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1. Si l'on enjoint à un frère des choses pénibles ou impossibles, il recevra l'ordre de celui qui commande en toute douceur et obéissance.
2. S'il voit que le poids du fardeau excède absolument la mesure de ses forces, il représentera à son supérieur, patiemment et opportunément, les raisons de son impuissance,
3. sans orgueil ou résistance ni contradiction.
4. Si, après ses représentations, l'ordre du supérieur se maintient sans qu'il change d'avis, l'inférieur saura qu'il est bon pour lui d'agir ainsi,
5. et par charité, confiant dans le secours de Dieu, il obéira.
Ce chapitre sur l'obéissance est sensible. II vient interroger une manière assez concrète de vivre l'obéissance, celle qui advient en des occasions difficiles. Il interroge sur le point fondamental de ce qu'est l'obéissance: une écoute qui est dans le même temps un engagement. A ce point sensible, et le supérieur et le frère sont convoqués à cette écoute du réel.
Le supérieur. Il m'est arrivé de ne pas bien jouer en l'une ou l'autre situation, ce que ce chapitre met en scène, précisément en manquant d'une écoute attentive. A défaut d'avoir suffisamment écouté, je n'ai pas pris vraiment en compte la difficulté soulevée par le frère face à une demande que je pouvais faire. La chose s'est révélée trop difficile à assumer par le frère. L'abbé est donc ici invité à écouter !es impossibilités exprimées, sans les juger, mais en les laissant résonner en lui pour y entendre peut-être toute la profondeur, toute la fragilité qui ne se dit peut-être qu'à mi- mot, ou qui ne peut se dire totalement.
Le frère est aussi invité à l'écoute qui se vit sur deux registres : l'écoute d'une parole qui vient proposer ou bien interpeller, même si elle bouscule. Dans le même temps, il est appelé à écouter ce que cette parole produit en lui. Si après réflexion, elle suscite crainte et tremblement, au point que la chose semble vraiment impossible à mener, le frère doit pouvoir s'en ouvrir. Cette double écoute ici voudrait être au service de la recherche de la volonté de Dieu. Celui-ci ne nous prend jamais à revers de ce que nous sommes. S'il nous tire parfois de notre confort, s'il nous secoue d'une certaine torpeur, il ne nous demande pas un renoncement tel qui nous mette en danger, ou en porte a faux. L'écoute de la résonance d'un appel voudrait ainsi mettre en évidence, soit une aisance possible qui n'empêche pas la crainte, soit une
répulsion viscérale. Pouvoir dire cette répulsion, cette impossibilité, est importante pour éviter de dire un oui, qui n'en serait qu'un demi, ou qui ne serait qu'une obéissance molle. Il revient ici certainement à l'abbé de créer les conditions de dialogue pour que cette difficulté puisse se dire. L'obéissance est une réalité trop profonde qui regarde d'abord la relation de chacun avec Dieu, pour être vécu du bout des lèvres. Elle est écoute, accueil et réponse à la volonté de Dieu que
l'on choisit de reconnaitre et de suivre à travers des médiations humaines, celle du supérieur, du frère responsable, de l'évêque etc... L'obéissance demande de chacun de savoir s'engager pleinement comme un adulte qui peut répondre de ce qu'il dit et fait.
1. Au monastère, on gardera les rangs comme ils sont établis par le temps de l'entrée en religion et par le mérite de la vie, et comme en décide l'abbé.
2. Cependant l'abbé ne mettra pas le trouble dans le troupeau qui lui est confié, et il ne prendra pas de disposition injuste, comme s'il jouissait d'un pouvoir sans limite,
3. mais il songera toujours qu'il devra rendre compte à Dieu de tous ses jugements et œuvres.
4. C'est donc suivant les rangs qu'il aura établis ou que les frères auront d'eux-mêmes, qu'ils iront recevoir la paix, communier, imposer les psaumes, et qu'ils se tiendront au chœur.
5. Et absolument partout, l'âge ne modifiera pas les rangs ni ne portera préjudice,
6. puisque Samuel et Daniel enfants ont jugé des anciens.
7. Donc à l'exception de ceux que l'abbé, comme nous l'avons dit, fera monter à bon escient ou fera descendre pour des raisons déterminées, tous les autres seront comme ils sont entrés en religion ;:
8. par exemple, celui qui arrive au monastère à la deuxième heure du jour se considérera comme plus jeune que celui qui est arrivé à la première heure, quel que soit son âge ou sa dignité.
