vendredi 7 novembre 2025 : journée de solitude pour la communauté
(eucharistie vers 6h45, juste après Laudes). 

Homélies

Liste des Homélies

Homélie du 06 décembre 2015 — 2e dim. de l’Avent — Frère Cyprien
Cycle : Année C
Info :

Année C - 2e dimanche de l'Avent - 6 décembre 2015

Ba 5/1-9, Phil 4-6,8-11, Lc 3/1-6.

Homélie du F.Cyprien

Texte :

Baruch : Parole de consolation : « Jérusalem, tes enfants rassemblés se réjouissent parce que Dieu se souvient ».

Saint Paul aux Philippiens : satisfaction de l’apôtre qui constate des progrès chez les fidèles ; il les encourage : « Celui qui a commencé en vous un si beau travail continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus… ainsi serez-vous saints et irréprochables pour le jour du Christ ».

Avec l’Evangile : Jean-Baptiste, celui qui « court devant ». Sa prédication : se préparer au Jour où tout le monde va devoir rendre des comptes…

« La parole de Dieu fut adressé dans le désert à Jean, fils de Zacharie : « Préparez le chemin du Seigneur ».

Jean-Baptiste annonçait la venue de Jésus, « Emmanuel », Dieu-avec-nous : et nous, nous croyons que Jésus reviendra dans sa gloire de Ressuscité, … apportant le salut définitif, en rassemblant, en récapitulant toute l’histoire… Jésus ressuscité jugeant les vivants et les morts…

Dieu se souvient, dit le prophète Baruch, il se souvient et… Il vient ! Le temps est donné à chaque homme pour préparer sa venue…

Mais combien attendent vraiment, combien préparent vraiment cette venue ?

Si Dieu vient, s’il s’approche, il convient de nous préparer… Ce n’est pas n’importe quelle rencontre, celle qui donnera sens à tout ce qui fait notre existence sur cette terre!

Les premières générations chrétiennes ont pensé que le Messie se faisait attendre....

Mais depuis qu’il est venu … se fait-il attendre ?

S’il tarde, ne serait-ce pas parce que nous ne sommes pas prêts à le recevoir ? Le père Teilhard de Chardin écrit : « le Seigneur Jésus ne viendra vite que si nous l’attendons beaucoup.... »

Faudrait-il avouer alors que nous n’attendons plus rien ? Beaucoup de gens attendent une amélioration de leur vie, ils comptent sur un avenir meilleur.

Face à cela ne trouvez-vous pas qu’il y a assez de catastrophes… depuis Jean-Baptiste et Jésus, pour ne pas admettre que Dieu donne sans cesse les avertissements qu’il donnait déjà avant sa Passion ? « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même », … à propos de malheureux massacrés par Pilate et d’autres écrasés sous une tour écroulée.

Il faudrait hâter nous-mêmes cette venue par notre ferveur, par notre sainteté, par notre vigilance… « en veillant dans le foi »…

Nous-mêmes, ne pas remettre à la fin des temps cette venue, nous appuyer sur la promesse de Dieu pour vivre.

Notre Seigneur, notre Dieu est Celui qui est, qui était et qui vient : il vient, il vient maintenant.

« Préparez le chemin du Seigneur » : ceci s’adresse à tous et pour toujours… Oui, ce ne sont pas deux millénaires qui feraient que Dieu oublie de venir. Dieu se souvient et il ne peut se laisser enfermer dans notre compréhension des choses et des événements ; Dieu ne se laisse pas enfermer… il vient !

Parce que Lui n’est plus soumis au temps, nous devons penser que ce retour, cette venue du Fils de l’Homme, c’est de tout temps.

Le temps de l’Avent, de « l’Avènement », c’est aujourd’hui, l’aujourd’hui d’une venue et d’une présence qui nous surprend et qui nous surprendra sans cesse.

Dans la foi au Christ ressuscité, ce qui nous permet de vivre tout ça, cela s’appelle l’espérance.

…Trois façons de vivre de la grâce et du pardon de Dieu :

La foi : notre foi se fonde sur le passé où Dieu, bienveillant, s’est révélé.

La charité : la charité donne vie à nos actions dans le présent de l’Amour divin … à la suite de Jésus « qui est passé ici-bas en faisant le bien ».

