vendredi 15 août 2025 : fête de l’Assomption, horaire des dimanches (vigiles la veille à 20h45, messe à 10h) + concert à 16h.

Nota : L’office de None (14h45) sera prié au dolmen de ND de la Pierre-qui-Vire.

Commentaires sur la Règle



Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 03, v 7-13 De l'appel des frères en Conseil écrit le 04 juillet 2015
Verset(s) :

7. Tous suivront donc en tout la règle comme leur maîtresse, et nul n'aura la témérité de s'en écarter.

8. Personne au monastère ne suivra la volonté de son propre cœur,

9. et nul ne se permettra de contester avec son abbé insolemment ou en dehors du monastère.

10. Si quelqu'un se le permet, il subira les sanctions de règle.

11. De son côté, cependant, l'abbé fera tout dans la crainte de Dieu et le respect de la règle, sachant qu'il devra sans aucun doute rendre compte de tous ses jugements au juge souverainement équitable qu'est Dieu.

12. S'il est question de choses moins importantes pour le bien du monastère, il aura recours seulement au conseil des anciens,

13. comme il est écrit : « Fais tout avec conseil, et quand ce sera fait, tu ne le regretteras pas. »

Commentaire :

« Ne pas suivre la volonté de son propre cœur »…Voilà l’envers négatif d’une formule que nous affectionnons : « chercher Dieu ». Cette formule positive : « chercher Dieu » nous redit ce désir intime qui nous a fait venir ici et qui nous meut intérieurement. Chercher Celui que notre cœur aime et désire aimer davantage. Le chercher en discernant en toute chose sa volonté… L’envers négatif « ne pas suivre la volonté de son propre cœur » nous rappelle à un certain réalisme. Notre cœur n’est pas d’emblée unifié et totalement tourné vers son Seigneur. Il est capable, et parfois de manière très subtile, d’arranger les choses de telle manière que tout se déroule comme « je » le souhaite, sans plus me soucier de ce que le Seigneur veut. Pour nous aider, à demeurer dans cette attention profonde à la volonté de Dieu, Benoit nous donne deux outils : la règle, comme maitresse de vie, et la demande de conseil…

La règle, maitresse de vie, est ce tuteur auquel nous avons choisi de lier notre vie quotidienne, dans l’espoir de grandir de façon plus affermie, plus rapide, plus droite. Guidée par la règle, nous évitons bien des chemins de traverse ou des facilités qui nous laissent centrés sur nous-mêmes et sur nos illusions. Par ex : obéir à la cloche, au lieu de vouloir continuer ce que l’on fait, nous rend plus libre pour la rencontre du Seigneur à l’office ou pour la rencontre des frères au repas, au chapitre ou la classe de chant. Ne négligeons pas ces détails quotidiens. Il forme en nous l’homme intérieur, l’homme plus libre et plus donné.

Le second point, davantage adressé à l’abbé, vaut je crois pour tous : demander conseil… C’est un bel instrument que Benoit nous offre ici. Savoir s’enquérir d’un conseil, d’un autre regard sur ce que l’on fait, ce n’est pas renoncer à sa responsabilité. C’est plutôt vivre très concrètement le fait que nous en sommes en communauté. Les travaux et les choix de chacun intéressent la marche de la communauté. Nos emplois, nos services sont ordonnés au bien de tous, non à notre seule satisfaction ou à nos ambitions… Comme nous y invite Ezalen, ne craignons pas de perdre du temps à demander conseil ou à faire circuler l’information dans nos emplois ou nos services. Loin de perdre notre temps, nous le gagnons en recueillant davantage d’idées et surtout nous accroissons la qualité de la collaboration entre nous. Je ne vois que du bénéfice, à la différence de décisions prises trop vite qui susciteront ensuite récriminations ou critiques… Je crois ensuite qu’il y a une vraie joie à vivre entre nous, en partageant nos avis et nos recherches. Soyons heureux de nous donner de telle joie ! (2015-07-04)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 30-40 Ce que doit être l'abbé écrit le 27 juin 2015
Verset(s) :

30. L'abbé doit toujours se rappeler ce qu'il est, se rappeler le titre qu'on lui donne, et savoir que « plus on commet à la garde de quelqu'un, plus on lui réclame ».

31. Et qu'il sache combien difficile et ardue est la chose dont il s'est chargé, de diriger les âmes et de se mettre au service de caractères multiples : l'un par la gentillesse, un autre par la réprimande, un autre par la persuasion... ;

32. et selon la nature et l’intelligence d’un chacun, il se conformera et s’adaptera à tous, de façon non seulement à ne pas subir de perte dans le troupeau commis à sa garde, mais aussi à se féliciter de l’accroissement d’un bon troupeau.

