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9. et « ne pas faire à autrui ce qu'on ne veut pas qu'on nous fasse ;».
10. Se renoncer à soi-même pour suivre le Christ.
« Ne pas faire à autrui ce qu'on ne veut pas qu'on nous fasse. »
Cette maxime est si fondamentale dans la conscience humaine qu'elle a été
appelée : la Règle d'Or. On la retrouve, avec des variantes, dans toutes les traditions religieuses. Elle est connue de l'A.T. : « Ce que tu n'aimes pas, ne le fais à personne», dit le Livre de Tobie (4/15). C'est le contre poids de la Loi du Talion:
« œil pour œil ». Mais qu'est-ce que je n'aime pas qu'on me fasse? Au temps du Christ, dans le judaïsme, Hillel commente le commandement de l'amour du prochain de Lévitique 19: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même» par cette même Règle d'Or: « Aimer son prochain, dit Hillel, c'est-à-dire : ce que tu hais pour toi même, ne le fais pas aux autres. » Et il ajoute déjà : « Ceci est toute la Loi. » St Benoit, dans la Règle, a repris cette formulation négative. Et non ce qui est la nouveauté de l'Evangile: « Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux. » Mat 7/12, Le 6/31. « C'est la Loi et les Prophètes » conclut Jésus. Ce passage de la forme négative à la forme positive est essentiel. L'Evangile ne dit pas : Ne fais pas, il dit : Fais. Il ouvre un espace où la liberté a le choix des moyens, pour aller le plus loin possible. Il ne s'agit pas seulement d'éviter de faire du mal, de causer du tort. L'Evangile nous invite à prendre l'initiative du bien. Sans attendre qu'il nous soit rendu. St Benoit, en finale de ce chapitre, parle de ces instruments des bonnes œuvres en les appelant
« Instruments de l'Art Spirituel ». Le mot « spirituel » est à prendre ici au sens fort. Il
renvoie à la personne même de !'Esprit Saint qui travaille en nous. C'est Lui qui purifie le fond de notre cœur. C'est Lui, si nous le laissons agir en nous, qui nous inspire. C'est Lui qui nous apprend à aimer.
« Se renoncer à soi-même pour suivre le Christ. »
Après la Règle d'Or, voici la clé. La clé de toute vie monastique. De toute vie spirituelle. Ce renoncement est héroïque pour l'homme tel qu'il est ! Mais nous avons un exemple, et un objectif: le Christ, la suite du Christ, la« sequela Christi ».
St Benoit en est conscient : l'oubli de soi est la chose la plus difficile. Dix fois dans la Règle, il revient sur ce qu'il appelle: « la haine de la volonté propre». li le dit dès le début: « C'est à toi que s'adresse ma parole, à toi, qui que tu sois, qui renonces à ta volonté propre, et qui prends les fortes et nobles armes de l'obéissance, pour combattre sous l'étendard du Seigneur Christ, notre vrai Roi. »
Suivre le Christ : notre vie, ce n'est pas seulement suivre un règlement, obéir à un supérieur, où renoncer à toute volonté propre entre les mains d'un chef. Ce que St Benoit propose dépasse tout projet humain et ce qu'il peut avoir de contestable.
Suivre le Christ. Emboîter son pas, entrer dans son mouvement de kénose. « Il s'est renoncé à lui-même, prenant la condition humaine... » Nous en sommes les bénéficiaires. Nous avons à en être les témoins. Lui-même nous appelle : « Celui qui veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même.» Mt 16/24. C'est clair: l'objectif est de suivre le Christ, et le moyen, se renoncer. Pourtant il faut suivre le Christ avec tout soi-même. Mais il faut renoncer à user de soi pour soi-même. Le MOI fait obstacle à la relation. Nous sommes invités à entrer dans la kénose, qui est la nature même du Fis s'abandonnant à son Père. C'est le propre du Fils de renoncer à lui-même. En nous, c'est l'œuvre de !'Esprit. Lui seul peut accomplir cet oubli de soi. L'Esprit ne peut rien faire d'autre en nous. Christ nous dit, à chacun : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même ! » Le 9/23 Nous avons à écouter sa voix.
5. ne pas voler,
6. ne pas convoiter,
7. ne pas porter faux témoignage. »
8. Honorer tous les hommes,
« Ne pas voler ». La réalité du vol n'est pas moins commune que celle de l'adultère. St Jean nous dit que Judas était un voleur. Et Jésus va être mis en Croix entre deux voleurs. « Il a été mis au rang des malfaiteurs », des voleurs !
