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1. A l'heure de l'office divin, dès qu'on aura entendu le signal, on laissera tout ce qu'on avait en main et l'on accourra en toute hâte,
2. mais avec sérieux, pour ne pas donner matière à la dissipation.
3. Donc on ne préférera rien à l'œuvre de Dieu.
4. Celui qui, aux vigiles nocturnes, arrivera après le gloria du psaume quatre-vingt-quatorze, – que nous voulons qu'on dise, pour cette raison, à une allure tout à fait traînante et lente, – celui-là ne se tiendra pas à sa place au chœur,
5. mais il se tiendra le dernier de tous ou à l'endroit séparé que l'abbé aura assigné aux négligents de son espèce pour qu'ils soient vus de lui et de tous,
6. jusqu'à ce que, l'œuvre de Dieu achevée, il fasse pénitence par une satisfaction publique.
7. Or si nous avons décidé qu'ils devaient se tenir au dernier rang ou à part, c'est pour qu'ils soient vus de tous et qu'ils se corrigent au moins sous l'effet de la honte.
8. Si d'ailleurs ils restent hors de l'oratoire, il s'en trouvera peut-être un qui se recouchera et dormira ou qui s'assiéra dehors à l'écart, passera son temps à bavarder et donnera occasion au malin.
9. Mieux vaut qu'ils entrent au dedans, de façon à ne pas tout perdre et à se corriger à l'avenir.
10. Aux heures du jour, celui qui n'arrivera pas à l'œuvre de Dieu après le verset et le gloria du premier psaume qu'on dit après le verset, ceux-là, suivant la loi que nous avons dite plus haut, se tiendront au dernier rang,
11. et ils ne se permettront pas de se joindre au chœur de ceux qui psalmodient, jusqu'à ce qu'ils aient satisfait, à moins que l'abbé n'en donne permission en accordant son pardon,
12. non sans que le coupable fasse satisfaction, cependant.
La fermeté de st Benoit avec les retardataires est frappante. Ces derniers doivent
comprendre que leur retard est inadmissible. Dans ce but, ils seront tenus à la dernière place à
l'église. Pourquoi cette sévérité? St Benoit ne le dit pas explicitement ici. Je verrai deux raisons
qui peuvent la motiver: le respect de la gloire de Dieu et le respect de la cohésion
communautaire.
Si on se rapporte aux chapitres 19 et 20, Benoit y exprime sa vision de l'office:
« comment il faut être en présence de la divinité et de ses anges» et comment nous tenir devant
le «Seigneur Dieu de l'univers en toute humilité et très pure dévotion ». Arriver en retard,
n'est-ce pas avoir oublié gui est Celui auquel on vient parler et le tenir avec moins de
considération qu'un grand personnage qui nous aurait donné rendez-vous? Nos retards surtout
quand ils sont habituels, traduisent que l'on peine à couper avec ce que l'on est en train de faire.
Alors que la cloche sonne, j'oublie avec guielle me donne rendez-vous, et je me laisse happer
par mes activités, comme si celles-ci étaient mon dieu ... Vais-je entendre avec la cloche, la
voix d'un Père qui m'appelle ... C'est tous les jours qu'il me faut me remettre sous cet appel.
Le second aspect qui peut motiver la sévérité de Benoit est la cohésion communautaire.
Un chef de chœur ou un chef d'orchestre veille à ce que tout le monde commence bien ensemble
à chanter ou à jouer de la musique. Que l'un soit un peu en avance ou un peu en retard, et tout
le morceau est gâté. Lorsque nous faisions l'enregistrement d'un CD de chants, combien de fois
n'avons-nous pas recommencé parce que le départ n'était pas bon. Pour la gloire de Dieu et la
cohésion de la communauté, St Benoit désire que, le départ de l'office se fasse vraiment tous
ensemble. Le corps communautaire s'exprime alors comme le vrai sujet de la louange. L'office
divin n'est pas la juxtaposition d'individus qui viennent chanter leur Dieu, mais bien le corps
d'une communauté, figure de l'Eglise qui célèbre son Seigneur. Tous ensemble, nous formons
le Corps du Christ qui s'unit à sa Tête, le Christ. Car « c'est Lui qui sans cesse ranime, c'est lui
qui sur les temps maintient cette hymne émerveillée dès l'origine devant l'ouvrage de tes
mains », comme nous le chantons dans l'hymne du mardi. En Lui, le Christ, nous sommes
entrainés dans cette louange filiale et reconnaissante au Père pour la joie d'exister et d'aimer. 02.03.2019
5. Si c'est un jour de jeûne, une fois les vêpres dites, après un petit intervalle on passera à la lecture des Conférences, comme nous l'avons dit ;
6. on lira quatre ou cinq feuillets ou autant que l'heure le permettra,
7. tandis que tous se rassemblent grâce à ce délai de la lecture, si l'un ou l'autre était pris par une fonction à lui confiée, –
8. donc une fois que tous seront réunis, ils célébreront complies, et en sortant des complies, on n'aura plus désormais la permission de dire quelque chose à quiconque, –
9. si quelqu'un est pris à transgresser cette règle du silence, il subira un châtiment sévère, ;-
10. sauf s'il survient une nécessité du fait des hôtes ou que l'abbé vienne à commander quelque chose à quelqu'un.
