vendredi 15 août 2025 : fête de l’Assomption, horaire des dimanches (vigiles la veille à 20h45, messe à 10h) + concert à 16h.

Nota : L’office de None (14h45) sera prié au dolmen de ND de la Pierre-qui-Vire.

Commentaires sur la Règle



Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 00, v 39-44 Prologue - écrit le 16 septembre 2008
Verset(s) :

39. Nous avons donc interrogé le Seigneur, frères, au sujet de celui qui habitera dans sa demeure, et nous avons entendu le précepte donné pour y habiter, mais pourvu que nous remplissions les devoirs incombant à l'habitant.

40. Il nous faut donc tenir nos cœurs et nos corps prêts à servir sous la sainte obéissance due aux préceptes.

41. Et pour ce que la nature en nous trouve impossible, prions le Seigneur d'ordonner au secours de sa grâce de nous l'accorder.

42. Et si, fuyant les châtiments de la géhenne, nous voulons parvenir à la vie perpétuelle,

43. tandis qu'il en est encore temps et que nous sommes en ce corps et qu'il reste le temps d'exécuter tout cela à la lumière de cette vie,

44. il nous faut à présent courir et accomplir ce qui nous profitera pour toujours.

Commentaire :

Au-delà du psaume 14, c’est tout le commentaire des deux psaumes 33 et 14 qui est repris dans ces lignes : on retrouve l’action de l’homme et celle de Dieu, l’impuissance de la nature, et l’aide de la grâce, le recours à la prière pour obtenir cette grâce. Enfin l’urgence : il faut courir, notre temps est limité. Qui habitera ta demeure ?

En latin c’est tabernaculum qui signifie tente. Le mot a une résonance Biblique dans la Bible ! D’abord les tentes où vivait le peuple durant l’exode, les tentes des israéliens dont on retrouve une évocation dans la fête des tentes : c’est l’idée de l’itinérance, le fait que nous soyons étrangers et voyageurs sur la terre. Le monastère est un campement d’homme qui sont mis en route vers le ciel ! Dans le livre de l’exode, la tente c’est aussi la tente de la Rencontre, le lieu où Dieu vient à la rencontre de l’homme.

Le monastère est aussi cette tente, où Dieu s’est laissé voir par Moïse au point que son visage était illuminé. Cette double caractéristique : lieu de passage, d’exode et lieu de la rencontre face à face, nous permet de mieux comprendre ce que Benoît développera tout au long de la Règle.

Le monastère n’est pas un lieu où l'on s’installe, pas un nid douillet où l’on prend ses aises, où l'on accumule tout ce qui pourrait un jour nous servir. C’est un lieu d’exode de libération pour lequel nous nous séparons d’objets qui nous encombrent. C’est aussi le lieu de la rencontre, où Dieu vient à notre rencontre, où Dieu parle au cœur qui écoute, c’est pour cela que nous veillons tous à son climat de silence.

(2008-09-16)

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 00, v 35-38 Prologue - écrit le 13 septembre 2008
Verset(s) :

35. Achevant ainsi son discours, le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par des actes aux saints enseignements qu'il vient de nous donner.

36. Voilà pourquoi les jours de cette vie nous sont accordés comme un sursis en vue de l'amendement de notre mauvaise conduite,

37. selon le mot de l'Apôtre : « Ne sais-tu pas que la patience de Dieu te conduit à la pénitence ? »

38. Car le Seigneur dit, dans sa bonté : « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive. »

Commentaire :

Le Seigneur attend de nous que nous répondions par des actes à ses enseignements .

Répondre par des actes ! Le monastère est organisé pour que notre vie soit centrée sur Dieu ; nous sommes ici pour nous convertir, c'est à dire nous retourner sans nous lasser vers Dieu. Il nous détourne de notre volonté propre. Cela demande du discernement. Quels obstacles surmonter ? Quels moyens employer ?

Parmi les dangers qui nous guettent, il y a l’accoutumance, l’habitude, la superficialité, surtout peut être, le besoin de s’installer. Il ne faut pas nous endormir, c’est l’œuvre du Seigneur qui est en jeu : il a voulu nous y associer. Par quels moyens ?

Avant tout la prière. A-t-elle toute sa place dans notre vie ? Prions-nous assez = cerner les zones de notre vie où la prière manquerait. La prière est la première condition pour voir clair en nous. Ensuite entrer à fond dans la communauté, c’est pour nous l’Eglise, d’où jaillit sans cesse la source vive. Vivre dans la lumière = ne rien garder en soi qui soit ténèbres. Nous ouvrir. A voir recours au Christ qui nous purifie. Notre conversion n’est jamais finie. Le Seigneur nous attend, il nous cherche.

