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1. Si la communauté est nombreuse, on choisira parmi eux des frères de bonne réputation et de sainte vie, et on les nommera doyens,
2. pour qu'ils veillent sur leurs décanies en tout selon les commandements de Dieu et les ordres de leur abbé.
3. Ces doyens seront choisis de telle manière que l'abbé puisse, en sécurité, partager avec eux son fardeau.
4. Et on ne les choisira pas en suivant l'ordre d'ancienneté, mais d'après le mérite de leur vie et la sagesse de leurs enseignements.
5. Ces doyens, si l'un d'eux, venant à s'enfler de quelque orgueil, se montre répréhensible, et si après avoir été repris une, deux, trois fois, il refuse de se corriger, on le destituera
6. et on mettra à sa place quelqu'un qui en soit digne.
7. Pour le prévôt aussi, nous prescrivons de faire de même.
Ce chapitre tombe à propos. En effet, nous arrivons au terme des trois ans de mandat
de l'actuel conseil, qui coïncide avec le départ du f. Guillaume pour Chauveroche. Il nous
faudra donc procéder au renouvellement du conseil, dans le courant mars. Si le conseil actuel
ne recouvre pas exactement la réalité de ce que présente St Benoit, il reste ce lieu où « l'Abbé
peut en sécurité, partager avec les doyens sonfardeau ». St Benoit assignait aux doyens une
tâche qui s'apparente en partie à celle de nos responsables de groupe, la décanie ...
Aujourd'hui, plusieurs responsables de groupe sont doyens, mais les fonctions sont
distinguées. Le conseil des doyens est un lieu d'écoute de la vie de la communauté à travers
le regard et le ressenti partagés par chacun des doyens. En quelque sorte, il est une caisse de
résonnance. Il est aussi un espace de discernement pour les petites comme pour les grandes
décisions. Certaines décisions seront prises en conseil (comme l'admission d'un postulant au
noviciat, ou comme une longue absence qui ne dépasse pas un an), d'autres prépareront les
décisions gui reviennent aux chapitres conventuels (comme l'admission d'un frère à la
profession temporaire et solennelle), et enfin un certain nombre de décisions sont mûries
ensemble avant d'être laissées au discernement de l'abbé. Le compte rendu que je fais
maintenant après chaque conseil se fait l'écho de ces différents types de décisions déjà prises
ou encore à mûrir. Je mesure combien cette réflexion commune est porteuse de lumière en
vue d'une meilleure intelligence des questions. Nous sommes toujours plus intelligents à
plusieurs. Al' écoute du vécu communautaire ainsi que des appels quotidiens, nous cherchons
ensemble à demeurer fidèles à ce que le Seigneur désire pour nous au sein de l'Eglise et du
monde. Quand ce discernement se vit sans crispation, quand chacun essaie de dire son point
de vue sans chercher à l'imposer, l'expérience montre que nous arrivons toujours à faire une
avancée, même sur des questions complexes. Le conseil n'a pas pour but de tout résoudre,
mais d'ouvrir des chemins sur lesquels la communauté pourra prendre sa part en fidélité à sa
vocation monastique.
La question s'est posée: faut-il avoir moins de conseillers puisque nous sommes
moins nombreux? J'ai plutôt entendu la réponse négative, avec cet argument que le conseil,
et donc l'abbé, bénéficie certainement d'avoir un bon nombre de conseillers qui
représenteront mieux les diverses sensibilités. Cela peut permettre aussi à plus de frères de
faire, de plus près, l'expérience du gouvernement de la communauté. Je propose donc que 3
frères soient élus et 2 nommés, en plus du Prieur et du Cellérier commis d'office. - 25 février 2017
1. Si, lorsque nous voulons présenter quelque requête aux hommes puissants, nous n'osons le faire qu'avec humilité et révérence,
2. combien plus devons-nous supplier le Seigneur Dieu de l'univers en toute humilité et très pure dévotion !
3. Et ce n'est pas par l'abondance des paroles, mais par la pureté du cœur et les larmes de la componction que nous serons exaucés, sachons-le bien.
4. Aussi l'oraison doit-elle être brève et pure, à moins qu'elle ne vienne à se prolonger sous l'effet d'un sentiment inspiré par la grâce divine.
5. En communauté, cependant, le temps de l'oraison sera tout à fait bref, et dès que le supérieur aura donné le signal, on se lèvera tous ensemble.
Comment parler à Dieu avec justesse et vérité? Comment le toucher dans nos
prières? Telles pourraient être les questions sous-jacentes à ce petit chapitre ... Benoit nous
laisse des mots importants, chargés de l'expérience héritée, à travers Cassien, des moines
d'Egypte. Les mots « humilité, pureté du cœur, larmes de componction» veulent nous aider à
trouver l'attitude juste vis-à-vis de nous-mêmes, quant à « révérence », ce mot peut nous
introduire pour nous tenir en présence de Dieu, en toute adoration ...