33. Avant tout, qu'il ne laisse point de côté ni ne compte pour peu de chose le salut des âmes commises à sa garde, en prenant plus de soin des choses passagères, terrestres et temporaires,

34. mais qu'il songe sans cesse qu'il est chargé de diriger des âmes, dont il devra aussi rendre compte.

35. Et pour ne pas se plaindre d'un éventuel manque de ressources, qu'il se souvienne qu'il est écrit : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » ;

36. et encore : « Rien ne manque à ceux qui le craignent. »

37. Et qu'il sache que, quand on se charge de diriger les âmes, on doit se préparer à en rendre compte.

38. Et autant il sait avoir de frères confiés à ses soins, qu'il soit bien certain qu'il devra rendre compte au Seigneur de toutes ces âmes au jour du jugement, sans parler de sa propre âme, bien entendu.

39. Et ainsi, craignant sans cesse l'examen que le pasteur subira un jour au sujet des brebis qui lui sont confiées, en prenant garde aux comptes d'autrui, il se rend attentif aux siens,

40. et en procurant aux autres la correction par ses avertissements, lui-même se corrige de ses vices.

Commentaire :

St Benoit se fait une haute idée du ministère de l’abbé : celle d’être un instrument privilégié entre les frères et Dieu…le pasteur qui a pour mission de diriger et servir, chacune et toutes ensembles, les brebis qui lui sont confiées. Benoit se fait insistant pour que l’abbé sache s’adapter aux multiples caractères, « l’un par la gentillesse, l’autre par la réprimande, un autre par la persuasion… » Cette attention aux multiples caractères est difficile. Elle demande à l’abbé du tact, de la patience, mais aussi de la fermeté. Elle peut être aussi difficile à accepter pour les frères. En effet, tous voudraient être traités avec gentillesse, et surtout pas par la réprimande… Les frères doivent reconnaitre parfois qu’il y a une part aveugle en eux. La réprimande ou la persuasion sera alors la manière adaptée pour prendre conscience d’une mauvaise habitude qu’on ne voit pas par soi-même…Tel est un des rôles confiés à l’abbé : celui de faire en sorte que les frères ne restent pas dans l’illusion sur eux-mêmes. Les réveiller, les exhorter à avancer toujours pour ne pas passer à côté de la grâce qu’il y a à rechercher le Royaume et sa justice.

La justice du Royaume n’a rien à voir avec la tranquillité ou avec une vie installée. Si notre vie monastique fait de nous des gens installés, qui râlent aux moindres contrariétés, et qui ne sont pas capables de se laisser déplacer dans leurs habitudes, c’est qu’elle a perdu de son sel et de sa saveur. Le ministère de l’abbé est d’aider chacun et toute la communauté à demeurer des moines en éveil. Jamais blasés ou découragés, mais demeurant vivants dans leur propos de conversion qui ne s’achèvera qu’avec la mort. Pour cela, l’abbé se doit lui-même de veiller sur sa vie et de se corriger de ses vices. Sans complaisance pour l’abbé, Benoit l’invite à ne pas oublier qu’il est un homme et un moine comme les autres qui aura aussi à rendre compte pour lui-même. C’est aussi sa chance : vivre la recherche de Dieu avec ses frères. Je me confie à votre prière. Et ensemble en cette veille de jubilé, nous pouvons rendre grâce avec notre frère Yvan pour ce que la vie monastique nous donne de devenir : des hommes chaque jour un peu plus libres et un peu plus heureux…

(2015-06-27)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 30-40 Ce que doit être l'abbé écrit le 27 juin 2015
Verset(s) :

30. L'abbé doit toujours se rappeler ce qu'il est, se rappeler le titre qu'on lui donne, et savoir que « plus on commet à la garde de quelqu'un, plus on lui réclame ».

31. Et qu'il sache combien difficile et ardue est la chose dont il s'est chargé, de diriger les âmes et de se mettre au service de caractères multiples : l'un par la gentillesse, un autre par la réprimande, un autre par la persuasion... ;

32. et selon la nature et l’intelligence d’un chacun, il se conformera et s’adaptera à tous, de façon non seulement à ne pas subir de perte dans le troupeau commis à sa garde, mais aussi à se féliciter de l’accroissement d’un bon troupeau.

33. Avant tout, qu'il ne laisse point de côté ni ne compte pour peu de chose le salut des âmes commises à sa garde, en prenant plus de soin des choses passagères, terrestres et temporaires,

34. mais qu'il songe sans cesse qu'il est chargé de diriger des âmes, dont il devra aussi rendre compte.

