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14. Et se cherchant un ouvrier dans la foule du peuple, à laquelle il lance cet appel, le Seigneur dit de nouveau :
15. « Quel est l'homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux ? »
16. Si, en entendant cela, tu réponds : « C'est moi ! », Dieu te dit :
17. « Si tu veux avoir la vie véritable et perpétuelle, interdis le mal à ta langue et que tes lèvres ne prononcent point la tromperie. Évite le mal et fais le bien, cherche la paix et poursuis-la.
18. Et quand vous aurez fait cela, j'aurai les yeux sur vous et je prêterai l'oreille à vos prières, et avant que nous m'invoquiez, je dirai : me voici ! »
19. Quoi de plus doux que cette voix du Seigneur qui nous invite, frères bien aimés ?
20. Voici que, dans sa bonté, le Seigneur nous montre le chemin de la vie.
21. Ceignant donc nos reins de la foi et de l'accomplissement des bonnes actions, avançons sur ses voies, sous la conduite de l'Évangile, afin de mériter de voir celui qui nous a appelés à son royaume.
« Un ouvrier dans la foule du peuple »
Serions-nous une élite, triée sur le volet ?
Serions-nous, sinon des exceptions, du moins cas rares, en petit nombre, par l'appel qui nous est fait? par notre réponse?
A la suite de Balthasar et du f. Ghislain, soyons convaincus que nous devons et pouvons espérer pour tous, que nous ne pouvons espérer pour nous-même sans espérer pour tous.
Nous ne pouvons désirer la vie et vouloir voir des jours heureux sans le désirer et l'espérer pour tous. Nous sommes moines pour tous.
Si Dieu nous appelle, s'il nous montre le chemin de la vie, ce n'est pas pour nous seuls.
Si la vie monastique est un appel particulier, elle ne nous sépare pas des hommes, elle nous met en retrait pour aller plus profond et être davantage en communion. Elle est un appel à donner notre vie, dans la joie du don, pour que tous aient la vie.
Thérèse de Lisieux écrit dans le manuscrit C :
Jésus m'a donné un moyen simple d'accomplir ma mission. Il m'a fait comprendre cette parole des Cantiques:« ATT/REZ-MOI, NOUS COURRONS à l'odeur de vos parfums. » 0 Jésus, il n'est donc même pas nécessaire de dire:« En m'attirant, attirez les âmes que j'aime!» Cette simple parole: «Attirez-moi» suffit. Seigneur, je le comprends, lorsqu'une âme s'est laissé captiver par l'odeur enivrante de vos parfums, elle ne saurait courir seule, toutes les âmes qu'elle aime sont entraînées à sa suite; cela se fait sans contrainte, sans effort, c'est une conséquence naturelle de son attraction vers vous.
Nous devons être pleins de reconnaissance pour le don ineffable que Dieu nous fait de la vie monastique. Celle-ci doit nous rendre heureux, d'un bonheur plénier, vrai, solide. Nous ne devons pas être et nous ne sommes pas des gens moins heureux que les gens dans le monde, que les gens mariés. Les aspérités, les épreuves, les déchirures de la vie, ne doivent pas nous faire perdre la douceur de la voix divine qui nous invite et nous montre le chemin de la vie.
Le bonheur de l'homme est dans la communion, l'accueil et le don de la vie, la totale confiance en l'autre. Puissions-nous nous laisser attirer et attirer les autres !
Avec le Christ, donnons notre vie et recevons la vie, pour la multitude.
8. Levons-nous donc enfin, puisque l'Écriture nous éveille en nous disant : « L'heure est venue de nous lever du sommeil »,
9. et les yeux ouverts à la lumière de Dieu, écoutons d'une oreille attentive ce que la voix divine nous remontre par ses appels quotidiens :
10. « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs ;» ;;
11. et encore : « Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises. »
12. Et que dit-il ? « Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur.
13. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous atteignent. »
Dieu nous désire. Il désire se donner à nous. Il nous veut vivants comme lui. Il nous veut comme des vis-à-vis, des êtres à qui il parle et qui lui répondent.