11. Cependant cela même devra se faire avec le plus grand sérieux et la réserve la plus digne.
Cultiver la grâce par excellence du silence de la nuit, comme je le disais hier, n'empêche
pas de recueillir aussi d'autres fruits du silence durant la journée. De même qu'il y a une
graduation dans la façon de vivre le silence selon les temps de la journée, de même le silence
sera vécu différemment selon les lieux. En cellule, le temps du matin avant la messe est dédié
à la lectio et à l'étude. Moment privilégié de silence en solitude. Là, sous le regard de Dieu,
nous lisons les Ecritures Saintes, nous prions, nous apprenons à entrer dans une plus grande
familiarité avec notre Dieu. Qui est-il pour nous et qui sommes-nous pour lui? La cellule est le
lieu où l'on se retrouve face à soi-même, avec les parts d'ombres qui surgissent parfois. Nous
apprenons alors à être tel que nous sommes dans la confiance en Dieu qui aime le pécheur que
je suis, comme le disait si bien Jean François hier soir. Le temps du travail nous donne de
recueillir d'autres fruits du silence. Ce dernier n'est pas un absolu. Les activités nécessitent
d'échanger souvent sur les affaires en cours ou sur les tâches à exécuter. Parfois, la compagnie
d'autres frères entraine telle ou telle discussion momentanée. Mais si le temps de travail se
passe en bavardage, il manque la grâce particulière du silence qui lui est attaché: celle de
demeurer avec Dieu en sa présence. Tous ensemble, avec lui nous agissons, par lui nous créons,
pour lui nous réalisons. Notre travail participe à son œuvre créatrice qui se poursuit et a besoin
de nos mains. Entre la cellule et les lieux de prière ou de travail, il y a des lieux que nous aimons
traverser en silence. Ce sont les couloirs, le cloitre et toutes les circulations de la maison. Garder
le silence en ces espaces permet de conserver un climat de paix dans la maison de Dieu. Veillons
à les préserver, et si nous avons quelque chose à dire, de le faire dans les parloirs proches. Louis
Nathan va faire une expérience semblable de silence durant sa longue marche vers Vézelay.
Marcher en silence pour mieux écouter, pour mieux laisser monter le murmure de la prière, de
la louange reconnaissante à Dieu. Etre ensemble en silence pour écouter une parole nous est
donné en trois lieux majeurs du monastère: l'église, le chapitre et le réfectoire. Ici silence est
comme la matrice de la parole... Parole de Dieu dite à travers nos mots humains, et parole
humaine dans laquelle on voudrait être à l'écoute de ce que Dieu peut nous dire ... Nous savons
le prix de ce silence vécu ensemble pour ne pas aimer le voir perturbé par des bruits ou des
demi-mots parasites. Plus que de discipline, il s'agit d'hygiène, d'hygiène de l'écoute et
d'hygiène de notre être ensemble dans la paix. Ensemble, dans le silence qui écoute, grandit
notre communion. 01.03.2019
1. En tout temps les moines doivent cultiver le silence, mais surtout aux heures de la nuit.
2. Aussi en tout temps, qu'il y ait jeûne ou déjeuner, –
3. si c'est un temps où l'on déjeune, dès qu'ils se seront levés du souper, tous s'assiéront ensemble et quelqu'un lira les Conférences ou les Vies des Pères ou autre chose qui édifie les auditeurs,
4. mais pas l'Heptateuque ou les Rois, parce que ce ne serait pas bon pour les intelligences faibles d'entendre cette partie de l'Écriture à ce moment-là ; on les lira à d'autres moments.
