vendredi 15 août 2025 : fête de l’Assomption, horaire des dimanches (vigiles la veille à 20h45, messe à 10h) + concert à 16h.

Nota : L’office de None (14h45) sera prié au dolmen de ND de la Pierre-qui-Vire.

Commentaires sur la Règle



Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 04, v 70-71 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 21 juin 2012
Verset(s) :

70. Et vénérer les anciens,

71. aimer les jeunes.

Commentaire :

Encore deux instruments propres à Benoit.

« Vénérer les anciens », ce conseil se trouve déjà dans la 1ère Lettre de Pierre : « Jeunes gens, soyez soumis aux anciens. » 1P 5/5. Benoit dit : « seniores venerare ». Senior est à entendre, semble-t-il, dans le strict sens du comparatif : ceux qui sont plus âgés. Il n’est pas question ici d’expérience, ni de sagesse.

La culture romaine, qui était celle de Benoit apprenait à se taire devant une personne plus âgée. Dans la Règle, les anciens forment un Conseil, qui est consulté pour les affaires courantes. Leur qualité d’ancien les voue à reprendre les jeunes, si nécessaire, mais aussi à consoler l’excommunié, comme en secret. Au chapitre 63, sur l’ordre de la communauté, Benoit développera largement ce conseil. Il nous engage à nous prévenir d’honneur les uns les autres.

Mais il ne faut pas négliger ce constat : le Seigneur peut bouleverser le cours des choses et des âges. Il peut emplir la jeunesse d’une sagesse que beaucoup d’anciens n’ont pas.

« Aimer les plus jeunes ». Cet amour de dilection, Benoit ne le restreint pas à une catégorie de moines. Tous les frères doivent aimer de cet amour gratuit, que l’Esprit Saint invente. La Règle nous demande d’aimer Dieu, les ennemis, notre Abbé.

Il reste que les plus jeunes, pour grandir dans l’amour, ont sans doute plus besoin de se sentir aimés. C’est pourquoi Benoit insiste pour que les anciens leur ouvrent tout grand leur cœur. C’est la grâce du grand âge, de se laisser consommer dans l’amour. Un âge où l’expérience permet de beaucoup comprendre, où le cœur est plus libre pour la confidence et pour l’indulgence. C’est un peu cette complicité qui existe, parfois, entre grands-parents et petits-enfants.

Cependant, ces juniores, il faut les appeler « frères », malgré le décalage de générations. C’est d’amour fraternel qu’il faut les aimer. Pas d’un amour paternel ou grand-paternel ! Une espèce d’égalité à créer, qui ne va pas de soi. Car nous devons nous garder des rivalités et des jalousies. L’Evangile nous le rappelle à propos des visées de Jacques et de Jean qui voulaient les 1ères places : « Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi ! » Mc 10/43 –(2012-06-21)

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 04, v 69 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 19 juin 2012
Verset(s) :

69. fuir l'élèvement.

Commentaire :

« Fuir l’élèvement » : Christian de Chergé traduit : « Fuir l’arrogance ». Le mot latin est elatio. C’est la tendance à fanfaronner, à se pavaner, à s’élever. Nous sommes dans la catégorie de ceux qui seront abaissés, parce qu’ils se sont élevés indûment, comme nous le dit le Christ. C’est une tentation qui est toujours présente en nous, plus ou moins sournoise. La crainte de ne pas être reconnu pour la valeur que nous nous attribuons ! Le désir de faire savoir nos mérites et nos qualités !

Cet instrument est important pour Benoit, puisqu’il l’a ajouté à la panoplie héritée du Maître.

Il reviendra sur ce danger plusieurs fois. À propos du lecteur du réfectoire : il doit demander la prière de la communauté en début de semaine, « afin que Dieu daigne le préserver de l’esprit de vanité » RB 38/2. De même le prêtre admis au monastère devra se garder de l’élèvement. 62/2. Risque aussi pour le prieur : « qu’il se laisse séduire par l’élèvement et qu’il s’enorgueillisse » ! 65/18. Qualité nécessaire pour le cellérier : « Qu’il ne soit pas arrogant ». Benoit dénonce même, dans le Prologue, le danger de s’enorgueillir de sa bonne observance. Au lieu de reconnaitre que le bien qui se trouve en nous vient de Dieu, et de l’en glorifier.