Ne pas voler : encore un curieux conseil donné à des moines, qui sont censés ne rien posséder. Mais ce n'est pas si simple. Aucun d'entre nous n'est à l'abri d'un geste furtif qui accapare le bien commun. Par notre profession monastique, nous ne pouvons plus rien posséder, pas même notre propre corps. Mais c'est en permanence que nous volons Dieu ! Un seul ne vole pas : Dieu à qui tout appartient. Depuis qu'il nous a tout donné, nous ne volons plus. Sauf si nous mettons notre richesse dans ce qu'il nous donne, plutôt qu'en Lui, le Donateur.
« Ne pas convoiter ». Les 3 instruments qui suivent : « Ne pas convoiter, ne pas porter de faux témoignage, respecter tous les hommes », concernent encore nos relations avec nos frères. « Ne pas convoiter » : Le Décalogue précise davantage :
« Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui lui appartient». Ex 20/17.
Désirer ce qu'a l'autre, ce qui lui arrive de bien. Cette impression que l'on fait toujours plus pour tel frère que pour moi. Ou pour tous les frères que pour moi. Ce sentiment que les qualités, l'histoire de mes frères sont meilleures que les miennes. La jalousie !
Nous avons à apprendre à rendre grâce pour tout ce que Dieu nous donne de vivre. Ce qui, dans mon itinéraire, dans ma vie, m'a aidé à être heureux. Ce que Dieu donne à chacun d'entre nous de vivre, aujourd'hui. Remercier et non pas jalouser.
« Ne pas porter de faux témoignages ». Le témoignage contre un frère est toujours plus suspect que le témoignage en sa faveur ! La vérité est toujours du côté de ce que l'autre a de meilleur. Peut-être que je crois dire vrai, mais ce que je dis va peser lourd sur la réputation de mon frère. Limiter au maximum ces témoignages mauvais. Nous sommes les disciples de Celui qui a été condamné sur faux témoignage. Nous avons surtout à être témoin de la Résurrection du Christ.
« Respecter tous les hommes». Absolument tous. Il n'y a ni juif, ni grec, ni esclave, ni homme libre. Nous sommes tous un en Christ. Tous susceptibles du même respect profond accordé aux fils de Dieu. Souvent nous respectons tous les hommes, sauf un ou deux, de ceux justement avec qui nous vivons. Et c'est une souffrance, pour eux et pour nous. Ce texte nous rappelle que nous ne pouvons pas nous y résigner. Que nous devons tout faire, tout ce qui dépend de nous, pour rétablir la relation fraternelle. Pour ne pas laisser s'établir entre moi et un frère un silence mauvais. Ni des sentiments mauvais dans mon cœur. Il est toujours urgent de remettre la lumière entre nous.
3. Ensuite « ne pas tuer,
4. ne pas commettre d'adultère,
St Benoit continue sa liste d'instruments, en puisant dans le Décalogue.
On peut se demander si ce catéchisme de base a vraiment sa place dans une Règle destinée à des moines ! St Benoit vient d'énoncer les deux grands commandements de l'Amour, et voici qu'on retombe dans la Loi. Et la Loi rude : Ne pas tuer !
Mais St Benoit suit le modèle de Jésus, quand il énumère pour le jeune homme riche de Mt 19 la liste des commandements. Jésus commence précisément par :
« Tu ne commettras pas de meurtre. » St Benoit risque s'attirer la même réponse que Jésus: « Tout cela, je l'ai observé depuis ma jeunesse ! » St Benoit sait pourtant que ce rappel n'est pas superflu. Car ne pas tuer est une véritable oeuvre permanente. Ce n'est pas seulement s'abstenir de l'acte concret et extrême, qui mettrais fin, brutalement à l'existence de mon semblable. C'est entrer dans le combat contre toute les pulsions homicides qui sont en moi. Contre tous les germes destructeurs que j'introduis, même inconsciemment, dans mes relations. Qui n'a pas tué ! Nous savons que le Diable a été, dès l'origine, tueur d'homme. « Il a été meurtrier dès l'origine», dit Jésus. Jn 8/44.
Tueur d'hommes. Nous, il nous arrive de sentir monter en nous des vagues de violence. On veut supprimer l'autre, ou même se supprimer soi-même ! C'est rare, heureusement, mais il y a bien des façons de tuer. Avec les yeux : ces regards de mépris, ou pire, d'indifférence : on regarde à travers l'autre comme s'il n'existait pas. St Jacques parle aussi du poison mortel de la langue : la médisance, la calomnie, les critiques... Quiconque hait son frère, est un tueur d'homme. Et la haine que j'ai contre lui me tue moi-même. Elle me détruit Il faut craindre ce qui tue l'âme.