«En tout temps les moines doivent cultiver le silence,surtout aux heures de la
nuit » ... Cultiver le silence comme on cultive un potager... pourquoi pas? De même que dans
le jardin, il y a les bonnes et les moins bonnes plantes, de même dans notre vie monastique et
notre vie humaine, il y a des bons et des moins bons silences. Tout l'art de notre vie retirée est
de cultiver les bons silences et de chasser les moins bons. Commençons par ces derniers. Il y a
le silence qui fait peur parce qu'on est peut-être encore trop à l'étroit en soi-même. Il apparait
alors vide et insipide, peut-être parce que notre puit a encore besoin d'être creusé. Il y a le
silence dans lequel on s'engouffre pour fuir la compagnie par peur d'être soi-même. Mais est-
il si silencieux que cela? N'est-il pas habité par pleins de bruits parasites? A l'inverse, quels
sont les bons silences à cultiver dans notre jardin intérieur? En ce chapitre, St Benoit distingue
plusieurs qualités de silence selon les. temps de la journée. Parmi eux, st Benoit donne la
première place au silence de la nuit. Une sorte de silence sacré qui trouve dans la nuit son écrin
naturel. Au dehors, tout est au repos, tout est paisible. Seuls quelques bruits ou cris des habitants
de la nuit se font entendre. Par ce silence, le moine est invité à un recueillement plus profond,
que le seul repos corporel. Dans la prière, il peut goûter la joie et la paix d'une écoute qui n'est
possible qu'en ces heures nocturnes. C'est la grâce que nous accueillons lors de la prière des
vigiles, ou si on se lève tôt... A ce moment-là, même si l'on se croise, les regards ne se
cherchent pas. Ils sont comme happés par la gravité de la nuit, peut-être aussi du sommeil! A
chacun de nous, il revient de ne pas galvauder ce silence de la nuit. Attention à la manière avec
laquelle on entre dans la nuit. .. et aussi à la manière avec laquelle on en sort. Sous quel regard
désirons-nous nous mettre pour offrir, et le jour achevé et le jour qui commence ... Dans cet
échange intérieur avec le Seigneur, le silence va prendre sa belle densité de présence à Celui de
qui nous venons et vers qui nous allons.
Durant la journée, durant les autres temps, nous voudrions aussi accueillir la grâce du
silence. Demain, j'aimerai en dire un mot en soulignant combien le silence offre ses bienfaits
aussi selon les lieux. 28.02.2019
1. De la sainte Pâque à la Pentecôte, les frères prendront leur repas à sexte et souperont le soir.
2. À partir de la Pentecôte, pendant tout l'été, si les moines n'ont pas de travaux agricoles et que les ardeurs excessives de l'été ne les incommodent pas, ils jeûneront jusqu'à none les mercredis et vendredis.
3. Les autres jours ils déjeuneront à sexte.
4. S'ils ont du travail aux champs ou si la chaleur de l'été est excessive, il faudra maintenir le déjeuner à sexte, et ce sera à l'abbé d'y pourvoir.
5. Et il équilibrera et réglera toute chose en sorte que les âmes se sauvent et que les frères fassent ce qu'ils font sans murmure fondé.
6. Des Ides de septembre au début du carême, le repas sera toujours à none.
7. En carême, jusqu'à Pâques, le repas sera à vêpres.
8. Cependant les vêpres seront célébrées de telle façon que l'on n'ait pas besoin au repas de la lueur d'une lampe, mais que tout s'achève à la lumière du jour.
9. Et de même en tout temps, l'heure du souper ou du repas sera suffisamment tôt pour que tout se fasse à la lumière.
Quand il pense la répartition des repas, St Benoit s'inscrit dans la tradition des moines
de l'Egypte. Celle-ci voulait que le jeûne se marque en retardant l'heure du repas dans la
journée. Ainsi durant le temps pascal, on lève le jeûne en prenant un repas à midi et le soir,
tandis qu'en carême, on ne mange que le soir, à vêpres. Entre Pâques et le Carême, dans une
première période, le repas est à midi, sauf le mercredi et le vendredi, où il est vers 15h00, et
dans une seconde période, le repas se fait tous les jours à 15h00. Les anciens moines, comme
d'ailleurs leurs congénères, ne connaissent pas le petit déjeuner: une invention moderne dirait
le P. Adalbert.
A côté du cadre, ce chapitre donne de percevoir la sollicitude d'un pasteur. S'il édicte
une loi, celle-ci ne peut être un obstacle au seul but recherché: que les frères obtiennent le salut.
On dirait aujourd'hui: qu'ils grandissent en liberté et maturité dans leur vie donnée au Christ.