C’est l’espérance qui nous fait avancer dans la confiance et la persévérance :

= dans la paix que Dieu donne ;

= Bien plus…dans le pardon et la grâce qui viennent de Lui, nous acceptons le chaos de l’histoire humaine ; Dieu nous donne la force de porter cette histoire … nous confions notre avenir dans ses mains de Père. Cet avenir s’identifie peu à peu à celui de Jésus mort et ressuscité. Par de là l’épreuve et la mort, la vie de Dieu/la vie en Dieu nous est promise.

Année jubilaire de la Miséricorde et du pardon : année de foi et de charité, année au moins autant d’espérance, de vie vers Jésus le Christ, car, oui, il vient … Il nous aime et veut nous sauver. (2015-12-06)

***

Homélie du 22 novembre 2015 — 34e dim. ordinaire : Christ Roi — Frère Ghislain
Cycle : Année B
Info :

Année B -34e Dimanche ordinaire Fête du Christ Roi - 22 novembre 2015

Daniel 7, 13-14 Apoc. 1, 5-8 Jean 18, 33b-37

Homélie du F.Ghislain

Texte :

Le 13 novembre dernier, à l’annonce de l’attentat terroriste à Paris, à la description du massacre, des victimes, dans la crainte pour les nôtres, dans la colère, peut-être nous sommes-nous souvenu de l’épisode tragique, insoutenable que raconte Elie Wiesel dans son récit intitulé « La Nuit ». Vous le connaissez sans doute : il s’agit du moment où deux hommes et un enfant sont pendus par les nazis dans le camp de Buchenwald. L’enfant, contrairement aux adultes, n’en finit pas de mourir et Wiesel entend quelqu’un derrière lui demander : « Où est le Bon Dieu, où est-il ? » et une seconde fois : « Où donc est Dieu ? ». Et l’auteur ajoute : « Où Il est ? Le voici – il est pendu ici, à cette potence… »

Où était Dieu le 13 novembre à Paris ? Où était-il la veille à Beyrouth ? Où était-il avant-hier à Bamako ?. Ce ne sont pas des questions académiques, c’est la révolte de nos cœurs. Si Dieu existe, s’il est amour, que fait-il devant nos drames ? Dans les psaumes, nous trouvons plusieurs fois cette injonction : « Dieu, sors de ton silence ! »

Aujourd’hui, fête du Christ-Roi, l’Eglise nous fait regarder Jésus devant Pilate. Il arrive après une nuit sans sommeil, des interrogatoires avec voies de fait par des juges décidés à le perdre. Il arrive, ayant échoué dans sa mission de préparer le peuple et la terre d’Israël à être les prémices et les auteurs du Royaume de Dieu son Père. Il a subi l’hostilité des chefs de ce peuple qui auraient dû être les premiers à l’accueillir et à le seconder. Il a vécu l’instabilité des foules, désireuses de guérison miraculeuse et de victoire sans combat contre leurs oppresseurs. Jusqu’au dernier moment, il avait compté sur le soutien des disciples qui l’avaient suivi, qu’il avait formés, auxquels il avait ouvert son coeur mais qui au dernier moment se sont enfuis, après que l’un d’entre eux ait manigancé son arrestation. Le voici devant Pilate, absolument seul, sachant que rien ne le sauvera du massacre préparé, désiré, obtenu d’ennemis vraiment aveuglés par la haine. Et du coté de Dieu son Père, qu’il avait supplié avec des larmes de sang, rien. Regardons-Le. Ne détournons pas les yeux.« O vous qui passez par le chemin, voyez s’il est douleur semblable à ma douleur »

Pilate cependant dialogue. Dans tous les récits de la Passion, les païens sont subjugués par Jésus. Sa dignité que rien n’altère, son silence, la justesse de ses propos. Encore à ce moment Il continue sa mission, et de sa personne émane la grandeur de celui qui n’est habité que par la vérité. A la fin de son procès, le magistrat romain confessera : « Celui-ci est le roi des Juifs ». Et qui est le roi des juifs, dans la Bible, sinon Dieu : « Dieu règne » disent les psaumes. Après sa mort, le centurion romain confessera : « Celui-ci est le Fils de Dieu ».

Où est Dieu, demandait Elie Wiesel ? Le Fils de Dieu est pendu à nos potences. Il est parmi les morts de Saint Denis et du Bataclan, semblable à eux. Il est présent par son Esprit à tous et chacun des massacrés de la terre, mourant avec ceux qui meurent, souffrant avec ceux qui souffrent, pleurant avec ceux qui pleurent, éveillant les uns et les autres à l’Espérance qui finalement ne déçoit pas. Voilà le Christ-Roi !

