vendredi 15 août 2025 : fête de l’Assomption, horaire des dimanches (vigiles la veille à 20h45, messe à 10h) + concert à 16h.

Nota : L’office de None (14h45) sera prié au dolmen de ND de la Pierre-qui-Vire.

Homélies

Liste des Homélies

Homélie du 26 octobre 2014 — 30e dim. ordinaire — Frère Servan
Cycle : Année A
Info :

Année A - 30° dimanche du Temps Ordinaire

Ex 22 20-26; 1 Th 1 5-10; Mt 22 34-40

Homélie du F.Servan

Texte :

Tu aimeras! Un évangile bref mais percutant, essentiel ...

En entendant à nouveau ce double appel à poursuivre sur cette autoroute royale de la

terre et du ciel (autoroute à deux voies ... mais on parle aussi de « voie étroite », on

pourrait faire dans la culpabilité, car " la mesure d'aimer Dieu est d'aimer sans

mesure " (St Bernard); et nous, nous sommes des créatures limitées! Quant à

l'amour du prochain, nous pouvons bien sûr faire mieux.

Mieux vaut rendre grâce!

En voyant par exemple comment Jésus de Nazareth (à la fin de sa vie publique) recueille et rassemble ici le meilleur de la tradition de son peuple: " Ecoute

Israël! (shema Israel) Le Seigneur notre Dieu est l'Unique. Tu l'aimeras de tout ton cœur ... (C'est le ch 6 du Deutéronome, et c'est encore la prière quotidienne du juif fervent).

"Tu aimeras ton prochain (surtout le plus faible) comme toi-même" se lit au

ch 19 du Lévitique, et nous en avons un équivalent dans la première Lecture de ce

dimanche (prise au Livre de l'Exode). " Tu n'opprimeras pas le faible, l'immigré; car

vous-mêmes vous étiez des immigrés opprimés en Egypte ".

'Notons ici comment ces deux « tu aimeras » sont des réponses à une action première et libératrice de Dieu qui aime toujours le premier !

De même pour nous, une lettre de St Jean nous le rappelle: ''Nous, nous

aimons, parce que lui le premier nous a aimés "(1 Jn 4,19). Par la mort et la

résurrection, par la Pâque du Christ, nous sommes libérés du péché, des idoles (il y

en a encore !) pour servir et aimer le Dieu vivant et véritable. Avec le Psaume nous

avons chanté : « Je t'aime, Dieu mon libérateur ... Il m'a libéré, mis au large, il m'a

libéré, car il m'aime ».

Rendre grâce encore parce que Jésus, et à sa suite les premiers écrits chrétiens ont souligné en rouge le " Tu aimeras le prochain ", lui donnant toute son amplitude

et le renouvelant profondément, de sorte qu'il devient semblable au premier, inséparable, jumelé au premier ; et inventif, inépuisable : voyez la parabole du

bon samaritain: le prochain ? .. celui dont tu te fais proche, en veillant déjà sur

ses besoins vitaux mais aussi attentif à son visage, à sa personne ...

« Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour

eux .Voilà la Loi et les prophètes » (la Règle d'or). « Celui qui aime autrui

accomplit la Loi dans sa plénitude » (St Paul) – « celui qui n'aime pas son frère

qu'il voit, ne peut aimer Dieu qu'il ne voit pas » (St Jean) et tant d'autres

paroles que vous connaissez bien....

Rendre grâce, parce que sans qu'il y ait « donnant-donnant », il arrive que

chacun de nous soit aidé (aimé concrètement) par notre prochain, de l'enfance

jusqu'à notre dernier souffle.

Rendre grâce enfin pour ce troisième objet d'amour qui se cache entre les deux autres, c’est à dire l'amour de soi-même (dont toute une réflexion psycho-spirituelle nous parle aujourd'hui). Car, dans un monde instable, ce ne semble pas si facile de bien s'aimer soit même: ni trop - ni trop peu, avec courage et sagesse ... entre plaisir et épreuve (estime de soi et résilience, sans exaltation, ni autodépréciation.

« Charité bien ordonnée commence par soi-même! » L'adage nous semble un peu étroit. Il faut aussi « habiter en soi-même » et y pressentir plus ou moins

fortement le mystère de l'homme, créé à l'image, et fait pour être habité: « Ton

Père est là dans le secret » et à partir de là s'ouvrir et aimer les autres ....

Pour le chrétien, le baptisé, c'est l'Esprit saint qui habite et respire en son cœur

le tournant avec confiance vers lui-même, vers le prochain et vers le Père qui a

mis en nous le dynamisme de la vie.

TU AIMERAS! (2014-10-26)

Homélie du 19 octobre 2014 — 29e dim. ordinaire — Frère Sébastien
Cycle : Année A
Info :

Année A -29e dimanche TO - 19 octobre 2014

Isaïe 45,1,4-6 – 1 Th 1,1-5 – – Matthieu 22.15–21

Homélie de F.Sébastien

Texte :

frères et sœurs, aidez-moi ! Je ne peux me dérober au thème qui aujourd’hui fait surface aussi bien dans le texte d’Isaïe que dans l’Évangile : à savoir la politique... Le pape François nous dit : je le cite « qu’elle est une vocation très noble, une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun... Et que la participation à la vie politique est une obligation morale. » (§§ 205 et 220).

Très bien, mais comment s’y retrouver dans la complexité de notre monde moderne ? La liturgie de ce jour est un bon exemple du va et vient fructueux entre la lecture du journal et la méditation de la Bible.

La lecture d’Isaïe puis celle de l’Évangile nous plongent dans un contexte étonnement semblable à celui d’aujourd’hui, avec ses super puissances avides de domination mondiale.

Cyrus, roi de Perse de 550 à 530 avant Jésus-Christ, est un conquérant célèbre qui, par la puissance de ses armées, s’est taillé glaive au poing le premier empire historique. On se rappelle qu’il permit aux Juifs exilés à Babylone de rentrer chez eux. Il trouve son homologue en la personne de César qui, au temps de Jésus, règne par la force sur un immense empire à prétention universelle. César est détesté des Juifs comme envahisseur, mais l’homme fait régner la pax romana avec ses bienfaits.

Cela, saint Paul le savait mais, remontant plus haut, il enseignait, comme dans son épître aux Romains, que je cite « Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu, et celles qui existent sont établies par lui... 6 C’est encore la raison pour laquelle vous payez des impôts.» (Romains 13 1, sv). C’est donc finalement à Dieu qu’on obéit, ce qui change tout, mais il y faut la foi et l’assistance pratique de l’Esprit Saint.

Saint Paul éclaire à sa manière l’adage fameux de Jésus : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » L’adage n’enseigne évidemment pas que l’empereur et Dieu sont deux créanciers à égalité, distingués seulement par leurs domaines respectifs, mais qu’à travers toute autorité constituée ici-bas c’est l’autorité suprême de Dieu lui-même que l’on doit honorer. Mais il y faut la foi !