(2008-09-13)

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 00, v 22-34 Prologue - écrit le 12 septembre 2008
Verset(s) :

22. Si nous voulons habiter dans la demeure de ce royaume, on ne saurait y parvenir, à moins d'y courir par de bonnes actions.

23. Mais interrogeons le Seigneur avec le prophète, en lui disant : « ;Seigneur, qui habitera dans ta demeure, et qui reposera sur ta montagne sainte ? »

24. Cette question posée, frères, écoutons le Seigneur nous répondre et nous montrer le chemin de cette demeure,

25. en disant : « C'est celui qui marche sans se souiller et accomplit ce qui est juste ;

26. qui dit la vérité dans son cœur, qui n'a pas commis de tromperie par sa langue ;

27. qui n'a pas fait de mal à son prochain ;; qui n'a pas laissé l'injure atteindre son prochain ;» ;;

28. qui, lorsque le malin, le diable, lui suggérait quelque chose, l'a repoussé loin des regards de son cœur, lui et sa suggestion, l'a réduit à néant, et s'emparant de ses petits – les pensées qu'il lui inspirait – les a écrasés contre le Christ.

29. Ce sont ceux-là qui, craignant le Seigneur, ne s'enorgueillissent pas de leur bonne observance, mais qui, estimant que ce qui est bon en eux ne peut être leur propre œuvre, mais celle du Seigneur,

30. magnifient le Seigneur qui opère en eux, en disant avec le prophète : « Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom rends gloire ! »,

31. de même que l'Apôtre Paul, lui non plus, ne s'attribuait rien de sa prédication et disait : « C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. »

32. Et il dit encore : « Celui qui se glorifie, qu'il se glorifie dans le Seigneur. »

33. De là aussi la parole du Seigneur dans l'Évangile : « Celui qui écoute ce que je viens de dire et le met en pratique, je le comparerai à un homme sage, qui a bâti sa maison sur la pierre.

34. Les eaux sont venues, les vents ont soufflé et ont heurté cette maison, et elle n'est pas tombée, parce qu'elle était fondée sur la pierre. ;»

Commentaire :

Cette section du prologue est consacrée au Ps 14. Comme la précédente l’était au Ps 33.

Nous retrouvons les 2 premiers thèmes :

- Invitation au bonheur : la béatitude éternelle.

- Invitation à la conversion : catalogue de bonnes actions qui correspondent aux requêtes de l’Evangile.

St Benoît cite d’abord textuellement les versets 1et 3 du psaume. Pour les versets 4 et 5, il se contente d’en faire une paraphrase en utilisant d’autres citations scripturaires : les versets du psaume parlent de faux serments, de prêts avec usure, de conceptions judiciaires : plus toutes celles qui n’ont pas de place normalement dans la vie du moine !

Briser contre le Christ les pensées mauvaises . Je m’arrête sur ce conseil de St Benoît. Qui habitera dans ta maison Seigneur ? Benoît répond « celui qui, lorsque le diable lui suggère quelque chose, le repousse loin de son cœur, lui et sa suggestion, le réduit à néant, et s’emparant de ses petits (les pensées qu’il inspire), les écrase contre le Christ (Vs 28).

L’objet de la terrible malédiction du Ps 136 n’est plus Babylone mais Satan, qui a pour rejetons les pensées mauvaises. Cette interprétation du Ps 136 est courante chez les Pères, et le Roc est le Christ comme le dit St Paul. (1Co 4)

Ecraser nos pensées mauvaises contre le Christ, un conseil toujours actuel. Dès que nous repérons en nous ce genre de pensées mauvaises, il faut les apporter à la lumière. Ce qui trouble, les tentations de toutes sortes : la rancune, la jalousie, les rivalités, la mésentente, et prier pour la personne qui est l’occasion de cette pensée. Le Christ nous demande de prier pour nos ennemis, pour ceux qui nous persécutent. Moines nous n’avons peut être pas beaucoup d’ennemis, ni de persécuteurs, mais les épines de scandales ne manquent pas entre nous. Prier pour ces relations moins faciles, faire cesser ces ruminations négatives, mettre la paix dans notre cœur, rétablir une communion entre nous.

Savoir parler au Père Spirituel de ces pensées mauvaises, c’est aussi une bonne façon de les apporter à la lumière. Le Père Spirituel est là pour ça. Souvent il suffit de parler pour que le trouble disparaisse.

N’oublions pas la Parole du Christ : « Laisse là ton offrande, va d’abord te réconcilier avec ton frère .

