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22. Par dessus tout, nous donnons cet avertissement : si quelqu'un n'aime pas cette distribution des psaumes, qu'il établisse une autre ordonnance, s'il la juge meilleure,
23. pourvu qu'il maintienne absolument la psalmodie intégrale des cent cinquante psaumes du psautier chaque semaine et la reprise perpétuelle par le commencement aux vigiles du dimanche,
24. car les moines font preuve de par trop de paresse dans leur service de dévotion, quand ils psalmodient moins que le psautier, avec les cantiques accoutumés, en l'espace d'une semaine,
25. puisque nous lisons qu'une fois nos saints Pères accomplirent cela vaillamment en un seul jour. Tièdes que nous sommes, puissions-nous du moins nous en acquitter en une semaine entière !
Grande liberté et grande rigueur de Benoit: grande liberté pour permettre
l'établissement d'autres distributions des psaumes, et grande rigueur pour maintenir la
récitation du psautier en une semaine. Importe pour lui avant tout, la ferveur des moines dans
leur« service de dévotion». Cette expression sonne pour nous comme un paradoxe.
Aujourd'hui, la dévotion est plutôt entendue comme une démarche de foi et de prière plus
libre, plus personnelle, au gré de sa sensibilité. Elle ne revêt pas le caractère d'un service.
Entre Benoit et nous, le mot a changé radicalement de portée. Le « service de dévotion »,
souhaité fervent par Benoit, est de remplir les obligations de notre engagement à louer Dieu à
travers la liturgie, en vertu de notre vie vouée à la recherche de Dieu.
Cette notion de service est bonne à réentendre. Dans l'Eglise, hier comme aujourd'hui
encore, nous rendons un service au nom de tous: celui de louer Dieu, de le servir par la
confeSsion de nos lèvres qui chantent sa gloire ... Service reconnu dans l'Eglise comme celui
de sanctifier le temps humain en rendant gloire à Dieu qui nous l'a donné. En communion
avec tous les chrétiens, au nom de tous les hommes. Quand nous ouvrons l'office, le «je» est
toujours associé à un « nous» : « Dieu, viens à mon aide, Seigneur, à notre secours ». Nous
ne sommes pas là que pour nous-mêmes. Ce service paradoxalement fait signe d'une grande
gratuité, dans l'inutilité apparente qu'il revêt. Au regard de la mesure marchande avec
laquelle on évalue tout, quelle valeur a ce temps abondamment donné à la prière? Cependant,
nous croyons et nous expérimentons que ce temps donné à la valeur de l'amour ... Amour qui
désire se faire présence à Dieu, car nous croyons qu'Il est lui-même présence aimante à nos
côtés. Ainsi pour reprendre l'expression de Benoit, notre « service de dévotion », voudrait
devenir toujours davantage « dévotion» au sens moderne du terme, d'engagement aimant,
libre et personnel, de tout notre être uni à l'Eglise, épouse du Christ. Avec l'Eglise épouse,
nous sommes sous le regard d'un Père qui nous aime, unis au Christ qui nous enseigne lajuste
et bonne façon d'être fils, dans l'Esprit Saint qui murmure en notre cœur le nom du Père.
Guidés par les psaumes, dans leur variété de style, de thèmes, et de tonalités, nous recevons
les mots de la prière. Si, ceux-ci nous dérangent, ils nous obligent à être toujours plus vrai
devant Dieu. Avec eux, la chance nous est offerte de devenir un peu plus humain, de cette
pâte que seul le ferment de l'Esprit peut faire lever. Soyons heureux, même si ce n'est pas
facile tous les jours, d'accomplir notre « service de dévotion ». Chantre sur cette terre, dans
l'attente de l'être éternellement... - 21 février 2017
12. Les vêpres seront chantées chaque jour en modulant quatre psaumes.
13. Ces psaumes commenceront au cent-neuvième et ils iront jusqu'au cent-quarante-septième,
14. excepté ceux d'entre eux qui sont réservés à d'autres heures, c'est-à-dire depuis le cent-dix-septième jusqu'au cent-vingt-septième, ainsi que le cent-trente-troisième et le cent-quarante-deuxième ;
15. tous ceux qui restent sont à dire aux vêpres.
16. Et comme il manque trois psaumes, on divisera ceux qui, dans la série susdite, sont plus importants, c’est-à-dire le cent-trente-huitième et le cent-quarante-troisième et le cent-quarante-quatrième.
17. Quant au cent-seizième, comme il est petit, on le joindra au cent-quinzième.
18. L'ordonnance des psaumes de vêpres étant ainsi disposée, le reste, c'est-à-dire la leçon, le répons, l'hymne, le verset et le cantique, sera exécuté comme nous l'avons prescrit plus haut.
19. Aux complies, on répétera chaque jour les mêmes psaumes, c'est-à-dire le quatrième, le quatre-vingt-dixième et le cent-trente-troisième.