St Benoit sait de quoi il parle, quand il met en garde les moines contre le risque d'adultère. Même s'ils vivent assez bien protégés par une clôture. Il sait aussi que, si la Règle veut être un raccourci de l'Evangile, elle doit contenir toute la Loi et les Prophètes.
Dans le Décalogue, ce commandement, « ne pas commettre l'adultère », vient après l'interdit de tuer. En Mat 19, Jésus le redit au jeune homme riche. Et Jésus a dû sourire quand celui-ci a protesté : « J'ai observé tout cela depuis ma jeunesse » ! Qui peut le prétendre ! « Que celui d'entre vous qui est sans péché lui lance la 1ère
pierre ! » Jn 8. Car « vous avez appris qu'il a été dit : tu ne commettras pas d'adultère, et moi je vous dis : quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà, dans son coeur, commis l'adultère avec elle. » Mat 5. « C'est du coeur que procède adultère, fornication. » Mat 15. Et quand Jésus dit: « Génération mauvaise et adultère», cette apostrophe dénonce l'idolâtrie : On change de Dieu comme on change de femme ! Toutes ces paroles du Christ nous concernent. Mais il nous dit aussi : « Va, et désormais tâche de ne plus succomber. ))
1. En premier lieu, « aimer le Seigneur Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces » ;
2. ensuite « son prochain comme soi-même ».
Nous retrouvons ce chapitre qui va égrener 74 maximes se présentant comme des repères, des lumières pour la vie. Tirées pour la plupart des Ecritures, elles viennent au secours de notre faiblesse pour offrir une direction, un appui, une consolation.
Et tout d'abord en leur commencement, ces maximes désignent une priorité : « In primis, en premier lieu » « aimer » le Seigneur et aimer le prochain... En réentendant ces deux commandements que Jésus a liés ensemble, de manière solide et solennelle, je suis frappé par le fait qu'il n'agit pas d'aimer tout court, le Seigneur et le prochain. Non pas aimer tout court, mais aimer de « tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces», d'aimer« comme soi même ». Aimer tout court risquerait alors d'être vécu comme une démarche trop sentimentale. J'aime le Seigneur, j'aime mon prochain parce que j'éprouve de l'affection pour lui. Les commandements nous entrainent à aller plus loin, à aimer avec tout mon être, avec tout ce qui fait ma personne, à aimer même avec les parts obscures de moi-même. Quand f. Matthieu nous a présenté la prière juive qui a façonné Jésus, il a cité un extrait de la Mishna Berakhot IX, 5 qui commentait le Shéma Israël : « L'homme doit bénir pour le mal comme il bénit pour le bien. car il est dit .- 'tu aimeras le Seigneur, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir' (Dt 6, 5). 'De tout ton cœur ', avec tes deux instincts, le bon et le mauvais. 'De toute ton âme', mêmes 'il prend ton âme, la vie; 'de tout ton pouvoir', avec tout ton argent» ... A sa manière, le commentateur juif a essayé de dire cette globalité de la personne qui est engagée dans l'amour, en ces deux instincts, le bon et le mauvais, en son avoir (l'argent) et jusqu'au don suprême de sa vie, le martyr. De cet extrait, je retiens la compréhension selon laquelle aimer de tout son cœur, c'est aimer avec ses « deux instincts. le bon et le mauvais». Comment comprendre cela? N'est-ce pas une invitation à consentir à nous présenter devant le Seigneur tel que nous sommes avec les parts lumineuses comme avec les parts sombres de nous-mêmes, Aimer le Seigneur avec ces parts sombres, ce sera les lui présenter, les lui offrir afin qu'il fasse son œuvre aussi en elle. Ne pas occulter ces patts sombres, mais au contraire à partir d'elles, nous tenir plus en vérité. plus abandonné devant le Seigneur, n'est-ce une belle marque d'amour et de confiance? N'est-ce pas aussi dans le même temps, une manière de m'aimer moi-même, avec mes pauvretés, et par là un chemin pour aimer mon prochain, mon frère avec les siennes ?
7. Tous suivront donc en tout la règle comme leur maîtresse, et nul n'aura la témérité de s'en écarter.
8. Personne au monastère ne suivra la volonté de son propre cœur,
9. et nul ne se permettra de contester avec son abbé insolemment ou en dehors du monastère.
10. Si quelqu'un se le permet, il subira les sanctions de règle.
11. De son côté, cependant, l'abbé fera tout dans la crainte de Dieu et le respect de la règle, sachant qu'il devra sans aucun doute rendre compte de tous ses jugements au juge souverainement équitable qu'est Dieu.