9. Cependant les enfants seront maintenus dans l'ordre par tous et en tout domaine.
Lors de la session qu'elle a donnée en mai, V. Margron a dit à un moment une phrase qui m'a touché: « le défi de la fraternité, c'est de gérer la rivalité ». En relisant ce chapitre, il me semble que !'institution des rangs par Benoit est une manière de gérer les rivalités entre frères. Là où il pourrait exister des rivalités liées à la condition sociale, aux capacités intellectuelles, ou bien à l'ancienneté d'âge, Benoit invite les frères à se situer entre eux, en s'appuyant sur l'ordre d'entrée.
Nous n'avons plus les rangs au monastère, car peut-être avons-nous perçu qu'ils instauraient finalement un autre type de rivalité: celle d'être avant ou après, en pouvant suggérer une autre hiérarchie entre les frères. Le fait de ne plus avoir de rang nous rend-il quitte pour autant vis-à-vis de tout esprit de rivalité ? lci, il m'a intéressé de retrouver l'étymologie du mot « rivalité ». II vient du latin « rivalitas », qui vient du mot « rivus », ruisseau, conduite d’eau. D’où découle en français le mot « riverains » « ceux qui tirent leur eau du même cours d'eau » selon le Robert. S'il nous arrive de devenir des rivaux, c'est souvent parce que d'abord nous sommes des riverains. Nous habitons sur la même rive ou sur des rives opposées et nous sommes tous dépendants des mêmes ressources, en eau, en nourriture, mais aussi en affection, en reconnaissance. La rivalité possible entre nous tient au fait que nous vivons une grande proximité dans une commune dépendance. Dans une famille, sans qu'ils l'aient choisi, les frères et sœurs doivent mettre en commun plus que le gite et le couvert, mais aussi une affection et un soutien parental indispensable à leur prise d'envol vers d'autres rives. Devenir frère dans une communauté, c'est choisir d'entrer dans une autre famille de dépendance, devenir riverains de frères qui appartiennent à un monde culturel et à une histoire très différentes. Le défi pour chacun et pour nous tous est de consentir à nous abreuver a une même vie commune qui va nous nourrir, en même temps qu'elle va nous demander de sortir de nous-mêmes pour aller vers les autres. Rien n'est donné d'avance, pas le lien du sang, ni le lien de l'amitié. Tout est à construire et à recevoir. Un même appel nous rassemble. Il fait notre force. C'est l'appel à faire de toute notre vie humaine de relations et de travail, une vie de louange de Dieu avec le soutien de frères. De la fraternité rivalité à la fraternité solidarité, tel est certainement l'essentiel de la conversion qui nous rend peu à peu davantage frères les uns des autres.
1. Les frères qui vont partir en voyage se recommanderont à l'oraison de tous les frères et de l'abbé,
2. et à la dernière oraison de l'œuvre de Dieu, on fera toujours mémoire de tous les absents.
3. Quant aux frères qui reviennent de voyage, le jour de leur retour, à toutes les heures canoniales, quand s'achève l'œuvre de Dieu, ils se prosterneront sur le sol de l'oratoire
4. et demanderont à tous de prier en raison de leurs manquements, de peur de s'être laissé prendre en voyage à voir ou entendre une chose mauvaise ou une parole déplacée.
5. Et personne ne se permettra de rapporter à un autre tout ce qu'il aura vu ou entendu hors du monastère, car cela fait de très grands ravages.
6. Si quelqu'un se le permettait, il subira le châtiment de règle.
7. De même celui qui se permettrait de sortir de la clôture du monastère et d'aller n'importe où et de faire n'importe quoi, même de peu d'importance, sans l'autorisation de l'abbé.
Ressort fortement de ce chapitre la conviction pour Benoit que de l'extérieur peuvent venir des choses qui pourraient troubler, et le frère qui sort et la communauté lorsqu'il revient. Si l'on comprend sa prudence, nous ne la vivons plus sur le même mode, donnant fréquemment la parole aux frères au retour de voyage. Nous sommes habités par une autre conviction que ce qui se vit dans le monde a aussi quelque chose à nous apprendre. Nous appartenons à ce monde et nous partageons ses recherches, ses espoirs et ses questions. Nous mesurons aussi combien nous ne pouvons vivre isoler sur nous-mêmes, avec les risques que peuvent toujours courir nos institutions d'Eglise, comme le soulignait l'article lu dimanche sur le code de droit canon.