35. Et pour ne pas se plaindre d'un éventuel manque de ressources, qu'il se souvienne qu'il est écrit : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » ;

36. et encore : « Rien ne manque à ceux qui le craignent. »

37. Et qu'il sache que, quand on se charge de diriger les âmes, on doit se préparer à en rendre compte.

38. Et autant il sait avoir de frères confiés à ses soins, qu'il soit bien certain qu'il devra rendre compte au Seigneur de toutes ces âmes au jour du jugement, sans parler de sa propre âme, bien entendu.

39. Et ainsi, craignant sans cesse l'examen que le pasteur subira un jour au sujet des brebis qui lui sont confiées, en prenant garde aux comptes d'autrui, il se rend attentif aux siens,

40. et en procurant aux autres la correction par ses avertissements, lui-même se corrige de ses vices.

Commentaire :

St Benoit se fait une haute idée du ministère de l’abbé : celle d’être un instrument privilégié entre les frères et Dieu…le pasteur qui a pour mission de diriger et servir, chacune et toutes ensembles, les brebis qui lui sont confiées. Benoit se fait insistant pour que l’abbé sache s’adapter aux multiples caractères, « l’un par la gentillesse, l’autre par la réprimande, un autre par la persuasion… » Cette attention aux multiples caractères est difficile. Elle demande à l’abbé du tact, de la patience, mais aussi de la fermeté. Elle peut être aussi difficile à accepter pour les frères. En effet, tous voudraient être traités avec gentillesse, et surtout pas par la réprimande… Les frères doivent reconnaitre parfois qu’il y a une part aveugle en eux. La réprimande ou la persuasion sera alors la manière adaptée pour prendre conscience d’une mauvaise habitude qu’on ne voit pas par soi-même…Tel est un des rôles confiés à l’abbé : celui de faire en sorte que les frères ne restent pas dans l’illusion sur eux-mêmes. Les réveiller, les exhorter à avancer toujours pour ne pas passer à côté de la grâce qu’il y a à rechercher le Royaume et sa justice.

La justice du Royaume n’a rien à voir avec la tranquillité ou avec une vie installée. Si notre vie monastique fait de nous des gens installés, qui râlent aux moindres contrariétés, et qui ne sont pas capables de se laisser déplacer dans leurs habitudes, c’est qu’elle a perdu de son sel et de sa saveur. Le ministère de l’abbé est d’aider chacun et toute la communauté à demeurer des moines en éveil. Jamais blasés ou découragés, mais demeurant vivants dans leur propos de conversion qui ne s’achèvera qu’avec la mort. Pour cela, l’abbé se doit lui-même de veiller sur sa vie et de se corriger de ses vices. Sans complaisance pour l’abbé, Benoit l’invite à ne pas oublier qu’il est un homme et un moine comme les autres qui aura aussi à rendre compte pour lui-même. C’est aussi sa chance : vivre la recherche de Dieu avec ses frères. Je me confie à votre prière. Et ensemble en cette veille de jubilé, nous pouvons rendre grâce avec notre frère Yvan pour ce que la vie monastique nous donne de devenir : des hommes chaque jour un peu plus libres et un peu plus heureux…

(2015-06-27)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 23-29 Comment doit être l'abbé ? écrit le 25 juin 2015
Verset(s) :

23. Dans son enseignement, d'autre part, l'abbé doit toujours observer la norme que l'Apôtre exprime ainsi : « Reprends, supplie, réprimande »,

24. c'est-à-dire que, prenant successivement des attitudes diverses, mêlant les amabilités aux menaces, il se montrera farouche comme un maître et tendre comme un père.

25. C'est dire qu'il doit reprendre durement les indisciplinés et les turbulents, supplier d'autre part les obéissants, les doux et les patients de faire des progrès ; quant aux négligents et aux méprisants, nous l'avertissons de les réprimander et de les reprendre.

26. Et qu'il ne laisse point passer les fautes des délinquants, mais qu'il les retranche jusqu'à la racine dès qu'elles commencent à se montrer, pendant qu'il en a encore le pouvoir, se souvenant de la condamnation d'Héli, le prêtre de Silo.

27. Les âmes bien nées et intelligentes, qu'il les reprenne une et deux fois par des admonitions verbales,

28. mais les mauvais sujets, durs, orgueilleux, désobéissants, que les coups et le châtiment corporel les arrêtent dès le début de leur faute, vu qu'il est écrit : « On ne corrige pas un sot avec des mots »,

29. et encore : « Frappe ton fils de la verge et tu délivreras son âme de la mort. »

Commentaire :

Un nouveau devoir incombe à l’abbé, celui de « reprendre, supplier et réprimander… ». C’est la partie la plus redoutable du ministère abbatial. Elle est dans la continuité de son ministère d’enseignement…Il enseigne, mais parfois cela résiste… Il rappelle des façons de faire pour que nous marchions ensemble. Mais des frères continuent de marcher comme si de rien n’était. Aveuglement ? Endurcissement ? Faiblesse ? Oubli ? Ici l’abbé doit discerner d’où vient la résistance et en fonction adapter sa manière de corriger : par l’encouragement ou par la remontrance.