De nouveau, St Benoit relève un obstacle possible à cette croissance : le murmure. Celui-ci peut
survenir légitimement parce que le cadre est trop lourd et qu'il ne respecte pas les frères dans
leurs besoins élémentaires ... L'abbé doit y pourvoir afin qu'il n'y ait pas de juste motif de
murmurer, c'est-à-dire de se recentrer sur soi pour en oublier les autres et le Seigneur. Comment
garder un cadre commun qui nous tire ensemble vers le haut, en préservant les exceptions
normales liées à la fatigue ou à la santé? Le discernement en ce domaine n'est pas facile. Il y
a quelques années, durant un carême, pendant plusieurs semaines, nous avions mitigé le jeûne,
parce que beaucoup de frères étaient patraques. Le but du jeûne n'est pas de faire des exploits,
mais de demeurer en alerte ... Jamais complètement rassasié, jamais complètement rempli pour
laisser place à la vigilance, à la clairvoyance sur soi ... Nos pratiques communautaires de jeûne,
plus sensibles durant la Carême, participent de cet élan dans lequel nous voudrions nous tenir
ensemble. Elles nous entrainent à avancer sans peur sur le chemin du manque. En ce domaine,
nous avons plus de résistance que nous pensons. Et surtout, il y a en nous un désir plus profond
que celui de se remplir. C'est le désir d'être ajusté à notre propre corps et à notre propre santé.
Finalement, c'est le désir d'ajuster notre vie à celle de Dieu, dans la docilité à son Esprit. Le
jeûne paradoxalement nous libère d'un souci excessif de nous-mêmes. Il permet de retrouver
un lien plus juste avec notre désir de Dieu... ce lien si vital que nous avons tendance à oublier,
ou peut-être à maltraiter ... 27.02.2019
1. « Chacun tient de Dieu un don particulier, l'un comme ceci, l'autre comme cela. »
2. Aussi est-ce avec quelques scrupules que nous déterminons la quantité d'aliments pour les autres.
3. Cependant, eu égard à l'infirmité des faibles, nous croyons qu'il suffit d'une hémine de vin par tête et par jour.
4. Mais ceux à qui Dieu donne la force de s'en passer, qu'ils sachent qu'ils auront une récompense particulière.
5. Si les conditions locales et le travail ou la chaleur de l'été font qu'il en faut davantage, le supérieur en aura le pouvoir, en veillant toujours à ne pas laisser survenir la satiété ou l'ivresse.
6. Nous lisons, il est vrai, que « le vin n'est absolument pas fait pour les moines », mais puisqu'il est impossible d'en convaincre les moines de notre temps, accordons-nous du moins à ne pas boire jusqu'à satiété, mais plus sobrement,
7. puisque « le vin fait apostasier même les sages. »
8. Quand les conditions locales feront que l'on ne puisse même pas trouver la quantité indiquée ci-dessus, mais beaucoup moins ou rien du tout, les habitants du lieu béniront Dieu et ne murmureront pas.
9. Car nous recommandons ceci avant tout : qu'on s'abstienne de murmurer.
Lors du dernier commentaire sur le chapitre précédent, à propos de la quantité de
nourriture, je concluais: « bénissons Dieu qui nous donne la nourriture au temps voulu » ....
Aujourd'hui, St Benoit nous invite à bénir Dieu, même quand il n'y a pas de vin, ... « Quand
les conditions locales feront que l'on ne puisse même pas trouver la quantité indiquée ci-dessus,
mais beaucoup moins ou rien du tout, les habitants du lieu béniront Dieu et ne murmureront
pas ». Bénir Dieu, dire du bien de lui, le louer même lorsqu'apparemment il ne donne pas, ou
que les conditions de vie sont bien en-deçà de ce que l'on pourrait légitimement attendre et
espérer ... St Benoit nous entraine à aller plus loin, à ne pas rester dans la logique du « donnant-
donnant» à l'égard de Dieu. Ce dépassement ne nous est pas spontané. Avoir un Dieu à notre
portée qui répond à nos désirs, un Dieu à notre mesure, voilà qui nous convient tout à fait. Mais
que les choses n'aillent pas comme je voudrais, que le menu servi soit tiède ou insipide, et je
me surprends en train de râler intérieurement, de murmurer... Et plus la difficulté pèse et plus
le ressentiment grandit. .. Et après? Vais-je rester dans ce brouillard qui envahit mon espace
intérieur? Comment vais-je dépasser mon désir d'une vie où tout serait confortable et sans
déconvenue? En apprenant, à l'exemple de Job, à bénir Dieu même dans les moments plus
âpres, voire difficiles. A sa femme qui l'exhorte à maudire Dieu, Job qui a tout perdu rétorque:
« Tu parles comme une insensée. Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu.