Je les reprends. Pour parler à Dieu avec justesse et vérité, il nous faut apprendre à être
vis-à-vis de nous-mêmes dans une juste attitude. Acceptons de reconnaitre que c'est un labeur
et un chantier toujours à reprendre. Prier en vérité est inséparable d'une juste attention à soi-
même. Si je suis hors de moi-même et si je me fuis face aux difficultés ou aux obstacles, si je
laisse dans l'ombre une partie de moi-même, je risque de passer à côté de la vraie prière ... Ici
le mot humilitéindique le chemin à creuser: humilité comme reconnaissance de notre être
profond. En mots modernes, on pourrait traduire: « si je me la joue devant Dieu, je ne la fais
pas! ». Quand St Benoit parle des larmes de la componction,il vise une attitude autant
cherchée que reçue gratuitement comme une grâce. Cette grâce mouille les yeux et attendrit le
cœur qui se tient plus simplement devant Dieu, sans masque ni faux-semblants. Entre les
mains du potier, il peut reconnaitre sa misère et son péché, avec la confiance d'être toujours
relevé. Devant notre Père des Cieux qui nous a créés et qui nous aime tel que nous sommes,
nous n'avons pas àjouer de personnage. Avec la pureté du cœur, dans la ligne de Cassien,
Benoit nous engage à nous tenir en présence de Dieu, comme en présence de nos frères, avec
amour. Cet amour, cette charité illumine toujours plus nos sentiments, nos choix et nos
réactions. Elle libère notre cœur de ses entraves, pour aimer davantage Dieu et les frères, à
l'heure de la prière.
Le mot « révérence»nous fait introduit dans cette attitude, entrevue hier à propos de
la crainte. Devant Dieu, Moïse ôtait ses sandales. Devant Dieu, nous apprenons à nous tourner
avec révérence et respect afin d'honorer le Seigneur, Dieu de l'univers, Dieu de toute création
comme disait St Polycarpe. Infime élément de cette création, nous balbutions devant notre
Père de qui nous tenons le souffle. Avec respect et amour, nous nous tournons vers Lui dans
cette confiance filiale que nous a apprise Jésus, son Fils, notre Dieu et notre frère. Dans
l'humilité et la pureté du cœur, notre révérence trouve peu à peu les chemins de la justesse. - 24 février 2017
1. Nous croyons que la divine présence est partout et que « les yeux du Seigneur regardent en tout lieu les bons et les méchants. »
2. Cependant, c'est surtout quand nous assistons à l'office divin que nous devons le croire sans le moindre doute.
3. Aussi rappelons-nous toujours ce que dit le prophète : « Servez le Seigneur dans la crainte » ;
4. et encore : « Psalmodiez sagement » ;
5. et : « En présence des anges je psalmodierai pour toi. »
6. Considérons donc comment il nous faut être en présence de la divinité et de ses anges,
Ce petit chapitre de Benoit regarde en face une difficulté que nous rencontrons tous: il
n'est pas aisé de psalmodier et de rester présent à ce qu'on chante. Combien de fois, nous
surprenons-nous à dire les mots du psaume alors que notre esprit vagabonde ailleurs. La
difficulté est peut-être même supérieure à ce qui se passe durant l'oraison. Cette dernière est
un exercice où nous pouvons centrer l'objet de notre attention: sur un mot ou un verset
d'Ecriture répété, sur une image ou une scène d'évangile contemplée, sur la personne du
Christ cherché et aimé ... Au contraire, la psalmodie nous entraine à chanter successivement
des mots appartenant à des registres très divers: la louange, la supplication, ou l'imprécation
contre un ennemi. Ces mots sont parfois chargés d'émotions qui peuvent susciter des
imaginations, voire des répulsions, ou de l'ennui: on ne se sent pas concerné ... Quels
conseils,Benoit, nous laisse-t-il ? Il nous invite à prendre de la hauteur: à revenir à Dieu, ne
nous regarder nous, mais le regarder Lui auquel s'adresse notre prière. Pour cela, je retiens 4
mots de ce chapitre qui peuvent nous servir de guide: croire, crainte, sagement, anges.