St Benoit demande à l’abbé de ne pas relâcher son attention pour aider les frères à progresser. Car il est serviteur d’un projet plus grand que lui. A travers sa parole et son ministère, Dieu veut dire quelque chose au frère et réaliser son projet d’amour sur le frère. Ce dernier a choisi la vie monastique pour se convertir, pour marcher plus concrètement et plus réellement à la suite du Christ. Normalement, il est prêt à accepter toute remarque pour avancer… Quelques frères me disent de temps en temps : « surtout n’hésite pas à me dire s’il y a quelque chose qui ne va pas, que je dois corriger…. » Est-ce que chacun a en lui cette disposition intérieure de liberté pour recevoir une remarque ou une remontrance éventuelle ? Si on ne sent pas très libre, voulons-nous le devenir davantage ? C’est là que se joue vraiment pour chacun le dynamisme de la conversion. Voulons-nous vraiment progresser ? Acceptons-nous d’être aidés par une parole autre qui vient éclairer la part aveugle de nos comportements ? Cette question est centrale. Si nous cultivons en nous ce désir, si chaque jour, devant Dieu nous lui demandons cette grâce de progresser, nous accepterons plus profondément les remarques ou les remontrances qui viendront toujours nous déranger…. Nous sommes si aveugles sur nous-mêmes !

Plus le frère cultivera en lui cette liberté et ce désir de progresser, et plus il acceptera d’être éventuellement corrigé, plus l’abbé pourra être regardé comme un père, et non plus comme un surveillant ou comme un gardien que l’on craint. Derrière cela, c’est la propre relation de chacun avec Dieu qui se dessine : le laisse-ton vraiment nous conduire, nous enseigner, et éventuellement nous corriger, parce qu’on a confiance en Lui comme envers un Père ? (2015-06-25)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 23-29 Ce que doit être l'abbé écrit le 25 juin 2015
Verset(s) :

23. Dans son enseignement, d'autre part, l'abbé doit toujours observer la norme que l'Apôtre exprime ainsi : « Reprends, supplie, réprimande »,

24. c'est-à-dire que, prenant successivement des attitudes diverses, mêlant les amabilités aux menaces, il se montrera farouche comme un maître et tendre comme un père.

25. C'est dire qu'il doit reprendre durement les indisciplinés et les turbulents, supplier d'autre part les obéissants, les doux et les patients de faire des progrès ; quant aux négligents et aux méprisants, nous l'avertissons de les réprimander et de les reprendre.

26. Et qu'il ne laisse point passer les fautes des délinquants, mais qu'il les retranche jusqu'à la racine dès qu'elles commencent à se montrer, pendant qu'il en a encore le pouvoir, se souvenant de la condamnation d'Héli, le prêtre de Silo.

27. Les âmes bien nées et intelligentes, qu'il les reprenne une et deux fois par des admonitions verbales,

28. mais les mauvais sujets, durs, orgueilleux, désobéissants, que les coups et le châtiment corporel les arrêtent dès le début de leur faute, vu qu'il est écrit : « On ne corrige pas un sot avec des mots »,

29. et encore : « Frappe ton fils de la verge et tu délivreras son âme de la mort. »

Commentaire :

Un nouveau devoir incombe à l’abbé, celui de « reprendre, supplier et réprimander… ». C’est la partie la plus redoutable du ministère abbatial. Elle est dans la continuité de son ministère d’enseignement…Il enseigne, mais parfois cela résiste… Il rappelle des façons de faire pour que nous marchions ensemble. Mais des frères continuent de marcher comme si de rien n’était. Aveuglement ? Endurcissement ? Faiblesse ? Oubli ? Ici l’abbé doit discerner d’où vient la résistance et en fonction adapter sa manière de corriger : par l’encouragement ou par la remontrance.

St Benoit demande à l’abbé de ne pas relâcher son attention pour aider les frères à progresser. Car il est serviteur d’un projet plus grand que lui. A travers sa parole et son ministère, Dieu veut dire quelque chose au frère et réaliser son projet d’amour sur le frère. Ce dernier a choisi la vie monastique pour se convertir, pour marcher plus concrètement et plus réellement à la suite du Christ. Normalement, il est prêt à accepter toute remarque pour avancer… Quelques frères me disent de temps en temps : « surtout n’hésite pas à me dire s’il y a quelque chose qui ne va pas, que je dois corriger…. » Est-ce que chacun a en lui cette disposition intérieure de liberté pour recevoir une remarque ou une remontrance éventuelle ? Si on ne sent pas très libre, voulons-nous le devenir davantage ? C’est là que se joue vraiment pour chacun le dynamisme de la conversion. Voulons-nous vraiment progresser ? Acceptons-nous d’être aidés par une parole autre qui vient éclairer la part aveugle de nos comportements ? Cette question est centrale. Si nous cultivons en nous ce désir, si chaque jour, devant Dieu nous lui demandons cette grâce de progresser, nous accepterons plus profondément les remarques ou les remontrances qui viendront toujours nous déranger…. Nous sommes si aveugles sur nous-mêmes !