Comment entendre des lors ce que nous dit St Benoit? Il me semble qu'on peut l'entendre en considérant, non le sous-entendu d'une certaine vision négative du monde, mais un autre sous-entendu, l'enjeu spirituel de nos vies monastiques qui est la paix intérieure et la paix communautaire. St Benoit désire que les moines ne soient pas troublés dans leur propre recherche de Dieu. A ses yeux, choses mauvaises ou paroles déplacées sont à proscrire. En insistant sur la prière qui accompagne au départ et au retour le frère en voyage, il souligne de plus que toute la communauté est intéressée par ce que vit le frère. La paix de l'un est un gage de la paix de tous. L'insistance de Benoit peut aussi nous rendre attentif au fait que notre recherche de Dieu est chose subtile. Car il n'est pas facile de chercher Dieu. C'est être un peu inconscient de penser que je peux tout voir, tout lire ou tout entendre sans en être affecté, et notamment sans qu'en soit affectée ma relation à Dieu. A chacun de nous est donnée une sensibilité aux choses de Dieu, à l'écoute de sa Parole. Il en découlera une façon propre à chacun d"entrer en relation avec Lui, qui privilégiera des mots, ou des images ou des attitudes propres. Tout ceci est riche de beaucoup de finesse spirituelle que nous mettons parfois du temps à découvrir, à prendre au sérieux ou à nous approprier. « Le Seigneur était, et je ne le savais pas». Depuis que Dieu nous a fait signe, il nous parle d'une manière propre qu'il est important d'apprendre à reconnaitre. L'accompagnement spirituel voudrait servir cette reconnaissance dans la mesure ou l'on consent à s'ouvrir. Oui, la recherche de Dieu, l'écoute de sa Parole, la reconnaissance progressive de la manière avec laquelle il est avec nous, même dans les épreuves, tout ceci mérite beaucoup d'attention. Je crois que c'est cette attention du cœur que St Benoit veut avant tout préserver des bruits qui ne seraient que dispersant, et qui n'informeraient en rien notre quête profonde.
6. Quant au monastère, il doit être, si possible, construit de telle façon que tout le nécessaire, c'est-à-dire l'eau, le moulin, le jardin et les divers métiers, s'exerce à l'intérieur du monastère,
7. de sorte que les moines ne soient pas obligés de courir au-dehors de tous les côtés, car ce n'est pas bon du tout pour leurs âmes.
8. Nous voulons que cette règle soit lue souvent en communauté, pour qu'aucun frère ne s'excuse sur son ignorance.
Quelle est la motivation de la clôture monastique? St Benoit en livre ici une motivation d'abord spirituelle : « Que les moines ne soient pas obligés de courir au dehors de tous les côtés, car ce n'est pas bon pour leurs âmes ». Déjà il invoquait ce point de discernement pour le choix du frère Portier, « un vieillard sage ...dont la maturité ne le laisse pas courir de tous côtes ». En entendant ces lignes, il apparait clairement que pour Benoit, il y a deux manières de courir: la course qu'il préconise dès le prologue ou le moine se hâte vers le Royaume par une vie donnée dans les bonnes actions (Prol 23, 44... ), et puis la course ici comprise plus comme une errance, ou l'on va de-ci de-là sans propos ferme. Pour cette deuxième acception, nous avons d'autres verbes en latin(vacare, vagari) d'où a été tire en français le mot vagabondage ... La clôture monastique voudrait nous aider à mettre toutes nos énergies au service de cette course pour le Royaume, une course où l'être s'unifie au service de Dieu et des frères. Là le moine trouve sa vraie maturité, une sorte de solidité intérieure qui ne le laisse pas être secoué à tout
vent de distractions.
Ce critère de discernement donné par St Benoit, entre une course qui centre et une course qui disperse, garde toute son actualité pour nous aujourd'hui. A l'heure où la clôture devient poreuse du fait des moyens de communication que Benoit ne pouvait imaginer, comment vais-je me situer ? Est-ce que je vais me laisser entrainer par la curiosité à vagabonder dans les
journaux ou sur internet ou bien est-ce que je reste vigilant pour rester centré sur mon propos monastique ? Intérieurement, cela correspond à des choix très précis. Alors que nous faisons
appel à la responsabilité de chacun, une forte discipline personnelle est requise. Pour vérifier, ou j'en suis, je peux me demander: qu'est-ce que ce qui m'habite, est-ce de connaitre les
dernières informations ou bien est-ce de garder le recueillement pour cultiver la relation avec le Seigneur et la disponibilité aux frères ? Dans notre monde devenu comme une grande scène de spectacle ou on peut se griser de nouveautés toujours étonnantes, comment nous moines nous démarquons-nous ? Notre quête monastique demande à chacun une attention qui va plus loin que simplement répondre machinalement à la cloche qui nous convoque aux différents exercices. Elle requiert de nous une forme de renoncement à tout savoir, à nous distraire pour
occuper le temps, pour mieux être à l'écoute de la Parole qui résonne dans la liturgie tout au long de la journée, et pour mieux être ouvert aux appels de nos frères.
1. A la porte du monastère on placera un vieillard sage, qui sache recevoir et donner une réponse, et dont la maturité ne le laisse pas courir de tous côtés.
