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1. L'oisiveté est ennemie de l'âme. Aussi les frères doivent-ils être occupés en des temps déterminés au travail manuel, et à des heures déterminées aussi à la lecture divine.
2. Nous croyons donc que ces deux occupations seront bien réparties selon les temps dans l'horaire que voici :
3. de Pâques aux Calendes d'octobre, depuis le matin en sortant de prime ils travailleront, là où c'est nécessaire, presque jusqu'à la quatrième heure.
4. De la quatrième heure jusqu'à l'heure où ils célébreront sexte, ils vaqueront à la lecture.
5. Après sexte, en sortant de table, ils se reposeront sur leurs lits dans un silence complet, ou si quelqu'un veut lire pour son compte, il lira de façon à ne déranger personne.
6. On célébrera none à l'avance, au milieu de la huitième heure, et ils se remettront au travail qui est à faire jusqu'aux vêpres.
7. Si les conditions locales ou la pauvreté exigent qu'ils s'occupent de rentrer les récoltes par eux-mêmes, ils n'en seront pas fâchés,
8. car c'est alors qu'ils sont vraiment moines, s'ils vivent du travail de leurs mains, comme nos Pères et les apôtres.
9. Cependant tout doit se faire avec mesure à cause des faibles.
Avec ce chapitre, Benoit propose une vision très unifiée de la vie monastique. Une vie unifiée par la liturgie, mais aussi un fort ancrage dans le rythme cosmique, et enfin par ses activités qui prennent en compte toutes les dimensions de l'homme. Dans sa recherche d'embrasser l'année dans sa globalité, la liturgie apparait comme le premier élément unificateur. Avec la fête de Pâques qui sert de pivot, et avec le Carême qui lui est liée, Benoit pose les repères fondamentaux de l'année qu'il cherche à organiser. Ce repère liturgique est intéressant à relever, car la date de Pâques pouvant varier selon les années de presque 4 semaines, Benoit renonce à une optimisation de l'organisation des jours qui aurait été plus grande s'il avait suivi le seul rythme des saisons, en se basant par exemple sur la date du printemps toujours au 21 mars. Autre pivot liturgique relevé en fin de chapitre, cette fois pour la semaine : le dimanche avec son caractère de jour pleinement donné à Dieu dans la lecture et la prière. La liturgie offre ainsi deux repères fondamentaux pour organiser la répartition des activités du moine. Le lien avec le rythme cosmique est certainement le second lieu unificateur de la vie du moine. Ses activités sont pensées en fonction des saisons et de la longueur des jours qui varient. St Benoit fait ici preuve de bon sens, en donnant le primat au cycle naturel des saisons sur un repère liturgique. Ainsi il choisit pour fin de la période estivale, les calendes d'octobre plus tard dans la saison, c'est-à-dire le JC' octobre, plutôt que les Ides de Septembre qui sont le 15 sept, fête de la Croix glorieuse, qui marque pourtant le début du jeûne monastique. Sous nos latitudes, le mois de septembre offre souvent encore des journées chaudes particulièrement en Italie, et pour cela il est bon de travailler encore tôt le matin à la fraiche et de réserver la lecture pour la fin de matinée. Ainsi avec souplesse, Benoit pense les activités du moine dans un lien étroit avec le cycle des saisons de la nature. En collant au plus près de ce cycle, il optimise les activités du moine qui trouvent un équilibre plus satisfaisant entre travail
et lecture. Enfin, il est remarquable de relever combien Benoit a une vision unifiée de l'existence humaine quand il cherche à donner une vraie place à la lecture comme au travail manuel, tous les jours sauf le dimanche, en tout temps liturgique et en toute saison. Ce faisant,
il honore pleinement les trois dimensions traditionnelles de l'être humain celle du corps avec le travail manuel, celle de l'esprit avec la lecture et celle du cœur avec la liturgie, et cela tous les jours de l'année. En tout temps, c'est l'homme en son entier qui est appelé à grandir, à se structurer, à s'accomplir. Il n'y a jamais une dimension de son être qui ne soit pas sollicitée.
1. L'annonce de l'heure de l'œuvre de Dieu, jour et nuit, sera confiée aux soins de l'abbé, soit qu'il l'annonce lui-même, soit qu'il en remette le soin à un frère assez attentif pour que tout s'accomplisse aux heures voulues.
2. Quant aux psaumes et antiennes, ils seront imposés, après l'abbé, par ceux qui en recevront l'ordre, suivant leur rang.
3. Quant à chanter et lire, on ne s'y risquera pas si l'on ne peut accomplir cette tâche de façon à édifier les auditeurs.