comment ne pas accueillir de même le malheur? (Jb 2, 10) ». Accueillir le malheur, les
déconvenues comme venant de Dieu, quel rude combat intérieur pour bien le comprendre! Tout
le reste du livre de Job nous le montre! Une sorte de corps à corps avec Dieu! Demeurer dans
la bénédiction dans les petites contrariétés pour être capable de le demeurer jusque dans les
opprobres les plus lourdes, telle est la pédagogie à taille humaine que Benoit nous offre. De
manière très quotidienne, nous pouvons apprendre ainsi à bénir Dieu, le remercier quand
manque quelque chose. De même, nous pouvons apprendre à bénir un frère, lui donner une
bonne parole alors qu'il nous a agressés ... Bénir au lieu de maudire, dire et faire du bien au lieu
de dire et faire du mal. .. N'est-ce pas la logique évangélique qui a conduit Jésus jusqu'à la
victoire de la croix?! Demandons-lui de nous venir en aide par son Esprit, pour être comme
Lui, fils du Très Haut, et artisan de sa Paix! 26.02.2019
1. Nous croyons qu'il suffit à toutes les tables pour le repas quotidien, qu'il ait lieu à sexte ou à none, de deux plats cuits, en raison des diverses infirmités,
2. pour que celui qui ne peut manger de l'un, fasse son repas de l'autre.
3. Donc deux plats cuits suffiront à tous les frères ; et s'il y a moyen d'avoir des fruits ou des légumes tendres, on en ajoutera un troisième.
4. Une livre de pain bien pesée suffira pour la journée, qu'il y ait un seul repas ou déjeuner et souper.
5. Si l'on doit souper, le cellérier gardera le tiers de cette même livre pour le rendre au souper.
6. S'il arrive que le travail devienne plus intense, l'abbé aura tout pouvoir pour ajouter quelque chose, si c'est utile,
7. en évitant avant tout la goinfrerie et que jamais l'indigestion ne survienne à un moine,
8. car rien n'est si contraire à tout chrétien que la goinfrerie,
9. comme le dit Notre Seigneur : « Prenez garde que la goinfrerie ne vous appesantisse le cœur. »
10. Quant aux enfants d'âge tendre, on ne gardera pas pour eux la même mesure, mais une moindre que pour les plus âgés, en gardant en tout la sobriété.
11. Quant à la viande des quadrupèdes, tous s'abstiendront absolument d'en manger, sauf les malades très affaiblis.
La vie monastique n'aime pas les excès, mais plutôt la mesure en toute chose.«De la
quantité de nourriture », ce titre traduit le mot latin « mensura », « mesure » ... On pourrait
ainsi lire « de la mesure de la nourriture ». Le mot « mesure»est un mot important de la règle.
Soit il va désigner une quantité (de psaumes Il, 2 ; de nourriture 39 ; de boisson 40, 2,8) ou
une dimension (pour le vêtement 55, 8), mais plus souvent un juste équilibre dans la manière
de faire (par exemple concernant la discipline de l'excommunication 24, 1 ; ou vis à vis des
enfants 30, 1 ; 70, 5 ; dans l'obéissance en fonction de ses forces 68, 2 ; voir aussi pour le
cellérier 31, 12 et à propos du travail 48, 9). St Benoit offre parfois la possibilité de dépasser la
mesure habituelle. Ainsi pour la nourriture si le travail est trop intense (39, 6), mais aussi durant
le carême (49, 6) par une plus grande générosité en matière de renoncement, avec l'accord de
son abbé ...
Trouver la juste mesure dans la nourriture, dans la boisson n'est-elle pas un des traits de
notre humanisation progressive? Humanisation en chemin. St Benoit utilise plusieurs fois le
verbe « il suffit»qui détermine un cadre concret. A chacun de nous, il revient d'intégrer ce « il
suffit» nécessaire à notre santé physique et spirituelle. L'expérience montre que ce n'est pas si
facile. En fonction des saisons, de la fatigue, des soucis, nous pouvons avoir tendance de
dépasser les limites de ce « il suffit» communautaire et personnel. Selon les tempéraments,
peut se jouer là un vrai combat humain et spirituel, tout à fait respectable. Quel est l'enjeu de
ce combat? St Benoit nous offre une réponse: rien moins que devenir chrétien. A ses yeux,
« Rien n'est si contraire à tout chrétien que la goinfrerie ». Devenir chrétien dans la joie et la
liberté. Loin d'être un rabat-joie, la mesure dans la nourriture va nous ouvrir à la vraie joie,
celle qui nait de notre liberté intérieure vis-à-vis de nos appétits et de nos pulsions de toutes
sortes. S'il y a un vrai plaisir à manger, accentué par le soin que nos frères ou Wadi mettent à
préparer les repas, ce plaisir s'accomplit davantage dans la juste mesure que dans l'excès qui
voudrait nous remplir sans limite. Il ouvre à la vraie joie. Une joie qui va s'épanouir plus
profondément en action de grâce à Dieu. Dieu donne et prend soin de nous à travers les dons
de la nature transformés par nos frères. Chaque repas, commencé et achevé sous son regard,
nous apprend ainsi à faire monter vers lui cette joie de manger et d'être restauré. C'est la joie
d'être des vivants, émerveillés de se savoir dotés d'une vie très bonne, reçue de notre Père des
Cieux. Oui ,bénissons Dieu qui nous donne la nourriture au temps voulu, avec grande générosité. 16-02-2019
5. Et il se fera un silence complet, en sorte que, dans la pièce, on n'entende personne chuchoter ou élever la voix, sinon le seul lecteur.