2. Ce portier doit avoir son logement près de la porte, afin que les visiteurs le trouvent toujours présent pour leur répondre.
3. Et aussitôt que quelqu'un frappe ou qu'un pauvre appelle, il répondra Deo gratias ou Benedic ,
4. et avec toute la douceur de la crainte de Dieu, il se hâtera de répondre avec la ferveur de la charité.
5. Si ce portier a besoin d'aide, il recevra un frère plus jeune.
"A la porte du monastère. on placera un vieillard sage, qui sache recevoir et donner une réponse". Commentant ce chapitre, le P. Adalbert remarque : « Pour le Maitre, la tâche des portiers ne consistait guère qu'à ouvrir et fermer la porte, celle-ci devant toujours rester close. Pour Benoit, la fonction est proprement humaine : répondre a toute personne qui appelle » (Ce que dit St Benoit, p 291). Dans !es cinq versets que nous avons entendus, les mots "réponse ou répondre" reviennent 4 fois. C'est dire l'importance qu'y attache St Benoit. Répondre, oui, mais pas n'importe comment. .. Et nos frères portiers, que je remercie pour leur service. savent d' expérience que la chose n'est pas si facile. St Benoit suggère en fait qu'il s'agit d'un véritable savoir-faire, qui ne peut être indépendant à ses yeux d'un savoir-être. Un savoir-faire car le vieillard sage doit savoir recevoir et donner une réponse. Recevoir une parole d'abord, et répondre ensuite. L' art est difficile car le portier va recevoir toute sorte de paroles, des paroles polies et agréables, d'autres incompréhensibles, d'autres encore à la limite de la correction ou dites sur un ton agressif. Et il ne sait jamais où l'avance comment cela va se passer, que ce soit à la porte ou au téléphone. II n'a pas le recul pour réfléchir et méditer sa réponse. II est acculé à parler, tel qu'il est sur le moment. Dans ce genre de situation, nous sommes toujours plus ou moins dans une forme de mimétisme, si la parole entendue est polie, on sera polie. Si elle est agressive, on risque de répondre sur le même ton. Mais st Benoit nous invite à aller plus loin. Quand il dit : « il répondra avec toute la douceur de la crainte de Dieu », ou un peu plus loin « avec la ferveur de la charité", il invite le portier à sortir du match de « ping-pong » qui voudrait qu' on se situe sur le même terrain que son interlocuteur. Il propose de faire un pas de côté, en puisant dans ses ressources profondes, la douceur de la crainte de Dieu et la charité. Douceur de la crainte de Dieu, en regardant l'autre d'abord dans la foi. De manière avec celui qui arrive, c'est Dieu qui nous visite. Poser ce regard de foi, c'est mettre de la distance avec les affects immédiats qu'on éprouve en positif ou en négatif. La personne qui est là devant moi si agréable ou lourde soit-elle, est plus grande que ce que je vois et perçois. Deuxième ressource : la ferveur de la charité : celui qui arrive au monastère arrive en terrain inconnu, il est en position de faiblesse. Il mérite de notre part une sortie de nous-même, un surcroit de charité. Douceur de la crainte de Dieu et charité. deux mouvements qui viennent du plus profond de notre cœur comme un cadeau. Avec le frère portier, demandons-les. Désirons-les, car telle une source douceur et charité irriguent et fécondent nos relations. Elles peuvent changer bien des choses.
11. Aussi nous semble-t-il opportun, pour la sauvegarde de la paix et de la charité, que l'abbé règle à son gré l'organisation de son monastère.
12. Si faire se peut, c'est par des doyens que l'on organisera, comme nous l'avons établi antérieurement, tous les services du monastère, selon que l'abbé l'établira.
13. Ainsi, plusieurs en étant chargés, un seul ne s'enorgueillira pas.
14. Si le lieu l'exige ou si la communauté le demande raisonnablement avec humilité et que l'abbé le juge opportun,
15. l'abbé choisira qui il voudra avec le conseil des frères qui craignent Dieu, et il se l'ordonnera lui-même comme prévôt.
16. Ce prévôt, cependant, exécutera respectueusement ce que son abbé lui commande, sans rien faire contre la volonté ou les ordres de l'abbé,
17. car plus il est élevé au-dessus des autres, plus il lui faut observer avec soin les prescriptions de la règle.
18. Si ce prévôt se montre vicieux ou que, séduit par l'élèvement, il s'enorgueillisse, ou qu'il soit convaincu de mépris pour la sainte règle, on l'avertira verbalement jusqu'à quatre fois.
19. S'il ne s'amende pas, on lui appliquera la correction des sanctions de règle.
20. Si même alors il ne se corrige pas, on le destituera de son rang de prévôt, et l'on mettra à sa place un autre qui en soit digne.