Abba Poemen a dit : « Si le moine hait deux choses, il peut se libérer du monde. On lui demande : Quelles sont-elles ? Il répond : Haïr le bien-être et la vaine gloire. »

Un autre frère demande à Abba Poemen : « Comment dois-je me conduire dans le lieu où j’habite ? » L’ancien répond : « Où que tu sois, ne cherche pas à imposer ton point de vue, et tu vivras en paix. »

Paix et humilité : nous ne nous étonnons pas de ce jumelage qui vient de l’Evangile. Déjà le Ps 130 était la prière de celui qui voulait garder son âme dans la paix en ne cherchant pas le chemin des grandeurs. Alors, il a cherché refuge, comme l’enfant, contre sa mère.

Dieu se laisse rencontrer sur des chemins de simplicité et de pauvreté, et dans des relations humaines vécue loin de toute volonté de domination. Cette spiritualité est celle des « pauvres du Seigneur », des Anawim. C’est aussi le message de l’Evangile. Il imprègne toute la Règle.

(2012-06-19)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 68 Les instruments des bonnes œuvres écrit le 16 juin 2012
Verset(s) :

68. ne pas aimer la contestation,

Commentaire :

« Ne pas aimer la contestation ». Où s’arrête la critique constructive et où commence la contestation ? La limite n’est pas forcement facile à distinguer. Une remarque peut être perçue comme une contestation alors que celui qui l’émet n’est pas dans cette disposition. Dans le vivre et faire ensemble, il est parfois délicat de s’ajuster sur un projet commun. Je dirais qu’il nous faut cultiver deux choses : la patience et l’a priori bienveillant. Patience pour écouter l’autre et lui laisser prendre sa place. A priori bienveillant sur ce qu’il veut dire et proposer. Dans cet état d’esprit, nous abordons plus facilement des points de vue différents. Avant de les considérer comme des critiques ou des contestations de nos idées. Je dois essayer de comprendre, en essayant de me mettre du point de vue de l’autre. Cultiver la patience et l’a priori bienveillant m’aidera en retour à le positionner de façon plus juste dans mes prises de position. Est-ce que je ne veux pas asséner aux autres mes idées, mes opinions ou mes remarques de n’importe quelle manière ? L’important serait de placer mes billes… Ou bien est-ce que je cherche à apporter la pierre qui serait utile dans la construction ?

Dans ce sens, je suis frappé de voir la différence entre une réunion ou chacun est dans cette attitude constructive et une réunion où l’un ou l’autre arrive avec des idées carrées toutes faites qui veulent s’imposer. Dans ce 1° cas, la parole circule libre et la recherche avance avec fruit vers des solutions inconnues au départ et qui ouvrent un chemin possible. Dans le 2d cas, la discussion est tendue, on ne s’écoute pas vraiment car on cherche soit à attaquer soit à se défendre. Nous sommes ici dans l’esprit de contestation. La parole ne fait son chemin en nous et à travers nos diverses rencontres pour bâtir la communion entre nous qu’au prix de cette écoute. (2012-06-16)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 67 Les instruments des bonnes œuvres écrit le 14 juin 2012
Verset(s) :

67. ne pas agir par envie,

Commentaire :