Dieu nous dit : « Tu es mon amour», et il attend notre libre réponse : si nous aimons, comment ne pas courir à lui ?
« Vous serez comme des dieux» dit le serpent: c'est exactement là le désir de Dieu. Il nous veut comme lui, de la même vie, du même amour.
Oui, c'est là le désir de Dieu, mais pas par le chemin de l'autonomie, de la division, de la méfiance, suggéré par le serpent !
Le chemin de notre divinisation, c'est le chemin du Fils, qui se reçoit du Père et se donne à lui, et le Fils s'est fait l'un de nous, pour que nous puissions être en lui, vivants du même souffle d'amour.
Le serpent cherche à casser le projet de Dieu. Il nous sépare de Dieu. Mais Dieu est plus têtu, plus tenace que le serpent: la vie qu'il veut nous donner-la sienne - il a pris les moyens pour qu'elle devienne nôtre, malgré l'œuvre de !'Adversaire, malgré le péché.
Levons-nous donc du sommeil, ouvrons nos yeux à la lumière divine, écoutons d'une oreille
attentive la voix divine, écoutons les Ecritures qui ne cessent de dire comment Dieu réalise son projet, renouant sans cesse l'Alliance, jusqu'à prendre sur lui le mal pour nous en délivrer, la haine pour que l'amour en soit victorieux.
N'endurcissons pas nos cœurs ! Laissons-nous toucher par celui qui nous aime!
Il nous respecte tant qu'il dit: « Ne réveillez pas mon amour avant l'heure de son bon plaisir: », mais puisse-t-il hâter notre bon plaisir, ne le faisons pas attendre, laissons-nous toucher, n'endurcissons pas nos cœurs ! Ni par le refus, ni par l'indifférence. Levons-nous donc, à chaque instant, de nuit comme de jour, quelques soient nos activités. C'est maintenant qu'il nous aime et nous invite.
4. Avant tout, quand tu commences à faire quelque bien, demande-lui très instamment, dans la prière, de le conduire à sa perfection,
5. afin que lui qui a daigné nous mettre au nombre de ses fils, n'ait jamais à s'attrister de nos mauvaises actions.
6. En tout temps, en effet, il nous faut lui obéir au moyen des biens qu'il met en nous, de sorte que non seulement, père irrité, il ne vienne jamais à déshériter ses fils,
7. mais aussi que, maître redoutable, courroucé de nos méfaits, il ne nous livre pas au châtiment perpétuel, comme des serviteurs détestables qui n'auraient pas voulu le suivre jusqu'à la gloire.
Quand tu commences à faire quelque bien, demande-lui très instamment, dans la prière, de Je conduire à sa perfection :
Le chrétien n'est jamais un« self made man». Il se reçoit d'un autre, vit avec un autre et par un autre, pour un autre.« Je ne suis jamais seul, le Père est avec moi. » Cela est vrai aussi pour chacun de nous. Cela n'empêchera pas Jésus de dire avec tant d'autres et plus que tant d'autres : « Pourquoi m'as-tu abandonné? » « Où est tu ? ». Mais dans la déréliction, il dira :
« En tes mains, je remets mon esprit. » Il vit pour le Père, et conduit à sa perfection par l'obéissance, il réconcilie le monde entier avec celui dont nous nous étions détournés par notre désobéissance.
Comment le bien que nous faisons est-il conduit à sa perfection, sinon par l'amour?
Si l'amour est Dieu, nous ne pouvons faire aucun bien sans Dieu, et donc sans cette relation d'amour avec lui, qu'est la prière.
Nous avons le pouvoir au contraire de lui obéir au moyen des biens qu'il met en nous.