Où est Dieu ? Le Fils de Dieu est sur le visage de ceux qui viennent au secours des victimes, se dépensent pour aider, il est sur ceux qui souffrent avec dignité, ceux qui affirment la vie, ceux qui, au fur et à mesure que le drame s’éloigne, continuent à s’occuper de ceux qui ont tant perdu.

Où donc est Dieu ? est-il en ceux qui massacrent, car on les a fanatisés au point qu’ils meurent, eux aussi, en même temps que ceux qu’ils tuent, car on les a persuadés, tels les Croisés d’autrefois, qu’ils plaisent à Dieu en exterminant les impies ? Le Christ n’est pas en eux quand ils massacrent mais, quand on le massacrait, Lui, il disait : ‘Père pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Le Fils de Dieu est avec ceux qui pardonnent et avec ceux qui sont pardonnés.

Où donc est Dieu ? En nous aussi qui, en ces jours difficiles, essayons de persévérer sur un chemin d’Evangile dans cet hôpital de campagne qui s’appelle l’Eglise. Jésus est notre Roi. ! (2015-11-22)

Homélie du 15 novembre 2015 — 33e dim. ordinaire — Frère Denis
Cycle : Année B
Info :

Année B - 33° Dimanche du Temps Ordinaire - 15 Novembre 2015

Dan 12 1-3; Heb 10 11-18; Mc 13 24-32;

Homélie du F.Denis

Texte :

Nous allons vers la fin de l'année liturgique, dimanche prochain nous célébrons le Christ Roi et dans quinze jours, c'est le 1 er dimanche de l'Avent. Avent, à venir, ce qui vient: le Royaume de Dieu selon son plan. Sans m'arrêter sur les trois lectures de cette messe, je vous propose de réfléchir sur ce que signifie la messe, toute messe dans cette venue espérée du Royaume. Pourquoi allons-nous à la messe? Vous savez la réponse : nous allons à la messe pour louer Dieu avec le Christ.

Mais, au moment de l'élévation, le prêtre nous fait regarder le Christ, avec les signes de sa mort: dans un grand silence, il montre d'abord l'hostie, puis le calice, d'abord le corps du Christ, puis, le sang du Christ. Le Christ est là présent tel qu'il était quand il meurt. La messe serait-elle un moment de mémoire pour nous souvenir de Jésus mort pour le monde? Bien mieux, elle est un vrai sacrifice agréable à Dieu, mais pas un nouveau sacrifice, elle est le sacrifice unique et définitif de Jésus rendu présent sous nos yeux, pour le salut du monde. Et, à partir de son don total à son Père, total dans sa mort, il nous fait vivre. La messe est un grand moment de vie.

. Expliquons-nous. Et je choisis pour cela un mot qui peut étonner, la messe nous déplace, nous fait marcher, elle donne à notre humanité d'aller loin dans ses possibilités : nous allons regarder, écouter, répondre à une invitation entendue, prendre et donner, échanger la paix avant de manger, oui manger. La messe est un repas qui permet de marcher, d'aller plus loin. On y vient, on en sort plus fort, plein d'allant, capable de nous déplacer encore. Disons que la messe qui est un acte bref nous fait expérimenter trois déplacements majeurs, trois marches :

D'abord, première marche, celle de l'offertoire, vraie procession de quelques-uns d'entre nous et qui nous représentent tous. Ils s'approchent paisiblement de l'autel où le prêtre attend et, incliné, reçoit silencieusement les dons offerts, puis les offre. Nos yeux les suivent, là est notre vie offerte.

Le prêtre lève alors les bras pour chanter Dieu. Ce geste, reprenant les gestes des juifs au Temple, était devenu celui du Christ, du Christ en croix particulièrement. Le prêtre, donc les bras levés, commence alors la grande louange de Dieu, l'Unique et définitif sacrifice de louange qui puisse plaire à Dieu puisque que là est dit l'amour du Père et du Fils.

Seconde marche vers l'autel. Cette fois, c'est pour manger et boire. Oui, manger Pour manger le Corps du Christ. L'acte de la bouche, de la manducation, est la façon la plus naturelle d'assurer une vie durable indispensable et permettant à la vie chrétienne d'être ce que Dieu nous offre : partager sa vie dès la terre. Moment capital, jadis ignoré dans nos paroisses où la communion était donnée et reçue après la messe, sous prétexte de libérer l'autel pour la messe suivante. Non, se déplacer vers l'autel pour communier, dans une fraternité de baptisés, nulle part aussi naturelle et vraie.