21. Si même ensuite il n'est pas tranquille et obéissant en communauté, on ira jusqu'à le chasser du monastère.
22. Cependant l'abbé songera qu'il doit rendre compte à Dieu de tous ses jugements, de peur que le feu de l'envie ou de la jalousie ne brûle son âme.
Je poursuis la réflexion commencée hier, autour du mal qui se fait passer pour l'autre. Comment ne pas être le jouet de cet esprit malin qui nous fait passer pour autre que nous sommes, ou bien qui nous fait imaginer que nous sommes un autre, comme en ce chapitre ? Il peut être bon de repérer pour soi-même ces situations de confusion ou nous consentons à nous faire passer pour un autre. Elles ne seront pas nécessairement les mêmes pour tous. Elles se nichent souvent dans nos lieux de faiblesses, dans ces limites que l'on a du mal à assumer vraiment, et dont on se cache en quelque sorte. Cela pourra être des paroles dites comme des demi-vérités, qui ne sont pas nettes, ou des attitudes trompeuses qui dissimulent nos manques sous des apparences de bien. Nous pouvons parfois aussi être dupe de mauvais penchants. Ceux-ci nous sortent de nous-mêmes et veulent nous entrainer à être un autre que nous ne sommes pas : le désir de briller par nos connaissances ou nos savoirs, ou bien le désir de savoir tout sur tout pour être comme tout le monde, ou l'inverse, le refus de s'ouvrir au nom d'une certaine idée de l'humilité, le retrait dans une solitude idéalisée par peur de la relation... Autant de mouvements qui se caractérisent par un certain excès ou nous ne sommes plus nous-mêmes, mais un autre sans un véritable visage. Il n'est pas rare alors de percevoir, dans cette recherche qui nous tire hors de nous-mêmes, des tensions, une absence de goût, une grande fatigue. Notre corps qui nous relie au réel, le nôtre, est alors souvent un bon indicateur de quelque chose qui ne va pas. L'écouter, sans tomber dans l'autre excès de s'écouter, peut nous alerter. Parler avec quelqu'un, avec le père spirituel ou l'abbé sera précieux pour débusquer ce mouvement qui n'est pas juste, et qui veut nous faire passer pour un autre. C'est humilité, c'est retour à notre humus que d'oser parler, même s'il peut nous en coûter tant nous ne sommes pas toujours fiers d'être arrivés ou nous sommes arrivés. Mais une bonne distance peut enfin se faire entre celui que nous sommes vraiment et cet autre que nous pensions devoir devenir. L'ouverture du cœur est une voie royale de la connaissance de soi. Dans le passage que Benoit nous donne à entendre ce matin, nous trouvons un autre outil précieux, c'est l'observance de la règle. Tout simplement. Comme dans le 8° degré de l'humilité, l'observance de la règle commune, sans recherche d'originalité ni de singularité est un bon garde-fou, contre cet autre illusoire que le mauvais esprit nous presse de devenir. Faire avec les autres frères, faire pour eux et comme eux pour grandir en ce que nous sommes vraiment: des moines en devenir, c'est-à-dire des êtres en quête d'unification et des fils aimés de Dieu notre Père, qui voit le cœur et qui nous aime tel que nous sommes.
1. Trop souvent il est arrivé que l'ordination d'un prévôt engendre de graves conflits dans les monastères.
2. Il en est en effet qui s'enflent d'un méchant esprit d'orgueil et qui, estimant être de seconds abbés, usurpent le pouvoir, entretiennent des conflits et mettent la dissension dans les communautés,
3. surtout dans les lieux où le prévôt reçoit l'ordination du même évêque et des mêmes abbés qui ordonnent l'abbé.
4. Combien cela est absurde, il est facile de s'en rendre compte : dès le début, dès son ordination, on lui donne matière à s'enorgueillir,
5. ses pensées lui suggérant qu'il est soustrait à l'autorité de son abbé,
6. puisque « toi aussi, tu as été ordonné par les mêmes qui ont ordonné l'abbé. ;»
7. Il en résulte envies, disputes, médisances, rivalités, dissensions, destitutions,
8. et ainsi, abbé et prévôt étant de sentiments opposés, il est inévitable que leurs âmes soient en danger, tant que durent ces dissensions,
9. et leurs subordonnés courent à leur perte, du fait qu'ils flattent leurs partisans.
10. La responsabilité de ce dangereux fléau pèse au premier chef sur ceux qui se sont faits les auteurs d'un tel désordre.