6. Quant à ce qui est nécessaire pour manger et boire, les frères se serviront à tour de rôle, de telle sorte que nul n'ait besoin de rien demander.
7. Si pourtant on a besoin de quelque chose, on le demandera en faisant retentir un signal quelconque, plutôt qu'en élevant la voix.
8. Personne non plus, dans la pièce, ne se permettra de poser aucune question sur la lecture ou sur autre chose, pour ne pas donner d'occasion,
9. sauf si le supérieur voulait dire brièvement un mot pour l'édification.
10. Le frère lecteur hebdomadier prendra le mixte avant de commencer à lire, à cause de la sainte communion et de peur que le jeûne ne lui soit pénible à supporter.
11. Mais c'est plus tard qu'il prendra son repas, avec les hebdomadiers de la cuisine et les serviteurs.
12. Les frères ne liront ni ne chanteront tous à la suite, mais seulement ceux qui édifient les auditeurs.
Je voudrais inviter les frères à être attentifs, ce matin ...
«Les frères se serviront à tour de rôle,de sorte que nul n'ait besoin de rien
demander » ... nous dit St Benoit. Il n'est pas si facile de vivre cette recommandation
apparemment toute simple. Car elle se révèle plus exigeante qu'il n'y parait de prime abord.
Elle demande que tous ceux qui sont autour de la table vivent une même présence les uns aux
autres. Non pas penser uniquement à soi, mais aussi aux autres. Ici, je regrette que plusieurs
n'entrent pas dans cette manière fraternelle d'être au repas, malgré les nombreuses
recommandations faites déjà. Je le redis donc.
Nous ne sommes pas dans une étable où les vaches ne se préoccupent que de leur
pitance, voire essayent de prendre la part de la voisine. J'invite donc à veiller à ne pas
commencer le repas avant les autres, même en grignotant et à s'attendre avant de passer au plat
suivant. Comme il est triste de voir tel ou tel déjà à son dessert alors que d'autres n'ont pas fini
le plat principal. Quelle est la différence entre le repas commun et le libre-service? Le repas
pris en commun est un acte et un exercice de communion. Réunis autour de la table, au même
moment, nous partageons ensemble la joie de nous restaurer. .. Nous refaisons ensemble nos
forces dans le désir d'unir nos énergies pour devenir des frères dans le service du même
Seigneur.Il peut arriver qu'entre deux frères la communication soit difficile. Mais lors du repas,
dans le silence, un geste d'attention ou la prévenance qui veille à ce que mon voisin ne manque
de rien, vient tisser autrement la communion. Nous sommes frères et nous pouvons nous le dire
de mille autres manières que par la seule parole. Ne nous privons pas de ce cadeau fait les uns
aux autres.
Je vais conclure sans en ajouter davantage: prenons le temps de nous attendre et veillons
à ce que notre voisin ne manque de rien. Faisons de nos repas, un lieu où se construit la
communion fraternelle. 15.02.2019
1. La lecture ne doit jamais manquer aux tables des frères. Il ne faut pas non plus que la lecture y soit faite au hasard par le premier qui aura pris un livre, mais un lecteur pour toute la semaine entrera en fonction le dimanche.
2. En entrant, après la messe et la communion, il demandera que tous prient pour lui, afin que Dieu éloigne de lui l'esprit d'orgueil.
3. Et tous, à l'oratoire, diront par trois fois ce verset, qui sera toutefois entonné par lui : « Seigneur, tu m'ouvriras les lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. »
4. Et alors, ayant reçu la bénédiction, il entrera en fonction pour la lecture.
Pour Benoit, lecture au réfectoire et liturgie sont intimement liées. Trois détails le
laissent clairement penser. Le 1 er, concerne le lieu, l'oratoire, dans lequel se fait le rite d'entrée
dans le service hebdomadaire de lecture. Le 2d touche le moment: à la fin de la messe du
dimanche. Le 3° détail est le verset repris trois fois qui correspond au verset d'ouverture des
vigiles. De même que la nuit, on entonne ce verset pour implorer la grâce de chanter dignement
les louanges divines, de même au début d'une semaine de lecture, le lecteur soutenu par la
communauté, demande la grâce d'être humble dans son service, pour l'édification des frères.