En tout ceci les principes sont clairs, mais leur application dans notre vie moderne est loin d’être évidente. Heureusement L’Esprit Saint est là et s’offre à nous guider, à chaque fois de manière adaptée, surtout à travers les Écritures. Il lui arrive de projeter une lumière surprenante, finalement positive, sur des événements apparus au premier abord comme catastrophiques. Parler de Cyrus le libérateur c’était évoquer en amont, deux siècles plus tôt, la destruction de Jérusalem et du temple, l’exil des Juifs à Babylone, autrement dit la catastrophe absolue, mais aussi en aval qu’elle avait été suivie par l’inouï de la libération. Ainsi les événements de la terre peuvent-ils être transfigurés par une lumière venue du Ciel.

Dans la première lecture un auteur inspiré se cache derrière le grand Isaïe du 8e siècle avant notre ère. Cet auteur ose – et c’est l’unique fois dans la Bible – mettre en scène le Dieu d’Israël parlant avec un païen, Cyrus, qui n’était pas un ange, qui ne connaissait pas Dieu, qui ne se convertira pas, qui restera toujours un païen pratiquant sa religion païenne. Et voilà que nous entendons Dieu lui faire savoir qu’il l’a choisi, lui, pour être, à son insu, l’instrument grâce auquel il réalisera la libération de son peuple, une impressionnante préfiguration de son dessein de libération universelle, dans lequel les païens auront toute leur part.

Chaque mot de l’oracle est chargé d’allusions bibliques qui n’hésitent pas à placer hardiment la figure du païen Cyrus à hauteur de celles des grands hommes d’Israël.

Reprenons la lecture.

•Is 45,1 Voici ce que dit le Seigneur au roi Cyrus,

qu’il a consacré par l’onction,

« consacré, ce païen », est-ce possible ? Ne savons-nous pas qu’en Israël l’onction sacrée d’un personnage lui donne part à la puissance de Dieu ? Cyrus ici est donc présenté comme l’égal des rois et des prophètes d’Israël qui étaient oints. Lui aussi l’est, il est un oint, un messie qui, aux yeux de la foi, préfigure le Messie définitif attendu !

Je continue :

« Dieu l’a pris par la main »,

l’expression est souvent utilisée pour désigner des israélites dont Dieu a fait ses instruments de choix. On peut songer, par exemple, à la parole de Jérémie (Jr 31,32), « Dieu a pris par la main les Pères d’Israël lorsqu’il les fit sortir d’Égypte. » Encore une sortie par grâce !

Puis vient le face à face de Dieu avec son païen qui se tait tandis qu’il lui parle:

« Je t’ai appelé par ton nom, alors que tu ne me connaissais pas –

tout comme Abraham qui était encore païen lorsque Dieu l’appela à devenir une bénédiction pour toutes les nations de la terre,

je t’ai appelé,

comme fut appelé le fameux serviteur de Dieu selon Isaïe.

Vient ensuite la grande révélation de Dieu sur lui-même :

« Je suis le Seigneur et il n’y en a pas d’autre »,

du coup tous les dieux des païens, dont ceux de Cyrus, sont renvoyés à leur néant.

« Je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour qu’on sache de l’Orient à l’Occident, »

qu’il n’y a rien en dehors de moi. » Amen !

On le voit, l’auteur inspiré passe de l’événement avéré, politique parfois, à l’évocation d’un ordre de choses qui relève de la seule lumière de l’Esprit Saint. Lui peut nous faire comprendre cette autre parole de Dieu en Isaïe : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes voies ne sont pas vos voies ! » (Isaïe 55,8).

Que retenir de tout cela ? Peut-être, d’abord, que, pour accomplir son œuvre tout au long des siècles, Dieu se sert de qui il veut, aussi bien de païens qui resteront païens que d’hommes religieux de grande foi, que d’incroyants de toutes sortes, même de grands conquérants, voire d’ennemis de l’église.

Une seule question demeure : quelle est la grâce qui est cachée dans chacun des événements, heureux ou malheureux, d’hier, d’aujourd’hui ou de demain ? (2014-10-19)

Homélie du 12 octobre 2014 — 28e dim. ordinaire — Frère Hubert
Cycle : Année A
Info :

Année A - 28° dimanche du Temps Ordinaire - 12 Octobre 2014

Mt 22 1-14 Parabole du festin des noces

Homélie du F.Hubert

Texte :

« Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Cette phrase nous étonne, nous reste peut-être en travers du cœur.

En serait-il comme de ces immigrés clandestins qui fuient leur pays pour

en atteindre un autre où ils espèrent une vie meilleure, et dont bon

nombre périssent en mer ou sont refoulés aux frontières ?

Le Royaume des cieux comporte-t-il des exclus, comme notre monde présent ?

Notons d’abord qu’il s’agit d’appelés. Ce ne sont pas les invités qui

prennent l’initiative de venir. C’est le roi qui appelle, qui invite.

Ces gens – nous tous – sont désirés, tellement désirés qu’ils sont

invités avec insistance et répétition. Le roi – Dieu même – fait tout ce

qu’il peut pour qu’ils viennent.

Rien ne peut mettre en échec son projet. Si d’aucuns ne veulent pas

venir, son invitation se fait encore plus large : « Allez donc aux

croisées des chemins »… Et l’Evangile se terminera par cet ordre de

Jésus : « Allez ! De toute les nations, faites des disciples. »

Rien ne peut mettre en échec le projet de Dieu ?

Pourtant, les premiers invités, de leur propre chef, refusent de venir,

d’accueillir l’invitation et le don qui leur sont faits.

Ce n’est pas le roi qui les exclue, il se reprend pas,

mais ses appels ne sont pas accueillis et restent sans réponse adéquate ;

car ses appels sont des appels d’amour et de vie : seuls l’amour et le

don de la vie peuvent y correspondre.

Cette double parabole est là pour nous secouer, nous réveiller, nous

inviter instamment à accueillir le don de Dieu. Il y a urgence, parce

qu’en Jésus tout est accompli. Il n’y a rien d’autre à attendre que

lui-même.

Les premiers appelés n’ayant rien voulu entendre,

« les mauvais comme les bons » sont introduits et rassemblés dans la

salle des noces.

Mais pour ceux-là comme pour les premiers, il n’y a pas d’automatisme ;

si l’amour ne répond pas à l’amour, au lieu des noces, des épousailles,

de l’intimité de la communion, c’est le rejet dans les ténèbres du dehors.

Alors, le projet de Dieu est-il mis en échec par le refus des premiers,

par l’inadéquation de celui qui n’a pas l’habit de noce ? Y a-t-il

vraiment des exclus du Royaume des cieux ?

*« Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »*

C’est là un mystère – le mystère du jeu de la grâce et de notre liberté

– que nous ne pouvons que remettre à l’Amour infini du cœur de Dieu.

L’amour ne peut être le fait que d’êtres libres. Telle est notre

condition : nous sommes libres.

Nous avons le pouvoir d’accueillir ou de refuser l’amour. Dieu ne veut

ni des esclaves ni des robots.

Nous avons notre réponse à donner, notre liberté à engager.