4. Cela se fera avec humilité, gravité et crainte, et sur l'ordre de l'abbé.
Le titre de ce petit chapitre,« du signal de l'heure de l'œuvre de Dieu" m'invite à me poser la question: que se passerait-il si la cloche ne sonnait pas? Est-ce que je me lèverai à la même heure ? Est-ce que je serai aussi présent aux différentes heures du jour et de la nuit ? L'office aurait-il la même importance pour moi? Je perçois, me concernant, qu'il y aurait ce11ainement une érosion gui s'installerait, érosion qui grignoterait les temps de la prière au profit du sommeil, du travail ou des multiples activités et rencontres. Ce constat me fait mieux réaliser que la prière de l'office n'est pas d'abord la mienne, même si elle est appelée à le devenir de plus en plus. C'est d'abord la prière de l'Eglise, au service de laquelle je suis embauché, ayant reconnu pour moi un appel à le faire, en choisissant ce type de vie chrétienne. Cette prière nous déborde largement parce qu'elle est l'œuvre du corps du Christ qui, uni à sa Tête, veut « maintenir cette hymne émerveillée dès l'origine devant l'ouvrage » des mains de Dieu. Le constat de notre faiblesse s'il n'y avait pas de cloche, nous rappelle que nous sommes toujours des commençants en matière de prière. Nous nous exerçons pour peu à peu devenir plus souple et plus donné à la prière. Pour faire en so11e que venir à la prière nous soit plus naturel, plus heureux. Faire en sorte aussi que nos activités elles-mêmes deviennent plus une forme de prière, c'est-à-dire qu'elles soient faites un peu plus dans une disposition intérieure d'offrande, d'ouverture à la présence de Dieu qui est là en tout ce que nous faisons. Le moment où la cloche retentit nous fait mesurer là où nous en sommes intérieurement aujourd'hui : heureux ou trainant les pieds pour aller à la prière ; cramponnés à grapiller quelques minutes comme si tout dépendait de nous ou bien prêt à abandonner au Seigneur notre tâche inachevée.,. Prendre conscience de ce qui nous habite, sous la lumière du Seigneur, est une voie de progrès sûre pour entrer dans une vision large de notre vie monastique et humaine. Celle-ci n'est pas rivée sur ces petites réalisations immédiates. mais unie à toute l'humanité, elle est cette pâte qui lève sous la poussée de !'Esprit, le Saint ferment qui l'anime. Nous laisser faire par la cloche et façonner par la prière de 1'office ne peut que nous élargir le cœur, le regard en nous associant étroitement à l'œuvre de Dieu. Demandons au Seigneur de nous apprendre à aimer la cloche.
1. Si quelqu'un, en travaillant à n'importe quel travail, à la cuisine, au cellier, au service, au pétrin, au jardin, à quelque métier, ou n'importe où, commet quelque manquement
2. ou brise ou perd quoi que ce soit ou tombe dans quelque autre faute où que ce soit,
3. et ne vient pas de lui-même aussitôt faire satisfaction spontanément devant l'abbé et la communauté et avouer son manquement,
4. si on l'apprend par un autre, il sera soumis à une pénitence plus sévère.
5. Mais s'il s'agit d'un péché de l'âme dont la matière est restée cachée, il le découvrira seulement à l'abbé ou à des anciens spirituels,
6. qui sachent soigner leurs propres blessures et celles des autres, sans les dévoiler et les publier.