20. L'ordonnance de la psalmodie du jour étant ainsi organisée, tous les autres psaumes qui restent seront répartis également entre les vigiles des sept nuits,
21. en partageant ceux d'entre ces psaumes qui sont plus longs, et en en mettant douze à chaque nuit.
La distribution des psaumes de Benoit obéit à deux logiques: une logique de choix de
psaumes précis pour des heures données (laudes- petites heures-complies) ou pour des jours
donnés (dimanche) et une logique de remplissage comme nous l'avons entendu déjà pour
Prime, et aujourd'hui pour Vêpres et Vigiles: on prend les psaumes à la suite, en laissant ceux
qui sont déjà choisis pour d'autres heures. Choix de psaumes et remplissage ... deux logiques
qui permettent à la fois d'organiser la prière en tenant l'enracinement dans le moment célébré
(la prière du matin n'a pas la même couleur que celle du soir) et qui à la fois permet d'entrer
dans le mouvement propre du psautier, en suivant l'ordre dans lequel il a été composé. Ces
deux logiques donnent à la prière liturgique à la fois un caractère très enraciné dans le
moment célébré, et à la fois une portée qui passe le temps ... elle est la prière du psalmiste,
chantre de l'humanité qui, depuis toujours et pour toujours, est en quête de Dieu.
. A la charnière des deux logiques, comme nous l'avons déjà vu pour le dimanche, il y a
les psaumes qui sont choisis pour une heure donnée (le 20 pour les Vigiles, le 1 er pour prime)
et qui sont en même temps, tête d'une série de remplissage. Aux vigiles du dimanche, après le
20, on prendra à la suite le 21, 22, etc ... et à prime, après le 1, le 2, etc ... Il en est de même
pour les Vêpres dominicales, le Ps '109 est un psaume choisi et en même temps, en tête de
série suivi du 110, 111, etc ... Dans notre distribution actuelle qui obéit exclusivement à la
logique de choix des psaumes pour toutes les heures, nous retrouvons aussi le Ps 109 aux
vêpres dominicales. Ce psaume n'est pas choisi par hasard. C'est un des psaumes majeurs
dans lequel les premières communautés chrétiennes ont reconnu une prophétie et une
révélation du mystère du Christ.« Oracle du Seigneur à mon Seigneur, siège à ma droite ... Tu
es prêtre selon l'ordre du roi Melchisédech ... »Mt met lui-même ce psaume dans la bouche
de Jésus quand celui-ci questionne les pharisiens: « Quelle est votre opinion au sujet du
Messie? De qui est-il le fils? » Aux pharisiens qui répondent: « de David », il rétorque:
« Comment donc, David parlant sous l'inspiration l 'appelle-t-il Seigneur, quand il dit: 'Le
Seigneur a dit à mon Seigneur: siège à ma droite ... ' ». Si donc David l'appelle Seigneur,
comment est-il son fils? » ... Ce psaume dans la bouche de Jésus appelle l'affirmation de Luc
dans les actes, puis celle de l'Ep aux Hébreux, qui expliciteront la résurrection de Jésus comme élévation a la droite de Dieu, faisant de lui l'egal de Dieu et le Juge de tout homme, mais
aussi le grand prêtre qui purifie par son sang de tout péché. Chaque dimanche, laissons
résonner toute l'intelligence théologique et spirituelle dont ce psaume est porteur. - 18 février 2017
1. Tout d'abord, on dira le verset « Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, hâte-toi de m'aider », gloria ; puis l'hymne de chaque heure.
2. Ensuite à l'heure de prime, le dimanche, on dira quatre sections du psaume cent-dix-huit.
3. Aux autres heures, à savoir tierce, sexte et none, on dira chaque fois trois sections du susdit psaume cent-dix-huit.
4. A prime de la seconde férie, on dira trois psaumes, à savoir le premier, le deuxième et le sixième.
5. Et ainsi, chaque jour à prime jusqu'au dimanche, on dira à la suite trois psaumes chaque fois jusqu'au psaume dix-neuf, en divisant en deux les psaumes neuf et dix-sept.
6. De la sorte, on commencera toujours par le vingtième aux vigiles du dimanche.
7. A tierce, sexte et none de la seconde férie, on dira les neuf sections qui restent du psaume cent-dix-huit, à raison de trois à chacune de ces mêmes heures.
8. Ayant donc achevé le psaume cent-dix-huit en deux jours, à savoir le dimanche et la seconde férie,
9. à la troisième férie on psalmodiera à tierce, sexte et none trois psaumes chaque fois, depuis le cent-dix-neuvième jusqu'au cent-vingt-septième, c'est-à-dire neuf psaumes.