Nous sommes pécheurs, mais l'Esprit nous est donné, qui est plus fort que la puissance mensongère du serpent.
« Aucun don de la grâce ne vous manque. », écrit Paul aux Corinthiens.
Nous sommes à la fois aveugles sur notre péché et aveugles sur la présence divine en nous qui est source et force inépuisables.
«Situ savais le don Dieu... » Ne le laissons pas sans l'accueillir et le laisser fructifier.
Son déploiement est déjà participation à la gloire.
3. À toi donc, qui que tu sois, s'adresse à présent mon discours, à toi qui, abandonnant tes propres volontés pour servir le Seigneur Christ, le roi véritable, prends les armes très puissantes et glorieuses de l'obéissance.
Abandonner ses propres volontés, prendre les armes très puissantes et glorieuses de l'obéissance.
Je voudrais éclairer ce verset par quelques paroles de f. Ghislain dans « Le catholicisme
autrement». Des choses qu'il nous a déjà dites, mais qu'il est bon de laisser descendre dans notre coeur.
Quand on aime, on donne ; quand on aime vraiment, on voudrait tout donner. On demande
aussi. Aimer, c'est donner sa vie, pour fa recevoir à nouveau de Celui qui l'avait demandée.
Si l'homme écoute et obéit, il reconnaît Dieu comme Dieu, il donne ainsi à Dieu comme une nouvelle identité, et ifs vont alors continuer ensemble leur chemin, jusqu'à ce que Dieu ait tout dit, tout donné et tout demandé.
Au Christ, Je Père a demandé l'offrande totale de ce qui fui a été une fois donné.
Au jardin d'Éden, l'homme avait refusé l'amour, au jardin des Oliviers, il le donne sans mesure, comme il l'avait reçu.
L'économie de l'amour est celle d'une préférence. li faut consentir à la limite pour se retrouver
dans la rencontre et établir fa communion (sacrifice).
Le christianisme de «l'Amour désarmé» me semble animé par la catégorie de la parole adressée.
A l'homme de consentir à l'acte symbolique par lequel if reconnaît Dieu dans sa parole, de
régler sa conduite sur ce que lui dit et lui demande l'Autre qui lui parle. Si l'homme refuse, les équilibres sont détruits, mais la parole de Dieu ne cesse de se représenter jusqu'à ce qu'elle soit pleinement proférée puis accueillie par Je Fils de Dieu venu en ce monde.
Le temps présent est un mystérieux intervalle où l'humanité joue son destin, éclairée par la mission de /'Esprit dans l'Église.
Ecoutons notre Dieu, abandonnons nos propres volontés pour servir le Seigneur Christ, le roi
véritable, celui qui a parfaitement obéi, et prenons,à sa suite, les armes très puissantes et glorieuses de l'obéissance. Pour être en communion. Dieu parle et sa parole est vérité. Là est la Vie.
1. ÉCOUTE, ô mon fils, ces préceptes de ton maître et tends l'oreille de ton cœur. Cette instruction de ton père qui t'aime, reçois-la cordialement et mets-la en pratique effectivement.
2. Ainsi tu reviendras, par ton obéissance laborieuse, à celui dont tu t'étais éloigné par ta désobéissance paresseuse.
3. À toi donc, qui que tu sois, s'adresse à présent mon discours, à toi qui, abandonnant tes propres volontés pour servir le Seigneur Christ, le roi véritable, prends les armes très puissantes et glorieuses de l'obéissance.
Ecouter, tendre l'oreille de son cœur: je pense au bel exemple que nous donne Vincent Munier, dans la vidéo que nous avons vue sur sa recherche passionnée de la vie et de la rencontre des animaux. Puissions-nous être à l'affut, comme lui, avec autant de désir et de patience, des moindres signes que le Seigneur nous adresse ! Le Seigneur n'était pas dans l'ouragan mais dans le fin silence d'une brise légère. Si nous ne tendons pas l'oreille de notre cœur, comment l'entendrons-nous? Quels temps de silence prenons-nous dans nos journées? Notre risque aujourd'hui - et je parle pour moi - ne serait-il pas que nos journées soient tellement remplies d'activités et d'images, que notre capacité de tendre l'oreille, d'attendre pour entendre, de patienter pour que la rencontre soit possible, que cette capacité ne diminue peu à peu ?