(2008-09-12)

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 00, v 21 Prologue - écrit le 11 septembre 2008
Verset(s) :

21. Ceignant donc nos reins de la foi et de l'accomplissement des bonnes actions, avançons sur ses voies, sous la conduite de l'Évangile, afin de mériter de voir celui qui nous a appelés à son royaume.

Commentaire :

Le texte se réfère à un passage de l’épître aux Ephésiens (Ep 6,14-17)

Cependant St Benoît a résumé ce passage, et surtout atténué son caractère guerrier ! Revêtu de la foi et de la pratique des bonnes œuvres marchons dans ses voies sous la conduite de l’Evangile (V 21). Les armes du combat spirituel, décrites dans l’épître aux Ephésiens deviennent les outils de l’artisan qu’est le moine, dans cet atelier qu’est le monastère. Passage de l’image du champ de bataille, à celle de l’atelier des bonnes œuvres. Bien des chapitres distinguent la carrière militaire du métier d’artisan = le soldat court le monde, à la recherche de la gloire / L’artisan demeure dans son atelier, le soldat vie en alternance de combats violents et de périodes de repos et de paix / L’artisan transforme peu à peu la matière, par un travail régulier et soigneux.

Le choix que fait Benoît esquisse déjà ce que doit être le monastère : atelier où le moine utilise les instruments de l’art spirituel. Ce qui compte pour le moine, c’est l’humble fidélité dans la durée, le travail secret de la grâce. L’art de demeurer dans cet atelier qu’est le monastère. Etre admis à voir celui qui nous a appelés dans son Royaume . Voir Dieu ; comme toujours dans la Règle de St Benoît, l’horizon n’est pas limité, le monastère est comparé à un atelier, le moine est un artisan, mais le but c’est voir Dieu. Deux mots qui résument notre désir. Ca ne sert à rien d’être moine , comme le dit un frère dans le DVD. Mais le monastère, la vie du moine rappelle au monde le sens ultime : chercher Dieu, désirer le connaître, le reconnaître en toute personne mis sur notre route. Se préparer à le voir enfin.

(2008-09-11)

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 00, v 14-20 Prologue - écrit le 09 septembre 2008
Verset(s) :

14. Et se cherchant un ouvrier dans la foule du peuple, à laquelle il lance cet appel, le Seigneur dit de nouveau :

15. « Quel est l'homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux ? »

16. Si, en entendant cela, tu réponds : « C'est moi ! », Dieu te dit :

17. « Si tu veux avoir la vie véritable et perpétuelle, interdis le mal à ta langue et que tes lèvres ne prononcent point la tromperie. Évite le mal et fais le bien, cherche la paix et poursuis-la.

18. Et quand vous aurez fait cela, j'aurai les yeux sur vous et je prêterai l'oreille à vos prières, et avant que nous m'invoquiez, je dirai : me voici ! »

19. Quoi de plus doux que cette voix du Seigneur qui nous invite, frères bien aimés ?

20. Voici que, dans sa bonté, le Seigneur nous montre le chemin de la vie.

Commentaire :

Tout le prologue est bâti sur ce thème : d’un côté l’homme qui cherche la vie, qui désire la vie assoiffée de vivre. De l’autre, Dieu qui cherche passionnément à donner la vie à l’homme. Le moyen et le lieu de cette rencontre entre l’homme et Dieu, c’est la parole de Dieu.

Si nous nous mettons à l’écoute, comme nous y invite le premier mot de la Règle de St Benoît, il nous arrivera d’entendre le Seigneur qui nous parle à travers l’Ecriture. C’est l’exemple de St Antoine : la parole entendue dans la liturgie qui me met en route et change une vie.

Pour Benoît c’est l’essence de toute vocation monastique : faire l’expérience que la Parole de Dieu est une parole pour moi ! Cette parole que Dieu adresse à celui qui le cherche a une double tonalité : Invitation au bonheur, invitation à la conversion. Quel est l’homme qui aime la vie et désire voir des jours heureux ? Ps 33. Garde ta langue du mal, tes lèvres des paroles trompeuses : détourne toi du mal et fais le bien, cherche la paix, poursuis là Ps 33. Il s’agit donc d’abord d’une invitation au bonheur.

Pour devenir moine il faut aimer la vie !

Si nous laissons de côté tant de choses ce n’est pas parce que nous n’aimons pas la vie, au contraire, c’est l’amour de la vie qui nous pousse à désirer ce qu’il y a de précieux de plus beau, de plus vrai : Dieu, la vie même. On peut trouver le chemin qui mène à la vie ; il faut laisser tomber beaucoup de chose : le mal, le mensonge mais aussi tout ce qui satisfait qu’un instant. Pour Benoît le renoncement n’est que la conséquence de notre amour de la vie. Une condition pour qu’il puisse aboutir. Il y a des routes qui semblent plus faciles, plus attrayantes, plus larges. Il peut nous arriver de le penser, quand nous voyons la vie des autres, même les frères de l’accueil savent bien que c’est une illusion : il n’y a pas de chemin facile pour celui qui cherche le vrai bonheur.