12. S'il est question de choses moins importantes pour le bien du monastère, il aura recours seulement au conseil des anciens,
13. comme il est écrit : « Fais tout avec conseil, et quand ce sera fait, tu ne le regretteras pas. »
En seconde partie de ce chapitre sur l'appel des frères en conseil, Benoit introduit un 3° terme pour le discernement: la règle... « Tous suivront en tout la règle pour maitresse », les frères comme l'abbé. Apparaissent ainsi les trois piliers fondamentaux de notre vie monastique cénobitique à l'école de St Benoit, la communauté, l'abbé et la règle. Sur ces trois piliers se construit la vie cénobitique et se vit un incessant discernement de la volonté de Dieu, et communautaire et personnel. Ces trois piliers se confortent les uns les autres et forment un trépied solide. Entre les trois se vit un constant va et vient et une mutuelle interdépendance qui fait jaillir la vie et du sens pour avancer dans l'histoire en perpétuelle évolution. Entre les trois, l'abbé, la communauté et la règle la vie circule basée sur une écoute continuelle. Chaque matin, dans le commentaire du chapitre, tous, abbé et communauté se mettent à l'écoute de la règle. Elle offre une norme de base, fondée sur l'évangile, qui structure notre la recherche de Dieu dans la prière et le travail. Fondamentalement nous nous mettons à son école. Mais la règle n'est pas un règlement qui aurait vocation à résoudre tous les problèmes. La vie appo1te son flot incessant de questions nouvelles qu'il faut discerner. C'est alors comme le prévoit Benoit que l'abbé peut adapter la règle en matière de nourriture par exemple ou de rythme de repas en fonction du travail, ou encore de vêtement. .. En quelque sorte dans ce cas, l'abbé et la règle se mettent à l'écoute de la communauté et de ses besoins, afin qu'il n'y ait pas de justes raisons de murmure qui entravent l'élan spirituel. Pour des questions plus importantes, la communauté s'écoute mutuellement comme on l'a vu lors des chapitres conventuels. Elle le fait à la lumière de la règle. Et quand l'abbé ; qui a écouté les avis de tous les frères, prend une décision, alors la communauté écoute et obéit à l'abbé afin de poursuivre ensemble la marche. Ainsi ce qui rend possible la vie en communauté, c'est l'écoute, c'est l'attention profonde à ce qui se vit, se cherche. aux besoins dans le désir de ne jamais manquer l'écoute du Seigneur et de sa volonté toujours à discerner au gré des situations et des évènements. Le trépied règle, communauté, abbé n'a pas d'autre fondement que cette écoute. que Benoit exprime souvent par l'expression qu'on retrouve ici à propos de l'abbé:« il fera tout dans la crainte de Dieu». Non la crainte qui est peur et qui paralyse, mais la crainte de manquer quelque chose qui est attention toujours en éveil et rend plus ouvert, aux autres, à soi-même et à Dieu. « Fais tout avec conseil » recommandé à l'abbé, est une autre manière de vivre cela: demeurer toujours ouvert....
1. Chaque fois qu'il sera question au monastère de quelque chose d'important, l'abbé convoquera toute la communauté et dira lui-même de quoi il est question.
2. Une fois entendu le conseil des frères, il en délibérera à part soi et fera ce qu'il juge le meilleur.
3. Or si nous avons dit que tous seraient appelés au conseil, c'est que souvent le Seigneur révèle à un inférieur ce qui vaut le mieux.
4. Or donc les frères donneront leur avis en toute soumission et humilité, et ils ne se permettront pas de défendre leur opinion effrontément,
5. mais la décision dépendra de l'abbé : celle qu'il juge être plus opportune, tous y obéiront.
6. Toutefois, s'il sied aux disciples d'obéir au maître, il convient que celui-ci dispose toute chose avec prévoyance et justice.