Réfléchissez dans Je secret,faites silence, dit le psaume 4.
Ecoutons Dieu au-dedans de nous, ne nous dispersons pas au-dehors. Ecoutons pour obéir et obéissons pour écouter davantage:
écouter celui qui nous aime au-delà de toute imagination.
A Celui qui peut réaliser, par la puissance qu'il met en œuvre en nous, infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir, gloire à lui dans l'Eglise et le Christ Jésus !
1. Si d’ailleurs nous avons écrit cette règle, c'est pour qu'en l'observant dans les monastères, nous fassions preuve au moins d'une certaine décence morale et d'un commencement de vie religieuse.
2. Mais pour celui qui se hâte vers la perfection de la vie religieuse, il est des enseignements des saints Pères dont l'observation conduit l'homme jusqu'aux cimes de la perfection.
3. Quelle est en effet la page, quelle est la parole ayant Dieu pour auteur, dans l'Ancien et le Nouveau Testament, qui ne soit une norme parfaitement droite pour la vie humaine ;?
4. Quel est le livre des saints Pères catholiques qui ne nous fasse entendre comment courir tout droit jusqu'à ce que nous parvenions à notre créateur ;?
5. Et encore les Conférences des Pères et leurs Institutions et leurs Vies , ainsi que la Règle de notre saint Père Basile,
6. que sont-elles d'autre que les instruments des vertus donnés par les moines de bonne conduite et obéissants ;?
7. Mais pour nous qui sommes paresseux, de mauvaise conduite et négligents, il y a de quoi rougir de confusion.
8. Toi donc, qui que tu sois, qui te hâtes vers la patrie céleste, accomplis avec l'aide du Christ cette toute petite règle pour débutants que nous avons fini d'écrire ;;
9. et alors seulement tu parviendras, grâce à la protection de Dieu, à ces sommets plus élevés de doctrine et de vertus que nous venons de mentionner. Amen.
« L'observation de toute justice»:
ce sont les paroles de Jésus à Jean lors du baptême.
Toute justice s'accomplit dans l'identification de Jésus avec le peuple des pécheurs, jusqu'à être baptisé comme eux et avec eux.
Il est lui-même toute la parole de Dieu, l'unique parole de Dieu,
diffractée dans les Ecritures qui le révèlent et le cachent dans nos mots humains. Humilité de Jésus qui ne fait qu'un avec nous, pécheurs.
Humilité de Benoît qui se met non seulement sous la Parole, mais sous la parole des Pères qui l'ont précédé.
Mais il sait que ce chemin d'humilité est le bon chemin, que quiconque veut bien le suivre
« parviendras» à la patrie céleste, par les sommets élevés de la doctrine et de la vertu.
Soyons de ceux qui se hâtent, qui courent tout droit,
de ceux qui observent cette toute petite règle pour débutants,
car dans l'apprentissage de la vie avec Dieu, nous sommes toujours des débutants,
« chaque jour, je commence », disaient les anciens,
et éternellement, comme aujourd'hui, nous recevrons toujours tout de Dieu.
Ne nous lassons pas de scruter la Parole, pour déchiffrer le visage de Dieu et notre visage de fils.
« Nous parviendrons, grâce à la protection de Dieu ».
8. ils pratiqueront la charité fraternelle avec désintéressement ;;
9. avec amour ils craindront Dieu ;
10. ils affectionneront leur abbé d'une charité sincère et humble ;;
11. « ils ne préféreront absolument rien au Christ. ;»
12. Que celui-ci nous fasse parvenir tous ensemble à la vie éternelle ;!
J'ai repris les versets 8 et 9 que le père abbé a commentés lors du dernier chapitre.