Troisième marche. Et c'est pourquoi on dit de la Messe qu'elle est un Mystère. Quel mystère? Ce Pain, le Corps du Christ, ce peu de vin que nous recevons, mais c'est vraiment le sang du Christ, nous font grandir divinement, aux horizons de Dieu.

Le Christ immolé à en mourir a été ressuscité par son Père, et ce que Dieu projette et qu'il nous a dit, par Jésus, dans la prière dominicale, le Notre Père, devient possible: que sur terre comme au ciel son Nom, son règne, sa volonté soient le réel de notre vie quotidienne. Allez, dit donc le prêtre à l'assemblée, demeurez en présence de Dieu et annoncez, par votre vie, vos travaux, votre silence même, que le Royaume de Dieu est proche.

Présence de Dieu dans la messe, force dans nos vies, et dans toute l'humanité, amour fraternel à l'image de l'amour éternel du Père, du Fils de l'Esprit (2015-11-15)

Homélie du 08 novembre 2015 — 32e dim. ordinaire — Frère Vincent
Cycle : Année B
Info :

Année B - 32° dimanche du Temps Ordinaire - 8/11/2015

1 R 17 10-16; Héb 9 24-28; Mc 12 38-44

Homélie du F.Vincent

Texte :

L'Évangile de ce matin me fait penser à un petit récit de Tagore, le grand poète indien, vous connaissez sûrement! C’est l'histoire d'un pauvre mendiant qui croise le cortège rutilant du roi. En le voyant, il se dit que c'est son jour de chance. Alors il tend la main vers le char en or. A sa grande surprise le roi lui demande « Qu'as-tu à me donner ? » Le mendiant déçu cherche au fond de son sac quelques grains de riz et il en donne un au roi. A la fin de la journée, le mendiant fait ses comptes et dans ses pauvres grains, il en trouve un en or. Il se dit alors : Que n'ai-je donné mon tout ?»

C'est vrai ce n'est qu’un conte mais c'est comme le négatif des textes bibliques de ce dimanche. Quand Dieu envoie le prophète Élie au désert, ce n'est pas pour convertir mais pour mendier. Et c'est à une pauvre veuve qu'il fait appel. Contrairement au poème de Tagore, elle donne tout le peu dont elle dispose. Et c'est avec ce peu que le Seigneur a réalisé de grandes choses. La veuve de notre Évangile fait de même.

En écoutant cet Évangile, je repensais aussi à une phrase du Père Michel Rondet, un grand jésuite, il disait: « Toute la vie spirituelle, toute la vie chrétienne, c'est passer de la sainteté désirée à la pauvreté offerte. » ; oui, c'est tout l'Évangile, l'Évangile de ce matin!

Ce n'est pas à nous de condamner les gens riches passés avant la pauvre veuve. D'ailleurs le texte très sobre ne les condamne pas. Ils mettaient leur offrande dans le tronc du Trésor. Par là ils faisaient une démarche pour exprimer à Dieu leur adhésion. On peut supposer, je pense, qu'ils désiraient la sainteté.

Mais c'est quand nous avons tout donné, quand notre confiance ne repose plus que sur Dieu seul (et non plus sur nos richesses), sur Dieu seul qui est tendresse, qui est tout Amour, c'est quand nous comprenons que nous ne serons pas le moine, le chrétien, la chrétienne que nous avions rêvé, c'est alors que Dieu pourra réaliser en nous les merveilles de sa grâce. C'est alors que nous pourrons commencer à accueillir l'Eternelle nouveauté de Dieu. C'est alors que nous pourrons commencer à devenir des saints en accueillant l'Eternelle et toujours nouvelle sainteté de Dieu.

C'est vrai, il nous est difficile d'admettre que notre seule richesse aux yeux de Dieu soit notre pauvreté; et pourtant c'est bien çà le cœur de l'Évangile.

Ce qu'il nous faut, c'est tout donner mais comme un DON reçu gratuitement; le donner comme une reconnaissance joyeuse du DON de Dieu.

Car Dieu ne cesse de combler, en nous la révélant, notre radicale pauvreté. C'est à chaque instant que ce don nous est fait et que nous avons à lâcher dans le trésor de Dieu notre minuscule piécette.

