Christ,

2. puisqu'il a dit : « J'ai été malade, et vous m'avez rendu visite »,

3. et : « Ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous l'avez fait. »

4. Mais les malades, de leur côté, considéreront que c'est en l'honneur de Dieu qu'on les sert, et ils ne peineront pas, par leurs vaines exigences, leurs frères qui les servent.

5. Il faut pourtant les supporter avec patience, car des hommes de cette espèce font gagner une plus grande récompense.

6. L'abbé veillera donc avec le plus grand soin à ce qu'ils ne souffrent d'aucune négligence.

7. Ces frères malades auront un logement à part affecté à leur usage, et un serviteur qui ait la crainte de Dieu et qui soit attentionné, soigneux.

8. Toutes les fois que c'est utile, on offrira aux malades de prendre des bains, mais à ceux qui sont bien portants et surtout aux jeunes, on ne le permettra que plus rarement.

9. En outre, on permettra aux malades très affaiblis de manger de la viande, pour qu'ils se remettent ; mais quand ils seront mieux, ils se passeront tous de viande comme à l'ordinaire.

10. L'abbé prendra le plus grand soin que les malades ne soient pas négligés par les cellériers ou par les serviteurs. Lui aussi, il est responsable de toute faute commise par ses disciples.

Commentaire :

« J'ai été malade, et vous m'avez visité ». « C'est à moi que vous l'avez

fait». Le Christ ne nous dit pas: c'est comme si vous me l'aviez fait. Il

dit: « C'est à moi ». En soignant ce frère malade, en l'aidant, en

soulageant cette peine, c'est le Christ lui-même que je soigne, que je

console. Cette affirmation radicale de notre Seigneur éclaire tous nos

rapports entre frères. Et avec tous les hommes. Elle donne sens à

toutes nos tâches humaines. Tout ce que nous faisons a toujours pour

but le service du prochain. Toutes nos actions atteignent le Christ

directement. Ce regard de Foi exclut toute limite dans le don de soi. Il

est source aussi d'une grande joie. Une joie profonde qui ne se laisse

pas entamer -au moins profondément- par les multiples occasions

d'agacement, d'impatience, de découragement. Cette joie est un don

de Dieu, que nous devons cultiver dans la prière.

Et quand il s'agit de nous-mêmes: comment trouver la bonne mesure

des soins à donner à notre corps? Nous pouvons d'abord admirer la

discrétion de St Benoit. Et essayer de la mettre en pratique. Le

principe: nous ne nous appartenons pas. Nous sommes les membres du

Christ. Nos corps ne sont donc pas négligeables. Nous devons mettre en

œuvre tout ce qui est en notre pouvoir pour nous maintenir en bonne

santé. Ou pour la retrouver, si nous l'avons perdue.

Mieux habiter notre corps: cela peut aussi nous aider pour la prière.

Pour la paix du cœur, pour le silence intérieur. St Paul nous le dit: « Ne

savez-vous pas que votre corps est le Temple du Saint Esprit, qui est en

vous, et que vous recevez de Dieu. Vous ne vous vous appartenez plus à

vous-mêmes. Vous aves été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu

dans votre corps» 1 Co 6/19-20

Comme nous sommes fils de Dieu, nous devons chercher surtout la

liberté du cœur. En acceptant généreusement et joyeusement les

limitations qui tiennent à notre état de moine. En sachant aussi que la

souffrance et la maladie sont inévitables dans la vie de tout homme.

Elles peuvent même devenir des moyens privilégiés pour nous unir au

Christ, pour lui offrir notre vie. Lui, il nous donne la santé qui demeure

pour la vie éternelle. Nous comporter, pour cela comme pour tout le

reste, non pas en fils du monde, mais en fils de Dieu. Générosité, liberté

spirituelle, joie chrétienne. 18 mai 2017

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 35 v 12-18 Des semainiers de la cuisine. écrit le 17 mai 2017
Verset(s) :

12. Quand il n'y a qu'un repas, les semainiers recevront auparavant, en plus de la ration normale, un coup à boire et un pain chacun,

13. pour que, au moment du repas, ils servent leurs frères sans murmure et sans trop de fatigue.

14. Mais aux jours sans jeûne, ils attendront jusqu'aux grâces.

15. Le dimanche, aussitôt après la fin des matines, les hebdomadiers entrant et sortant se courberont à tous les genoux à l'oratoire, en demandant que l'on prie pour eux.

16. Celui qui sort de semaine dira ce verset : « Tu es béni, Seigneur Dieu, qui m'as aidé et consolé. »

17. L'ayant dit trois fois, celui qui sort recevra la bénédiction. Puis celui qui entre continuera en disant : « Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, hâte-toi de m'aider. »

18. Tous répéteront les mêmes mots par trois fois, et ayant reçu la bénédiction, il entrera.

Commentaire :

« Sans murmure et sans trop de fatigue» St Benoit veut nous aider, ici

comme souvent dans la Règle. Il ne veut pas que le service demandé

soit trop pénible. Pour que nous puissions le rendre de bon cœur.

On peut si facilement ne pas s'apercevoir de la fatigue des autres!

Nous devons garder cette délicatesse, cet instinct, cette attention. Et

tout faire pour soulager nos frères. C'est dans ce but que St Benoit a

prévu de l'aide pour les emplois plus pénibles. Charité et présence à

Dieu ont une grande importance. Soyons des frères.

A la cuisine, il ya des moments plus difficiles: les moments de presse.

Faisons attention de n'être ni encombrants, ni exigeants, ni trop pressés

à ces moments-là. Ne nous comportons pas comme des enfants gâtés:

ce qu'ils veulent, il faut le leur donner tout de suite! Rien d'autre ne

compte que leur désir. Et lorsque nous constatons nos propres besoins,

nos faiblesses, nos misères, apprenons à devenir indulgents pour celles

des autres. Sans nos frères qui se dévouent à la cuisine, sans cette

régularité dans le service des repas, où serait la bonne humeur dans le

monastère!

Qu'il faille être libre, détaché, dans ces questions de nourriture, c'est

évident. Mais le détachement ne veut pas dire le mépris. Si quelqu'un

dit que cela ne compte pas pour lui, que cela n'a aucune importance,

c'est assez ridicule, et faux. Il suffit de peu de choses pour qu'ils

perdent cette illusion. Non, il ne s'agit pas de mépriser. Mais pas non

plus d'en faire l'objectif numéro un de notre journée. Il faut donner à

tous nos gestes leur signification réelle pour notre recherche de la

Volonté de Dieu. Est-ce possible? C'est ce que notre Règle veut nous

apprendre à faire. Renouvelons-nous dans la fraîcheur de cette liturgie

qu'est notre vie monastique. Rien ne doit échapper à l'orientation vers

Dieu de toute notre vie. Liberté du cœur. Respect et amour de Dieu,

qui est présent. Charité envers nos frères.

Ce chapitre est encore une bonne occasion de remercier les frères qui

se dévouent dans ce secteur cuisine-réfectoire, F. Mathias, F. Fernando,

F. Paul, F. Placide F. Pius, et tous ceux qui les aident. 17 mai 2017