Je les ai repris pour souligner la succession : charité fraternelle, crainte amoureuse de Dieu, charité envers l'abbé, et préférence absolue - aimante évidemment - pour le Christ.
Toute notre vie est là, notre combat et notre bonheur, notre chemin de conversion.
F. Ghislain souligne avec force que l'amour n'existe que dans le don de soi, et qu'il inclut nécessairement la mort à soi-même, une mort source de vie, pcq la vie est totalement reçue et donnée, partagée, échangée, et pleine de fruits.
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. » nous dit Jésus,
mais nous ne pouvons pas aimer davantage nos parents, nos proches, et tout homme, qu'en aimant notre Dieu, de qui tout vient et à qui tout va.
Nous n'aimons vraiment Dieu qu'en aimant nos frères, et nous savons que dans la Règle, chacun, à sa place, est la figure du Christ.
Nous sommes frères, non par choix affectif, mais parce que nous sommes fils du même Père,
recevant le même. appel être fils dans le Fils, et, pour nous, le même appel à la monastique. Réjouissons nous de la publication prochaine par le Pape François d'un message sur la Fidélité.
Nous pratiquerons la charité fraternelle chastement si nous craignons Dieu amoureusement, et nous n'aimerons vraiment Dieu que si nous aimons nos frères.
Ne nous lassons pas de nous étonner que Dieu nous appelle à l'aimer. L'aimer vraiment. L'amour n'est possible qu'entre personnes qui sont à égalité: Dieu nous donne son Esprit pour que nous l'aimions comme il nous aime. De toutes les puissances de notre être.
C'est là la vie éternelle, et elle est commencée aujourd'hui. Laissons-nous attirer et soyons émerveillés ! Ne préférons rien au Christ qui nous conduit au Père.
Prions avec action de grâces et affection fraternelle pour notre père abbé, lui que, nous et
!'Esprit Saint, avons choisi pour nous guider sur le chemin de la vie éternelle.
La St Luc s'approche, du théâtre est envisagé, mais toutes les initiatives seront les bienvenues, pour lui dire notre reconnaissance et être en fête tous ensemble.
8. ils pratiqueront la charité fraternelle avec désintéressement ;;
9. avec amour ils craindront Dieu ;
Ces signes du bon zèle me semblent devoir être lus ensemble. Les deux veulent en effet nous éclairer sur la qualité de l'amour que nous vivons en pratiquant les deux grands commandements. Car le bon zèle que propose Benoit ne consiste pas seulement à aimer son prochain et à aimer Dieu. Il se reconnait dans la manière d'aimer. Aimer les frères oui, mais les aimer chastement. Craindre Dieu oui, mais le craindre avec amour. Dans les deux cas, l'attention de St Benoit porte sur la distance et sur la proximité vécue dans l'amour, mais de manière inversée. Pour l'amour des frères, l'accent porte sur l'importance d'une distance, d'une liberté à préserver, ce qu'on peut entendre dans le mot« chastement». « Ils pratiqueront la charité ji·aternel/e chastement». Pour l'amour de Dieu, l'accent porte au contraire sur la proximité. En effet, st Benoit part du sentiment de crainte vis-à-vis de Dieu, qui est peut-être le plus présent spontanément dans nos tripes humaines. Et il invite à vivre ce sentiment profond avec amour.« Avec amour. ils craindront Dieu». Dans la juxtaposition de ces deux signes du bon zèle, St Benoit nous laisse un très bel enseignement sur ce qu'il nous faut chercher dans l'amour des frères et de Dieu. Nous ne savons jamais vraiment bien aimer. Nous sommes toujours en recherche d'un équilibre. Comme pour la marche, nous passons d'un pied à l'autre, de la proximité à la distance et vice et versa. L'expérience nous a tous fait éprouver des relations
plus ou moins heureuses, et plus ou moins porteuses de fruits selon que l'équilibre était plus ou moins bien trouvé. Sans que 1'on sache bien comment, pour certaines relations, l'équilibre se trouve