« Ne pas agir par envie ». Petit instrument qui nous renvoie une bonne question : qu’est-ce qui motive notre agir ? Quand nous faisons quelque chose, à quelle énergie faisons nous appel ? Il y a certainement un mélange de beaucoup de choses, des énergies positives et des énergies négatives. Nous faisons beaucoup de choses parce qu’il faut le faire. C’est le devoir d’état. Bien compris celui-ci peut être un bon moteur de notre agir. On m’a demandé cela, je le fais sans état d’âme. Derrière cette position, il y a plus profondément la foi en Dieu qui m’a appelé et placé en cette communauté pour y témoigner avec des frères de son Amour. Vécu de plus en plus profondément avec conviction, le devoir d’état peut ouvrir des chemins de liberté à celui qui le vit. Dans le même sens, on peut agir par désir de servir la communauté et les frères, par désir de se donner parce que l’on a découvert qu’il y a « plus de joie à donner qu’à recevoir ». Quand nous vivons ainsi nos activités, nous mesurons alors combien « notre moteur », ce qui nous fait agir, marche à excellent régime. Il donne toute sa puissance avec efficacité et allégresse. Et on sent qu’il peut encore donner davantage toute sa mesure. Il arrive par contre qu’en certaines circonstances on agisse pour des raisons plus partagées : par envie peut être, envie de briller, de posséder par calcul, encore pour obtenir absolument quelque chose ou encore par obligation en trainant les pieds. Ici notre agir est partagé, il est motivé par autre chose soit qui l’excite, soit qui le ralentit. Dans les deux cas, une part de nous même ne cherche qu’à travailler pour elle-même. Il s’agit de préserver des intérêts ou sa tranquillité, mais le don n’est pas total. Nous connaissons tous les moments où ce type d’agir partagé nous anime. Peut être le mesurons nous seulement après coup aux fruits qu’il porte, fruits aux saveurs insatisfaisantes ; tensions intérieur, relations faussées avec les frères, paix qui fait place au trouble. Qu’est-ce qui nous fait agir ? La question peut être bonne à poser, nous voudrions en effet être le plus possible docile sous la conduite de l’Esprit Saint, à travers notre propos monastique. Comme le Christ lui-même s’est laissé conduire. Devant son Cœur ouvert, demain, nous contemplerons ce cœur tout unifié par l’Amour de son Père et de sa volonté. Et nous pouvons apprendre de lui et lui demander la grâce de vivre ainsi unifié !! (2012-06-14)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 66 Les instruments des bonnes œuvres écrit le 13 juin 2012
Verset(s) :

66. ne pas avoir de jalousie,

Commentaire :

Ne pas avoir de jalousie . Avoir de la jalousie, être jaloux est une épreuve qui ronge les énergies. Sentiment lourd, plus ou moins confus d’être laissé pour compte, abandonné, non reconnu alors que d’autres le sont. La jalousie est une épreuve de la foi à sa manière. En Jalousant son frère, on remet en doute sa confiance envers le père. Cela vaut dans la relation familiale et communautaire. Le regard sur le frère est faussé parce que la foi dans le Père s’est affaiblie. Cela vaut aussi pour la relation avec Dieu comme en témoigne le psaume 72 que nous récitons aux Vigiles le mardi. Le psalmiste est jaloux des superbes , car il voit qu’ils ne manquent de rien. Eux les orgueilleux, les violents, ils semblent dominer toute chose de leur ricanements tranquilles ils amassent des fortunes . Une telle aisance et une telle réussite insolente font envie au psalmiste. Il commence à regretter son propos de garder le cœur pur et intègre et il est tenté de parler comme eux lui qui dans son innocence est châtié dès le matin. Et derrière pointe le doute et la remise en cause de sa foi en Dieu. SI Dieu permet tout cela, où est-il ? Et à qui bon essayer de suivre un chemin de pureté et de fidélité ? La jalousie envers l’autre et le manque de foi envers Dieu avancent ensemble. Epreuve de la foi dans laquelle nous pouvons nous reconnaitre, sur laquelle aussi butent tant de nos contemporains.