10. Ces psaumes seront toujours répétés identiquement jusqu'au dimanche à ces mêmes heures, en gardant tous les jours également une disposition uniforme pour les hymnes, leçons et versets,
11. et ainsi l'on commencera toujours le dimanche par le psaume cent-dix-huit.
Dans sa distribution des psaumes, Benoit est globalement souple, comme on le verra à
la fin de ce chapitre. Il n'est pas attaché à une distribution trop précise. Il indique seulement
quelques psaumes pour telle heure, comme on l'a vu déjà pour Laudes. Ainsi ici, il précise
que pour Prime le dimanche, on prend le Ps 1 qui ouvre le psautier avec le mot « heureux »,
les Ps 2 et 6. Il donne encore deux indications concernant le dimanche. Il souhaite qu'en ce
jour, les vigiles commencent par le Ps 20 et qu'aux petites heures, on reprenne le Ps 118 au
début, un psaume qui lui aussi commence par le mot « heureux ». Pourquoi ces indications
plus précises concernant le dimanche? Benoit ne s'explique pas. Une chose est sûre: il
rappelle s'il en était besoin que le dimanche est vraiment le premier jour de la semaine à partir
duquel se déploie tout l'office liturgique réparti sur une semaine. Le choix du Ps 20 qui ouvre,
avec les vigiles dominicales, tout l'office de la semaine a une forte consonance pascale: il
chante la victoire du Seigneur en faveur du roi à qui Dieu réponds au désir de son cœur. « Par
ta victoire grandit son éclat, tu le revêts de splendeur et de gloire ... ». Dans notre distribution
des Ps, le ps 20 conclue l'office des vigiles du Vendredi en semaine 2. L'idée est semblable:
en cet office où le choix des psaumes veut honorer la mémoire de la croix du Christ, le Ps 20
rappelle en conclusion que toute mémoire de la croix du Christ est inséparable de celle de sa
résurrection qui lui donne son sens.
Que dire du choix du Ps 118 repris chaque dimanche aux petites heures, et qui se
poursuit le lundi? Je retiens pour ma part deux aspects qui peuvent avoir motivé ce choix.
Tout d'abord, chaque dimanche nous redisons ces mots « heureux les hommes intègres dans
leurs voies, qui marchent suivant la loi du Seigneur » ... Dans la lumière de la résurrection du
Christ, le bonheur nous est offert de marcher avec plus d'assurance dans la loi du Seigneur. Si
nous sommes encore en chemin, et si ce n'est pas facile tous les jours, l'espérance du bonheur
offert nous est confirmée. D'autre part, la méditation de ce long psaume 118 convient tout
particulièrement au dimanche. En ce jour, où St Benoit invite ces moines à vaguer davantage
à la lecture et à la prière, le psalmiste entraine à sa suite dans la vigilance et dans
contemplation de l' œuvre de la Parole de Dieu dans nos vies. Verset après verset, il partage le
fruit de cette relation intime qu'il entretient avec le Seigneur dans le désir de faire sa volonté,
exprimée dans la loi, les commandements, la parole, les décisions etc ... Soyons heureux de
nous mettre à son école ... - 17 février 2017
7. Pour la synaxe vespérale, on se bornera à quatre psaumes avec antiennes.
8. Après ces psaumes, on récitera la leçon, puis le répons, l'ambrosien, le verset, le cantique de l'Evangile, la litanie, et par l'oraison dominicale se fera le renvoi.
9. Pour les complies, on se bornera à dire trois psaumes. Ces psaumes seront dits directement, sans antiennes.
10. Après quoi l'hymne de cette même heure, une leçon, le verset, Kyrie eleison , et par la bénédiction se fera le renvoi.
Ce matin, je voudrais m'arrêter sur ce que Benoit appelle les « cantiques
évangéliques». On en parle peu, et pourtant, repris tous les matins pour le cantique de
Zacharie, et tous les soirs pour celui de Marie, ils constituent des parts importantes de notre
prière chorale. Ils portent une note joyeuse qui appelle un chant plus orné, comme nos
psalmodies en polyphonie nous y entrainent le plus souvent. A ce propos, je ressens toujours
comme un manque, lorsqu'en voiture, il nous arrive de prier Vêpres ou Laudes, et que l'on ne
chante pas ces cantiques. Pourquoi ce manque ressenti? La raison tient certainement à la
nature de ces cantiques. Chacun à leur manière, ils brossent une sorte de récapitulatif
grandiose de l 'histoire du salut. Dans la bouche de Marie et de Zacharie, désormais
étroitement associés à l'accomplissement des promesses de Dieu à son peuple, ils sont l'écho
de l'immense joie de tout un peuple qui accueille le Messie tant attendu. Marie et Zacharie
sont les interprètes émerveillés de lajoie des pauvres, enfin comblés par « la (orce qui nous
sauve », « par l'astre d'en haut». Ces cantiques chantent avant tout la fidélité inflexible de
notre Dieu qui n'a pas manqué à ses promesses. « Il se souvient de son amour, de la promesse
faite à nos pères, enfaveur d'Abraham et de sa race àjamais ». L'Alliance qu'il a initiée
avec Abraham n'a pas failli. Dieu garde mémoire. Il tient parole, « comme ill 'avait dit par la
bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens ». Avec la venue du Messie, il
manifeste son Amour: un amour puissant qui « disperse les superbes, renverse les puissants
de leurs trônes, élève les humbles », en un mot qui « relève Israël,son serviteur et lui donne
de connaitre le salut par la rémission de ses péchés ». Etonnante force de ces cantiques qui
magnifient l'Amour débordant de Dieu, non plus seulement pour son peuple, mais aussi pour
tous les hommes. Le « je » de Marie et le « nous» de Zacharie peuvent devenir notre « je » et
notre « nous». Chacun et tous ensemble, nous pouvons confesser cet Amour ... un Amour déjà
accompli en Jésus le Messie crucifié et ressuscité. Ensemble nous chantons cet Amour encore
en train de se donner ... « pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort,
pour conduire nos pas au chemin de la paix ». Matin et soir, nous proclamons la secrète et
profonde espérance que le projet de Dieu continue de s'accomplir jusqu'à la fin des temps.