A quelques jours de sa fête, ce chapitre ne concerne en rien notre frère Hubert, Dieu Merci I C'est l'occasion pour moi de lui redire en notre nom à tous, notre gratitude, et plus personnellement merci pour sa présence active à mes cotés pour questionner parfois ce que je peux faire ou dire, pour proposer aussi des choses pour le bien de la communauté.
Si la situation de conflit entre l'abbé et le prieur n'est à souhaiter pour aucune communauté monastique, il reste cependant que ce chapitre a sa place dans notre règle. Il joue le rôle de garde-fou pour prévenir de possibles dangers. II y a peu, je lisais un article du philosophe E. Falque, sur le roman de Bernanos, « Sous le soleil de Satan » paru en 1926. Il réfléchissait sur le mal, et parlait du mal en tant "qu'il se fait passer pour l'autre". Je vous cite sa réflexion plus globale qui aidera à comprendre : « Non pas que le mal ne soit que simple « privation du bien » (Thomas d'Aquin), ou encore « enfoui dans l 'abime qu'est Dieu même » (Schelling), mais en cela qu'il est toujours celui qui "se fait passer pour l'autre" : Dieu quand il est diable, lumière quand il est ténèbres, bonté quand il est malice. La confusion est son meilleur mode de manifestation" (E. Falque, « Le baiser de Satan - Colloque Bernanos, ICP, 20 octobre 2023). J'ai !'impression que cette approche du mal correspond bien à ce qui se joue dans cette contradiction entre le prieur et l'abbé. Le prieur consciemment ou non est habité par un mouvement qui veut le faire se passer pour l'abbé. II n'est pas l'abbé, mais il se pense digne de l'être et veut interagir dans des domaines qui ne sont pas de sa compétence. Intérieurement, il s'est laissé gagner par l'illusion d'être l'abbé. Le mal a eu raison de sa raison, en lui faisant adopter une position folle et génératrice de zizanie. Et certainement, le faisait-il dans le désir de bien faire.
Cette approche du mal est intéressante à considérer dans notre vie quotidienne. Le mauvais esprit se fait souvent passer pour un autre en nous suggérant des pensées, ou en nous entrainant dans des attitudes bonnes en apparence, mais qui se révèlent être mauvaises pour nous. Elles peuvent devenir soient source de conflits ou encore nous mener à des impasses. Sous des apparences de bien, de lumière ou de bonté, se cachent en fait : d'autres intentions moins avouables. Le proverbe populaire le résume de manière lapidaire : "Qui fait l'ange fait la bête". II nous revient à chacun d'être vigilant jusque dans les plus petites choses. C'est l'art du discernement auquel nous sommes conviés pour faire de notre vie, une vie de plus en plus docile au souffle de l'Esprit. Je poursuivrai demain cette réflexion.
16. Il ne sera pas agité et inquiet, il ne sera pas excessif et obstiné, il ne sera pas jaloux et soupçonneux à l'excès, car il ne serait jamais en repos.
17. Dans les ordres qu'il donne, il sera prévoyant et réfléchi, et que l'œuvre qu'il commande soit selon Dieu ou selon le siècle, il usera de discrétion et de mesure,
18. en songeant à la discrétion de saint Jacob, qui disait : « Si je fais peiner davantage mes troupeaux à marcher, ils mourront tous en un jour. »
19. Prenant garde à ce texte et aux autres sur la discrétion, mère des vertus, il mettra de la mesure en tout, en sorte que les forts aient à désirer et que les faibles n'aient pas à prendre la fuite.