Mais en même temps, son amour vient nous sauver de tous nos choix

erronés, de tous nos replis sur nous-mêmes et sur les idoles que nous

nous fabriquons, sur ce qu’avec erreur nous croyons notre bonheur. Il

nous sauve de tous nos choix mortifères, de nos refus mêmes d’être avec lui.

Il donne sa vie, pour sauver, réconcilier, ceux-là même que le refus

plonge dans la mort.

Il va dans les ténèbres du dehors pour sauver ceux qui s’y trouvent.

Ecoutons st Paul :

« Dieu a jugé bon que _tout_, par le Christ, lui soit enfin réconcilié,

faisant la paix par le sang de sa croix, la paix pour _tous les êtres_

sur la terre et dans le ciel. » 1 Co

Ou le livre de Jonas : « Comment n’aurais-je pas pitié de Ninive, la

grande ville, où, sans compter une foule d’animaux, il y a plus de cent

vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas encore leur droite de

leur gauche ? »

St Paul dit encore : « La charité couvre une multitude de péchés. » : la

charité du Christ couvre nos péchés.

Jésus prend sur lui l’inhumain, il prend sur lui la mort, pour nous

rendre à l’humain et à la vie.

« Tuons l’héritier, et nous aurons l’héritage ! » disaient les vignerons

de dimanche dernier.

Eh bien, Dieu est tel que le Fils donne sa vie, assume le rejet et la mort,

pour que ceux-là même qui ont fait œuvre de mort, reçoivent l’héritage

et deviennent fils en lui.

Dans le registre des noces qui est le nôtre aujourd’hui, non seulement

ils entrent dans la salle du festin, mais ils deviennent l’Epouse, à

jamais sauvée et divinisée.

C’est ce mystère de salut et d’Alliance que nous célébrons et dont nous

recevons la grâce dans l’eucharistie.

Nous avons chanté en commençant cette célébration :

Heureux les invités de la noce, l’Époux leur donne sa joie !

Il fait toutes choses nouvelles, celui qui nous apporte

la justice et le droit, l'amour et la tendresse.

C’est bien lui-même qui nous apporte la justice et le droit, l’amour et

la tendresse.

Cela ne vient pas de nous.

Si l’homme sans vêtement de noce avait répondu au roi :

« Donne-moi toi-même ce vêtement, dans ton grand amour ! », le roi lui

aurait-il refusé ce don ?

Confions-nous les uns les autres à son amour qui nous veut saints et

immaculés en sa présence.

Venons aux noces !

St Benoît dans sa Règle nous dit :

/^19 //Quoi de plus doux que cette voix du Seigneur qui nous invite,

frères bien-aimés ? ^20 Voici que, dans sa bonté, le Seigneur nous

montre le chemin de la vie. ^21 […] avançons sur ses voies, sous la

conduite de l'Évangile, afin de mériter de voir celui qui nous a appelés

à son royaume./

Et si les bonnes actions nous font défaut, à nous ou à d’autres,

écoutons le dernier instrument de l’art spirituel que st Benoît nous

indique : /Ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu./

Frères et sœurs, « Tout est prêt : venons à la noce. »

Rendons grâce à Dieu qui nous appelle des ténèbres à son admirable lumière. (2014-10-12)

Homélie du 05 octobre 2014 — 27e dim. ordinaire — Frère Damase
Cycle : Année A
Info :

Année A - 27° dimanche du temps Ordinaire

Is 5 1-7 ; Phil 4 6-9 ; Mt 21 33-43

Homélie du F.Damase

Texte :

Dimanche dernier, F.Jean-Noel nous a avertis que les lectures de ce dimanche nous parleraient encore de la Vigne.

Dans la 1° lecture Isaïe nous chante tout l’amour de Dieu pour sa vigne. Un amour tendre et passionné. La vigne, c’est la maison d’Israël que Dieu a élevé au fil des siècles ; bien des prophètes l’ont arrosé de leur sueur, quelquefois de leur sang !! Dieu en prend soin, avec un très grand amour !! Il attendait de sa vigne de beaux raisins, mais il ne lui a donné que des mauvais fruits. Il appelle Jérusalem à être les juges entre lui et sa vigne ; il est d’une sévérité extrême envers sa vigne !! Évidemment Isaïe ne connaissait pas encore le Père de Jésus !!

Dans l’Evangile, Jésus utilise cette image de la vigne de façon différente. Le propriétaire de la vigne n’a pas de problème avec elle ; mais il l’a confiée à des vignerons qui, au lieu de lui consacrer toute leur énergie pour qu’elle porte de bons fruits, veulent en tirer le profit maximum ; ils vont aller jusqu’à tuer le fils héritier du Maître de la vigne.

Évidemment, cette parabole adressée aux chefs des prêtres et aux pharisiens décrit leur propre attitude, à l’égard du peuple comme à l’égard de Jésus lui-même, qu’ils mettront bientôt à mort !!

Et cependant, même à leur égard l’attitude de Jésus est tout autre que celle du Bien-Aimé dans le chant d’Isaïe. Jésus n’est pas intéressé à punir. Il est seulement intéressé à ce que sa vigne porte du fruit, que son peuple et son Eglise portent du fruit !!

Lorsqu’il pose la question « Quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? ». Ses interlocuteurs lui répondent : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d’autres vignerons, qui lui remettront le produit en temps voulu ».

Dans sa réaction, Jésus ne reprend que la seconde partie : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit ». Jésus n’est pas intéressé par la punition, encore moins par la vengeance !!

De plus, il ne s’agit pas d’enlever le royaume aux juifs pour le donner aux païens ; comme pourrait le faire penser une lecture rapide et superficielle. En réalité la maison de Dieu est et demeure le peuple choisi, auquel viennent s’ajouter les nations.

Ceux qui sont en cause, ce sont les pasteurs. Il y a là une leçon sévère pour tous ceux qui exercent un ministère de quelque nature dans le Peuple de Dieu. Ce ministère est pour le besoin du Peuple et non pour la satisfaction du ministre !!

Mais ce qui revient le plus fortement au long de cette parabole, c’est la nécessité de porter des fruits. Cela nous concerne tous. Nous n’avons pas reçu le message évangélique pour notre satisfaction personnelle ou simplement pour « faire notre salut ». Nous l’avons reçu pour porter des fruits – des fruits de Justice et de Droiture, selon Isaïe !!

Tous ensembles nous sommes l’Église et l’Église existe pour « évangéliser le monde » !! Demandons-nous si, par notre façon de vivre, nous concourrons à répandre dans notre monde « la Joie de l’Evangile » selon le désir du pape François !! (2014-10-05)

Homélie du 28 septembre 2014 — 26e dim. ordinaire — Frère Jean-Noël
Cycle : Année A
Info :

Année A - 26° Dimanche du Temps Ordinaire

Ez 18 25-28 ; Phil 2 1-11 ; Mt 21 28-32

Homélie du F.Jean-Noël

Texte :

« Va travailler à ma vigne »

Trois dimanches de suite, la vigne.

Vous me direz : « Normal », en septembre, mois des vendanges !!