Dans notre monde de plus en plus désemparé par les maux qu'il subit comme par ceux qu'il
peut produire, avec Marie et Zacharie, tenons ferme dans l'Espérance. Dieu ne cesse de venir
tracer des chemins de paix au cœur de l'homme et entre tous les humains. - 10 février 2017
1. Nous avons déjà disposé l'ordonnance de la psalmodie aux nocturnes et aux matines ; voyons maintenant les heures suivantes.
2. A l'heure de prime, on dira trois psaumes séparément et non sous un seul gloria,
3. l'hymne de cette même heure après le verset : « Dieu, viens à mon aide », avant de commencer les psaumes.
4. Après l'achèvement des trois psaumes, d'autre part, on récitera une leçon, le verset et Kyrie eleison , et le renvoi.
5. A tierce, sexte et none, d'autre part, on célébrera la prière de même, selon cette ordonnance, c'est-à-dire le verset, les hymnes de ces mêmes heures, trois psaumes à chacune, la leçon et le verset, Kyrie eleison et le renvoi.
6. Si la communauté est plus nombreuse, on psalmodiera avec antiennes, mais si elle est moins nombreuse, sur le mode direct.
Prime, tierce, sexte, none, chaque office commence avec cette belle invocation:
« Dieu, viens à mon aide, Seigneur à notre secours! ... » suivie d'une louange à la Trinité,
« Gloire au Père et au Fils et au St Esprit» conclue par l'alléluia. En quelques mots, tout est
dit de notre prière chrétienne: une prière continuelle d'hommes se confiant en l'aide de Dieu,
confessé comme relation d'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit. Tout d'abord, le fait que
cette invocation soit mise en tête et répétée durant les offices de la journée, nous rappelle au
désir de la prière continuelle que chacun porte au plus profond de son cœur. Les premiers
moines avaient élaboré leur mode de vie afin de permettre l'union à Dieu par une prière
continuelle. A leur suite, St Benoit, qui organise la succession des offices, n'a pas d'autre
but: favoriser ce mouvement filial'de tous et de chacun vers notre Dieu. Notre cadre de vie
monastique voudrait aider chacun à grandir dans ce cœur à cœur avec Dieu, toujours plus vrai
et toujours plus simple.
Les premiers mots du verset d'ouverture:« Viens à mon aide, Seigneur à notre
secours », sont ceux du psalmiste angoissé face à la menace d'ennemis. Devant Dieu, la
manière première de nous tenir, est d'humblement appeler sa grâce et sa force. C'est avec
notre indigence que nous venons en sa présence. Durant l'office, les ennemis pourront être
nombreux sous la forme de pensées plus ou moins assourdissantes, voire toxiques pour nous
éloigner de la prière. Parfois, elles seront insistantes pour nous décourager nous faisant croire
que nous perdons notre temps ou que nous nous moquons de Dieu. Oui, « Seigneur, viens à
mon aide, afin que je reste confiant sous ton regard avec mes faiblesses. Aide-moi à demeurer
vigilant dans le désir de chanter ta gloire ».
Avec le chant de la doxologie:« Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, au Dieu
qui est qui était et qui vient », le verset d'ouverture se poursuit dans la confession de la foi
trinitaire de l'Eglise, foi professée sur cette terre et déjà chantée en écho à la liturgie du ciel,
comme le suggère l'Apocalypse: « Saint, saint, saint, le Seigneur, le Dieu tout-puissant,
Celui qui était. qui est et qui vient»(Ap 4,8). Notre prière se fond dans la grande louange qui
résonne dans le Ciel et qui monte des quatre coins du monde pour honorer le Dieu Trinité.