Croire:notre prière est toujours un acte de foi. En venant à la prière, nous disons à Dieu, pas
seulement avec des mots, mais avec tout notre être qui est là, je crois en toi qui est présent, je
viens pour chanter ta gloire car tu es mon Dieu. Le mot « crainte» : en venant à l'office,
cultivons la crainte de Dieu, c'est-à-dire le désir de ne pas manquer Dieu, comme disait Sr
Anne, le désir de ne pas être en deçà de la grâce qu'il me fait de pouvoir me tenir en sa
présence. Aussi pouvons-nous demander plus en vérité: « viens à mon aide afin que durant ce
temps de prière je ne passe pas à côté de ton amour ». Le mot « sagement»nous invite à
exercer notre intelligence lorsque nous prions. C'est ainsi que nous pouvons nous aider de
petits repères pour fixer notre attention durant la psalmodie : s'émerveiller du fait de pouvoir
s'adresser à Dieu, de lui dire « tu », ou bien laisser un mot, une phrase être éclairée par la vie
du Christ, ou bien avec une parole d'imprécation s'unir à telle situation vécue aujourd'hui par
des chrétiens persécutés etc ... Le mot « anges»nous invite à prendre plus de hauteur encore,
en considérant que notre prière s'associe à toutes les voix célestes qui chantent la gloire de
Dieu. Notre prière unie à celle de l'Eglise terrestre, au nom de toute l'humanité qui cherche,
est assurée du soutien de la compagnie des anges et des saints qui voient la face de Dieu ...
Foi en la présence de Dieu et en la présence angélique, crainte de manquer Dieu, sagesse pour
demeurer attentif ... voilà quelques repères qui peuvent nous aider à «faire en sorte que notre
esprit concorde avec notre voix... » - 23 février 2017
22. Par dessus tout, nous donnons cet avertissement : si quelqu'un n'aime pas cette distribution des psaumes, qu'il établisse une autre ordonnance, s'il la juge meilleure,
23. pourvu qu'il maintienne absolument la psalmodie intégrale des cent cinquante psaumes du psautier chaque semaine et la reprise perpétuelle par le commencement aux vigiles du dimanche,
24. car les moines font preuve de par trop de paresse dans leur service de dévotion, quand ils psalmodient moins que le psautier, avec les cantiques accoutumés, en l'espace d'une semaine,
25. puisque nous lisons qu'une fois nos saints Pères accomplirent cela vaillamment en un seul jour. Tièdes que nous sommes, puissions-nous du moins nous en acquitter en une semaine entière !
Grande liberté et grande rigueur de Benoit: grande liberté pour permettre
l'établissement d'autres distributions des psaumes, et grande rigueur pour maintenir la
récitation du psautier en une semaine. Importe pour lui avant tout, la ferveur des moines dans
leur« service de dévotion». Cette expression sonne pour nous comme un paradoxe.
Aujourd'hui, la dévotion est plutôt entendue comme une démarche de foi et de prière plus
libre, plus personnelle, au gré de sa sensibilité. Elle ne revêt pas le caractère d'un service.
Entre Benoit et nous, le mot a changé radicalement de portée. Le « service de dévotion »,
souhaité fervent par Benoit, est de remplir les obligations de notre engagement à louer Dieu à
travers la liturgie, en vertu de notre vie vouée à la recherche de Dieu.
Cette notion de service est bonne à réentendre. Dans l'Eglise, hier comme aujourd'hui
encore, nous rendons un service au nom de tous: celui de louer Dieu, de le servir par la
confeSsion de nos lèvres qui chantent sa gloire ... Service reconnu dans l'Eglise comme celui
de sanctifier le temps humain en rendant gloire à Dieu qui nous l'a donné. En communion
avec tous les chrétiens, au nom de tous les hommes. Quand nous ouvrons l'office, le «je» est
toujours associé à un « nous» : « Dieu, viens à mon aide, Seigneur, à notre secours ». Nous
ne sommes pas là que pour nous-mêmes. Ce service paradoxalement fait signe d'une grande
gratuité, dans l'inutilité apparente qu'il revêt. Au regard de la mesure marchande avec
laquelle on évalue tout, quelle valeur a ce temps abondamment donné à la prière? Cependant,
nous croyons et nous expérimentons que ce temps donné à la valeur de l'amour ... Amour qui
désire se faire présence à Dieu, car nous croyons qu'Il est lui-même présence aimante à nos
côtés. Ainsi pour reprendre l'expression de Benoit, notre « service de dévotion », voudrait
devenir toujours davantage « dévotion» au sens moderne du terme, d'engagement aimant,
libre et personnel, de tout notre être uni à l'Eglise, épouse du Christ. Avec l'Eglise épouse,
nous sommes sous le regard d'un Père qui nous aime, unis au Christ qui nous enseigne lajuste
et bonne façon d'être fils, dans l'Esprit Saint qui murmure en notre cœur le nom du Père.