Plus le frère cultivera en lui cette liberté et ce désir de progresser, et plus il acceptera d’être éventuellement corrigé, plus l’abbé pourra être regardé comme un père, et non plus comme un surveillant ou comme un gardien que l’on craint. Derrière cela, c’est la propre relation de chacun avec Dieu qui se dessine : le laisse-ton vraiment nous conduire, nous enseigner, et éventuellement nous corriger, parce qu’on a confiance en Lui comme envers un Père ? (2015-06-25)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 16-22 Ce que doit être l'abbé écrit le 24 juin 2015
Verset(s) :

16. Il ne fera pas de distinction entre les personnes dans le monastère.

17. Il n'aimera pas l'un plus que l'autre, à moins qu'il ne l'ait reconnu meilleur dans les bonnes œuvres ou l'obéissance.

18. A l'homme venu de l'esclavage qui entre en religion, il ne préférera pas l'homme libre, à moins qu'il n'existe une autre cause raisonnable.

19. Que si l'abbé en décide ainsi, la justice l'exigeant, il fera de même pour le rang de qui que ce soit ; sinon, ils garderont leur place normale,

20. car « esclave ou libre, nous sommes tous un dans le Christ », et sous un même Seigneur nous portons d'égales obligations de service, car « Dieu ne fait pas acception de personnes. »

21. Notre seul titre à être distingués par lui, c'est d'être reconnus meilleurs que les autres en bonnes œuvres et humbles.

22. L'abbé doit donc témoigner une charité égale à tous, avoir les mêmes exigences dans tous les cas suivant les mérites.

Commentaire :

Ce matin, on retrouve l’injonction faite à l’abbé en termes de « devoir », cette fois-ci, à propos de sa manière d’aimer les frères. « L’abbé doit donc témoigner une charité égale à tous, avoir les même exigences dans tous les cas suivant les mérites ». Même charité et même exigence pour tous. Les mêmes exigences pour tous sont données principalement par la règle commune. Il y a parfois des exceptions que l’abbé peut permettre pour tenir compte des personnes et de leur situation. Plus difficile est d’avoir une même charité pour tous. Ici les mots que Benoit utilise peuvent nous aider. Quand il demande : « l’abbé n’aimera pas l’un plus que l’autre », il utilise le verbe « amare ». Quand il conclue : « L’abbé doit donc témoigner une charité égale à tous », il utilise le mot « caritas ». « Amor, amare » d’un côté, « caritas » de l’autre. L’amour, « amor », nous fait spontanément préférer l’un à un autre. Nous ne maitrisons pas ce premier mouvement. Nous portons cette capacité d’être touché par un frère plus qu’un autre et de donner de l’affection. C’est humain. Mais Benoit invite l’abbé à aller plus loin, à vivre de la charité qui est le nom de l’amour quand il vient de Dieu, afin d’aimer de façon égale tous les frères. La charité répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint est ce dynamisme qui élargit notre capacité spontanée à aimer. Elle pousse les barrières que nous mettons instinctivement à notre amour, pour nous protéger ou pour rester confiner dans des relations faciles…

Dans la lumière de cet amour-charité, chaque frère a sa place. C’est une place unique et précieuse, la place qu’il a aux yeux de Dieu. L’abbé est appelé à entrer dans ce regard de Dieu sur ces hommes confiés à sa responsabilité. Il est entrainé à se faire serviteur de l’amour de Dieu pour chacun, sans faire acception de personne. Serviteur d’un amour qui veut faire grandir car il porte en lui un germe infini d’amour et de vie. C’est l’œuvre de l’Esprit Saint en chacun. (2015-06-24)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 16-22 Ce que doit être l'abbé écrit le 24 juin 2015
Verset(s) :

16. Il ne fera pas de distinction entre les personnes dans le monastère.

17. Il n'aimera pas l'un plus que l'autre, à moins qu'il ne l'ait reconnu meilleur dans les bonnes œuvres ou l'obéissance.

18. A l'homme venu de l'esclavage qui entre en religion, il ne préférera pas l'homme libre, à moins qu'il n'existe une autre cause raisonnable.