Mais le psalmiste se ressaisit en entrant dans la demeure de Dieu. Il comprend que sera leur avenir. Là en face de son Dieu, dans la prière il reprend conscience de la proximité de Dieu à ses côtés. Je ne savais pas mais j’étais avec toi, toi qui as saisi ma main droite, comme un songe au sortir du sommeil . La jalousie avec ses illusions et ses récriminations s’évanouit ; Dieu est proche. Dans sa faiblesse apparente, dans son manque de réussite aux yeux des hommes, le psalmiste mesure que Dieu est là, roc de son cœur qui est resté pur et fidèle. L’épreuve de la jalousie qui était inséparablement une épreuve de la foi, est passée. Le psalmiste est affermi dans sa foi pour annoncer les œuvres du Seigneur aux portes de Sion . Vraiment Dieu est bon pour Israël , pour les hommes au cœur pur . Et si nos mouvements de jalousie devenaient une occasion à nous aussi de nous affermir dans la foi en notre Père qui donne à chacun selon ses besoins !! (2012-06-13)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 66 Les instruments des bonnes œuvres écrit le 13 juin 2012
Verset(s) :

66. ne pas avoir de jalousie,

Commentaire :

« Ne pas avoir de jalousie ». Avoir de la jalousie, être jaloux est une épreuve qui ronge les énergies. Sentiment lourd, plus ou moins confus d’être laissé pour compte, abandonné, non reconnu alors que d’autres le sont. La jalousie est une épreuve de la foi à sa manière. En Jalousant son frère, on remet en doute sa confiance envers le père. Cela vaut dans la relation familiale et communautaire. Le regard sur le frère est faussé parce que la foi dans le Père s’est affaiblie. Cela vaut aussi pour la relation avec Dieu comme en témoigne le psaume 72 que nous récitons aux Vigiles le mardi. Le psalmiste est «jaloux des superbes », car il voit qu’ils ne manquent de rien. Eux les orgueilleux, les violents, ils semblent dominer toute chose de leur ricanements «tranquilles ils amassent des fortunes ». Une telle aisance et une telle réussite insolente font envie au psalmiste. Il commence à regretter son propos de garder le cœur pur et intègre et il est tenté de «parler comme eux » lui qui dans son innocence est châtié dès le matin. Et derrière pointe le doute et la remise en cause de sa foi en Dieu. SI Dieu permet tout cela, où est-il ? Et à qui bon essayer de suivre un chemin de pureté et de fidélité ? La jalousie envers l’autre et le manque de foi envers Dieu avancent ensemble. Epreuve de la foi dans laquelle nous pouvons nous reconnaitre, sur laquelle aussi butent tant de nos contemporains.

Mais le psalmiste se ressaisit en entrant dans la demeure de Dieu. Il comprend que sera leur avenir. Là en face de son Dieu, dans la prière il reprend conscience de la proximité de Dieu à ses côtés. «Je ne savais pas mais j’étais avec toi, toi qui as saisi ma main droite, comme un songe au sortir du sommeil ». La jalousie avec ses illusions et ses récriminations s’évanouit ; Dieu est proche. Dans sa faiblesse apparente, dans son manque de réussite aux yeux des hommes, le psalmiste mesure que Dieu est là, roc de son cœur qui est resté pur et fidèle. L’épreuve de la jalousie qui était inséparablement une épreuve de la foi, est passée. Le psalmiste est affermi dans sa foi « pour annoncer les œuvres du Seigneur aux portes de Sion ». « Vraiment Dieu est bon pour Israël , pour les hommes au cœur pur » . Et si nos mouvements de jalousie devenaient une occasion à nous aussi de nous affermir dans la foi en notre Père qui donne à chacun selon ses besoins !! (2012-06-13)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 65 Les instruments des bonnes œuvres écrit le 12 juin 2012
Verset(s) :

65. ne haïr personne,

Commentaire :