Notre Dieu n'est pas une monade isolée, mais relation d'amour entre le Père et le Fils dans
l'Esprit Saint. Depuis notre baptême, notre condition de fils adoptifs nous confère cette
dignité de pouvoir « faire monter comme en écho, nos voix mêlées au chant que lance Jésus.
le Bien-Aimé », comme nous venons de le chanter dans l'hymne ce matin. Réjouissons-nous! - 09 février 2017
1. Comme dit le prophète : « Sept fois le jour, j'ai dit ta louange. »
2. Ce nombre sacré de sept, nous le réaliserons en nous acquittant des devoirs de notre service au moment du matin, de prime, de tierce, de sexte, de none, de vêpres et de complies,
3. car c'est de ces heures du jour qu'il a dit : « Sept fois le jour, j'ai dit ta louange. »
4. Quant aux vigiles nocturnes, le même prophète dit à leur sujet : « ;Au milieu de la nuit, je me levais pour te rendre grâce. »
5. C'est donc à ces moments que nous ferons monter nos louanges vers notre créateur « pour les jugements de sa justice » : à matines, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies ; et la nuit, « nous nous lèverons pour lui rendre grâce ».
Dans ces lignes, nous pouvons entendre la profonde conviction qui habite Benoit,
quand il nous entraine à sa suite pour nous arrêter 7 fois le jour et une fois la nuit pour la
prière chorale. « A ces moments, nous ferons monter nos louanges vers notre créateur pour
les jugements de sa justice ... et la nuit nous nous lèverons pour lui rendre grâce» ... Nos
offices font de nous les chantres de la louange et de l'action de grâce rendues à Dieu, notre
Créateur et notre Sauveur. Le psalmiste disait déjà: « Qu'il est bon de rendre grâce au
Seigneur, de chanter pour ton nom Dieu Très Haut, d'annoncer dès le matin ton amour, ta
fidélité au long des nuits» (Ps 91, 2) ... Oui, nous découvrons, et nous sommes appelés à
découvrir encore qu'il y a une joie très profonde à chanter les louanges de Dieu, à
s'émerveiller devant toutes ses œuvres: « Tes œuvres me comblent de joie. Devant l'ouvrage
de tes mains, je m'écrie: Que tes œuvres sont grandes, Seigneur! Combien sont profondes tes
pensées! » poursuit le même psalmiste. Et pourtant à certains jours, venir chanter l'office à
heure régulière, ou nous arrêter dans un travail passionnant peut nous paraitre difficile. Nous
mesurons alors que notre prière est un service, le « pensum servitutis nostrae » mot à mot « la
prestation de notre service» (RB 49, 5 ; 50,4) comme nous le rappelait la visite canonique.
Notre prestation est de donner du temps à Dieu pour l'adorer, le louer et lui dire merci pour
tous ses bienfaits. Or, donner du temps à Dieu, apparemment le perdre pour lui est un acte de
foi qui nous coûte à certains jours. Nous ne sommes pas toujours ajustés au service demandé.
Nous peinons encore à le vivre comme le chant d'une relation aimante entre chacun de nous,
entre l'humanité et son Dieu. Car cette relation n'est pas aisée. Elle est faite de tâtonnements
et de doutes au gré des épreuves et des souffrances qui ne manquent pas. Notre prière de
l'office n'ignore pas cela. Au contraire, elle veut porter devant Dieu les cris stridents et les
cris obscurs des hommes en quête de sens. En revêtant nos coules, nous prenons la tenue de
service pour honorer et prendre soin de la relation entre l'humanité et son Dieu. Jésus nous a
donné d'entrevoir le bonheur qui était le sien d'être en relation vivante et constante avec son
Père, mais aussi tout le labeur de foi que cela représente à l'heure de l'épreuve. Dans l'Eglise,
son Corps, nous sommes les veilleurs qui, au nom de tous, cherchent à vivre le bonheur de
cette relation vivante avec Dieu. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Mais nous
avons entendu un appel à nous tenir à cette place de serviteur de la louange et de
l'intercession. Dans le Corps de l'Eglise, nous faisons signe de ce qui sera notre
éternellement: nous réjouir les uns avec les autres en chantant notre Dieu qui est Amour. 31 janvier 2017
1. De la sainte Pâque jusqu'à la Pentecôte, on dira alleluia sans interruption, aussi bien dans les psaumes que dans les répons ;
2. de la Pentecôte au début du carême, toutes les nuits, on le dira seulement aux nocturnes avec les six derniers psaumes.
3. Mais tous les dimanches, sauf en carême, les cantiques, les matines, prime, tierce, sexte et none seront dits avec alleluia, mais vêpres avec antienne.