Sans la théoriser, St Benoit rend compte d'une certaine manière de ce que l'on appelle aujourd'hui dans l'accompagnement, la distinction entre for interne et for externe entre ce qui touche l'espace public et ce gui touche l'espace intime. Il distingue « les manquements commis » dans l'espace de la vie communautaire et « les péchés de l'âme dont la matière est restée cachée » à l'intime. Les premiers doivent être reconnus et repris « devant l'abbé et la communauté», les seconds seront découverts, « seulement à l'abbé ou à des anciens spirituels» qui ne vont pas les « dévoiler et publier». Si les premiers doivent être dévoilés impérativement. et réparés -ce que laisse entendre l'expression faire satisfaction-, car un dommage a été créé pour l'ensemble de la communauté, les seconds ne font pas l'objet d'une même urgence. Au for externe le moine semble donc davantage soumis à faire la cla1ié sans tarder et devant tous, alors qu'au for interne il est laissé davantage à son libre discernement. Et on peut noter aussi la latitude que Benoit laisse au moine pour s'ouvrir de façon plus intime, à plusieurs interlocuteurs l'abbé, mais aussi des anciens spirituels. On peut supposer dans la ligne de la tradition des pères du désert que ce choix était laissé à la liberté de chacun, et j'ajouterai au discernement de chacun. En effet chaque frère opère consciemment ou inconsciemment une sorte de discernement pour choisir de s'ouvrir à l'abbé ou à des anciens spirituels en ayant confiance qu'ils sauront soigner leurs propres blessures et celles des autres sans les dévoiler ou les publier. Chacun fera cette appréciation à partir de ce qu'il sent, pour mesurer s'il peut ou non se confier, si cela lui est profitable. La mention de« leurs propres blessures» que l'abbé et les anciens doivent soigner, est pleine de bons sens et très moderne. Elle me fait penser à ce que Sr Isabelle Le Bourgeois disait dans la session donnée au Stim à Fleury, il y a une 15ne de jours, lorsqu'elle rappelait que tous, le frère qui accompagne et qui écoute, comme le frère accompagné, ont une histoire affectée. une affectivité à gérer et à soigner. Le frère qui écoute doit vivre alors une vraie ouverture du cœur avec quelqu'un, s'il veut écouter et aider d'autres. Sa capacité à être disciple lui permettra d'aider d'autres à entrer dans ce mouvement de confiance et d'abandon. Je soulignerai un dernier point concernant l'abbé. Si pour St Benoit, celui-ci est l'interlocuteur obligé pour ce qui touche les manquements publics, il n'est qu'un interlocuteur possible pour ce qui concerne les péchés de l'âme. Cette possibilité a été limitée avec le temps. Le droit de l'Eglise recommande ainsi que l'abbé ne soit pas le confesseur de ses frères. Nous pourrions nous interroger au sujet des célébrations de la réconciliation sur le fait que l'abbé soit un confesseur parmi les autres. Est-ce une juste pratique? Je serais intéressé d'avoir le ressenti des frères sur ce point.
1. Si quelqu'un se trompe en récitant un psaume, un répons, une antienne ou une leçon, et s'il ne s'humilie pas sur place et devant tous par une satisfaction, il subira une punition plus sévère,
2. pour n'avoir pas voulu réparer par l'humilité le manquement qu'il avait commis par négligence.
3. Quant aux enfants, pour une faute de ce genre ils seront battus.
Ce petit chapitre veut nous rendre sensible à un point ; comment ne pas s'habituer à nos erreurs dans l'accomplissement de l'office, comment ne pas en prendre notre parti? St Benoit propose une discipline que nous n'avons pas gardée; celle de manifester par un geste, par ex en s'agenouillant sur place aussitôt que l'on a conscience de la faute commise. Certaines communautés le pratiquent encore. Je me souviens d'une réflexion de Marie Do qui considérait assez positivement cette pratique aidant à ses yeux chacun à rester vigilant. L'inconvénient de cette discipline est peut-être de créer des mouvements trop importants propres à troubler le déroulement liturgique.
Pour st Benoit, la visée est de « réparer par l'humilité le manquement commis par négligence ». Réparer: nous n'aimons pas cela spontanément. Pour éviter une telle exigence, nous pouvons trouver en nous deux types d'attitudes, celle gui relativise : « oh, il n y a pas de
quoi en faire un plat ! » et celle qui voudrait ne pas avoir à réparer en évitant absolument les fautes, en visant une perfection de concert ou d'enregistrement. Dans le premier cas, on fait comme si de rien n'était, et dans l'autre on fait tout comme si nous pouvions tout maitriser. Dans les deux cas, on reste au centre, seul apte à juger. La prière de l'office peut devenir alors soit comme une habitude insipide soit comme une performance. Nous oublions alors qu'elle est d'abord une entrée en relation avec le Seigneur, vécue en communion avec des frères. Dès lors, l'humilité proposée par Benoit n'est-elle pas le seul bon antidote pour nous décentrer, et nous remettre dans la juste posture. Humblement, nous reconnaissons que nous avons pu troubler le chant, nos frères, et entrainer du désordre. Humblement, nous nous reconnaissons faillibles en ayant pas su être attentifs et présents dans les paroles à dire ou bien dans les actions liturgiques à accomplir. L'humilité nous resitue dans la relation avec le Seigneur et avec les frères. Il me semble que pouvoir reconnaitre ces manquements dans le chapitre des coulpes est un geste d'humilité réparateur. Il montre que nous ne nous satisfaisons pas d'une certaine médiocrité, ni que nous nous cramponnons à une image idéale de nous-même. Il manifeste notre désir de demeurer vigilant et vivant, pour Dieu, pour les autres et pour nous-mêmes.
1. Celui qui est excommunié pour faute grave de l'oratoire et de la table, au moment où l'on achève de célébrer l'œuvre de Dieu à l'oratoire, se prosternera devant la porte de l'oratoire et demeurera ainsi sans rien dire,
2. mais seulement la tête contre terre, couché sur le ventre aux pieds de tous ceux qui sortent de l'oratoire.