20. Et surtout, qu'il garde en tous ses points la présente règle,
21. afin qu'après avoir bien servi, il entende le Seigneur lui dire, comme au bon serviteur qui distribua en son temps le froment à ses compagnons de service :
22. « En vérité, je vous le dis, il l'établira sur tous ses biens. »
« Que l’œuvre qu'il commande soit selon Dieu ou selon le siècle, il usera de discrétion et de mesure ». Dans le passage entendu, par trois fois revient le mot « discrétion» et par deux fois le mot « mesure ». Discretio, le mot latin signifie « séparation, triage, distinction », en lien avec le verbe « discerner ». Mesure, ce mot traduit ici le verbe latin temperare qui signifie « combiner, allier, modérer, équilibrer, tempérer». Discrétion et mesure, « discemement et eguilibre » pourrions-nous aussi traduire aujourd'hui, pour rester au plus proche du sens voulu par st Benoit. En effet, le mot «discrétion» a pris aujourd'hui de plus en plus le sens de « retenue », « effacement». Comme Jacob, l'abbé est invite a faire preuve de discernement et d'équilibre. Jacob rentre au pays après la dispute avec son frère Esaü à qui il a usurpé la bénédiction de leur père Isaac. Il craint beaucoup !'ire de son frère. Il fait preuve de discernement en s'avançant avec prudence, et même stratégie, a la rencontre de son frère. En signe d'apaisement, il a fait précéder l'ensemble de sa famille, de plusieurs lots de troupeaux de chèvres, de boucs, de brebis, de chameaux comme autant de présents. Et lorsqu'il va a la rencontre de son frère, il passe devant ses femmes et ses enfants, et il se prosterne devant son frère. A celui-ci qui s'étonne de tant de présents et de déférence, il lui répond humblement :
« .J'ai pu paraitre devant ta face comme on parait devant la face de Dieu, et tu t 'es montre bienveillant envers moi » (Gn 33, I 0). L'humilité a aidé Jacob à discerner la juste attitude a avoir vis-a-vis de son frère. Puis Jacob fait preuve d'équilibre lorsqu'il contient le désir d'Esaü qui veut se mettre en marche rapidement. «Monseigneur sait que !es enfants sont fragiles, et j 'ai à ma charge des brebis et des vaches qui allaitent. Si on presse l'allure un seul jour, tout le petit bétail meurt » (Gn 33, 13). Discernement et équilibre, deux qualités que Benoit recommande a l’abbé : discernement, pour savoir repérer !es situations ainsi que les différences entre les frères, de telle sorte que chacun puisse aller au meilleur de lui-même, et apporter sa pierre à !'édifice communautaire. Equilibre pour que tous puissent marcher ensemble sans que le rythme commun n'écrase l'un ou ne rende impatient un autre. Discernement et équilibre, deux réalités qui ne peuvent qu'être reçues par l'abbé comme par chacun de nous, comme un don de l'Esprit. L'Esprit nous partage ainsi ce qui fait sa vie: donner a chacun des dons pour le service de tous, et faire qu'ensemble nous marchions en frère. Viens Esprit Saint réaliser ton oeuvre de discernement et d'unité au sein de notre communauté.
7. Quant à l'abbé qui a été ordonné, il songera toujours à la charge qu'il a reçue et à celui auquel il devra « ;rendre compte de sa gestion ;».
8. Il saura qu'il doit plutôt « servir que régir ».
9. Il doit donc être « savant » dans la loi divine, pour savoir et avoir d'où « tirer le neuf et l'ancien », chaste, sobre, miséricordieux.
10. Et que « la miséricorde l'emporte toujours sur le jugement », afin qu'il obtienne pour lui le même traitement.
11. « Qu'il haïsse les vices et qu'il aime les frères. »
12. Dans ses réprimandes même, qu'il agisse prudemment et « ;sans rien de trop », de peur qu'en voulant trop gratter la rouille, il ne brise le vase.
13. Il ne perdra jamais de vue sa propre fragilité, et se souviendra « ;qu'il ne faut pas écraser le roseau cassé. »
14. Nous ne voulons pas dire par là qu'il permettra aux vices de se développer, mais qu'il les retranchera prudemment et avec charité, suivant qu'il lui semblera opportun pour chaque individu, comme nous l'avons déjà dit.
15. Et il s'efforcera « d'être plus aimé que redouté ».
"Plutôt servir que régir", La charge de l'abbé comme un service. Cela est une constante dans la Règle et notamment dans ce chapitre. Benoit y insiste fortement dans la ligne de
l'Evangile. Il est intéressant de voir que dans ce chapitre il se réfère à deux paraboles : la première évoquée ce matin par la mention « il devra rendre compte de sa gestion", renvoie à
celle de l'intendant infidèle qui fut dénoncé pour avoir dilapidé les biens de son maitre (Lc 16.1-8) La deuxième qui conclue ce chapitre renvoie à la parabole du serviteur que le maitre a son retour trouve fidèle à son service de donner la nourriture en temps voulu aux gens de sa maison (Mt 24,45-51) Deux figures de serviteur: la première laisse entendre que le serviteur
peut dilapider les biens de son maitre, et la seconde montre que sa fidélité sera récompensée par le maitre. Appliquée à l'abbé, ces figures viennent sans concession remettre devant ses yeux
!'importance de la charge a lui confiée. L'abbé a la charge des gens et des biens de la maison du maitre. Il doit administrer de telle façon que le maitre a son retour ne soit pas lésé, ni fâché de mauvais traitements que l'abbé aurait infligés a ses frères. Ce contexte évangélique pour considérer la fonction de l'abbé est heureux. Il invite l'abbé et ses frères à porter leurs regards
sans cesse vers le Christ. C'est lui que nous désirons servir, chacun a notre poste. L'abbé qui administre la vie du monastère n'est rien sans la collaboration des frères. Car ensemble, nous cherchons à demeurer en état de veille pour le jour ou il viendra.... Veille dans la prière, veille dans la charité, veille dans le partage, veille dans la simplicité de vie pour qu 'apparaisse toujours plus significative notre attente du Christ... et que brille notre Espérance dans un monde qui en manque cruellement. Ainsi chacun à notre place, nous sommes des éveilleurs, des témoins de l'Espérance, pour l'oeuvre que Dieu veut mener a son accomplissement. Laissons cette Espérance éclairer notre quotidien qui n·a pas sa fin en lui-même.