Guidés par les psaumes, dans leur variété de style, de thèmes, et de tonalités, nous recevons
les mots de la prière. Si, ceux-ci nous dérangent, ils nous obligent à être toujours plus vrai
devant Dieu. Avec eux, la chance nous est offerte de devenir un peu plus humain, de cette
pâte que seul le ferment de l'Esprit peut faire lever. Soyons heureux, même si ce n'est pas
facile tous les jours, d'accomplir notre « service de dévotion ». Chantre sur cette terre, dans
l'attente de l'être éternellement... - 21 février 2017
12. Les vêpres seront chantées chaque jour en modulant quatre psaumes.
13. Ces psaumes commenceront au cent-neuvième et ils iront jusqu'au cent-quarante-septième,
14. excepté ceux d'entre eux qui sont réservés à d'autres heures, c'est-à-dire depuis le cent-dix-septième jusqu'au cent-vingt-septième, ainsi que le cent-trente-troisième et le cent-quarante-deuxième ;
15. tous ceux qui restent sont à dire aux vêpres.
16. Et comme il manque trois psaumes, on divisera ceux qui, dans la série susdite, sont plus importants, c’est-à-dire le cent-trente-huitième et le cent-quarante-troisième et le cent-quarante-quatrième.
17. Quant au cent-seizième, comme il est petit, on le joindra au cent-quinzième.
18. L'ordonnance des psaumes de vêpres étant ainsi disposée, le reste, c'est-à-dire la leçon, le répons, l'hymne, le verset et le cantique, sera exécuté comme nous l'avons prescrit plus haut.
19. Aux complies, on répétera chaque jour les mêmes psaumes, c'est-à-dire le quatrième, le quatre-vingt-dixième et le cent-trente-troisième.
20. L'ordonnance de la psalmodie du jour étant ainsi organisée, tous les autres psaumes qui restent seront répartis également entre les vigiles des sept nuits,
21. en partageant ceux d'entre ces psaumes qui sont plus longs, et en en mettant douze à chaque nuit.
La distribution des psaumes de Benoit obéit à deux logiques: une logique de choix de
psaumes précis pour des heures données (laudes- petites heures-complies) ou pour des jours
donnés (dimanche) et une logique de remplissage comme nous l'avons entendu déjà pour
Prime, et aujourd'hui pour Vêpres et Vigiles: on prend les psaumes à la suite, en laissant ceux
qui sont déjà choisis pour d'autres heures. Choix de psaumes et remplissage ... deux logiques
qui permettent à la fois d'organiser la prière en tenant l'enracinement dans le moment célébré
(la prière du matin n'a pas la même couleur que celle du soir) et qui à la fois permet d'entrer
dans le mouvement propre du psautier, en suivant l'ordre dans lequel il a été composé. Ces
deux logiques donnent à la prière liturgique à la fois un caractère très enraciné dans le
moment célébré, et à la fois une portée qui passe le temps ... elle est la prière du psalmiste,
chantre de l'humanité qui, depuis toujours et pour toujours, est en quête de Dieu.
. A la charnière des deux logiques, comme nous l'avons déjà vu pour le dimanche, il y a
les psaumes qui sont choisis pour une heure donnée (le 20 pour les Vigiles, le 1 er pour prime)
et qui sont en même temps, tête d'une série de remplissage. Aux vigiles du dimanche, après le
20, on prendra à la suite le 21, 22, etc ... et à prime, après le 1, le 2, etc ... Il en est de même
pour les Vêpres dominicales, le Ps '109 est un psaume choisi et en même temps, en tête de
série suivi du 110, 111, etc ... Dans notre distribution actuelle qui obéit exclusivement à la
logique de choix des psaumes pour toutes les heures, nous retrouvons aussi le Ps 109 aux
vêpres dominicales. Ce psaume n'est pas choisi par hasard. C'est un des psaumes majeurs
dans lequel les premières communautés chrétiennes ont reconnu une prophétie et une
révélation du mystère du Christ.« Oracle du Seigneur à mon Seigneur, siège à ma droite ... Tu
es prêtre selon l'ordre du roi Melchisédech ... »Mt met lui-même ce psaume dans la bouche
de Jésus quand celui-ci questionne les pharisiens: « Quelle est votre opinion au sujet du
Messie? De qui est-il le fils? » Aux pharisiens qui répondent: « de David », il rétorque:
« Comment donc, David parlant sous l'inspiration l 'appelle-t-il Seigneur, quand il dit: 'Le
Seigneur a dit à mon Seigneur: siège à ma droite ... ' ». Si donc David l'appelle Seigneur,
comment est-il son fils? » ... Ce psaume dans la bouche de Jésus appelle l'affirmation de Luc
dans les actes, puis celle de l'Ep aux Hébreux, qui expliciteront la résurrection de Jésus comme élévation a la droite de Dieu, faisant de lui l'egal de Dieu et le Juge de tout homme, mais
aussi le grand prêtre qui purifie par son sang de tout péché. Chaque dimanche, laissons
résonner toute l'intelligence théologique et spirituelle dont ce psaume est porteur. - 18 février 2017
1. Tout d'abord, on dira le verset « Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, hâte-toi de m'aider », gloria ; puis l'hymne de chaque heure.