Ce chapitre de la règle est un de ceux dans lequel on mesure le mieux l'équilibre subtil proposé par Benoit pour le gouvernement de la communauté. En ressort un modèle unique qui n'est ni de type démocratique, ni de type autocratique, mais qui se fonde sur une commune recherche dans l'écoute mutuelle. Et les frères, et l'abbé, entrent dans un exercice visant à rechercher la volonté de Dieu. C'est Lui qu'on désire écouter comme Je suggère la remarque:
« si nous avons dit que tous doivent être appelés en conseil, c'est que souvent le Seigneur révèle à un inférieur ce qui vau/ le mieux ». Pour favoriser cette écoute mutuelle, Benoit préconise plusieurs points d'attention : que tous soient appelés à donner leur avis, et en même temps que chacun soit libre vis-à-vis de son point de vue, et que l'abbé qui prend la décision le fasse avec prévoyance et justice. Cet exercice subtil, avouons-le, est toujours difficile. Il nous rabote. Quand la parole des autres rejoint mes convictions, pas de problème. Mais quand elle les prend à contre-pied, il peut m'être difficile de l'accepter. Est-ce parce que je m'identifie trop à mes idées ? Avec le risque que si elles ne sont pas entendues, je me sens alors rejeté avec elle... Peut-être est-ce là Je premier travail, à vivre, un travail spirituel. Ce travail est double : il consiste d'une part à prendre vraiment part au jeu de la discussion, sans rester en retrait, et d'autre part à veiller à demeurer dans le sujet échangé, en abandonnant les impacts affectifs. Dans les deux cas, ce travail est spirituel parce qu'il m'oblige à me mettre à J'écoute et à la disposition de !'Esprit qui cherche à parler dans le corps communautaire. En prenant la parole, je prends un risque etje m'offre à !'Esprit Saint pour donner ma part à la réflexion, puis dans l'échange, en me concentrant sur ce qui est dit, je fais preuve d'humilité en abandonnant la préoccupation de mon image ou de mes intérêts. Cette humilité se manifestera aussi dans la manière avec laquelle je prends la parole : est-ce que je le fais avec passion, voire avec violence, ou bien est-ce que je Je fais en mettant en avant une opinion dont j'accepte qu'elle soit mise en jugement par celle des autres ? Si je crois que cette opinion est juste et bonne pour la communauté, en dernier lieu Je jugement de sa pertinence ne m'appartient plus. Etre un parmi d'autres, donner sa parole une parmi les autres, pour que mûrisse et naisse une parole commune dans laquelle la communauté se reconnaitra et que l'abbé a charge de discerner. Les frères comme l'abbé sont invités à se décentrer d'eux-mêmes pour le bien de la communauté. A chaque fois, il s'agit d'une sorte d'accouchement plus ou moins douloureux. Chacun et ensemble, il nous faut naitre à un nouveau visage de notre vivre ensemble.
30. L'abbé doit toujours se rappeler ce qu'il est, se rappeler le titre qu'on lui donne, et savoir que « plus on commet à la garde de quelqu'un, plus on lui réclame ».
31. Et qu'il sache combien difficile et ardue est la chose dont il s'est chargé, de diriger les âmes et de se mettre au service de caractères multiples : l'un par la gentillesse, un autre par la réprimande, un autre par la persuasion... ;
32. et selon la nature et l’intelligence d’un chacun, il se conformera et s’adaptera à tous, de façon non seulement à ne pas subir de perte dans le troupeau commis à sa garde, mais aussi à se féliciter de l’accroissement d’un bon troupeau.
33. Avant tout, qu'il ne laisse point de côté ni ne compte pour peu de chose le salut des âmes commises à sa garde, en prenant plus de soin des choses passagères, terrestres et temporaires,
34. mais qu'il songe sans cesse qu'il est chargé de diriger des âmes, dont il devra aussi rendre compte.
35. Et pour ne pas se plaindre d'un éventuel manque de ressources, qu'il se souvienne qu'il est écrit : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » ;
36. et encore : « Rien ne manque à ceux qui le craignent. »
37. Et qu'il sache que, quand on se charge de diriger les âmes, on doit se préparer à en rendre compte.
38. Et autant il sait avoir de frères confiés à ses soins, qu'il soit bien certain qu'il devra rendre compte au Seigneur de toutes ces âmes au jour du jugement, sans parler de sa propre âme, bien entendu.
39. Et ainsi, craignant sans cesse l'examen que le pasteur subira un jour au sujet des brebis qui lui sont confiées, en prenant garde aux comptes d'autrui, il se rend attentif aux siens,
40. et en procurant aux autres la correction par ses avertissements, lui-même se corrige de ses vices.