4. Mais les répons ne seront jamais dits avec alleluia, si ce n'est de Pâques à la Pentecôte.
Après la pause de fin d'année et la belle semaine de retraite, nous retrouvons la règle
de St Benoit et sa cohérence profonde qui nourrit jour après jour notre vie monastique. Ce
petit chapitre apparemment insignifiant à nos yeux contemporains nous parle de l'élan
eschatologique qui traverse toute notre prière.
Le chant de l'alléluia fait signe en ce temps de la victoire du Christ Vivant, sur la mort
et le péché. Chanté durant le temps pascal, « sans interruption », « aussi bien dans les
psaumes que dans les répons », il entraine les moines à louer Dieu, de cette louange joyeuse
qui anticipe la louange sans fin qui aura cours dans le Royaume à venir. Une différence est
faite entre le temps pascal et le temps qui précède le Carême, notre temps ordinaire
comprenant l ' Avent qui ne semble pas encore être bien délimité. En semaine, et seulement
aux vigiles, on ne dit l'alléluia qu'avec les six derniers psaumes (notre second nocturne) ...
L'alléluia nocturne fait signe dans la nuit du moine et des hommes, de l'espérance en la Vie
offerte par le Ressuscité. Petit signe encore ténu du « déjà là» dans l'espérance du « pas
encore ».
Ainsi Benoit proposait-il d'inscrire dans la liturgie la joie du monde à venir chantée
avec espérance. Notre manière actuelle de signifier le monde à venir se focalise moins sur
l'usage plus ou moins prescrit selon les différents temps, à l'exception des temps du Carême
où il est omis et du temps pascal où il est abondamment chanté. Par ex, en temps ordinaire,
nous concluons le verset d'ouverture de chaque office par alléluia. Dès le début, le ton est
ainsi donné: le chant qui va suivre s'inscrit déjà dans la joie du cantique de ceux qui se savent
rachetés par le Christ. Notre chant ne part pas de nulle part, il vient de la conviction joyeuse
que nous sommes des enfants nouveau-nés qui peuvent se tourner avec confiance vers Dieu
leur Père. Comme nous le suggérait hier Sr Anne dans son homélie: le Christ nous a relevés
et nous donne, comme à la belle-mère de Simon, d'être debout en Lui. C'est dans sa force de
Ressuscité que nous sommes appelés à chanter, et à marcher joyeux à sa suite. Les cantiques
de l'Ap que l'on a aux Vêpres nous inscrivent dans la même veine. Déjà avec les gens vêtus
de blancs qui entourent l'Agneau, nous osons nous tenir avec assurance devant notre Dieu. Le
« déjà là» du Royaume demeure en quête de son accomplissement.Mais les germes qui sont
semés en nous sont une force puissante ... Apprenons dans nos offices à entendre cette joie
déjà à l'œuvre. Recueillons-la. Laissons-la-nous renouveler et nourrir notre espérance. (12/01/2017)
1. Cependant aux fêtes des saints et à toutes les solennités, on célébrera comme nous avons dit de célébrer le dimanche,
2. excepté qu'on dira les psaumes ou antiennes et leçons qui se rapportent à ce jour. Mais on gardera la mesure indiquée plus haut.
Fêtes des saints, solennités... certains les aiment particulièrement, d'autres les
redoutent et préfèrent de beaucoup le temps ordinaire avec sa simplicité. Le calendrier nous
offre les deux, et les fêtes-solennités et le temps ordinaire, sans compter les temps spéciaux,
comme l ' Avent, le temps de Noël, le Carême et le temps pascal. Au-delà, de nos goûts ou de
nos préférences, le calendrier liturgique nous déplace toujours. En son déroulement, il nous
invite à regarder vers Celui que nous attendons et qui va venir au terme de l'Histoire comme
l'Amour qui récapitule toute chose ... D'un côté nous avons les fêtes majeures de Pâques,
Noël, Ascension, Pentecôte, Annonciation, l'Immaculée Conception, Assomption, Toussaint.