2. Ensuite à l'heure de prime, le dimanche, on dira quatre sections du psaume cent-dix-huit.
3. Aux autres heures, à savoir tierce, sexte et none, on dira chaque fois trois sections du susdit psaume cent-dix-huit.
4. A prime de la seconde férie, on dira trois psaumes, à savoir le premier, le deuxième et le sixième.
5. Et ainsi, chaque jour à prime jusqu'au dimanche, on dira à la suite trois psaumes chaque fois jusqu'au psaume dix-neuf, en divisant en deux les psaumes neuf et dix-sept.
6. De la sorte, on commencera toujours par le vingtième aux vigiles du dimanche.
7. A tierce, sexte et none de la seconde férie, on dira les neuf sections qui restent du psaume cent-dix-huit, à raison de trois à chacune de ces mêmes heures.
8. Ayant donc achevé le psaume cent-dix-huit en deux jours, à savoir le dimanche et la seconde férie,
9. à la troisième férie on psalmodiera à tierce, sexte et none trois psaumes chaque fois, depuis le cent-dix-neuvième jusqu'au cent-vingt-septième, c'est-à-dire neuf psaumes.
10. Ces psaumes seront toujours répétés identiquement jusqu'au dimanche à ces mêmes heures, en gardant tous les jours également une disposition uniforme pour les hymnes, leçons et versets,
11. et ainsi l'on commencera toujours le dimanche par le psaume cent-dix-huit.
Dans sa distribution des psaumes, Benoit est globalement souple, comme on le verra à
la fin de ce chapitre. Il n'est pas attaché à une distribution trop précise. Il indique seulement
quelques psaumes pour telle heure, comme on l'a vu déjà pour Laudes. Ainsi ici, il précise
que pour Prime le dimanche, on prend le Ps 1 qui ouvre le psautier avec le mot « heureux »,
les Ps 2 et 6. Il donne encore deux indications concernant le dimanche. Il souhaite qu'en ce
jour, les vigiles commencent par le Ps 20 et qu'aux petites heures, on reprenne le Ps 118 au
début, un psaume qui lui aussi commence par le mot « heureux ». Pourquoi ces indications
plus précises concernant le dimanche? Benoit ne s'explique pas. Une chose est sûre: il
rappelle s'il en était besoin que le dimanche est vraiment le premier jour de la semaine à partir
duquel se déploie tout l'office liturgique réparti sur une semaine. Le choix du Ps 20 qui ouvre,
avec les vigiles dominicales, tout l'office de la semaine a une forte consonance pascale: il
chante la victoire du Seigneur en faveur du roi à qui Dieu réponds au désir de son cœur. « Par
ta victoire grandit son éclat, tu le revêts de splendeur et de gloire ... ». Dans notre distribution
des Ps, le ps 20 conclue l'office des vigiles du Vendredi en semaine 2. L'idée est semblable:
en cet office où le choix des psaumes veut honorer la mémoire de la croix du Christ, le Ps 20
rappelle en conclusion que toute mémoire de la croix du Christ est inséparable de celle de sa
résurrection qui lui donne son sens.
Que dire du choix du Ps 118 repris chaque dimanche aux petites heures, et qui se
poursuit le lundi? Je retiens pour ma part deux aspects qui peuvent avoir motivé ce choix.
Tout d'abord, chaque dimanche nous redisons ces mots « heureux les hommes intègres dans
leurs voies, qui marchent suivant la loi du Seigneur » ... Dans la lumière de la résurrection du
Christ, le bonheur nous est offert de marcher avec plus d'assurance dans la loi du Seigneur. Si
nous sommes encore en chemin, et si ce n'est pas facile tous les jours, l'espérance du bonheur
offert nous est confirmée. D'autre part, la méditation de ce long psaume 118 convient tout
particulièrement au dimanche. En ce jour, où St Benoit invite ces moines à vaguer davantage
à la lecture et à la prière, le psalmiste entraine à sa suite dans la vigilance et dans
contemplation de l' œuvre de la Parole de Dieu dans nos vies. Verset après verset, il partage le
fruit de cette relation intime qu'il entretient avec le Seigneur dans le désir de faire sa volonté,
exprimée dans la loi, les commandements, la parole, les décisions etc ... Soyons heureux de
nous mettre à son école ... - 17 février 2017
7. Pour la synaxe vespérale, on se bornera à quatre psaumes avec antiennes.
8. Après ces psaumes, on récitera la leçon, puis le répons, l'ambrosien, le verset, le cantique de l'Evangile, la litanie, et par l'oraison dominicale se fera le renvoi.