Ce paragraphe conclusif du premier chapitre consacré à l'abbé fait bien sentir la tension de notre vie ordonnée à la vie du Royaume, la tension eschatologique. Si tous auront à rendre compte de leur vie, l'abbé devra en plus de la sienne rendre compte de celles des frères qui lui sont confiés. Aussi doit-il le premier, pour et avec ses frères, donner à voir et à entendre que cette vie présente n'est pas à gaspiller. Elle est à vivre comme une intense recherche du Royaume et de sa justice. La vie présente est comme un livre qui s'écrit et qui ne se dévoilera pleinement en ses ombres et ses lumières, que dans la clarté du Royaume. Nos existences s'écoulent. Mais la vie loin de se diluer ou de se perdre à la manière d'un ruisseau dans les failles de la tene, porte en elle une énergie d'éternité qui apparaitra au plein jour dans le regard de Dieu. Aux yeux de Dieu, tout est important, le souffle, les gestes, les paroles, le désir. Car tout est ordonné à être plein de sa vie divine pour l'éternité. Dès cette vie, il nous revient de nous offrir pleinement à la vie divine, afin qu'elle vienne allumer et faire briller de sa lumière toutes les parcelles de vie, toutes les potentialités dont nous sommes porteurs. Mus par la conscience du temps gui est court, il nous faut mettre à profit toutes les occasions de charité et de don de soi. Nous devenons ainsi des serviteurs actifs de l'avènement du Royaume. Dans cette perspective, se comprend mieux l'image de la course vers le Royaume que Benoit développe dans le prologue. Il n'y a pas une minute à perdre. Mais attention, il y a un écueil à éviter, celui trop mondain de nous presser pour faire le plus de choses en moins de minutes possible. Car alors ce serait servir le dieu de ce monde pour qui« time is money ». La course à opérer est davantage à chercher dans une manière d'être persévérante qui est accueil de la vie offerte, et don de soi pour la laisser fructifier, dans la conscience de nos limites. On ne peut tout faire, mais on peut être pleinement soi-même. N'est-ce pas à cette veille là sur nos âmes que st Benoit nous invite ? La veille pour être, devenir pleinement soi-même dans la lumière de Dieu et de son appel, à travers les faux-pas, les échecs, la maladie peut-être, la faiblesse du grand âge. L'efficacité mondaine n'est pas le critère du Royaume, mais bien la capacité à être et à devenir soi-même sous la lumière de la miséricorde de Dieu. En ce monde avec ses tâtonnements et ses erreurs inévitables, pécheurs et faillibles, nous ne sommes pas écrasés par la lumière de la miséricorde divine. Loin de se présenter comme un reproche, elle nous entraine à plus de confiance pour oser avancer vers la lumière éternelle, où Dieu nous attend comme un Père.
23. Dans son enseignement, d'autre part, l'abbé doit toujours observer la norme que l'Apôtre exprime ainsi : « Reprends, supplie, réprimande »,
24. c'est-à-dire que, prenant successivement des attitudes diverses, mêlant les amabilités aux menaces, il se montrera farouche comme un maître et tendre comme un père.
25. C'est dire qu'il doit reprendre durement les indisciplinés et les turbulents, supplier d'autre part les obéissants, les doux et les patients de faire des progrès ; quant aux négligents et aux méprisants, nous l'avertissons de les réprimander et de les reprendre.
26. Et qu'il ne laisse point passer les fautes des délinquants, mais qu'il les retranche jusqu'à la racine dès qu'elles commencent à se montrer, pendant qu'il en a encore le pouvoir, se souvenant de la condamnation d'Héli, le prêtre de Silo.
27. Les âmes bien nées et intelligentes, qu'il les reprenne une et deux fois par des admonitions verbales,
28. mais les mauvais sujets, durs, orgueilleux, désobéissants, que les coups et le châtiment corporel les arrêtent dès le début de leur faute, vu qu'il est écrit : « On ne corrige pas un sot avec des mots »,
29. et encore : « Frappe ton fils de la verge et tu délivreras son âme de la mort. »
En écho à ce passage sévère que nous venons t'entendre et qui peut nous effrayer,j'ai trouvé cet apophtegme des pères du désert, dans la série des anonymes. « Un des saints, peu/ être Jean Colobos, disait: « Il n'y a pas d'œuvre de charité meilleure que celle de ne pas mépriser sonji-ère car il est écrit: 'Reprends ton prochain et tu n'auras pas de péché à cause de lui' (Lv 19,17). Donc si tu vois ton.frère en train de pécher et que tu omets del 'avertir pour qu'il connaisse dès lors sa propre.faute, son sang sera sur tes mains. Mais si on le reprend et qu'il continue, il mourra par sa faute. Il est bon pour toi de le reprendre avec charité sans l'injurier ni le mépriser comme un ennemi ». Je retiens de ce passage le lien établi entre le fait de ne pas mépriser un frère qui est la meilleure charité, et le fait de le reprendre s'il a commis une faute... Autrement dit, ne pas reprendre un frère qui commet une faute peut-être une subtile forme de mépris. et donc de non charité... Nous le savons tous, et celui qui vous parle en premier, combien il est délicat de reprendre un frère. Spontanément nous n'en avons pas envie. Soit parce que nous craignons la réaction, soit parce que nous ne nous savons pas meilleur que lui, soit peut-être plus paresseusement parce que nous manquons de courage. L'apophtegme que je viens de lire montre que cette abstention, alors que notre conscience nous presse clairement à parler, peut finalement être une forme de mépris. « Le sang du _fi-ère est sur nos mains». Ne pas l'avertir, c'est le laisser dans une voie qui le conduit à une forme de mort. Dans cette lumière, l'insistance et la sévérité de Benoit peuvent mieux se comprendre. L'enjeu
est la vie du frère ainsi que la santé de la communauté.