Elles se dressent comme des points cardinaux qui donnent son architecture à notre Histoire
sauvée par le Christ. Son histoire humaine célébrée et actualisée en notre temps devient notre
propre histoire. De l'autre côté,nous avons des fêtes moins importantes, fêtes du Christ
comme la Transfiguration ou la Croix Glorieuse, ou fêtes de la Vierge comme celle de sa
nativité, auxquelles s'ajoutent les fêtes des saints Pierre et Paul, Joseph, Jean Baptiste, et bon
nombre d'autres dont le degré de solennité grandit avec le degré de proximité, comme pour
nous la fête de St Benoit, de St Grégoire ou de St Martin ... Ces fêtes moins importantes sont
des phares projetés sur nos routes quotidiennes ... Phares qui projettent sur notre monde la
lumière du monde à venir de ces hommes et femmes que nous croyons dans la lumière de
Dieu. Phares qui redonnent sens et espérance à notre marche de croyant plus ou moins
tâtonnante en ce monde. En ces témoins privilégiés de l'Evangile, nous célébrons l'œuvre de
l'Esprit qui a façonné des visages et des vies toujours plus à l'image du Christ. En pareil
occasion, les antiennes et les hymnes, mais aussi le choix des lectures nous enseignent en
relevant tel trait particulier. Ce matin, en cette fête de St Jean de la Croix nous célébrons « le
visage du seul Maitre qui transparait dans ses écrits. Tout rayonnants de sa lumière, les mots
muris dans la prière rendent plus prochele mystère que le Christ a révélé ». En ce temps de
l'Avent, j'évoque encore l'hymne de la St Jean Baptiste:« Tu cries dans le désert dans le
désert, tout un peuple se lève vers le Jourdain, ton baptême réveille la soif d'eau vive, Proche
est la Source» ... La richesse poétique des hymnes, les rapprochements opérés par les
antiennes entre plusieurs passages scripturaires nourrissent notre intelligence de l'œuvre de
l'Esprit du Christ, aujourd'hui comme hier, dans le peuple de saints que nous ne cessons de
devenir. (14/12/2016)
12. Assurément, la célébration matinale et vespérale ne s'achèvera jamais sans que, en dernier lieu dans l'ordonnance de l'office, l'oraison dominicale soit dite d’un bout à l’autre par le supérieur, de façon à être entendue par tous, à cause des épines de disputes qui ont accoutumé de se produire.
13. Ainsi l'engagement pris par cette oraison qui leur fait dire : « ;Pardonne-nous comme nous pardonnons nous-mêmes », les mettra en demeure de se purifier de cette sorte de vice.
14. Quant aux autres célébrations, on y dira la dernière partie de cette oraison, en sorte que tous répondent : « Mais délivre-nous du mal. ;»
Ces lignes entendues de la RB nous font comprendre l'importance que Benoit attache
à la prière du Notre Père dite à l'office. Et en même temps, on peut s'étonner de la note
exclusivement morale qu'il donne à la récitation de cette prière: le pardon mutuel des
offenses. En filigrane, il nous faut surtout entendre combien toute parole prononcée est prise
au sérieux, et combien notre prière nous engage devant Dieu.
Ici, et en écho à la formation permanente commencée hier sur la tradition luthérienne
et l' œcuménisme, j'aimerai faire un rapprochement avec le texte du Groupe des Dombes sur
le Notre Père, intitulé: « Vous donc, priez ainsi» ... Il est intéressant de voir que la
perspective morale de St Benoit est très présente dans le projet de ce livre, fruit d'un travail
commun entre membres de confessions chrétiennes. Je cite le propos: « Il ne s'agit pas de
proposer un commentaire de plus, mais d'explorer comment cette prière nous engage à créer
un nouvel élan œcuménique. Méditer et prier ensemble le Notre Père nous révèle notre
identité chrétienne commune et en même les conversions auxquelles nos Eglises et nous-
mêmes sommes appelés ... »(2) Ainsi le chapitre 1 a-t-il pour titre: « Problématique, le Notre
Père dans une dynamique de conversion ». Après les chapitres 2 et 3 plus historique et
biblique, le chapitre 4 est « Le Notre Père, un itinéraire de conversion », dont je relève
quelques lignes sur le pardon, extraite des défis œcuméniques. « Nos Eglises ne peuvent
progresser vers la communion sans reconnaitre leurs offenses mutuelles et sans s'engager sur
un chemin de réconciliation» ... « Il faut en outre veiller à ce que l'esprit de repentance
œcuménique pénètre le plus possible l'ensemble des communautés chrétiennes. Chaque Eglise
ou confession peut-être, en effet, tentée de valoriser unilatéralement son histoire, de donner
une image durcie de sa propre identité, de perpétuer des images erronées et injustes à propos
des « autres », ou de se réjouir lorsque ceux-ci sont aux prises avec de grandes difficultés.
Cela n'est pas conforme à l'Evangile, et il importe donc que, par la prédication, la catéchèse
et la liturgie, les communautés reçoivent l'aide nécessaire pour dépasser de telles mentalités
et qu'elles entrent vraiment dans l'attitude de repentir et de pardon» (195). Je poursuis:
« Les avancées mêmes du mouvement œcuménique conduisent paradoxalement à souligner de
nouvelles exigences de conversion ... Nous ne pouvons pas nous en tenir à un simple statu quo,
car nous avons conscience de ce que nous avons encore et toujours des offenses à nous
pardonner mutuellement: le fait de la division est une offense envers Dieu, en même temps
qu'il est un contre-témoignage dans le monde. Mais si nous persévérons et progressons dans
le sens du pardon et de la réconciliation, alors seulement nous pourrons dire en vérité:
'Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés' »
(196). Laissons-nous donc enseigner par le Notre Père, prié sept fois par jour au moins, pour
entrer dans cet esprit de repentance désireux de réconciliation, avec nos frères tout proches, et
avec nos frères de toutes confessions chrétiennes.(13/12/2016)
1. Les jours ordinaires, d'autre part, on célébrera la solennité des matines de cette façon,
2. c'est-à-dire qu'on dira le psaume soixante-sixième sans antienne, en traînant un peu, comme le dimanche, en sorte que tous soient présents pour le cinquantième qu'on dira avec antienne.