9. Pour les complies, on se bornera à dire trois psaumes. Ces psaumes seront dits directement, sans antiennes.
10. Après quoi l'hymne de cette même heure, une leçon, le verset, Kyrie eleison , et par la bénédiction se fera le renvoi.
Ce matin, je voudrais m'arrêter sur ce que Benoit appelle les « cantiques
évangéliques». On en parle peu, et pourtant, repris tous les matins pour le cantique de
Zacharie, et tous les soirs pour celui de Marie, ils constituent des parts importantes de notre
prière chorale. Ils portent une note joyeuse qui appelle un chant plus orné, comme nos
psalmodies en polyphonie nous y entrainent le plus souvent. A ce propos, je ressens toujours
comme un manque, lorsqu'en voiture, il nous arrive de prier Vêpres ou Laudes, et que l'on ne
chante pas ces cantiques. Pourquoi ce manque ressenti? La raison tient certainement à la
nature de ces cantiques. Chacun à leur manière, ils brossent une sorte de récapitulatif
grandiose de l 'histoire du salut. Dans la bouche de Marie et de Zacharie, désormais
étroitement associés à l'accomplissement des promesses de Dieu à son peuple, ils sont l'écho
de l'immense joie de tout un peuple qui accueille le Messie tant attendu. Marie et Zacharie
sont les interprètes émerveillés de lajoie des pauvres, enfin comblés par « la (orce qui nous
sauve », « par l'astre d'en haut». Ces cantiques chantent avant tout la fidélité inflexible de
notre Dieu qui n'a pas manqué à ses promesses. « Il se souvient de son amour, de la promesse
faite à nos pères, enfaveur d'Abraham et de sa race àjamais ». L'Alliance qu'il a initiée
avec Abraham n'a pas failli. Dieu garde mémoire. Il tient parole, « comme ill 'avait dit par la
bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens ». Avec la venue du Messie, il
manifeste son Amour: un amour puissant qui « disperse les superbes, renverse les puissants
de leurs trônes, élève les humbles », en un mot qui « relève Israël,son serviteur et lui donne
de connaitre le salut par la rémission de ses péchés ». Etonnante force de ces cantiques qui
magnifient l'Amour débordant de Dieu, non plus seulement pour son peuple, mais aussi pour
tous les hommes. Le « je » de Marie et le « nous» de Zacharie peuvent devenir notre « je » et
notre « nous». Chacun et tous ensemble, nous pouvons confesser cet Amour ... un Amour déjà
accompli en Jésus le Messie crucifié et ressuscité. Ensemble nous chantons cet Amour encore
en train de se donner ... « pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort,
pour conduire nos pas au chemin de la paix ». Matin et soir, nous proclamons la secrète et
profonde espérance que le projet de Dieu continue de s'accomplir jusqu'à la fin des temps.
Dans notre monde de plus en plus désemparé par les maux qu'il subit comme par ceux qu'il
peut produire, avec Marie et Zacharie, tenons ferme dans l'Espérance. Dieu ne cesse de venir
tracer des chemins de paix au cœur de l'homme et entre tous les humains. - 10 février 2017
1. Nous avons déjà disposé l'ordonnance de la psalmodie aux nocturnes et aux matines ; voyons maintenant les heures suivantes.
2. A l'heure de prime, on dira trois psaumes séparément et non sous un seul gloria,
3. l'hymne de cette même heure après le verset : « Dieu, viens à mon aide », avant de commencer les psaumes.
4. Après l'achèvement des trois psaumes, d'autre part, on récitera une leçon, le verset et Kyrie eleison , et le renvoi.
5. A tierce, sexte et none, d'autre part, on célébrera la prière de même, selon cette ordonnance, c'est-à-dire le verset, les hymnes de ces mêmes heures, trois psaumes à chacune, la leçon et le verset, Kyrie eleison et le renvoi.
6. Si la communauté est plus nombreuse, on psalmodiera avec antiennes, mais si elle est moins nombreuse, sur le mode direct.
Prime, tierce, sexte, none, chaque office commence avec cette belle invocation:
« Dieu, viens à mon aide, Seigneur à notre secours! ... » suivie d'une louange à la Trinité,
« Gloire au Père et au Fils et au St Esprit» conclue par l'alléluia. En quelques mots, tout est
dit de notre prière chrétienne: une prière continuelle d'hommes se confiant en l'aide de Dieu,
confessé comme relation d'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit. Tout d'abord, le fait que
cette invocation soit mise en tête et répétée durant les offices de la journée, nous rappelle au
désir de la prière continuelle que chacun porte au plus profond de son cœur. Les premiers
moines avaient élaboré leur mode de vie afin de permettre l'union à Dieu par une prière
continuelle. A leur suite, St Benoit, qui organise la succession des offices, n'a pas d'autre
but: favoriser ce mouvement filial'de tous et de chacun vers notre Dieu. Notre cadre de vie
monastique voudrait aider chacun à grandir dans ce cœur à cœur avec Dieu, toujours plus vrai
et toujours plus simple.