Comme le suggère P. Adalbert, Benoit va adoucir son propos sur la correction lorsque dans le second chapitre consacré à l'abbé, il dira : «Il se souviendra qu'il ne faut pas écraser le roseau cassé. Nous ne voulons pas dire par là qu'il permettra aux vices de se développer, mais qu'il les retranchera prudemment et avec charité suivant ce qu ïl lui semblera opportun pour chaque individu ... » Difficile exigence et difficile équilibre : pouvoir dire afin de permettre à un frère de ne pas rester dans son mal être et son mal vivre, et le faire avec prudence et charité, afin d'aider le frère sans le blesser davantage. Il y a un risque à prendre. Il y a aussi le moment le plus propice à discerner. Il y a la manière de dire : plus que de vouloir faire la leçon en faisant des reproches« tu» as fait cela,« tu» es comme cela, il s'agit de faire entendre combien ce qui s'est passé ou dit a pu me faire mal, ou faire mal à un frère ou encore à la communauté. « Que lejuste me reprenne et me corrige avec bonté » dit le psalmiste (Ps 140, 5). Que le Christ doux et humble de cœur nous enseigne cet mt.
16. Il ne fera pas de distinction entre les personnes dans le monastère.
17. Il n'aimera pas l'un plus que l'autre, à moins qu'il ne l'ait reconnu meilleur dans les bonnes œuvres ou l'obéissance.
18. A l'homme venu de l'esclavage qui entre en religion, il ne préférera pas l'homme libre, à moins qu'il n'existe une autre cause raisonnable.
19. Que si l'abbé en décide ainsi, la justice l'exigeant, il fera de même pour le rang de qui que ce soit ; sinon, ils garderont leur place normale,
20. car « esclave ou libre, nous sommes tous un dans le Christ », et sous un même Seigneur nous portons d'égales obligations de service, car « Dieu ne fait pas acception de personnes. »
21. Notre seul titre à être distingués par lui, c'est d'être reconnus meilleurs que les autres en bonnes œuvres et humbles.
22. L'abbé doit donc témoigner une charité égale à tous, avoir les mêmes exigences dans tous les cas suivant les mérites.
« Témoigner une égale charité à tous» : est-ce possible? Dieu. seul, qui est amour et charité, a le secret d'une égale charité pour tous. Si st Benoit y exhorte l'abbé, n'est-ce pas pour lui rappeler un horizon vers lequel tendre ? En veiiu de son ministère qui le place dans une relation unique avec chacun, le service de la croissance de tous dans la vie monastique ne peut se faire que dans la charité. L'amour doit être au cœur de la relation entre l'abbé et ses frères, non la crainte, encore moins le mépris ou la méfiance. On trouve d'autres expressions de cette même conviction quand st Benoit demande à l'abbé de veiller à être« plus aimé que craint» (RB 64, 15) ou aux moines« d'affectionner leur abbé d'une charité sincère et humble» (RB 72, 10).
Placer l'amour au cœur de la relation d'autorité, n'est-ce pas une gageure? Certainement cela déplace nos schémas habituels. Et l'abbé et les frères sont invités à entrer dans un regard de foi qui ouvre d'autres horizons possibles à cette relation exigeante et structurant pour la vie monastique. Peut-être même pourrait-on dire, sans ce regard de foi (mentionné au début du chapitre) la relation entre l'abbé et les moines serait impossible à tenir dans la justesse souhaitée. Et la charité est là, donnée et mise en œuvre pour nourrir ce regard de foi. Donnée, comme une grâce reçue de part et d'autre pour voir plus loin que les contingences humaines, mise en œuvre de part et d'autre comme un humble labeur à reprendre jour après jour. Don de !'Esprit Saint répandu en nos cœurs, la charité fait grandir dans la confiance mutuelle l'abbé et ses frères. Cette confiance elle-même s'affermit par l'écoute mutuelle qui se vit dans une commune recherche de la volonté de Dieu. Cette charité est aussi un labeur... pour ne pas laisser « le vent de nuit, ni les démons éteindre le feu » pour reprendre
les mots de l'hymne pascale de D. Rimaud. Les relations peuvent connaitre des tensions. Quand
rAbbé dit un « non » là où le « oui » aurait été attendu et désiré. Quand un frère se ferme ou se
bute à la parole de l'abbé. Quand l'abbé peine à écouter un frère, à l'accueillir. Le « vent de nuit » peut alors rôder avec toutes ses suggestions illusoires et mensongères pour tenter d'enfermer l'autre dans une fausse image en vue de rompre la relation. La charité est en péril. Aussi dernande-t-elle un sursaut pour libérer le cœur du cinéma envahissant des pensées guerrières. La charité appelle alors une incessante vigilance en présence de Dieu pour demeurer vivante au cœur de cette relation peu ordinaire entre l'abbé et ses frères. « Viens Esprit de Sainteté, viens nous embraser ... » !