3. Après quoi on dira deux autres psaumes selon l'usage, c'est-à-dire
4. la deuxième férie, le cinquième et le trente-cinquième,
5. la troisième férie, le quarante-deuxième et le cinquante-sixième,
6. la quatrième férie, le soixante-troisième et le soixante-quatrième,
7. la cinquième férie, le quatre-vingt-septième et le quatre-vingt-neuvième,
8. la sixième férie, le soixante-quinzième et le quatre-vingt-onzième ;;
9. quant au samedi, le cent-quarante-deuxième et le cantique du Deutéronome, qu'on divisera en deux gloria.
10. Mais les autres jours, on lira un cantique des prophètes, chacun à son jour, comme les psalmodie l'Église romaine.
11. Après cela suivront les Laudes ; puis une leçon de l'Apôtre récitée de mémoire, le répons, l'ambrosien, le verset, le cantique de l'Évangile, la litanie et c'est tout.
De manière habituelle, quand Benoit présente le déroulé de l'office, il ne parle pas
d'oraison, au sens de notre prière brève qui conclue l'office. Il parle seulement de l'oraison
dominicale, prière du Seigneur, c'est-à-dire la prière du Notre Père, comme nous le verrons
ensuite. Quand l'habitude s'est-elle prise à l'office d'insérer ces brèves prières, qui comme à
la messe, joue le rôle de collecte qui rassemble en une même expression notre prière
commune? Je ne sais ...
Notre pratique actuelle s'enracine en bonne part dans la réforme faite depuis le
concile. Dans la présentation générale de la prière des heures (PGLH), qui donne le sens et les
indications pour la prière des heures dans l'Eglise, on distingue deux types d'oraisons: celles
qui sont reprises de la messe, et celles qui sont liées à l'heure célébrée. On reprend les
oraisons de la messe, principalement les dimanches, les solennités, fêtes et mémoires, ainsi
que durant les jours de semaine en Avent, au temps de Noël, en Carême et au temps pascal.
Dans ces cas, il est prévu de prendre la même oraison à tous les offices. Dans cette pratique
inscrite dans le bréviaire romain, on peut entendre le soin mis pour rattacher la prière de
l'office à celle de la messe. Est mieux signifiée ainsi combien, la prière des heures s'insère
dans la grande célébration de l'Histoire du Salut dont nous faisons mémoire et que nous
actualisons année après année. Pour le temps ordinaire, est prévu de dire les jours de semaine,
une oraison qui « exprime le caractère de l'heurequ'on célèbre» (PGLH 200).
Notre façon de faire aujourd'hui à la PqV s'inspire et de la règle et de l'office romain.
Elle distingue entre les offices majeurs: Vigiles du dimanche, les Laudes et les Vêpres de
tous les jours qui ont une oraison, et les autres offices, les vigiles de semaine et les petites
heures de tous les jours qui n'ont pas d'oraison et qui s'achèvent par le Notre Père. Sur ce
dernier point, nous sommes proches de la Règle de St Benoit qui prévoie de réciter le Notre
Père, même si c'est en silence aux petites heures, comme nous le verrons. Quand nous avons
l'oraison aux offices majeurs, celle-ci est tirée de la messe pour les Vigiles du dimanche, ainsi
que pour les Laudes et les Vêpres de tous les jours durant les temps spéciaux (Avent, Noël,
Carême, Pâques). Par contre en temps ordinaire aux Laudes et aux Vêpres, nous utilisons des
oraisons composées, soit en lien avec l'heure célébrée (matin ou soir), soit en lien avec
l'évangile lu (le dimanche soir par ex). Notre manière de faire a voulu redonner une place de
choix à la prière du Notre Père que nous avons à tous les offices selon la RB, contrairement à
l'office romain qui ne la prévoie pas aux petites heures. Le fait de privilégier en dehors des
temps liturgiques spéciaux (Avent, Noël, Carême et Pâques), des oraisons qui expriment le
caractère de l'heure veut aussi enraciner notre prière dans l'épaisseur du quotidien ... J'aime
particulièrement l'oraison dite aux Vêpres: «En cettefin de journée, Seigneur Dieu, même si
le poids de notre misère nous accable, fais que nous t'aimions assez pour ne jamais
désespérer de ta miséricorde, puisqu'elle demeure àjamais en Jésus, le Christ, notre
Seigneur ... » (10/12/2016)