19. Que si l'abbé en décide ainsi, la justice l'exigeant, il fera de même pour le rang de qui que ce soit ; sinon, ils garderont leur place normale,

20. car « esclave ou libre, nous sommes tous un dans le Christ », et sous un même Seigneur nous portons d'égales obligations de service, car « Dieu ne fait pas acception de personnes. »

21. Notre seul titre à être distingués par lui, c'est d'être reconnus meilleurs que les autres en bonnes œuvres et humbles.

22. L'abbé doit donc témoigner une charité égale à tous, avoir les mêmes exigences dans tous les cas suivant les mérites.

Commentaire :

Ce matin, on retrouve l’injonction faite à l’abbé en termes de « devoir », cette fois-ci, à propos de sa manière d’aimer les frères. « L’abbé doit donc témoigner une charité égale à tous, avoir les même exigences dans tous les cas suivant les mérites ». Même charité et même exigence pour tous. Les mêmes exigences pour tous sont données principalement par la règle commune. Il y a parfois des exceptions que l’abbé peut permettre pour tenir compte des personnes et de leur situation. Plus difficile est d’avoir une même charité pour tous. Ici les mots que Benoit utilise peuvent nous aider. Quand il demande : « l’abbé n’aimera pas l’un plus que l’autre », il utilise le verbe « amare ». Quand il conclue : « L’abbé doit donc témoigner une charité égale à tous », il utilise le mot « caritas ». « Amor, amare » d’un côté, « caritas » de l’autre. L’amour, « amor », nous fait spontanément préférer l’un à un autre. Nous ne maitrisons pas ce premier mouvement. Nous portons cette capacité d’être touché par un frère plus qu’un autre et de donner de l’affection. C’est humain. Mais Benoit invite l’abbé à aller plus loin, à vivre de la charité qui est le nom de l’amour quand il vient de Dieu, afin d’aimer de façon égale tous les frères. La charité répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint est ce dynamisme qui élargit notre capacité spontanée à aimer. Elle pousse les barrières que nous mettons instinctivement à notre amour, pour nous protéger ou pour rester confiner dans des relations faciles…

Dans la lumière de cet amour-charité, chaque frère a sa place. C’est une place unique et précieuse, la place qu’il a aux yeux de Dieu. L’abbé est appelé à entrer dans ce regard de Dieu sur ces hommes confiés à sa responsabilité. Il est entrainé à se faire serviteur de l’amour de Dieu pour chacun, sans faire acception de personne. Serviteur d’un amour qui veut faire grandir car il porte en lui un germe infini d’amour et de vie. C’est l’œuvre de l’Esprit Saint en chacun. (2015-06-24)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 11-15 Ce que doit doit être l'abbé? écrit le 23 juin 2015
Verset(s) :

11. Quand donc quelqu'un prend le titre d'abbé, il doit diriger ses disciples par un double enseignement,

12. c'est-à-dire qu'il montrera tout ce qui est bon et saint par les actes plus encore que par la parole. Ainsi, aux disciples réceptifs il exposera les commandements du Seigneur par la parole, aux cœurs durs et aux plus simples il fera voir les préceptes divins par ses actes.

13. Inversement, tout ce qu'il enseigne aux disciples à regarder comme interdit, qu'il fasse voir par ses actes qu'on ne doit pas le faire, « ;de peur qu'en prêchant aux autres, il ne soit lui-même réprouvé »,

14. et qu'un jour Dieu ne lui dise, à cause de ses péchés : « ;Pourquoi proclames-tu mes ordonnances et recueilles-tu dans ta bouche mon alliance, alors que tu hais la discipline et que tu as rejeté mes paroles derrière toi ? ;»

15. Et : « Toi qui voyais le fétu dans l'œil de ton frère, dans le tien tu n'as pas vu la poutre. »

Commentaire :

Le titre du chapitre demandait ce que doit être l’abbé, St Benoit répond aujourd’hui « il doit diriger ses disciples par un double enseignement ». Je suis frappé par la répétition, par 6 x, du verbe « devoir ». Un « devoir » très précis incombe à l’abbé en vertu de sa charge et du nom qu’on lui donne. C’est le devoir de la mémoire pour se rappeler ce qu’il est et le devoir de la cohérence de sa vie avec la Parole de Dieu qu’il enseigne. Plus que tout autre frère, l’abbé ne peut se dérober à cette cohérence. Il en va de la véracité de sa parole : est-elle digne de confiance ? Il en va aussi du témoignage de l’Evangile : celui est-il vraiment une bonne nouvelle qui fait vivre ?