« Ne haïr personne » Étrange instrument dans un ensemble qui a commencé par en premier lieu aimer le Seigneur et son prochain comme soi-même . Il appartient à la catégorie des instruments extrêmes comme ne pas tuer ne pas accomplir l’acte qu’inspire la colère . Instruments qui nous rappellent des limites à ne pas franchir pour ne pas tomber dans l’irréparable ou dans la folie. Ces instruments extrêmes sont là comme des témoins de sentiments ou d ‘actes dont nous pouvons être capables. On ne voudrait pas haïr ou tuer ou se mettre en colère, mais il y a en nous des forces sombres qui peuvent parfois se réveiller si nous n’y prenons garde et qui, tel un lion, peuvent nous dominer et nous submerger. Ce matin, cet instrument peut être l’occasion de se demander : Et moi comment est-ce que j’aime mes frères ? Quels sentiments m’habitent à l’égard de ceux avec qui j’ai plus de difficulté ? Quel regard, je cultive sur eux ? Est-ce que je me laisse entrainer à murmurer contre eux, à les mépriser, ou bien à les fustiger ? Est-ce que je suis prêt à leur rendre service ou à leur adresser une bonne parole ? Pour ne haïr personne, ce qui serait une issue mortifère, il nous faut cultiver en nous l’amour de ceux de nos frères qui nous irritent le plus. C’est de cette vigilance intérieure contre les pensées assassines ou méprisantes à leur égard que va dépendre notre liberté de cœur pour aimer vraiment. En effet ces pensées de jugement sévère sur nos frères veulent nous convaincre que le frère est impossible, qu’il n’y a rien à faire et que l’on a raison de ne pas l’aimer. C’est le travail de sape en nous de l’esprit accusateur, du Satan diviseur. Face à ces pensées trompeuses et illusoires, la parole du Christ : Aimez vous les uns les autres nous remet dans la réalité vraie de nos relation fraternelles. Ensemble chacun avec ses fragilités et ses combats, nous pouvons nous entraider à aimer et à servir le Seigneur, en dépassant toujours plus nos étroitesses de vue et de cœur. Nos frères qui nous irritent, nous offrent une occasion pour aimer plus en vérité. Que le Seigneur Jésus nous vienne en aide !! (2012-06-12)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 64 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 09 juin 2012
Verset(s) :

64. aimer la chasteté,

Commentaire :

« Aimer la chasteté ». Dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique on trouve cette définition de la chasteté : « La chasteté signifie l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel » CEC 2337 – La chasteté est donc devant nous, aimer la chasteté, c’est dans cette lumière aimer l’intégration réussie de notre sexualité et l’unité intérieure dans tout notre être. Cette définition du Catéchisme de l’Eglise Catholique concerne tous les états de vie : les personnes mariées comme les personnes consacrées dans le célibat. Chaque personne est en quête de cette unité intérieure et de cette intégration de sa sexualité qui va le rendre plus libre à l’égard de ses passions et plus disponible pour la rencontre de l’autre. Notre sexualité qui nous constitue être de relation, marque d’une incomplétude, nous ouvre à la rencontre de l’autre, et de l’autre sexe en particulier. C’est la beauté de notre existence humaine que de porter en elle ce dynamisme relationnel constitutif. C’est aussi un de ses labeurs principaux : bien vivre dans l’harmonie et la genèse la relation, et les relations hommes-femmes particulièrement !!

Aimer la chasteté pourrait se traduire encore : aimer les relations justes pour aimer justement. On le mesure : c’est le programme de toute une vie. A chaque âge nous avons à apprendre cela pour grandir dans la liberté et la joie et pour faire grandir les autres dans la liberté et la joie. La chasteté, qu’elle soit vécue dans le mariage ou le célibat, est porteuse d’un dynamisme libérant. Liberté par rapport à soi-même, à ses passions sexuelles et autres, par rapport au désir de posséder l’autre, par rapport à tout égoïsme. Devenir chaste est un chemin d’humilité, de patience dans l’acceptation paisible de nos limites et dans le désir d’aimer plus en vérité. Recherchée, aimée, elle est toujours un don reçue de la part du Christ, notre frère en humanité. (2012-06-09)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 63 Les instruments des bonnes œuvres écrit le 08 juin 2012
Verset(s) :

63. Accomplir chaque jour par ses actes les commandements de Dieu,

Commentaire :