(2008-09-09)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 00, v 4-7 Prologue - écrit le 06 septembre 2008
Verset(s) :

4. Avant tout, quand tu commences à faire quelque bien, demande-lui très instamment, dans la prière, de le conduire à sa perfection,

5. afin que lui qui a daigné nous mettre au nombre de ses fils, n'ait jamais à s'attrister de nos mauvaises actions.

6. En tout temps, en effet, il nous faut lui obéir au moyen des biens qu'il met en nous, de sorte que non seulement, père irrité, il ne vienne jamais à déshériter ses fils,

7. mais aussi que, maître redoutable, courroucé de nos méfaits, il ne nous livre pas au châtiment perpétuel, comme des serviteurs détestables qui n'auraient pas voulu le suivre jusqu'à la gloire.

Commentaire :

Il y a la prière pour les autres, il y a la prière pour soi.

Comme Benoît le recommande ce matin, prier pour soi-même, n’est en rien une sorte de repli égoïste. Quand tu commences à faire quelques biens demande au Christ de le conduire à sa perfection . Prier pour que le Christ accomplisse ce que son appel a suscité en nous, c’est exprimer notre désir de faire toute sa volonté tout en reconnaissant notre fragilité.

Oui, la prière est ici notre première réponse à son appel, la première manifestation de notre engagement à chercher sa volonté.

Et peut être, la prière quand elle est profonde, exprime-t-elle le mieux notre foi et notre amour dans le désir qui nous habite de suivre le Christ au plus près. Plus ce désir est grand et plus la prière se fait insistante dans la reconnaissance de notre faiblesse.

Je crois qu’il ne faut pas négliger cette prière dans notre vie spirituelle pour le progrès de notre vie avec le Seigneur. Plus on avance et plus on mesure notre impuissance à être fidèle par nous-même… Plus notre désir de progresser s’affine et plus notre prière nous engage à mendier la grâce de Dieu. Car comme poursuit St Benoît il nous faut obéir au Christ au moyen des biens qu’il met en nous… Notre réponse puise toute son énergie dans les biens qu’Il a disposé en nous : les biens de son Esprit notamment ; notre vie monastique ne serait qu’une observance creuse sans l’énergie du St Esprit.

Sa demande c’est de nous placer au bon endroit, pour prendre une image : prier c’est nous mettre sous la fontaine pour recevoir l’eau, alors on ne risque pas de passer à côté de ce qu’est notre vie avec Dieu, pour Dieu : un échange d’amour, Amour reçu de Lui, par son Esprit. Amour humblement redonné par toute notre vie de prière et de service de nos frères.

Comme nous l’avons fait dans l’oraison de cette 22ème semaine du temps ordinaire, nous pouvons prier :

Resserre nos liens avec toi pour développer ce qui est bon en nous, veille sur nous avec sollicitude pour protéger ce que tu as fait grandir …

(2008-09-06)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 00, v 1-2 Prologue - Ecoute - écrit le 03 septembre 2008
Verset(s) :

1. ÉCOUTE, ô mon fils, ces préceptes de ton maître et tends l'oreille de ton cœur. Cette instruction de ton père qui t'aime, reçois-la cordialement et mets-la en pratique effectivement.

2. Ainsi tu reviendras, par ton obéissance laborieuse, à celui dont tu t'étais éloigné par ta désobéissance paresseuse.

Commentaire :

Le Docteur Tomatis spécialiste des soins de l’oreille qui a mis au point des méthodes pour mieux comprendre les phénomènes de l’audition, disait que plus on devient âgé plus l’oreille devient paresseuse… Aussi prônait-il des exercices pour travailler l’écoute en vue de garder une audition de qualité. Ainsi en va-t-il de notre écoute sensorielle… une écoute à travailler.

En plaçant en tête de sa règle, cette initiation à l’écoute, Benoît nous engage lui aussi à un travail, un travail spirituel celui-là. Il engage le moine à cultiver, à travailler sa manière d’écouter… pour quitter une attitude de non écoute de désobéissance paresseuse.

C’est difficile d’écouter. C’est coûteux car cela nous décentre de nous-même. Chacun de nous est un monde unique avec son histoire et ses particularités. Il peut être tenté de se satisfaire de ce monde-là et de se nourrir uniquement de ce qui lui ressemble. C’est la tentation de la bulle.. la bulle de laquelle on ne voudrait sortir.