« Il doit diriger », dit Benoit. « Diriger » traduit le mot « praesse » : « être à la tête », « être en avant » comme le berger, comme le chef d’une armée…Il dirige, non dans le sens de tout « régir ou réglementer », mais plutôt de « montrer une direction »… Dans l’évangile de Luc particulièrement, on voit Jésus marcher en avant de ses disciples quand « il prend résolument le chemin de Jérusalem » (9,51) ou quand « il part en tête, montant à Jérusalem » peu avant la passion (19,28). La direction que Jésus indique à ses disciples est donc celle de Jérusalem, celle de son mystère pascal… Une direction que les disciples ont peine à comprendre et qu’ils redoutent comme en témoigne la réaction de Thomas (Jn 11, 16) lorsque Jésus retourne en Judée pour guérir Lazare, et par là signer son arrêt de mort (Jn 11, 50). Quand l’abbé « doit diriger », c’est-à-dire « montrer la direction », peut-il montrer autre chose que la suite de Jésus en son mystère pascal ? On comprend mieux pourquoi Benoit dit que l’abbé « doit » diriger… Car il n’est pas facile de montrer par ses paroles et par ses actes, par l’exemple surtout, que la suite de Jésus nous entraine à mourir à notre vieille peau, pour vivre selon l’homme nouveau…Mourir pour vivre. La pédagogie de la vie monastique nous aide à concentrer toute notre énergie pour ne rien relâcher de cette marche vers Jérusalem. Soit je décide de m’arrêter, par ex lorsque je me bloque face à une demande qui m’est faite, soit je continue la route en y consentant. Soit je décide de rester à part, soit j’avance avec les autres en me dessaisissant d’une part de moi-même. Nos journées sont remplies de ces petits rendez-vous où il nous est proposé de dire « oui » ou de dire « non » à la vie nouvelle en Christ.(2015-06-23)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 11-15 Ce que doit être l'abbé écrit le 23 juin 2015
Verset(s) :

11. Quand donc quelqu'un prend le titre d'abbé, il doit diriger ses disciples par un double enseignement,

12. c'est-à-dire qu'il montrera tout ce qui est bon et saint par les actes plus encore que par la parole. Ainsi, aux disciples réceptifs il exposera les commandements du Seigneur par la parole, aux cœurs durs et aux plus simples il fera voir les préceptes divins par ses actes.

13. Inversement, tout ce qu'il enseigne aux disciples à regarder comme interdit, qu'il fasse voir par ses actes qu'on ne doit pas le faire, « ;de peur qu'en prêchant aux autres, il ne soit lui-même réprouvé »,

14. et qu'un jour Dieu ne lui dise, à cause de ses péchés : « ;Pourquoi proclames-tu mes ordonnances et recueilles-tu dans ta bouche mon alliance, alors que tu hais la discipline et que tu as rejeté mes paroles derrière toi ? ;»

15. Et : « Toi qui voyais le fétu dans l'œil de ton frère, dans le tien tu n'as pas vu la poutre. »

Commentaire :

Le titre du chapitre demandait ce que doit être l’abbé, St Benoit répond aujourd’hui « il doit diriger ses disciples par un double enseignement ». Je suis frappé par la répétition, par 6 x, du verbe « devoir ». Un « devoir » très précis incombe à l’abbé en vertu de sa charge et du nom qu’on lui donne. C’est le devoir de la mémoire pour se rappeler ce qu’il est et le devoir de la cohérence de sa vie avec la Parole de Dieu qu’il enseigne. Plus que tout autre frère, l’abbé ne peut se dérober à cette cohérence. Il en va de la véracité de sa parole : est-elle digne de confiance ? Il en va aussi du témoignage de l’Evangile : celui est-il vraiment une bonne nouvelle qui fait vivre ?

« Il doit diriger », dit Benoit. « Diriger » traduit le mot « praesse » : « être à la tête », « être en avant » comme le berger, comme le chef d’une armée…Il dirige, non dans le sens de tout « régir ou réglementer », mais plutôt de « montrer une direction »… Dans l’évangile de Luc particulièrement, on voit Jésus marcher en avant de ses disciples quand « il prend résolument le chemin de Jérusalem » (9,51) ou quand « il part en tête, montant à Jérusalem » peu avant la passion (19,28). La direction que Jésus indique à ses disciples est donc celle de Jérusalem, celle de son mystère pascal… Une direction que les disciples ont peine à comprendre et qu’ils redoutent comme en témoigne la réaction de Thomas (Jn 11, 16) lorsque Jésus retourne en Judée pour guérir Lazare, et par là signer son arrêt de mort (Jn 11, 50). Quand l’abbé « doit diriger », c’est-à-dire « montrer la direction », peut-il montrer autre chose que la suite de Jésus en son mystère pascal ? On comprend mieux pourquoi Benoit dit que l’abbé « doit » diriger… Car il n’est pas facile de montrer par ses paroles et par ses actes, par l’exemple surtout, que la suite de Jésus nous entraine à mourir à notre vieille peau, pour vivre selon l’homme nouveau…Mourir pour vivre. La pédagogie de la vie monastique nous aide à concentrer toute notre énergie pour ne rien relâcher de cette marche vers Jérusalem. Soit je décide de m’arrêter, par ex lorsque je me bloque face à une demande qui m’est faite, soit je continue la route en y consentant. Soit je décide de rester à part, soit j’avance avec les autres en me dessaisissant d’une part de moi-même. Nos journées sont remplies de ces petits rendez-vous où il nous est proposé de dire « oui » ou de dire « non » à la vie nouvelle en Christ. (2015-06-23)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 02, v 1-10 Ce que doit être l'abbé écrit le 20 juin 2015
Verset(s) :