11. Quand donc quelqu'un prend le titre d'abbé, il doit diriger ses disciples par un double enseignement,
12. c'est-à-dire qu'il montrera tout ce qui est bon et saint par les actes plus encore que par la parole. Ainsi, aux disciples réceptifs il exposera les commandements du Seigneur par la parole, aux cœurs durs et aux plus simples il fera voir les préceptes divins par ses actes.
13. Inversement, tout ce qu'il enseigne aux disciples à regarder comme interdit, qu'il fasse voir par ses actes qu'on ne doit pas le faire, « ;de peur qu'en prêchant aux autres, il ne soit lui-même réprouvé »,
14. et qu'un jour Dieu ne lui dise, à cause de ses péchés : « ;Pourquoi proclames-tu mes ordonnances et recueilles-tu dans ta bouche mon alliance, alors que tu hais la discipline et que tu as rejeté mes paroles derrière toi ? ;»
15. Et : « Toi qui voyais le fétu dans l'œil de ton frère, dans le tien tu n'as pas vu la poutre. »
Prêcher, témoigner par la vie avant de le faire par les paroles... Ce que St Benoit recommande à l'abbé ressemble étrangement à ce que nous disait dimanche soir, D. Nourissat de la manière d'évangéliser en pays musulman. Entre humains, qu'on soit au monastère ou ailleurs, la vraie parole qui touche, c'est elle qui prend corps dans un comportement, dans des attitudes. Et plus ces comportements semblent naturels. non feints ou forcés, plus le message porte. lei, nous sommes tous des apprentis. à la suite de Jésus, la Parole faite chair. Lui seul est vraiment la Parole incarnée. Lui, !'engendré du Père a su donner la plus parfaite expression humaine de son être filial, se recevant tout entier Parole du Père. En regardant Jésus, en le contemplant dans la lectio et la prière, nous sommes entrainés à devenir ces fils transfigurés par la Parole. L'important est moins de dire que de faire, et plus encore d'être fait, et de se laisser faire sous la motion de !'Esprit. Car c'est d'abord une œuvre de grâce, un don que Dieu nous fait. Et me direz-vous, que nous reste-t-il? A nous croiser les bras?
Toute la pédagogie monastique, avec son rythme et ses coutumes, voudrait contribuer à ce que ce mystère de filiation prenne corps dans nos vies. Elle nous fait vivre concrètement au jour le jour sous une parole, sous la Parole. On peut entendre dans la citation faite du Ps 49 qui est un reproche de Dieu à son peuple, que st Benoit recommande de garder la discipline commune. « Pourquoi proclames-tu mes ordonnances ...alors que tu hais la discipline et que lu as rejeté mes paroles derrière toi ? » Garder la discipline commune, nous tenir vigilants sous les prescriptions de la règle, sont autant de moyens offerts pour persévérer et ne pas nous relâcher. Nous sommes si faibles et si enclins à nous décourager face aux difficultés. La règle vient à notre secours aux jours de brouillard pour garder notre élan, même si le cœur n'y est pas. Le P. Abbé connait aussi ces jours où il aurait envie de ne pas faire lectio, ne pas aller à l'office, ou de ne pas faire tel service ou tel travail. Tenir la règle commune pern1et de traverser le passage à vide, en mesurant souvent après coup le bienfait que la persévérance procure. En ce domaine, les recommandations des pères du désert sont nombreuses. Ainsi aux moments de tentation. l'exhortation à tenir la cellule, qui correspond globalement pour nous à garder la règle commune, en est un exemple significatif. Alors que tout nous pousserait à abandonner, à biaiser ou à mitiger, tenir l'exigence avec constance, sans dureté, sera une source de profit spirituel assuré. « Qui offre le sacr/fice d'action de grâce, celui-là me rend gloire: sur le chemin qu'il aura pris, je lui.ferai voir le salut de Dieu » ••• poursuit le psalmiste.