3. Et il fera ainsi jusqu'à ce que l'abbé juge qu'il a donné satisfaction.
4. Quand, sur l'ordre de l'abbé, il viendra, il se jettera aux pieds de l'abbé, puis de tous, afin que l'on prie pour lui.
5. Et alors, si l'abbé l'ordonne, on l'admettra au chœur, à la place que l'abbé aura décidée,
6. mais sans qu'il ait le droit d'imposer à l'oratoire un psaume, une leçon ou autre chose, si l'abbé à nouveau ne lui en donne l'ordre.
7. Et à toutes les heures, lorsque s'achève l'œuvre de Dieu, il se jettera à terre à l'endroit où il se tient,
8. et il fera ainsi satisfaction jusqu'à ce que l'abbé à nouveau lui ordonne de mettre fin à cette satisfaction.
9. Quant à ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés seulement de la table, ils satisferont à l'oratoire jusqu'à un ordre de l'abbé.
10. Ils feront ainsi jusqu'à ce qu'il donne sa bénédiction et dise : « ;Cela suffit. »
A l'heure où notre pays connait une grande crise avec les émeutes dans les banlieues, c'est un peu étrange de devoir commenter ce chapitre. Sommes-nous complètement décalés, nous les moines, en nous préoccupant de la sorte de la manière de rétablir des relations malmenées par la vie quotidienne? Ce chapitre fait apparaitre l'importance d'une forme de réparation pour honorer la vie fraternelle et communautaire. Celle-ci mérite un soin tout particulier qu'il nous faut sans cesse exercer et réparer au besoin.
Au-delà de l'évènement déclencheur de la violence policière injustifiable, ces émeutes dans les banlieues remettent en évidence la grande nécessité de soigner le lien social depuis la cité jusqu'à la famille? Comme plusieurs le soulignent, ce qui éclate au grand jour aujourd'hui n'est que l'expression d'un malaise plus profond et plus ancien. Ces cités peu hospitalières se sentent reléguées de la vie de la société. La mixité sociale se fait mal, ce qui amplifient les conflits entre familles, ou groupes ethniques ou bandes rivales. Beaucoup de familles monoparentales ou fragilisées par les divorces, ou par des conditions de travail difficiles peinent à suivre leurs enfants. Si comme moines, nous pouvons nous sentir impuissants sur les solutions à apporter à ce malaise de grande ampleur, nous n'en appartenons pas moins à la même humanité fragile qui a toujours besoin d'attention. Je crois beaucoup à la croissance vertueuse par capillarité. Comme milieu social constitué, nous avons notre part à jouer pour que les relations justes, équitables et heureuses entre nous servent à tous. Notre effort pour ne pas laisser passer une mauvaise parole, ou un mauvais geste sans demander pardon ou sans chercher à réparer, entre dans ce mouvement global de justice. Notre désir de ne pas peser sur la vie commune par nos retards, par nos insouciances ou par nos lenteurs à servir, contribue à impulser de la vie juste entre nous et bien au-delà. Si cela semble minuscule et dérisoire à l'échelle d'un pays qui connait les secousses actuelles, nous croyons que, devant le Seigneur rien n'est perdu. Outre le fait que ce genre d'attitude fasse sens pour d'autres, l'amour donné et vécu ainsi, a une valeur unique, comme dans bien d'autres cercles, la famille par ex. Il est une pierre précieuse apportée à la construction d'une humanité réconciliée. Notre chance comme moine, est de pouvoir le reconnaitre et de le célébrer dans l'action de grâce qui monte de nos lèvres aux offices, ou encore dans les célébrations de la réconciliation ou les chapitres des coulpes où nous nous demandons pardon, pour mieux aller de l'avant. S'il en est ainsi, alors ce que nous vivons ne sera pas complètement étranger à ce qui se passe dans les banlieues.
1. Les frères qui sont au travail tout à fait loin et qui ne peuvent se rendre à l'oratoire à l'heure voulue, –
2. et l'abbé estime qu'il en est bien ainsi, –
3. célébreront l'œuvre de Dieu sur place, là où ils travaillent, en fléchissant les genoux avec crainte de Dieu.
4. De même ceux qui sont envoyés en voyage ne laisseront point passer les heures prescrites, mais les célébreront de leur côté comme ils pourront, et ne négligeront pas de s'acquitter de cette prestation de leur service.