1. L'abbé qui est digne de gouverner le monastère, doit toujours se rappeler le titre qu'on lui donne, et vérifier par ses actes le nom du supérieur.

2. Il apparaît en effet comme le représentant du Christ dans le monastère, puisqu'on l'appelle d’un des noms de celui-ci,

3. selon le mot de l'Apôtre : « Vous avez reçu l'esprit d'adoption filiale, dans lequel nous crions : abba, père ! »

4. Aussi l'abbé ne doit-il rien enseigner, instituer ni commander qui soit en-dehors du précepte du Seigneur,

5. mais son commandement et son enseignement s'inséreront dans l'esprit de ses disciples comme un levain de justice divine.

6. L'abbé se rappellera toujours que son enseignement et l'obéissance des disciples, l'une et l'autre chose, feront l'objet d'un examen au terrible jugement de Dieu.

7. Et l'abbé doit savoir que le pasteur portera la responsabilité de tout mécompte que le père de famille constaterait dans ses brebis.

8. En revanche, si le pasteur a mis tout son zèle au service d'un troupeau turbulent et désobéissant, s'il a donné tous ses soins à leurs actions malsaines,

9. leur pasteur sera absous au jugement du Seigneur et il se contentera de dire au Seigneur avec le prophète : « Je n'ai pas caché ta justice dans mon cœur, j'ai dit ta vérité et ton salut. Mais eux s'en sont moqués et ils m'ont méprisé. »

10. Et alors, les brebis qui auront désobéi à ses soins auront enfin pour châtiment la mort triomphante.

Commentaire :

« Comment doit-être l’abbé ? » Il doit être ce qu’on croit (creditur) qu’il est : le représentant du Christ… Un acte de foi bien souligné par le « creditur ». Un acte de foi aussi considéré comme l’œuvre de l’Esprit Saint, selon la citation que Benoit fait de la citation de l’épitre aux Romains : « Vous avez reçu l’esprit d’adoption filiale dans lequel nous crions : abba, père ! ».

L’utilisation de cette citation, toujours étonnante en ce contexte, nous rappelle que le regard de foi que les moines portent sur l’abbé, ne peut être que l’œuvre de l’Esprit Saint. Comment, sans l’Esprit Saint, avoir cette confiance qui se remet à la parole d’un autre pour accueillir la volonté du Christ, à travers lui aujourd’hui? L’obéissance monastique et religieuse n’est pas fondée sur l’estime personnelle ou sur la reconnaissance des qualités du supérieur, mais sur un acte de foi. Je crois qu’à travers un homme, le Christ me dit quelque chose… en sachant les limites de ce même homme.

Mais l’acte de foi va dans les deux sens. Quand Benoit avertit l’abbé pour qu’il n’enseigne rien qui soit en dehors du précepte du Seigneur, ou qu’il lui rappelle que son enseignement sera examiné au jugement de Dieu, il exhorte l’abbé à croire que sa parole et ses actes sont « comme un levain de justice divine »…Sans qu’il s’en rende bien compte, ni ne sache comment, l’abbé sème une parole qui le dépasse, et qui peut être un ferment dans la vie des frères. Lui aussi doit donc demeurer dans la foi en l’œuvre de Dieu qui agit à travers lui, instrument indigne et imparfait, mais ainsi choisi.

Ce chapitre nous ramène donc à ce regard de foi fondamental. Le frère qui obéit, mais aussi l’abbé qui enseigne ou demande des choses, ne cherchent qu’une chose : à agir selon la Volonté de Dieu. Ensemble, ils veulent être dociles à l’Esprit. C’est Lui qui illumine le regard du frère et qui agit à travers la parole humaine de l’abbé. Délicate écoute, humble recherche qui doit toujours s’ajuster dans le désir d’être fidèle au Christ et à son dessein pour la communauté d’aujourd’hui. Ce dessein traverse et utilise nos humanités respectives, limitées et faillibles. Nous sommes dans la continuation de la logique de l’incarnation. La confiance de Jésus en ceux à qui il confie son troupeau est totalement imméritée mais elle est là. Par notre acte de foi, abbé et frères, nous voulons répondre à cette confiance. Qu’il nous vienne en aide.(2015-06-20)