Les premiers mots du verset d'ouverture:« Viens à mon aide, Seigneur à notre
secours », sont ceux du psalmiste angoissé face à la menace d'ennemis. Devant Dieu, la
manière première de nous tenir, est d'humblement appeler sa grâce et sa force. C'est avec
notre indigence que nous venons en sa présence. Durant l'office, les ennemis pourront être
nombreux sous la forme de pensées plus ou moins assourdissantes, voire toxiques pour nous
éloigner de la prière. Parfois, elles seront insistantes pour nous décourager nous faisant croire
que nous perdons notre temps ou que nous nous moquons de Dieu. Oui, « Seigneur, viens à
mon aide, afin que je reste confiant sous ton regard avec mes faiblesses. Aide-moi à demeurer
vigilant dans le désir de chanter ta gloire ».
Avec le chant de la doxologie:« Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, au Dieu
qui est qui était et qui vient », le verset d'ouverture se poursuit dans la confession de la foi
trinitaire de l'Eglise, foi professée sur cette terre et déjà chantée en écho à la liturgie du ciel,
comme le suggère l'Apocalypse: « Saint, saint, saint, le Seigneur, le Dieu tout-puissant,
Celui qui était. qui est et qui vient»(Ap 4,8). Notre prière se fond dans la grande louange qui
résonne dans le Ciel et qui monte des quatre coins du monde pour honorer le Dieu Trinité.
Notre Dieu n'est pas une monade isolée, mais relation d'amour entre le Père et le Fils dans
l'Esprit Saint. Depuis notre baptême, notre condition de fils adoptifs nous confère cette
dignité de pouvoir « faire monter comme en écho, nos voix mêlées au chant que lance Jésus.
le Bien-Aimé », comme nous venons de le chanter dans l'hymne ce matin. Réjouissons-nous! - 09 février 2017
1. Comme dit le prophète : « Sept fois le jour, j'ai dit ta louange. »
2. Ce nombre sacré de sept, nous le réaliserons en nous acquittant des devoirs de notre service au moment du matin, de prime, de tierce, de sexte, de none, de vêpres et de complies,
3. car c'est de ces heures du jour qu'il a dit : « Sept fois le jour, j'ai dit ta louange. »
4. Quant aux vigiles nocturnes, le même prophète dit à leur sujet : « ;Au milieu de la nuit, je me levais pour te rendre grâce. »
5. C'est donc à ces moments que nous ferons monter nos louanges vers notre créateur « pour les jugements de sa justice » : à matines, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies ; et la nuit, « nous nous lèverons pour lui rendre grâce ».
Dans ces lignes, nous pouvons entendre la profonde conviction qui habite Benoit,
quand il nous entraine à sa suite pour nous arrêter 7 fois le jour et une fois la nuit pour la
prière chorale. « A ces moments, nous ferons monter nos louanges vers notre créateur pour
les jugements de sa justice ... et la nuit nous nous lèverons pour lui rendre grâce» ... Nos
offices font de nous les chantres de la louange et de l'action de grâce rendues à Dieu, notre
Créateur et notre Sauveur. Le psalmiste disait déjà: « Qu'il est bon de rendre grâce au
Seigneur, de chanter pour ton nom Dieu Très Haut, d'annoncer dès le matin ton amour, ta
fidélité au long des nuits» (Ps 91, 2) ... Oui, nous découvrons, et nous sommes appelés à
découvrir encore qu'il y a une joie très profonde à chanter les louanges de Dieu, à
s'émerveiller devant toutes ses œuvres: « Tes œuvres me comblent de joie. Devant l'ouvrage
de tes mains, je m'écrie: Que tes œuvres sont grandes, Seigneur! Combien sont profondes tes
pensées! » poursuit le même psalmiste. Et pourtant à certains jours, venir chanter l'office à
heure régulière, ou nous arrêter dans un travail passionnant peut nous paraitre difficile. Nous
mesurons alors que notre prière est un service, le « pensum servitutis nostrae » mot à mot « la
prestation de notre service» (RB 49, 5 ; 50,4) comme nous le rappelait la visite canonique.
Notre prestation est de donner du temps à Dieu pour l'adorer, le louer et lui dire merci pour
tous ses bienfaits. Or, donner du temps à Dieu, apparemment le perdre pour lui est un acte de
foi qui nous coûte à certains jours. Nous ne sommes pas toujours ajustés au service demandé.