Ecoute retentit comme un appel à découvrir la réalité et entrer vraiment en relation. Et cet appel retentit sans cesse à nos oreilles que nous ayons 30, 50 ou 90 ans, car la tentation est là toujours de se murer en soi-même. Et la voix qui nous lance cet appel est la voix d’un père qui nous aime . C’est la voix de la Règle, c’est la voix du Christ dans l’Evangile. C’est la voix du Père qui nous aime tellement qu’il ne veut pas nous laisser dépérir dans notre isolement mortel….

Comme nous le chantons chaque mardi au Psaume invitatoire des vigiles, il ne cesse de nous interpeller de façon pathétique :

Ecoute, je t’adjure ô mon peuple, vas-tu m’écouter Israël… mais mon peuple n’a pas écouté ma voix…Ah si mon peuple m’écoutait, Israël s’il allait sur mes chemins, aussitôt j’humilierais ses ennemis… Je le nourrirais de la fleur du froment (Ps 80)

(2008-09-03)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 17, v 1-10 Combien de Psaumes aux heures du jour. écrit le 16 décembre 2007
Verset(s) :

1. Nous avons déjà disposé l'ordonnance de la psalmodie aux nocturnes et aux matines ; voyons maintenant les heures suivantes.

2. A l'heure de prime, on dira trois psaumes séparément et non sous un seul gloria,

3. l'hymne de cette même heure après le verset : « Dieu, viens à mon aide », avant de commencer les psaumes.

4. Après l'achèvement des trois psaumes, d'autre part, on récitera une leçon, le verset et Kyrie eleison , et le renvoi.

5. A tierce, sexte et none, d'autre part, on célébrera la prière de même, selon cette ordonnance, c'est-à-dire le verset, les hymnes de ces mêmes heures, trois psaumes à chacune, la leçon et le verset, Kyrie eleison et le renvoi.

6. Si la communauté est plus nombreuse, on psalmodiera avec antiennes, mais si elle est moins nombreuse, sur le mode direct.

7. Pour la synaxe vespérale, on se bornera à quatre psaumes avec antiennes.

8. Après ces psaumes, on récitera la leçon, puis le répons, l'ambrosien, le verset, le cantique de l'Evangile, la litanie, et par l'oraison dominicale se fera le renvoi.

9. Pour les complies, on se bornera à dire trois psaumes. Ces psaumes seront dits directement, sans antiennes.

10. Après quoi l'hymne de cette même heure, une leçon, le verset, Kyrie eleison , et par la bénédiction se fera le renvoi.

Commentaire :

Combien de Psaumes aux heures du jour.

Dans son dernier chapitre Frère Bernard disait qu’une bonne manière de voir comment nous avions intégré le rythme de la prière de la communauté était de mesurer comment nous prions l’office seul, par exemple durant les jours de solitude ou encore en voyage. Ces moments où nous sommes plus seul sont de bonnes occasions de vérifier comment nous nous donnons à la prière et quelle sont nos difficultés. Il est vrai qu’en voyage et à l’extérieur l’horaire est nécessairement autre et plus difficile à gérer. Il nous revient alors de savoir ménager des espaces surtout le matin et le soir, si nous ne voulons pas nous laisser happer par les activités. Ces expériences de sorties à l’extérieur nous font en tout cas éprouver qu’il n’est pas toujours facile de donner toute sa place à la prière. Par contraste, ces sorties font bien ressortir la nature de notre vocation monastique vouée au ministère de la prière. Notre journée rythmée par les offices veut donner la première place au chant de la Gloire de Dieu. Dans l’Eglise, et pour le monde nous recevons ce ministère de confesser le nom de Dieu et de dire notre foi en sa Présence et en sa Bonté pour les hommes. Ministère de la louange gratuite envers notre Créateur et Sauveur. Ministère d’intercession qui veut faire monter en prière tous les cris et toues les angoisses des êtres humains. C’est l’Opus Dei, l’œuvre de Dieu en nous et l’œuvre pour Dieu. Œuvre mystérieuse qui requiert sur tout le consentement de notre foi et de notre désir pour nous mettre et nous remettre devant Dieu notre Père, office après office. Il s’agit de nous offrir au travail de l’Esprit Saint pour qu’il nous fasse devenir prière au service de l’Eglise et du monde. En nous remettant office après office fidèlement à l’ouvrage, nous hâtons la venue du Règne de Dieu simplement par notre présence et par notre chant qui veulent s’offrir à la présence du Christ qui conduit l’histoire. (2007-12-16)