comme naturellement, de manière heureuse, permettant à chacun d'être ce qu'il est, dans un soutien fraternel ou amical réel. Pour d'autresnrelations, c'est plus peineux, voire impossible. Et il peut nous en coûter d'en faire le deuil parce que nous avons beaucoup désiré, espéré dans cette relation. Ce constat nous invite au réalisme, à l'humilité, à la prudence aussi. Dans nos relations, nous ne sommes pas tout-puissants. ni transparents. Une part nous échappe, parce que nous restons en partie pour nous-mêmes toujours un mystère, à fortiori l'autre. D'où l'importance de pouvoir parler de nos relations, pour y voir plus clair. Et avec Dieu? Lorsque je suis tenté de croire qu'il n'y a pas de problème, et que Dieu étant tout Amour, la relation va de soi, Benoit rappelle la distance. Craindre Dieu, non pas pour en avoir peur, mais pour prendre la mesure de son mystère... ne pas oublier d'ôter mes sandales devant lui afin de l'aimer pour ce qu'il est vraiment et que je ne connais que très imparfaitement. A l'inverse, si je peux être paralysé par une crainte obscure, Benoit rappelle que chacun est appelé à se tourner vers Dieu avec amour, avec cette confiance filiale qui découvre peu à peu le visage d'un Père. Le Dieu Tout Puissant me convie en effet à entrer dans l'échange d'amour qu'Il est lui-même.
6. ils s'obéiront à l'envi ;
7. personne ne recherchera ce qu'il juge être son avantage, mais plutôt celui d'autrui ;;
Deux signes du bon zèle: s'obéir à l'envi et considérer le bien des autres avant de rechercher son avantage... Qui mieux que !'Esprit Saint peut nous inspirer une telle attitude? Qui peut nous y entrainer dans la durée, sinon ce feu d' Amour qui tourne sans cesse l'un vers l'autre le Père et le Fils dans l'échange trinitaire. Depuis que Jésus est venu apporter le feu sur la terre, notre humanité est invitée à entrer dans ce mouvement dialogal, dans cet échange de l'amour. L'Esprit Saint répandu dans le cœur des croyants tire ou pousse chacun à entrer dans une autre logique : celle de passer du souci de soi tellement absorbant, au désir du bien de l'autre. Jésus a inauguré sur cette terre ce chemin. Il a imprimé en notre chair, par le don de son Esprit, ce dynamisme nouveau qui prend à rebrousse-poil le vieil homme autocentré sur soi. Ainsi pourrons-nous aimer comme lui-même nous a aimés. Depuis des siècles, et aujourd'hui encore, l'Eglise est non seulement porteuse de ce message, mais plus encore de ce témoignage. Ainsi en est-il de notre vie monastique.
Les recommandations de Benoit peuvent cependant nous faire peur. S'obéir à l'envie : nous savons combien nous pouvons être jaloux de notre indépendance et sourcilleux face à toute ingérence sur notre territoire. S'obéir à l'envi ne peut vouloir dire se mettre sous la dépendance servile d'un autre. Mais cela requiert de nous cette souplesse du cœur qui ne présente pas d'abord ses exigences ou ses diktats, ni ses défenses. Souplesse et disponibilité du cœur prêt à écouter l'autre et à prendre en considération son point de vue. Trop heureux de s'incliner devant lui lorsqu'il le perçoit meilleur et plus utile que le sien. Ne pas rechercher son avantage ... C'est une manière de ne pas se mettre au centre. Le plus important dans notre vie monastique n'est pas ce que chacun porte, mais ce que nous allons faire ensemble de ce que chacun apporte. Et c'est là dans ce faire ensemble que se trouve l'art fraternel. L'art de vivre en frère, c'est l'art d'être soi-même en apportant sa pierre et dans le même temps, c'est l'art de savoir se mettre de côté pour permettre à l'ensemble d'avancer. Il ne s'agit ni de renoncer à donner son point de vue en se retirant, ce qui est une autre manière de se mettre au centre, ni de vouloir occuper tout le terrain en voulant attirer l'attention des autres à soi. Ne pas chercher son avantage requiert de la part de chacun un exercice toujours plus profond de connaissance de soi pour être un frère utile à tous, dans la confiance que Dieu donne le centuple à qui se donne vraiment.