Lorsque nous travaillons en dehors ou voyageons : comment honorer notre service de prière ? Comme St Benoit. nous devons nous aussi faire face à ces situations exceptionnelles. Je retiens quelques notations de Benoit qui peuvent éclairer notre propre pratique pour que la prière demeure toujours notre respiration profonde. La première notation que je relève est« sur place ». La prière n'a pas besoin nécessairement d'un oratoire pour se dérouler. Ce qui est important, n'est pas d'abord le lieu mais le temps. C'est à l'heure donnée qu'il nous faut veiller à célébrer les louanges divines, pour recueillir les bienfaits de sa présence, de ses dons et de sa miséricorde toujours offerte. Il est heureux lorsque l'on peut célébrer l'office, soit personnellement, soit en groupe, là où nous sommes. Cela peut-être pour None au début d'une réunion, du travail, mais aussi après un café avec des hôtes. N'ayons pas peur de le proposer à des hôtes dont on sait qu'ils ne seront pas gênés. On découvrira peut-être qu'ils sont très heureux de vivre un tel moment. Le « sur place » pourra être dans le train, la voiture ou bien 1'avion. Pour en avoir fait l'expérience, la prière s'élargit alors, et nous élargit lorsque nous la vivons dans ces lieux inhabituels, pas toujours très silencieux ou recueillis... Mais en priant, en nous remettant sous le regard du Seigneur là, « sur place », nous prenons avec nous tous ceux qui nous entourent. Nous visualisons mieux alors, ce que la prière à l'église suggère moins, combien notre prière est avec et pour le monde. « A genoux». Cette 2de notation est assez remarquable, car habituellement à l'office de Benoit à l'oratoire, la prière est plutôt debout. Notre position corporelle est déjà une prière, lorsqu'elle est habitée. Dans notre église, nous ne nous mettons pas souvent à genoux pour prier, plutôt en général en dehors de la liturgie. Mais il ne faut pas oublier cette posture, car elle peut nous aider à exprimer la « crainte de Dieu » que St Benoit mentionne aussitôt après. Non pas la crainte de qui aurait peur, mais celle faite de révérence aimante pour Dieu qui emplit l'univers, et qui sait se rendre si proche de chacun. Dernière notation précisée pour ceux qui partent en voyage : « ils célèbreront de leur côté, comme ils pourront"· Ce« comme ils pourront» ne nous invite pas à la négligence que Benoit récuse aussitôt après« ils ne négligeront pas de s'acquitter de cette prestation de leur service». Mais cette notation nous invite à exercer notre discernement sur la manière, le moment opportun d'honorer la prière vécue dans ces situations exceptionnelles. Nous ne sommes pas des observants qui exécutent, mais des priants désireux de célébrer et rencontrer leur Seigneur.
13. A table, celui qui ne sera pas arrivé pour le verset, en sorte que tous disent ensemble ce verset, fassent l'oraison et se mettent tous à table au même moment,
14. celui qui ne sera pas arrivé par suite de sa négligence ou d'une faute, on le reprendra pour cela jusqu'à deux fois.
15. Si ensuite il ne s'amende pas, on ne lui permettra pas de partager la table commune,
16. mais on le séparera de la compagnie de tous et il prendra son repas seul, avec privation de sa ration de vin, jusqu'à satisfaction et amendement.
17. Même sanction pour celui qui ne sera pas présent au verset que l'on dit après avoir mangé.
18. Et que personne ne se permette de prendre à part aucun aliment ou boisson avant l'heure prescrite ou après.
19. De plus, si le supérieur offre quelque chose à tel ou tel, et que celui-ci refuse de le prendre, quand il désirera ce qu'il a d'abord refusé ou autre chose, il ne recevra absolument rien jusqu'à ce qu'il s'amende comme il faut.
Pourquoi est-ce si gênant d'arriver en retard au repas commun? On pourrait se dire, après tout,je ne gêne personne,je vais à ma place alors que tous sont déjà assis et ont commencé à manger. Si le retard à l'office est un mangue de respect vis-à-vis de Dieu d'abord, ou encore un manque de prise au sérieux de la relation avec lui, on pourrait dire que le retard au repas, est d'abord un mangue de respect du corps communautaire. Par mon retard, je ne prends pas sérieux la dimension symbolique forte de cet acte de manger ensemble. Ensemble, nous commençons par prier, ensemble nous faisons silence quelques minutes au début, ensemble nous refaisons nos forces dans une attention mutuelle, en veillant à manger dans un même rythme. C'est notre unité en construction qui est signifiée là. Dans le repas commun, ce n'est pas moi qui suis d'abord au centre, mais la communauté. Dans ce repas où je reprends force, je mesure que je me reçois profondément de la communauté. Concrètement, je me reçois des frères qui ont fait les pluches, préparé le repas, mis la table... C'est la communauté gui prend soin de moi. En mangeant ensemble, c'est cela que nous signifions et que nous célébrons. Il est bon et heureux de vivre ensemble et de se recevoir les uns des autres. Chacun apportant sa pierre à l'édifice par son travail et par le don de lui-même.