« Accomplir chaque jour par ses actes les commandements de Dieu ». « Chaque jour », dans ce chapitre sur les instruments des bonnes œuvres, ce mot est revenu déjà deux fois : avoir chaque jour la mort devant les yeux, confesser chaque jour dans la prière ses fautes passées. Avec l’instrument entendu ce matin, nous pouvons remarquer que ces trois recommandations forment un ensemble original plein d’enseignements. En effet, le premier sur la mort regarde l’avenir, chaque jour avoir la pensée de notre avenir fini-limité, le second sur les fautes passées regarde le passé qui n’est pas oublié mais remis à Dieu avec confiance. Enfin celui entendu ce matin, considère l’agir qui permet de réaliser aujourd’hui les commandements de Dieu. Autrement dit chaque jour le moine est invité à une remise de son passé à Dieu, à un regard lucide sur sa finitude et sa mort à venir, et enfin à une prise au sérieux du présent où il faut agir pour accomplir les commandements de Dieu. Quel programme profond et réaliste !! Chaque jour est une occasion de vivre dans une lumière toute humaine et spirituelle, sans fuite par rapport au passé, ni illusion par rapport à l’avenir, dans une prise en compte de la réalité du présent à vivre. Chaque jour ainsi vécu peut donner à nos vies de moine une assise forte, un ancrage vrai dans la vie concrète et en Dieu. Par cette triple attention quotidienne au passé, à l’avenir et au présent, le moine assume pleinement et courageusement son existence fragile et limitée et responsable. Dans la foi en Dieu qui pardonne notre passé, qui nous attend à la fin de notre vie et qui nous accompagne par sa Parole pour guider notre agir, nos journées peuvent devenir mémorial des merveilles de Dieu. Nous pouvons vivre pleinement le présent dans la fidélité à la Parole de Dieu, parce que nous confession sa miséricorde sur notre vie passée et que nous lui confions notre avenir jusqu’à notre mort. (2012-06-08)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 62 Les instruments des bonnes œuvres écrit le 07 juin 2012
Verset(s) :

62. Ne pas vouloir être appelé saint avant de l'être, mais l'être d'abord, afin d'être appelé ainsi avec plus de vérité.

Commentaire :

« Ne pas vouloir être appelé saint avant de l’être vraiment ». Je garde un souvenir du F.Martin. Quelqu’un était auprès de lui en train de lui dire de bonnes choses en vantant ses qualités, sa sainteté !! Et il avait répondu cette phrase de Jésus dans l’évangile : «Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ». Cette réponse m’avait à la fois amusé et édifié. Il avait trouvé une belle parade pour ne pas être appelé saint. Nos jugements humains sur les autres, qu’ils soient en leur faveur ou en leur défaveur, sont toujours en deçà de la réalité. Quand on parle de la sainteté d’un autre, de quoi parle-ton ? On dit sûrement plus de soi-même qui est édifié, éclairé, conforté par la vie, les attitudes, ou les paroles d’une personne que de la personne en elle-même. Qui peut connaître en effet la sainteté d’un autre, sinon Dieu seul qui nous communique la sienne. Nous apprécions les perfections visibles, Dieu reconnait les mouvements profonds du cœur, sous les bonnes comme sous les moins bonnes apparences. Les figures des saints qui jalonnent l’histoire de l’Église nous redisent dans leur grande variété de caractère, de profils sociaux et de charismes, que la sainteté n’est pas réductible à nos schémas humains. Le Dieu unique désire communiquer ses dons spirituels à chacun de nous dans son unicité, lui qui est infiniment Amour n‘est pas avare, ni en manque d’imagination.

Quel est notre chemin de sainteté à chacun ? Il est le fruit de l’œuvre de l’Esprit Saint et de notre réponse. L’Esprit Saint n’a de cesse de venir nos transmettre en profondeur la vie divine, éteignons nous ou le laissons nous faire son œuvre ? Vivons-nous comme si nous étions les seuls maitres à bord ou bien sommes nous tout à l’écoute de la parole, de la cloche, du frère ? La sainteté n’est-elle pas là dans la disponibilité de plus en plus libre et profonde au souffle de Dieu qui nous fait vivre de sa vie ? (2012-06-07)