Un autre détail pourrait laisser penser qu'aussitôt ce petit rituel, on passe à table: quand Benoit
conclue « et alors ayant reçu la bénédiction, il entrera en fonction pour la lecture ». Tout veut
contribuer à faire du repas un moment quasiment liturgique. Par la qualité de la lecture au repas,
les moines sont donc entrainés à demeurer dans l'écoute initiée durant la liturgie.
Il peut être bon pour nous aujourd'hui de ne pas oublier cela. Vivre la lecture durant nos
repas comme un vrai moment d'écoute. C'est peut-être mcins facile pour nous dans la mesure
où, à la différence des anciens, nous lisons des livres ou articles plus variés. Pas seulement les
Saintes Ecritures ou des vies de saints, mais aussi des livres d'histoire, des livres ou des articles
davantage d'actualité ... Comment entendre ces lectures dans une écoute profonde, pas
seulement anecdotique? Les guerres de religion, aujourd'hui ou le livre de Sun Yat Sen hier,
nous disent davantage que les seuls faits rapportés. Comment pourrions-nous nous aider à ne
pas passer à côté? Je remarque tout d'abord une chose, c'est que f. Matthieu nous fait lire des
livres dans une certaine logique. Nous avions eu le livre sur Luther, puis un peu après celui sur
Charles Quint, et maintenant celui-là sur les guerres de religion. Trois points de vue sur une
même période, un plus théologique, l'autre biographique, et le dernier plus général et politique.
Plus récemment, le document sur les différentes réceptions de la doctrine sur la justification
donnait un éclairage plus contemporain de la vision théologique de Luther. Nous pourrions dans
les groupes prendre davantage le temps de parler des lectures entendues, en veillant justement
à ne pas en rester au seul plan anecdotique, voire épidermique. Au regard de la foi, toute histoire
est une histoire sainte, une histoire que Dieu accompagne pour la sauver. Dans tous les
soubresauts qui l'animent, notre humanité est en travail d'enfantement, hier comme
aujourd'hui. Ecouter avec les oreilles de la foi pour tenter d'entendre et de reconnaitre l'œuvre
de Dieu dans notre humanité, est un bel exercice qui élargit le regard et le cœur du moine. 14.02.2019
1. Bien que la nature humaine incline par elle-même à l'indulgence pour ces âges, celui des vieillards et celui des enfants, l'autorité de la règle doit cependant y pourvoir.
2. On aura toujours égard à leur faiblesse et on ne les astreindra nullement aux rigueurs de la règle en matière d'aliments,
3. mais on aura pour eux de tendres égards et ils devanceront les heures réglementaires.
Lors de sa retraite, le f. Emile a eu cette belle réflexion: « il y a une aventure à vivre
avec Dieu,y compris dans la vieillesse,dans nos diminutions, dans nos maladies » ... Une
aventure à vivre avec Dieu ... En écoutant nos frères plus anciens, j'entends combien l'âge
avançant, cette aventure n'est pas si facile. La relation avec Dieu se simplifie, mais se dépouille
en même temps. L'épreuve de la maladie ou de la diminution des forces peut occuper beaucoup
de place. Le corps se rappelle souvent, sinon sans relâche, à la conscience. L'image de soi se
défait des fausses illusions qui pouvaient jusqu'alors voiler la réalité. Dans ce contexte, parler
d'aventure avec Dieu permet de sortir de la seule relation d'intérêt... de cette relation avec un
dieu trop à notre mesure auquel on demanderait surtout d'échapper à la maladie et à tous les
ennuis de la vie. L'aventure à vivre avec le Dieu de Jésus-Christ garde pour chacun de nous, et
à tout âge, les accents de l'aventure qui a fait sortir Abraham de son pays. « Va vers le pays que
je t'indiquerai ». Alors que les limites de l'âge et de la maladie restreignent les possibilités de
déplacement et d'autonomie, elles n'empêchent pas ce voyage-là. Elle lui donne au contraire
tout son sens et toute sa profondeur. Le but, le pays recherché, apparaît plus proche, même s'il
demeure toujours inconnu, objet d'une «grande curiosité », me disait un frère. L'aventure avec
Dieu ne consiste donc pas à savoir et à connaitre la nature de ce pays. Mais bien plutôt à faire
grandir le désir de ce pays, et plus précisément le désir de la rencontre. Comme dit volontiers
notre père Germain, «je vais vers la rencontre ». Une tentation peut entraver ce désir: le fait
de regarder en arrière le chemin parcouru, en le jugeant souvent de manière trop négative,
comme si le jugement nous appartenait. Le voyage passé n'a pas peut-être pas été comme on
l'aurait souhaité ou imaginé. Mais est-ce cela le plus important aujourd'hui? Le voyage,
l'aventure ne demeure-t-elle pas plus que jamais celui de la confiance en Celui qui nous a
appelés. « Moi, je suis toujours avec toi, avec toi qui as saisi ma main droite .... » L'aventure à
vivre n'est-elle pas là dans une confiance filiale renouvelée, un peu plus abandonnée. « Tu me
conduis selon tes desseins, puis tu me prendras dans la gloire» (Ps 72, 23-24). Il est fidèle
Celui qui nous appelle depuis notre premier souffle et notre premier cri sur cette terre. Peu à
peu nous avons expérimenté et expérimentons sa fidélité, son amour indéfectible malgré et
surtout à travers nos chutes, nos errances. Son visage de Père révélé par Jésus peu à peu
s'éclaire. Pas à pas, nous sommes conduits à nous habituer à sa lumière, à son amour, avant de
le voir face à face ... Sa miséricorde est notre rempart, notre vrai passeport pour l'ultime
traversée. - 13 février 2019
7. Ces frères malades auront un logement à part affecté à leur usage, et un serviteur qui ait la crainte de Dieu et qui soit attentionné, soigneux.