10. Les jeunes honoreront leurs anciens, les anciens aimeront leurs inférieurs.
11. En ce qui concerne les noms dont on s'appellera, il ne sera permis à personne d'en appeler un autre par son nom tout court,
12. mais les anciens appelleront les jeunes du nom de frères, tandis que les jeunes donneront à leurs anciens le titre de nonni, qui signifie « ;Révérend Père ;».
13. Quant à l'abbé, puisqu'il apparaît comme le représentant du Christ, on lui donnera les titres de seigneur et d'abbé, non qu'il se les arroge de lui-même, mais pour l'honneur et l'amour du Christ.
14. Mais de son côté, il devra y songer et se conduire de façon à être digne d'un tel honneur.
15. Chaque fois que les frères se rencontrent, le plus jeune demandera la bénédiction de l'ancien.
16. Au passage d'un supérieur, l'inférieur se lèvera et lui offrira le siège où il était assis. Et le plus jeune ne se permettra pas de se rasseoir avant que son ancien ne le lui commande,
17. pour faire ce qui est écrit : « Prévenez-vous d'honneurs mutuels. ;»
18. Les petits enfants et les adolescents, à l'oratoire et aux tables, garderont leur rang en bon ordre.
19. Mais au dehors et partout, ils seront surveillés et maintenus dans l'ordre, jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'âge où l'on comprend.
Sur le chemin qui nous fait passer de la fraternité rivalité a la fraternité solidarité, il y a surement pleins de moyens offerts a chacun de nous. St Benoit en propose plusieurs ici dans cette fin de chapitre. Honorer, aimer, respecter. Si nous ne sommes plus une communauté organisée selon l'ordre de l'entrée, nous pouvons faire nôtres ses recommandations. Honorer l'autre, se prévenir d'honneurs mutuels, en n'hésitant pas à laisser sa place, ou en montrant de !'attention a tenir une porte par ex, en s'intéressant a ses joies, ses recherches et mille autres choses. Transformer la rivalité qui pourrait parfois nous habiter le coeur en rivalisant d'honneur vis-a-vis des autres. Sans tomber dans quelque chose de superficiel, laissons grandir cet élan ou nous essayons de mettre l'autre a l'honneur, cela va transformer notre coeur en le décentrant du souci de soi envahissant. Aimer, st Benoit invite les anciens à aimer les jeunes et a les appeler frères. Là où le rang d'ancien pourrait !es tenir en distance, voire en surplomb vis-a-vis des plus jeunes, !es anciens sont invites a se situer a égalité en les tenant pour « frère »... en se situant comme des frères. Lorsque dans l'évangile, les disciples rivalisaient entre pour savoir qui était le plus grand, Jésus leur a rappelé que le plus petit était le plus grand et que le serviteur était le premier. St Benoit invite ceux qui sont en position haute de par leur rang a se situer comme des frères au milieu de leur frères. Le mouvement de l'amour dans une communauté va jusque-là: que chacun de nous en ce qu'il peut être en position haute, de par sa responsabilité, de par sa fonction, de par ses talents ou compétences, veille a ne pas faire sentir aux autres une quelconque supériorité. Mais qu'il sache rejoindre chacun de ses frères, comme un frère. Cette attitude fraternelle aplanira la route de bien des complications ou de conflits de susceptibilité. Respecter. St Benoit met en avant le respect qui sera témoigné par les jeunes aux anciens, quand ils demandent la bénédiction ou cèdent leur place. Le respect est cette attitude que nous
pouvons tous cultiver en donnant tous son espace à l'autre. Vis-a-vis d'un ancien en patientant alors qu'il marche plus lentement, en le servant s'il ne le peut plus, en consentant a faire attention a son rythme. Vis-a-vis d'un frère en responsabilité, le respect sera de ne pas marcher sur ses plates bandes, si on a des suggestions, de les lui faire avec délicatesse sans prétendre tout savoir. .. le
respect vis-a-vis de tout frère sera de se mettre à l'écoute de ce qu'il est, non par peur, mais par désir de le rejoindre, de mieux l'accueillir. Vivre ainsi selon l'ordre de la charité, comme nous y invite le coutumier, nous aidera a faire toutes !es rivalités toujours promptes à renaitre. Le Seigneur désire bien mieux pour nous. Qu'il nous vienne en aide.