C’est plus sérieux que cela : dans les Écritures, la vigne évoque souvent une alliance. Une alliance, ce n’est pas un contrat de commerce. Tout vigneron le sait : son rapport à la vigne est autrement plus profond : son cœur est pris. Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour sa vigne ? Sans marchander sa peine. Et pour rien au monde, il ne la balancerait. Une parabole le dit aussi. Une alliance. Un amour engagé, scellé. Étonnez-vous encore après cela que dimanche prochain encore on nous fera entendre le chant du bien-aimé pour sa vigne, sa passion pour la vigne.

Mais voilà : ici le vigneron, c’est Dieu. La vigne, c’est Israël, c’est l’Église, c’est l’humanité, c’est nous, chacun et ensemble. Et c’est nous aussi qu’il envoie travailler à sa vigne ! Excessive richesse d’une image à plusieurs registres ! Mais toujours dans le cadre d’une alliance d’amour.

Donc une alliance.

Mais une alliance, c’est quoi ?

En bref, c’est un échange de « Oui ».

Ici entre le vigneron et ceux qu’il envoie à sa vigne, entre Dieu et nous. C’est « Oui ». Mais on le voit : ca peut-être « Non » !

En fait, ce n’est pas aussi simple.

C’est « Oui » et c’est « Non » ?

« Oui » en surface et rien ne bouge ! Comme on dit « Seigneur, Seigneur » et après ???

Ou ce « Oui » comme un élastique !! Pas tenu. Aussitôt lâché, aussitôt rétracté !!

Ou encore le « Oui » qui n’a même pas à se chercher du moment que tout simplement on a pris bien soin de se boucher les oreilles !!

Oui ce « Oui » du fils ainé !! Ca oui, il faisait tout, tout bien, mais le cœur ? Le cœur en refus, tout en revendication : « Tu ne m’as jamais rien donné, à moi !! ».

St Benoît (ici vous êtes un peu chez lui) est terrible contre ce poison du murmure, rentré, cuit et recuit, qui vous empoisonne le cœur fermé.

C’est vrai ce « Oui » cordial, sans retard, sans lenteur qu’il demande, - reconnaissons-le – est difficile que Oui ! En tout cas, pas automatique, ni une fois pour toutes !!

C’est comme ces vieilles portes aux gonds rouillés. Ca coince ; ça grince et il faut une patiente alternance « ouverture, fermeture » pour dégripper ça et retrouver souplesse, aisance et liberté !!

Mais n’est-ce pas l’histoire de nos vies à tous – moines ou pas ; apprendre à répondre « Oui ». Oui à l’alliance proposée par Dieu ; oui aux mille chemins où il nous invite. « Oui » comme Jésus, jusqu’au dernier jour où à l’appel du Père, nous le dirons (espérons-le) dans ce bel élan qui nous fera rejoindre d’un bond ce qu’il a préparé de meilleur pour nous : vie et résurrection !!

Pour ce difficile apprentissage, nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes. Nous le savons bien, derrière ces paraboles répétées de fils aux semelles de plomb, se profile LE FILS – le Fils engendré avant les siècles (cf la 2° lecture), envoyé aussi à la vigne chérie du Père. LE Fils qui ne fut que OUI.

Et souvenons-nous, il y a juste deux dimanches, la fête de la Croix Glorieuse célébrant bien la grandeur, la beauté, la fécondité, la victoire de son Oui, plus fort que la mort à la gloire du Père.

Mais c’est bien aussi ce que, tout de suite, l’Eucharistie va encore célébrée : ce Oui ; pour entrainer le nôtre : Amen, à la Gloire du Père

Celui de la grande doxologie finale : Amen

Celui de la communion : notre main gauche grande ouverte, offerte, portée par la main droite – pas à hauteur du nombril – à hauteur du cœur, comme pour accompagner son ouverture : le Corps du Christ, Amen !!

Et dans la foulée, les innombrables « Oui » de notre quotidien comme il est, comme il se présentera, auxquels on s’essaie bravement !!

C’est une béatitude ; nous le chanterons tout à l’heure

« Heureux

Heureux qui règle ses pas,

Sur la Parole de Dieu ! » (2014-09-28)

Homélie du 21 septembre 2014 — 25e dim. ordinaire — Frère Cyprien
Cycle : Année A
Info :

Année A - 25° Dimanche du Temps Ordinaire- 21 septembre2014

Is 55/6-9, Ph 1/20c-24,27a Mt 20/1-16a

Homélie du.Cyprien

Texte :

« Mon ami, je ne te fais aucun tort… Est-ce que ton regard est mauvais parce que je suis bon ? »

Frères et sœurs, nous avons pu, un jour ou l’autre, surprendre en nous des sentiments qui méritaient cette remarque, ce reproche que Dieu nous adresserait… « Est-ce que ton regard est mauvais parce que je suis bon ? »

Jésus raconte une histoire peu vraisemblable. Ceux qui ont travaillé le moins auraient en quelque sorte la préférence du patron, cela ne tient pas debout. Alors ?

On pourrait chercher du côté des ouvriers : les premiers se sont engagés avec un contrat bien défini ; les autres, pris en pitié, ont fait confiance à celui qui les embauchait plus tard. Résultat : ils sont aussi bien récompensés que les premiers. Cela ne tient pas trop non plus…

Alors … Jésus, dans la ligne des prophètes, bouscule ses auditeurs ; certains prophètes sont même célèbres pour des histoires, des mimes servant de support à leur message : « Vas-tu nous dire, prophète, ce que tu fais là ? ».

Ce qu’on oublie souvent dans les histoires que Jésus raconte, c’est que Celui-ci veut d’abord nous parler du Père, son Père, Dieu notre Père… « Vous n’avez pas compris… votre Père céleste voit dans le secret, …il connait les intentions de vos cœurs, …ses pensées ne sont pas comme vos pensées », c’était la première lecture dans Isaïe.

Jésus dit en tout cas ce qu’il en est du Royaume de Dieu qu’il annonce : si Dieu règne, c’est l’Amour qui règne. Quand Dieu règnera, c’est l’Amour qui règnera … nos jugements étroits, nos mesquineries vont voler en éclats !

Pour ceux qui ont duré dans l’humble fidélité, vieilli dans l’obéissance persévérante, il est un peu surprenant que les derniers soient traités avant les premiers. Cette façon d’attirer l’attention est celle d’un conteur ; ces histoires doivent être creusées, méditées pour en tirer l’essentiel…

En fait la récompense dans le Royaume de Dieu, ce sera et c’est déjà notre relation d’intimité avec Lui… pour chacun d’entre nous : il faudrait, … il faudrait ne plus nous demander si Dieu nous aime moins que notre voisin… moins que celui qu’il fait passer avant nous…moins que les saints canonisés !!!

« Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il m’arrive ceci…pour que je vive cela ? » Envie, jalousie… sentiments bien humains, sentiments d’êtres humains pas tout à fait adultes ni dans la foi ni pour tout le reste !