8. Toutes les fois que c'est utile, on offrira aux malades de prendre des bains, mais à ceux qui sont bien portants et surtout aux jeunes, on ne le permettra que plus rarement.
9. En outre, on permettra aux malades très affaiblis de manger de la viande, pour qu'ils se remettent ; mais quand ils seront mieux, ils se passeront tous de viande comme à l'ordinaire.
10. L'abbé prendra le plus grand soin que les malades ne soient pas négligés par les cellériers ou par les serviteurs. Lui aussi, il est responsable de toute faute commise par ses disciples.
Quelles sont les conditions de vie nécessaires aux frères malades? En quelques mots,
Benoit les énumère: un logement à part, un frère qui les serve avec soin et attention, des
possibilités de bien-être inhabituelles (bains, régime carné) et une vigilance spéciale de la part
du P. Abbé. A situation exceptionnelle, conditions exceptionnelles.
Actuellement, nous pouvons dire que les conditions ne sont pas complètement
remplies. Depuis la maladie de f. Ambroise qui s'est dévoué durant plusieurs années, auprès
des frères à l'infirmerie et de nous tous, il manque un frère qui soit à la disposition de tous. Je
remercie f. Mathias qui assure un intérim. Je pense à lui trouver un remplaçant stable, et
j'espère que cela va pouvoir se faire sans trop tarder.
Quelles sont les qualités requises pour un tel emploi? St Benoit pose en premier:
« qu'il est la crainte de Dieu». On pourrait se dire: « s'il est moine, il croit en Dieu,
pourquoi faut-il qu'il craigne Dieu ?». Que veut nous dire ici St Benoit, comme il le fait
ailleurs à propos du cellérier (31,2) et de l'hôtelier (53, 21) ? Dans ces emplois, où la
dimension relationnelle est première, st Benoit invite l'infirmier, le cellérier et l'hôtelier, à
vivre une intimité avec Dieu qui soit bien réelle et profonde. Confrontés à des situations
humaines parfois délicates, ces frères ne pourront faire face, s'ils ne gardent pas une relation
vivante avec le Seigneur. Face à des frères ou des personnes difficilement supportables pour
diverses raisons, la tentation peut être grande d'oublier qu'ils restent des frères et des fils
aimés par Dieu. On peut alors facilement les envoyer promener. Celui qui craint Dieu reste
vigilant pour ne pas oublier qu'ils sont des frères, ni se décourager. La crainte de Dieu
pourrait être ce mouvement du cœur qui sait tout remettre sous la lumière de Dieu. Elle peut
nourrir alors une charité très active et très présente aux frères, délicate. Le frère infirmier
pourra ainsi être « attentionné et soigneux», comme le recommande St Benoit. Le frère
malade pourra être regardé autrement que comme un poids à supporter. On l'abordera avec
beaucoup de respect et de tendresse. A travers ces trois qualités requises par St Benoit, nous
touchons la profonde unité de notre vie de prière et de charité. Sans la prière qui resitue toute
chose dans la lumière de Dieu, la charité peut vite s'épuiser, et se dessécher, ne devenir que
tâches à accomplir, et non personnes à servir. Sans la charité active, la prière peut n'être
qu'une évasion confortable, une fuite de la réalité. Le frère infirmier, le frère actuel et celui
qui viendra, mérite notre prière afin d'accomplir avec cœur et joie ce service très beau et
exigeant. - 12 février 2019