On comprend dès lors les mesures que Benoit propose qui vise à l'office aussi bien qu'au repas, à mettre à l'écart le retardataire. En le laissant en arrière au chœur, en le faisant manger seul s'il ne se reprend pas, on lui fait revivre la posture dans laquelle il s'est mis. Par son retard qui l'a fait préférer ses propres préoccupations au fait d'être avec la communauté, il a pris distance avec la communauté. On le met donc à 1'écart.
Je rappelle notre pratique actuelle lorsque nous sommes en retard. A l'office, pour le signifier et ne pas faire comme si de rien n'était, nous restons près de la porte à! 'église jusqu'à ce que soit fini le verset introductif. .. De même pour le repas, nous restons près de la porte jusqu'après la lecture du martyrologe. Lorsque tous s'asseoient, on reste près de la porte jusqu'à ce que retentisse le coup de gong, par lequel tous commencent à manger. Ce temps d'arrêt qui
nous gêne tous veut nous aider à comprendre la gêne que peuvent ressentir les autres en raison de notre retard ...
1. A l'heure de l'office divin, dès qu'on aura entendu le signal, on laissera tout ce qu'on avait en main et l'on accourra en toute hâte,
2. mais avec sérieux, pour ne pas donner matière à la dissipation.
3. Donc on ne préférera rien à l'œuvre de Dieu.
4. Celui qui, aux vigiles nocturnes, arrivera après le gloria du psaume quatre-vingt-quatorze, – que nous voulons qu'on dise, pour cette raison, à une allure tout à fait traînante et lente, – celui-là ne se tiendra pas à sa place au chœur,
5. mais il se tiendra le dernier de tous ou à l'endroit séparé que l'abbé aura assigné aux négligents de son espèce pour qu'ils soient vus de lui et de tous,
6. jusqu'à ce que, l'œuvre de Dieu achevée, il fasse pénitence par une satisfaction publique.
7. Or si nous avons décidé qu'ils devaient se tenir au dernier rang ou à part, c'est pour qu'ils soient vus de tous et qu'ils se corrigent au moins sous l'effet de la honte.
8. Si d'ailleurs ils restent hors de l'oratoire, il s'en trouvera peut-être un qui se recouchera et dormira ou qui s'assiéra dehors à l'écart, passera son temps à bavarder et donnera occasion au malin.
9. Mieux vaut qu'ils entrent au dedans, de façon à ne pas tout perdre et à se corriger à l'avenir.
10. Aux heures du jour, celui qui n'arrivera pas à l'œuvre de Dieu après le verset et le gloria du premier psaume qu'on dit après le verset, ceux-là, suivant la loi que nous avons dite plus haut, se tiendront au dernier rang,
11. et ils ne se permettront pas de se joindre au chœur de ceux qui psalmodient, jusqu'à ce qu'ils aient satisfait, à moins que l'abbé n'en donne permission en accordant son pardon,
12. non sans que le coupable fasse satisfaction, cependant.
« A l'heure de l'office divin, dès qu'on aura entendu le signal, on laissera tout ce qu'on avait en main, et l'on accourra en toute hâte», ces lignes ne sont pas sans rappeler celles du chapitre sur l'obéissance. « Ces hommes-là, donc, délaissant sur le champ leur intérêts personnels, et abandonnant leur volonté propre, les mains libres immédiatement laissant inachevé ce qu'ils faisaient, avec une obéissance qui emboite le pas. font suivre à leurs actes la voix de celui qui ordonne» ... (RB 5, 7-8) La mention des mains dans les deux chapitres évoque bien un même lâcher prise pour qui entend soit la cloche, soit la voix d'un frère qui demande quelque chose. Dans les deux cas, un appel met en mouvement : on accoure en toute hâte ou l'on emboite le pas sans tarder. De paii et d'autre, il s'agit de préférer à ses intérêts propres, soit la voix de celui qui commande, soit l'œuvre de Dieu. Lâcher prise, se mettre en mouvement, ces deux attitudes sont possibles parce qu'au plus profond on préfère l'appel qui vient du dehors à ses propres activités. La cloche qui retentit plusieurs fois dans la journée, comme les demandes faites par l'abbé ou par un frère, viennent questionner ma disponibilité profonde et finalement ma foi... Est-ce que je suis prêt à laisser pour un temps ce que je fais, ce que j'aurai peut-être bien aimé finir pour aller à la prière? Est-ce que ma foi est suffisamment forte pour croire que m'arrêter dans mon travail pour aller prier est source d·une fécondité encore plus grande? En choisissant d'entrer dans la vie monastique, nous répondons oui à ces deux questions. Nous avons compris que cette discipline de vie est porteuse de vie et de fécondité pour nous même et pour l'Eglise. Mais ces convictions profondes sont souvent mises à l'épreuve par le quotidien qui nous rattrape. Telle ou telle activité peut avoir tendance à prendre tellement plus d'importance à nos yeux qu'on a du mal à la laisser. On attend la dernière minute pour aller à l'église au risque d'arriver juste ou bien en retard, essoufflé, la tête encore à nos affaires. Et il nous faut parfois bien la moitié de l'office pour commencer à être là et bien là dans la prière, sans compter les fois, où nous n'y serons que présent de corps. Notre combat de moine se situe principalement là dans ces quelques minutes que nous allons chercher ou non à tout prix à grapiller sur le temps qui devrait être consacré à nous préparer avec calme à l'office. Dans cette résistance que nous opposons au lâcher prise, se joue quelque chose de profond dans notre relation au Seigneur. Est-ce que je lui fais vraiment confiance, oui ou non, quant à la
bonne marche de mes activités? Est-ce que c'est lui que je préfère oui ou non?