Quand le maitre de la vigne aborde les gens qui attendent depuis le matin, la parabole nous dit : ce maitre de la vigne s’occupe réellement de ces personnes, il leur veut du bien… il le montre, quitte à scandaliser certains…

Dans un cadre réaliste, pour une justice sociale élaborée, il n’est pas dans les clous, c’est évident !

Mais à l’aune du royaume de Dieu, ce patron est libre et …assez riche et aimant pour payer chacun selon son cœur à lui.

Ce maitre du domaine n’est pas richissime au point de gaspiller son argent : il est soucieux que des personnes n’aient pas perdu leur journée à ne rien faire. « Personne ne nous a embauchés, c’est-à-dire Personne n’avait besoin de nous… Allez vous aussi à ma vigne »…

Cette pièce d’argent donnée à tous, aux derniers comme aux premiers, elle dit à chacun « C’est toi que je veux honorer en récompensant ton travail »…comme dans Isaïe : « Tu as du prix à mes yeux et moi, je t’aime ». Cette pièce d’argent, c’est l’Amour que Dieu porte à chacun de ses fils…

Oui, frères et sœurs, le salaire, la récompense imméritée de notre vie ici-bas, c’est l’amour de Dieu pour nous : Dieu donne autant au bon larron qu’au pharisien fidèle à la loi ,«Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis », Dieu qui pardonne …Dieu qui nous donne à tous de devenir ses intimes.

Parce qu’il est bon, il ne fait… et ne fera aucun tort à personne.

Que nos cœurs tournés vers le Christ se convertissent, qu’ils changent de regard, que sa Parole nous aide à comprendre cette Bonté divine qui nous dépasse… Oui, bonté divine qui nous dépasse … infiniment !(2014-09-21)

Homélie du 14 septembre 2014 — 24e dim. ordinaire — Frère Denis
Cycle : Année A
Info :

Année ABC - Fête de la Croix Glorieuse - 14 sept 2014

Nb 21 4-9; Phil 2 6-11; Jn 3 13-17

Homélie du F.Denis

Texte :

La Croix glorieuse

Les deux mots ainsi rassemblés peuvent étonner. Le mot croix parle de

souffrance, d'épreuve, d'injustice. Le mot gloire nous parle de victoire et

l'absence de gloire dit l'insuffisance, l'échec, la disqualification. Comment donc

donner un sens à une Fête de la Croix glorieuse? Laissons aux savants ce qui

concerne la découverte des reliques de la Croix d Christ. Mais gardons ce mot

de découverte par nous, par chacun de nous, de ce que veut dire l'union des

deux mots, Croix et Gloire.

Je vous propose, dans cette homélie, deux courtes étapes, l'une sur

l'importance des deux mots dans la religion chrétienne depuis ses débuts, l'autre

sur la manière, pour nous aujourd'hui, de mettre en pratique les textes que nous

venons d'entendre ?

Première étape: Que signifient pour nous, chrétiens, Croix et Gloire?

C'est par la Croix de Jésus, par ses souffrances, sa mort, que la Gloire de

Dieu nous est révélée et donnée à vivre. Vraiment? Oui. C'est fou, reconnaît

saint Paul. Mais c'est ainsi. Selon la sagesse humaine, il y a de la folie dans la

Croix du Christ, mais Grande et Mystérieuse est la Sagesse de Dieu nous

donnant son Fils. Parce qu'il est vraiment homme et homme sans péché, Jésus

peut atteindre la complète souffrance humaine, et parce qu'il est vraiment Dieu,

il possède toute la Gloire divine.

Il faut aller jusqu'au bout de cette souffrance connue par Jésus: Jésus,

homme sans péché et digne d'amour, a connu le manque d'amour jusqu'à en

mourir. Trahi, abandonné par ses disciples, arrêté, insulté, déshonoré, frappé,

ridiculisé, livré aux jaloux, condamné. En moins de vingt quatre heures, le plus

beau des enfants des hommes est cloué, pendu, crucifié, il meurt, devenu une

véritable loque ..

Le supplice de la Croix est tellement horrible que pendant les premiers

siècles chrétiens, on n'osera pas en reproduire l'image. Dans les catacombes,

premiers cimetières chrétiens, on ne trouve pas de représentation du Christ en

Croix.

La Gloire dit le contraire. Gloire est le mot excellent dans la Bible pour

dire la Présence de Dieu. Son rayonnement, une lumière qui succède aux

Ténèbres. Dieu est là. Ainsi sur le crucifié la Gloire de Dieu est là : tandis qu'il

perd ses forces humaines, les ténèbres aussi envahissent tout. Et Jésus va

jusqu'au bout : il a confié sa mère à Jean, pardonné à tous, dit oui à Dieu son

Père, et c'est le dernier souffle. Le monde et le Temple en sont bouleversés

mais, dans cette opacité de mort, l'Eglise entend le Dieu de Gloire qui murmure

:: Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré.

La plus grande souffrance s'est couverte de Gloire, de la plus grande

Gloire, c'est notre Fête.

Seconde étape: comment vivre tous les jours croix et gloire?

Je sais votre réponse: en vivant notre baptême. En participant à la vie de

l'Eglise, le Corps du Christ, à sa liturgie, en nous donnant aux autres dans nos

métiers, nos familles, nos lieux d'habitation, en aimant les étrangers, et jusqu'à

nos ennemis. Avouons que ce n'est pas facile tous les jours. Mais ce qui peut se

faire tous les jours et plus souvent encore, c'est un regard silencieux, sans

paroles, regard les yeux fermés même, sur celui qui nous regarde, Jésus.

C'est le mot que les textes lus et entendus par nous me suggèrent,

Regarder, mot si humain, si divin, mot qui dit bien que nous sommes en vie

parce que Dieu, le Grand Vivant, nous regarde.

Regarder la croix pour vivre ce qu'elle donne, la vie. Pour aider son

peuple en Exode, Moïse avait dressé un serpent ardent, oui ardent, c'est-à-dire

brûlant, de feu, et pour quiconque s'approchait, le regardait avec foi et

espérance, la marche, l'exode, redevenait devenait possible vers la liberté.

Après Moïse, ce fut Jésus. C'est Lui qu'il faut regarder. Regardant sa

croix, qu'y voyons-nous? Les deux bras ouverts du Christ, soit verticaux vers

Dieu, soit étendus, élargis aux dimensions de l'espace.

Frère, es-tu heureux en famille, dans ton métier, dans ta santé. Et tant

mieux si tu regardes la Croix de Jésus. Elle ouvrira tes bras, ton cœur, elle te

libèrera du désir de les fermer dans ton bonheur.

Frère, es-tu malheureux, et qui ne connaît l'épreuve?, regarde la Croix de

Jésus, elle te dira la Présence de Dieu qui t'attend. Tu y trouveras toi aussi le

courage d'aimer et de secourir les autres. Tu regardes ta souffrance, comment

faire autrement, mais au delà, plus profond que toi qui souffres, il y a la Croix

du Christ qui soulage tous les souffrants de ce moment, leur donnant force et

paix. Regarde la Croix, ne ferme pas les bras, toi non plus.