3. Tel est donc le zèle que les moines pratiqueront avec un ardent amour ;:
4. ils « se préviendront d'honneurs mutuels » ;
5. ils supporteront sans aucune impatience leurs infirmités corporelles et morales ;;
Pour commenter ces deux instruments du bon zèle, je voudrais reprendre deux sentences d'Evagre, tirées du Traité sur l'oraison. La première « Heureux le moine qui tient tous les hommes pour Dieu après Dieu» (120) me semble tout à fait apte à éclairer,« ils se préviendront d'honneurs mutuels ». Evagre se fait une haute idée de la dignité humaine qui tend à l'union avec Dieu. Cette union peut être déjà goûtée en partie à travers !'oeuvre de salut opérée par le Christ et actualisée en chacun par la libération progressive du péché et des passions. «L'homme aussi est dit Dieu selon ce mot : «j'ai dit: vous êtes des dieux » dit-il dans une lettre reprenant le Ps 81,6 (Lettre 8 de Basile)... Apprendre à regarder l'autre comme Dieu, c'est apprendre à le regarder selon sa dignité déjà réalisée. Ainsi pouvons-nous nous prévenir d'honneurs mutuels, car nous sommes tous porteurs d'une très haute et belle dignité. Cette dignité nous est offerte comme une grâce depuis que nous avons été adoptés dans le Christ, comme des fils aimés de Dieu. « Heureux le moine », dit Evagre. Il y a en effet un bonheur à quitter le terrain de la comparaison où nous nous mesurons aux autres, pour discerner chez l'autre cette beauté profonde inscrite en lui et qu'il essaie, comme moi, durant toute son existence, de mettre au jour. Se prévenir d'honneurs mutuels, c'est transformer ce regard en un comportement très quotidien qui me fait donner à l'autre sa noble place.
Je passe à la seconde sentence d'Evagre : « Est moine celui qui s'estime un avec tous, par habitude de se voir lui-même en chacun» (124). Etre uni à tous par l'habitude de se voir en chacun... Si Evagre entend d'abord cela sur le plan spirituel de l'union de tous en Dieu, à travers la vertu et la prière, je crois que cette affirmation apporte une belle lumière pour éclairer ce que dit St Benoit : « ils supporteront sans aucune impatience leurs infirmités corporelles et morales)). Supporter l'autre avec ses infirmités est pour chacun de nous une épreuve. Il faut le porter. Combien d'agacements, d'impatiences peuvent alors s'exprimer ou se vivre intérieurement. La faiblesse de l'autre nous éprouve. Pourquoi cela? N'est-ce pas en bonne part parce qu'elle nous renvoie à notre propre faiblesse? Et cela d'autant plus si nous ne voyons pas bien que la faiblesse de l'autre rejoint mes faiblesses cachées encore à mes propres yeux... Pour reprendre Evagre,je serai plus facilement uni à l'autre, et donc je serai plus enclin à le supporter, que je prends l'habitude de me reconnaitre aussi dans ses travers, dans sa faiblesse. Avec lui, je suis faible, comme lui je suis fragile. Aussi, lorsqu'un frère m'énerve, n'y-a+il pas une chance à saisir pour tenter de reconnaitre ce point faible, en partie enfoui, et très semblable au sien...