1. En tout temps les moines doivent cultiver le silence, mais surtout aux heures de la nuit.
2. Aussi en tout temps, qu'il y ait jeûne ou déjeuner, –
3. si c'est un temps où l'on déjeune, dès qu'ils se seront levés du souper, tous s'assiéront ensemble et quelqu'un lira les Conférences ou les Vies des Pères ou autre chose qui édifie les auditeurs,
4. mais pas l'Heptateuque ou les Rois, parce que ce ne serait pas bon pour les intelligences faibles d'entendre cette partie de l'Écriture à ce moment-là ; on les lira à d'autres moments.
5. Si c'est un jour de jeûne, une fois les vêpres dites, après un petit intervalle on passera à la lecture des Conférences, comme nous l'avons dit ;
6. on lira quatre ou cinq feuillets ou autant que l'heure le permettra,
7. tandis que tous se rassemblent grâce à ce délai de la lecture, si l'un ou l'autre était pris par une fonction à lui confiée, –
8. donc une fois que tous seront réunis, ils célébreront complies, et en sortant des complies, on n'aura plus désormais la permission de dire quelque chose à quiconque, –
9. si quelqu'un est pris à transgresser cette règle du silence, il subira un châtiment sévère, ;-
10. sauf s'il survient une nécessité du fait des hôtes ou que l'abbé vienne à commander quelque chose à quelqu'un.
11. Cependant cela même devra se faire avec le plus grand sérieux et la réserve la plus digne.
« En tout temps ...mais surtout » En tout temps, on garde le silence, mais surtout aux
heures de la nuit. A propos du carême, on retrouve la même distinction : en tout temps, on vit sous une observance quadragésimale, mais durant le carême surtout, on y fait plus attention. Nos vies sont ainsi faites de choses qu'on doit tenir en tout temps, mais surtout en certaines périodes. Cette alternance est heureuse. Concernant le silence, elle met en évidence un climat global que 1'on souhaite garder dans la maison, et une exigence particulière à certaines heures vis-à-vis de laquelle on ne déroge pas facilement.
Un climat global dans la maison. Que le silence soit cultivé dans la maison est un trait propre à notre vie monastique. Dans le monde, le silence devient une denrée rare, tant beaucoup d'espaces sont investis par le bruit ou la musique. Le silence nous offre un espace qui nous permet de vivre ensemble tourné vers le même but : chercher le Seigneur. Se tenir ensemble dans le silence est bien plus riche et bien plus fructueux que d'habiter seul en silence. En respectant le silence communautaire, dans les couloirs, dans les pièces communes, aux lieux plus sensibles comme la plonge, dans le travail, nous nous exerçons mutuellement à aller plus loin dans notre quête intérieure. Nous nous soutenons dans la garde du cœur et dans la veille de la prière pour demeurer avec Dieu et avec nos frères dans la paix. Là où l'absence de paroles peut faire peur ou bien faire naitre des rires nerveux, comme pour faire distraction, un silence. accompagné d'un sourire ou d'un geste bienveillant, ne sera pas pesant. Le silence vécu paisiblement, fait signe d'une maturité dans notre relation communautaire, comme il l'est dans une relation amicale ou dans un couple. Aussi n'ayons pas peur d'être ensemble en silence. Prenons conscience du cadeau que nous pouvons nous faire. Le frère qui est moins assuré peut se sentir conforté par celui qui est plus habitué pour goûter une profondeur qui fait du bien.