Regarder Jésus. Lui, le Très-Haut devenu le Très-Bas, pour que, depuis

notre très bas niveau, nous soyons attentifs à son regard qui nous fait lever les

yeux vers lui. En silence, en minutes de silence, nous entendrons beaucoup les

murmures du Cœur de Dieu qui nous transforment en vivants. Une gloire est là.

La vraie gloire, celle de Dieu lui-même venue sur nous, nous transformant et

donnant aux autres envie de vivre.

Fête de la Croix glorieuse, Fête de la Vie. (2014-09-14)

Homélie du 07 septembre 2014 — 23e dim. ordinaire — Frère Guillaume
Cycle : Année A
Info :

Année A - 23° dimanche du Temps Ordinaire - 7 septembre 2014

(Ezéchiel 33,7-9 ; Romains 13, 8-10 ; Matthieu 18, 15-20)

Homélie du F.Guillaume

Texte :

Frères et sœurs

Le passage de l’évangile selon St Matthieu que nous venons d’entendre se situe au cœur d’une section d’enseignements de Jésus à ses disciples à propos de la vie communautaire . St Matthieu s’adresse certes aux chrétiens (judéo-chrétiens) des premières communautés du 1er siècle, mais ce qui nous est dit là peut nous rejoindre facilement et directement, nous, communautés chrétiennes du XXI° siècle.

Le texte lu nous rapporte 3 séries de paroles de Jésus, 3 « logions » (ou « logia), comme le disent les exégètes. Le 1er de ces logions concerne la correction fraternelle : « si ton frère a commis un péché… » avec son développement sur lequel il faudra revenir, ses étapes de solutions plus ou moins couronnées de succès. C’est le logion le plus long, celui que la liturgie a privilégié, en choisissant comme 1ère lecture le parallèle du livre d’Ezéchiel où Dieu ordonne à son prophète d’avertir le méchant pour qu’il abandonne sa conduite mauvaise, qu’il se convertisse, et qu’il vive .

Le second logion de Jésus concerne la prière de demande : « si 2 d’entre vous se mettent d’accord sur la terre pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux »

Enfin le 3ème logion, très bref, définit la nature même de la communauté chrétienne, sa raison d’être : « quand 2 ou 3 sont réunis en mon Nom, je suis là, au milieu d’eux ». Une cté chrétienne n’existe que par cette présence réelle de Jésus en personne en son sein.

Sans doute pour bien comprendre les propos de Jésus sur la vie communautaire, faut-il s’arrêter sur le mot « gagner » qui signifie le contraire de « perdre ». Tu auras gagné ton frère ! Autrement dit : tu l’auras retrouvé, il te sera rendu, redonné. Notons que ces versets que nous avons entendus sont précédés dans l’évangile de Matthieu par le récit de la brebis égarée, que le berger va rechercher, en abandonnant les 99 autres brebis du troupeau, et qu’il ramène tout joyeux au bercail, après l’avoir retrouvée. Pensons aussi à la parabole de l’enfant prodigue dans l’évangile de Luc où il nous est rapporté la joie du Père, au retour de son enfant « perdu, et retrouvé ».

Ni l’évangile, ni le texte d’Ezéchiel, ne précise la nature de la faute ou de la méchanceté du pécheur égaré. Et il faut écarter la version ou traduction parfois entendue dans un sens individualiste et moraliste : « si ton frère vient à pécher contre toi… » qui n’est pas retenue par la plupart des manuscrits, ni par la liturgie. Le drame du pécheur, selon Ezéchiel, selon Jésus, selon Dieu lui-même consiste moins dans le fait d’avoir transgressé un commandement de la Loi, d’avoir manqué à une prescription morale, que de s’exclure de la communauté, du groupe de ceux qui l’aiment. S’exclure, se marginaliser en se mentant à soi-même, aux autres, à Dieu. Se montrer autre que l’on est en vérité. « Montre lui sa faute ! » La position juste devant la cté consiste à ne pas se cacher, à se reconnaître faible et pauvre pécheur, sans douter de la miséricorde des frères. La Bonne Nouvelle apportée par Jésus, c’est qu’il est venu en ce monde non pas pour condamner ou enfoncer les pécheurs , mais pour sauver ce qui était perdu, guérir ceux qui étaient malades, rassembler dans l’unité ceux qui s’étaient égarés. Ainsi la finalité de toute correction fraternelle se réalise dans l’amour du prochain : cette correction ne vise pas tant à remettre un frère dans le droit chemin d’une conduite irréprochable, qu’à le ramener dans la communion de la communauté. Et si, par malheur, il refuse de rejoindre la cté qui l’attend, il sera considéré comme un païen, comme un publicain, comme l’un de ceux dont Jésus précisément a voulu se faire proche, comme Zachée, Matthieu, la syro-phénicienne ou le centurion romain au pied de la Croix. Notre texte d’évangile ne perd pas de vue, même dans le cas extrême de l’exclusion et de l’excommunication, l’espoir que Jésus pourra encore venir sauver le pécheur qui ne se repent pas.

D’où l’importance de la prière de demande qui peut tout obtenir de Dieu, quand on l’invoque comme le Père des Cieux. C’est l’ultime remède que Saint Benoît conseille à l’Abbé d’administrer et de faire administrer par toute la cté à l’égard d’un frère récalcitrant qui ne veut pas obéir. Quand les autres remèdes (ceux de la parole et du dialogue n’ont pas produit d’effet)…

Enfin n’oublions pas le 3ème et dernier logion de notre texte (peut-être le plus essentiel) : « quand 2 ou 3 sont réunis en mon Nom, je suis là, au milieu d’eux ». Ce verset est placé au cœur de l’évangile (au chapitre 18) et il n’est pas sans évoquer le début et la fin de l’évangile de Saint Matthieu : un évangile de l’Emmanuel, du Dieu avec nous. Au chapitre 1er, l’ange Gabriel annonce à Joseph en songe la naissance du Sauveur, qu’il appellera Jésus, Emmanuel, Dieu avec nous, et au dernier chapitre (28) de ce même évangile Jésus envoie en mission ses disciples en les assurant : « voici que je suis avec vous, jusqu’à la fin du monde ».

C’est cette présence de Dieu, alors que nous sommes réunis à plus de 2 ou 3 au Nom du Christ, ici et maintenant, que nous célébrons dans cette eucharistie. Ensemble, nous avons écouté sa Parole, ensemble nous allons confesser notre foi, notre Credo, ensemble nous allons faire monter la grande prière eucharistique du Christ à son Père et nous allons communier à son Corps et à son Sang.

Voilà la grâce de la vie communautaire : appel de Dieu vivre dans l’Unité et la Charité dans le Christ, qui est l’accomplissement parfait de la Loi, comme le rappelait Saint Paul aux romains dans la seconde lecture.

Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père tout puissant , dans l’unité du saint Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles . AMEN (2014-09-07)

Homélie du 02 septembre 2014 — 3e dim. de Pâques — Frère Guillaume
Cycle : Année A
Info :

Année C - 3° Dimanche de Pâques - 29 avril 2001

Ac 5 27-41; Ap 5 11-14; Jn 21 1-19

Homélie de F.Guillaume

Texte :

Frères et sœurs

En ce 3ème Dimanche de Pâques, comme pour les deux premiers, l’évangile de la liturgie nous présente un récit d’apparition de Jésus Ressuscité. Mais s’agit-il bien d’abord de la résurrection de Jésus dans cette scène au bord du lac de Tibériade ? N’est-il pas plutôt question de la résurrection des disciples, de celle de Pierre tout particulièrement et indirectement ne sommes-nous pas renvoyés à notre propre résurrection ? Voilà un texte très chargé en détails symboliques qui appelle quelques éclaircissements.

La première partie de la scène est le récit d’une pêche en 2 temps Un premier temps totalement infructueux : les disciples se sont mis pourtant à 7 (un chiffre parfait) et ce sont des pêcheurs professionnels qui se sont débattus toute la nuit sans rien prendre. Le matin, ils reviennent, bredouilles, sans doute abattus et peu fiers. C’est alors que Jésus apparaît sur le rivage et ils ne le reconnaissent pas. Dans un deuxième temps, ils sont tellement démunis qu’ils obéissent sans protester à l’injonction de cet inconnu de jeter les filets du côté droit de la barque, et c’est le miracle étonnant : 153 gros poissons sont retirés de la mer, et le filet ne s’est pas rompu, nous précise-t-on.

Le disciple que Jésus aimait, celui que la Tradition a identifié à l’apôtre Jean, fils de Zébédée, reconnaît le premier le Seigneur, et il le dit à Simon Pierre. Pierre était nu (il n’avait rien sur lui), ce que l’on peut traduire encore : dépouillé de tout, de toute suffisance, de tout espérance. Allons plus loin, il avait été mis à nu par son péché de lâcheté, au moment du reniement, tout comme Adam avait pris conscience da sa nudité au jardin d’Eden, après sa faute. Pierre passe donc un vêtement sur lui, et il s’élance dans la mer à la rencontre de Jésus qui vient le repêcher, qui vient lui pardonner, le ressusciter, lui et ses compagnons de barque.

Ensuite, nous assistons, émerveillés, à ce repas tout simple, préparé par Jésus, où le Christ en personne fait les gestes de l’eucharistie avec ses amis : il prend le pain, et il le leur donne. Il fait de même avec le poisson : aucun des disciples n’ose poser de questions. Ils participent, avec une intelligence et un cœur renouvelés au mystère inouï de la résurrection de leur Seigneur. C’est pour eux une nouvelle naissance après l’échec, après la tristesse, après la mort et le deuil du Vendredi Saint.

Le repas terminé, c’est la seconde partie de la scène : le dialogue entre Jésus et Pierre. Un dialogue très émouvant, quand on sait qu’il a été mis par écrit après le martyre de Pierre à Rome, un martyre annoncé par Jésus lui-même. Le dialogue concerne les deux personnes de Jésus et de Pierre, bien sûr, mais il intéresse aussi toute la communauté des disciples, toute l’église, sa mission et son unité : ce dialogue intéresse chacun de nous dans sa relation personnelle, intime, avec le Seigneur ressuscité.

C’est un autre aspect de la résurrection de Pierre qui est ici évoqué. Pierre est confirmé à nouveau dans son ministère de pasteur, pour le troupeau que Jésus lui confie. Jésus lui propose de remplacer les trois « je ne te connais pas » du reniement de la Passion, par trois « je t’aime » d’un nouvel engagement, à la lumière de la Résurrection. C’est un vrai re-départ dans la vie pour Pierre et pour ses amis : de peureux et de découragés qu’ils étaient, les voilà maintenant prêts à affronter le grand Conseil, comme on le voit dans la première lecture, mais aussi prêts pour les épreuves, les obstacles, et pour beaucoup d’entre eux, le martyre.

Ainsi, c’est bien toute l’Eglise qui est symbolisée dans ce texte, par la barque, par les 153 gros poissons et aussi par le filet qui, dit l’évangéliste, ne s’est pas déchiré (en grec, le verbe précis est «skizo », qui a donné schisme, schismatique). C’est dire qu’à l’appel du Christ Ressuscité l’Eglise est une, non divisée, catholique et apostolique. Elle est invitée à une nouvelle naissance, sous la conduite de Pierre, à la suite de son Seigneur.

La suite de l’épisode, qui n’a pas été lue mais qui fait partie de la même unité narrative, relate le rôle propre attribué au disciple que Jésus aimait, un rôle distinct de celui de Pierre et qui ne le regarde pas. Jésus dit à Pierre : « si je veux que ce disciple demeure, jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi ! » Les exégètes voient là l’attestation, à l’origine, d’une pluralité de communautés chrétiennes qui se réclamaient des différents apôtres. Nous savons par d’autres passages du N.T. les tensions qui ont existé entre Paul et Pierre, entre Paul et Barnabé ou Apollos ou Jacques... L’église n’était pas uniforme après Pâques, mais ces tensions n’ont pas déchiré le filet entre les disciples : l’unité s’est faite dans la reconnaissance de l’autorité de Pierre et dans la communion entre les communautés autour du Christ Seigneur, mort et ressuscité.

C’est là une grande leçon pour nous aussi aujourd’hui et pour la vie de l’Eglise au seuil du 3ème millénaire. Car l’Eglise est toujours composée de communautés anciennes et nouvelles, appelées à la communion avec leur différentes sensibilités et aussi leurs tensions. Le discernement sur les courants se fera toujours à partir de l’amour du Christ Mort et Ressuscité dont témoignera chaque disciple, et à partir de l’esprit de service qui est demandé à tout pasteur de communauté.

A la suite du Christ, le disciple doit se faire serviteur, à l’exemple de son Maître, qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre par amour, pour nous enrichir de sa pauvreté.

Frères et sœurs, en réponse à cet évangile et aux lectures de ce dimanche, rendons grâce à Dieu de nous avoir appelé à témoigner, sans peur, de notre foi au Christ Ressuscité, à l’Agneau immolé qui nous a racheté et lavé de nos péchés par son sang. A lui, notre louange, à lui l’honneur, la gloire et la puissance pour les siècles des siècles.

AMEN (2001-04-29)

Homélie du 02 septembre 2014 — 24e dim. ordinaire — Frère Guillaume
Cycle : Année A
Info :

Année C - 24° dimanche du Temps Ordinaire - 16 septembre 2001

Ex 32 7-14; 1 Tim 1 12-17; Lc 15 1-32

Homélie du F.Guillaume

Texte :

Frères et sœurs,

En cherchant un lien entre les 3 lectures de la liturgie de ce dimanche, je me suis demandé si l’on ne pouvait pas le trouver dans le rapport si mystérieux entre le péché de l’homme, d’une part, et la grâce miséricordieuse de Dieu, Sauveur de l’homme, d’autre part. En quoi consiste le péché dans chacun de ces textes ? En quoi consiste la miséricorde divine, en regard de ce péché ?