Nous peinons encore à le vivre comme le chant d'une relation aimante entre chacun de nous,
entre l'humanité et son Dieu. Car cette relation n'est pas aisée. Elle est faite de tâtonnements
et de doutes au gré des épreuves et des souffrances qui ne manquent pas. Notre prière de
l'office n'ignore pas cela. Au contraire, elle veut porter devant Dieu les cris stridents et les
cris obscurs des hommes en quête de sens. En revêtant nos coules, nous prenons la tenue de
service pour honorer et prendre soin de la relation entre l'humanité et son Dieu. Jésus nous a
donné d'entrevoir le bonheur qui était le sien d'être en relation vivante et constante avec son
Père, mais aussi tout le labeur de foi que cela représente à l'heure de l'épreuve. Dans l'Eglise,
son Corps, nous sommes les veilleurs qui, au nom de tous, cherchent à vivre le bonheur de
cette relation vivante avec Dieu. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Mais nous
avons entendu un appel à nous tenir à cette place de serviteur de la louange et de
l'intercession. Dans le Corps de l'Eglise, nous faisons signe de ce qui sera notre
éternellement: nous réjouir les uns avec les autres en chantant notre Dieu qui est Amour. 31 janvier 2017
1. De la sainte Pâque jusqu'à la Pentecôte, on dira alleluia sans interruption, aussi bien dans les psaumes que dans les répons ;
2. de la Pentecôte au début du carême, toutes les nuits, on le dira seulement aux nocturnes avec les six derniers psaumes.
3. Mais tous les dimanches, sauf en carême, les cantiques, les matines, prime, tierce, sexte et none seront dits avec alleluia, mais vêpres avec antienne.
4. Mais les répons ne seront jamais dits avec alleluia, si ce n'est de Pâques à la Pentecôte.
Après la pause de fin d'année et la belle semaine de retraite, nous retrouvons la règle
de St Benoit et sa cohérence profonde qui nourrit jour après jour notre vie monastique. Ce
petit chapitre apparemment insignifiant à nos yeux contemporains nous parle de l'élan
eschatologique qui traverse toute notre prière.
Le chant de l'alléluia fait signe en ce temps de la victoire du Christ Vivant, sur la mort
et le péché. Chanté durant le temps pascal, « sans interruption », « aussi bien dans les
psaumes que dans les répons », il entraine les moines à louer Dieu, de cette louange joyeuse
qui anticipe la louange sans fin qui aura cours dans le Royaume à venir. Une différence est
faite entre le temps pascal et le temps qui précède le Carême, notre temps ordinaire
comprenant l ' Avent qui ne semble pas encore être bien délimité. En semaine, et seulement
aux vigiles, on ne dit l'alléluia qu'avec les six derniers psaumes (notre second nocturne) ...
L'alléluia nocturne fait signe dans la nuit du moine et des hommes, de l'espérance en la Vie
offerte par le Ressuscité. Petit signe encore ténu du « déjà là» dans l'espérance du « pas
encore ».
Ainsi Benoit proposait-il d'inscrire dans la liturgie la joie du monde à venir chantée
avec espérance. Notre manière actuelle de signifier le monde à venir se focalise moins sur
l'usage plus ou moins prescrit selon les différents temps, à l'exception des temps du Carême
où il est omis et du temps pascal où il est abondamment chanté. Par ex, en temps ordinaire,
nous concluons le verset d'ouverture de chaque office par alléluia. Dès le début, le ton est
ainsi donné: le chant qui va suivre s'inscrit déjà dans la joie du cantique de ceux qui se savent
rachetés par le Christ. Notre chant ne part pas de nulle part, il vient de la conviction joyeuse
que nous sommes des enfants nouveau-nés qui peuvent se tourner avec confiance vers Dieu
leur Père. Comme nous le suggérait hier Sr Anne dans son homélie: le Christ nous a relevés
et nous donne, comme à la belle-mère de Simon, d'être debout en Lui. C'est dans sa force de
Ressuscité que nous sommes appelés à chanter, et à marcher joyeux à sa suite. Les cantiques
de l'Ap que l'on a aux Vêpres nous inscrivent dans la même veine. Déjà avec les gens vêtus
de blancs qui entourent l'Agneau, nous osons nous tenir avec assurance devant notre Dieu. Le
« déjà là» du Royaume demeure en quête de son accomplissement.Mais les germes qui sont
semés en nous sont une force puissante ... Apprenons dans nos offices à entendre cette joie
déjà à l'œuvre. Recueillons-la. Laissons-la-nous renouveler et nourrir notre espérance. (12/01/2017)