Une exigence particulière à ce1taines heures. Après complies, nous parlons du grand silence. Nous avons fait en sorte qu'il n'y ait plus d'internet. Et jusqu'à 8h00 le matin, nous ne parlons pas dans la salle des casiers. Ces repères plus précis disent une ligne blanche continue à ne pas franchir. A ces heures, l'exigence veut nous contraindre à aller plus loin dans l'écoute intime de la Parole, dans le recueillement, dans la prière. Ces temps sont des temps exclusivement pour Dieu. C'est Lui le premier servi dans nos vies. Ces heures nous le rappellent avec précision. Réjouissons-nous d'être ainsi entrainés alors à une plus grande rigueur.
1. De la sainte Pâque à la Pentecôte, les frères prendront leur repas à sexte et souperont le soir.
2. À partir de la Pentecôte, pendant tout l'été, si les moines n'ont pas de travaux agricoles et que les ardeurs excessives de l'été ne les incommodent pas, ils jeûneront jusqu'à none les mercredis et vendredis.
3. Les autres jours ils déjeuneront à sexte.
4. S'ils ont du travail aux champs ou si la chaleur de l'été est excessive, il faudra maintenir le déjeuner à sexte, et ce sera à l'abbé d'y pourvoir.
5. Et il équilibrera et réglera toute chose en sorte que les âmes se sauvent et que les frères fassent ce qu'ils font sans murmure fondé.
6. Des Ides de septembre au début du carême, le repas sera toujours à none.
7. En carême, jusqu'à Pâques, le repas sera à vêpres.
8. Cependant les vêpres seront célébrées de telle façon que l'on n'ait pas besoin au repas de la lueur d'une lampe, mais que tout s'achève à la lumière du jour.
9. Et de même en tout temps, l'heure du souper ou du repas sera suffisamment tôt pour que tout se fasse à la lumière.
Cette façon qu'à Benoît de présenter les heures de repas en fonction des temps liturgiques est un précieux témoin pour nous d'une intelligence de la vie quotidienne ancrée dans la vision p]us large de l'année chrétienne. Celle-ci donne sens à la vie des moines jusque dans les détails des repas. S'agit-il d'un détail ? Pour les moines d'alors, sûrement pas. Comme pour les orthodoxes aujourd'hui,, la dimension du jeûne est plus qu'une simple observance, elle est une manière de vivre assez permanente. On pourrait dire la vie du moine était une vie dans le jeûne; le jeûne inscrivant dans le corps, le désir de Dieu et l'attente de la Venue du Christ.
Le jeûne ne nous est plus aussi aisé ou familier aujourd'hui? Il n'est plus pour les chrétiens d'occident en général et pour nous moines, ce mode de vivre le temps chrétien dans l'attente de l'Epoux. A la Pierre qui Vire, je serai tenté de penser que nos Vigiles jouent ce rôle similaire en inscrivant dans notre rythme corporel cette ouverture à un Autre. cette attention qui décentre... L'office en général joue aussi ce rôle en nous décentrant de nous-même. Dans notre corps, nous pouvons mesurer l'impact de ces rythmes de la nuit et du jour... A certains jours il peut y avoir une tension, qui se traduit par une fatigue un énervement ou une tristesse. Il faut reconnaître le rythme est rude parfois compte tenu des impératifs de travail ou des aléas de la vie faite de conflits... Notre corps est le Ier souvent à en donner des signes d'alerte. Sachons écouter. .. Savoir écouter : ne signifie pas s'écouter et se la couler douce... Non, je crois quand notre corps nous donne des signaux de fatigue, c'est un appel à reconsidérer nos priorités, et aussi notre manière d'aborder les choses. Ma priorité est-elle la vie que je reçois de la communauté? Ou bien d'autres priorités que je me donne moi-même viennent-elles ajouter de la lourdeur ? Entre priorité reçue de notre vie monastique et priorité que je me donne, il y a un discernement à faire.... Et si la charge reçue du service de la communauté est trop importante, il faut pouvoir en parler. Autre point : comment aborder les tâches à accomplir ? Est-ce que je fais les choses en foncant tête baissée pour abattre le plus de travail possible ou est-ce que je les fais dans un esprit de foi et désireux d'être attentif à Dieu et à mes frères ? Entre les deux attitudes, le risque d'épuisement et de dessèchement n'est pas le même... Il nous faut aujourd'hui plus qu'hier, ensemble et personnellement, soignez notre manière de vivre pour nous donner vraiment, mais sans jamais perdre de vue celui que l'on veut servir et que l'on
attend : le Christ.