Dans le livre de l’Exode, le péché, qui est péché du peuple tout entier, c’est avant tout l’idolâtrie. Une idolâtrie symbolisée par la confiance portée à un veau d’or, c’est-à-dire à un dieu fabriqué, facile, bien repérable, mais qui n’est qu’illusion et sans vraie puissance, si ce n’est une Toute Puissance Imaginaire. C’est le péché qui détourne Israël de son Alliance avec le Seigneur : péché d’oubli, de faiblesse, de paresse. Face à ce péché du peuple, la première réaction du Seigneur est de sanctionner, de sévir et de détruire. Image d’un Dieu Juge, Coléreux, qui veut marquer sa Force et son Pouvoir absolu. C’est alors que Moïse, l’homme le plus humble que la terre portait en ce temps-là, Moïse, l’homme juste et droit, se lève, seul. Il a, lui, la connaissance et l’expérience d’un autre aspect de Dieu : un Dieu qui n’est que relation, désir d’alliance et de communication d’amour et de tendresse. Moïse va rappeler à Dieu, par une prière instante, qu’il ne peut se laisser aller à sa colère, que la mémoire de l’Alliance et de la Promesse faite aux Pères autrefois est plus forte que l’égarement et la défaillance passagère des enfants d’aujourd’hui. Admirable foi de Moïse qui fait revenir Dieu sur sa décision, et qui l’apaise. Dieu, alors renouvelle son Alliance et sa confiance ; il pardonne, à cause du serviteur fidèle : il se révèle dans sa miséricorde, bien plus que dans sa Justice et sa Force, selon une vue trop humaine. L’image d’un Dieu sévère, implacable, juge, que l’on attribue trop facilement et à tort à l’Ancien Testament, ne peut que chuter : le Dieu d’Abraham, d’Isaac de Jacob et de Moïse est bien un Dieu plein d’amour et de tendresse, lent à la colère et qui pardonne. (cf. les Psaumes)

Dans la seconde lecture, tirée du Nouveau Testament, Saint Paul nous livre une confession très personnelle en raccourci : « moi, le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je soie le premier en qui toute sa générosité se manifesterait ».

Son péché, il l’avoue, était avant tout un péché d’ignorance. Il n’avait pas la foi, il n’avait pas été saisi par l’amour du Christ. Au contraire, il n’avait que haine pour lui : il le blasphémait, le persécutait, l’insultait, lui et ses disciples. Mais la grâce du Seigneur a été plus forte encore que tout ce déferlement de passion et de violence aveugle, de fanatisme religieux, car c’était bien au nom de la Loi, d’une interprétation pharisienne légaliste, qu’il agissait ainsi. « Là où le péché avait abondé, dira-t-il dans une autre épître, là, la grâce a surabondé ». Et il ne peut, après coup, qu’avoir un cœur débordant de reconnaissance pour Celui qui lui a fait confiance, Jésus-Christ. Il lui a ouvert un avenir, en lui donnant la force, et en le chargeant du ministère d’annonce de la Parole du Salut.

Avec l’Evangile, nous sommes en présence d’un autre type de récit : non plus historique, comme l’Exode, non plus existentiel, comme la confession de Paul, mais une série de paraboles, rapportées par Saint Luc, dans le style rabbinique du temps de Jésus.

La situation du pécheur, dans chacune de ces paraboles est figurée par une perte : perte d’une brebis, d’une pièce d’argent, ou plus grave, perte d’un fils, voire de deux fils. Et en regard, la grâce, la miséricorde nous est représentée comme des retrouvailles, invitant tout le monde à la fête, à la joie. Déjà les psaumes avaient bien conscience que le pécheur, l’impie, l’homme sûr de lui, ne peut que courir à sa perte, alors que le juste, le pauvre, l’humilié, trouve sa joie dans le Seigneur. Pour bien saisir la portée et la force de ces trois paraboles, il est important d’être attentif au contexte du récit : « les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux. Alors Jésus leur dit cette parabole : ».

Pour Luc, Jésus est l’envoyé de Dieu qui ne vient pas pour condamner, mais pour sauver, pour guérir les malades, pour ramener ceux qui s’égarent. Car la situation du pécheur est une situation de malheur, d’isolement et finalement de mort, de non-vie.

Que retenir de la lecture et de la méditation de ces trois textes, à propos du péché de l’home, et de la grâce divine, sinon que tout se joue au niveau de la confiance ?

Le peuple de Dieu n’avait pas fait confiance à la Loi d’Alliance donnée par Dieu au Sinaï, mais Moïse, le serviteur fidèle a su gagner la confiance et de Dieu, et du Peuple. Alors, la grâce a pu se frayer un chemin dans les cœurs, et le péché du veau d’or a pu être pardonné.

Saint Paul, avant sa rencontre décisive avec le Christ, sur le chemin de Damas, n’avait pas confiance en cette nouvelle secte des chrétiens, et, en bon pharisien qu’il était, les persécutait sans état d’âme. Mais quand il a senti la confiance que le Seigneur lui faisait, quand il fut saisi par l’amour et la miséricorde de Celui qu’il persécutait, alors il fut retourné, et à son tour, il a mis sa confiance, sa foi, dans ce Jésus-Christ qu’il reconnaissait comme Sauveur du monde.

Enfin le fils cadet de la parabole, au fond de sa misère et dans l’examen de sa conscience, a gardé confiance en son Père, capable, se disait-il de l’accueillir à nouveau, ne fut-ce que comme un de ses ouvriers. Le fils aîné, en revanche, n’était pas dans ce registre de la confiance et de l’abandon. Et c’est bien là son plus grand malheur. Le Père de cette parabole, lui, fait confiance à ses deux enfants : il se tient toujours ouvert à la miséricorde et au pardon, et l’on peut espérer que le fils aîné, lui aussi soit un jour touché par cet amour paternel, puisque le texte reste ouvert dans sa finale.

A chacun de nous, aujourd’hui, il nous est demandé de passer de la méfiance à la confiance, de l’ignorance et de l’oubli, qui sont des composants du péché, à la connaissance et à la vie dans la grâce. C’est cela, la vie chrétienne au quotidien, et nous savons que cela n’est jamais facile, que le combat n’est jamais définitivement gagné. Bien des peurs, bien des défaillances et des obstacles sont au rendez-vous de nos projets et de nos relations humaines. Pourtant une joie nous habite : la joie de l’espérance et de l’expérience de la fête ; fête dans le ciel, chez les anges de Dieu, et fête sur terre aussi, par anticipation, car le Royaume est déjà là, tout près de nous.

Célébrons donc cette eucharistie aujourd’hui comme une fête à laquelle Dieu, à l’image du Père de la Parabole, nous invite tous, que nous soyons ses cadets ou ses aînés. A défaut de chevreuil, allons chercher le pain et le vin, offrons la grande prière d’action de grâce du Christ à son Père, puis mangeons, buvons et festoyons, car : « Christ est mort, à cause de notre péché. Il a été rendu à la vie, par la Puissance de la Résurrection. Il est grand, le mystère de notre foi ! »

AMEN (2001-09-16)