Si nous savons accueillir de plus en plus et de mieux en mieux ce DON inestimable que Dieu nous fait, le DON de son Amour, si nous savons de plus en plus lui rendre grâce, alors nous pourrons l'entendre de mieux en mieux, l'entendre de plus en plus nous dire et nous redire : "Toi, oui toi, tu es mon Fils bien-aimé. En toi je suis heureux !".

*AMEN* (205-11-08)

Homélie du 02 novembre 2015 — Défunts — Frère Damase
Cycle : Année B
Info :

Année B - 2 Novembre 2015 - Messe des défunts

2 Mac 12 43-46; Jn 6 37-40

Homélie du F.Damase

Texte :

Je suis la Résurrection et la Vie.

Mon Père, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob,

n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.

Celui qui croit en moi, vivra à jamais.

La mort n'est pas une réalité abstraite.

Elle est bien présente dans nos existences.

C'est pour cela que nous cherchons à l'escamoter de mille manières,

à faire comme si ce temps allait se poursuivre sans interruption.

Nous chrétiens, nous croyons au Christ,

vainqueur de la mort et vivant à jamais.

Mais nous connaissons aussi cette lutte entre la vie et la mort,

ce combat pour accepter notre mort, afin que la vie du Christ triomphe en nous.

Un jour, comme tout homme, nous aurons à affronter notre mort.

Ce ne sera pas plus facile, ni plus difficile, du seul fait que nous avons la foi.

En ce jour, nous pouvons seulement dire que

nous désirons vivre cette étape, comme Dieu voudra, et quand il voudra.

Nous souhaitons que nos derniers instants sur cette terre

soient un passage avec le Christ et vers Lui.

Aujourd'hui, avec toute l'Eglise, nous prions pour tous les défunts.

Certains ont pour nous un visage et une voix.

Ils évoquent des souvenirs, heureux ou difficiles.

Nos frères Nicolas, Orsise, Servan et Ernest

nos parents, des voisins ou des amis sont là

présents à notre cœur et à notre prière.

Dans quelques jours, nous égrènerons leurs noms,

D'autres sont membres de cette foule d'inconnus, d'oubliés, d'anonymes, disparus dans les guerres, prisons, cataclysmes, hôpitaux, nos frontières et autres déserts multiples...

Oui, nous voulons et nous devons nous souvenir d'eux,

car ils sont les amis très chers du cœur de Dieu.

Ils sont ces heureux énumérés hier par la litanie des Béatitudes.

Ils n'ont laissé aucun nom, aucune trace sur cette terre,

alors leur souvenir est précieux à tout le Peuple de Dieu,

spécialement au très humble et très pauvre Fils de Dieu lui-même,

Sa mission est de n'en perdre aucun,

Son amour donne la vie à chacun.



Aujourd'hui, nous confessons que Jésus n'a pas simulé la mort.

Il l'a assumée douloureusement, dans son corps et dans son coeur :

"Mon Dieu, mon Dieu pour quoi m'as-tu abandonné ?"

Il l'a assumée amoureusement, pour son Père et pour nous.

"La volonté de mon Père est que tout homme

qui voit le Fils et croit en Lui obtienne la vie éternelle ;

et moi je le ressusciterai au dernier jour".

Désormais, la mort est derrière nous ; la vie est devant nous.

Thérèse de Lisieux disait avec exactitude :

"je ne meurs pas, j'entre dans la vie".

En ces jours de novembre,

nous prions pour nos défunts, tous les défunts,

Ils ont semé dans les larmes, qu'ils récoltent dans la joie!

Leur orgueil est d'avoir espéré partager la Gloire de Dieu" (cf Rom 5, 2). (2015-11-02)

Homélie du 01 novembre 2015 — Toussaint — Père Abbé Luc
Cycle : Année B
Info :

Année B -TOUSSAINT 2015

Ap 7, 2-4. 9-14 ; 1 Jn 3, 1-3 ; Mt 5, 1-12a

Homélie du Père Abbé Luc

Texte :

Frères et sœurs,

Il y a quelques années, un livre sortait avec pour titre : « Jésus, l’ami déroutant ». Ce titre pourrait s’appliquer tout à fait à l’évangile que nous venons d’entendre. Jésus s’y révèle l’ami ou plus encore le « maitre déroutant ». Jésus ami et maitre, ne veut que notre bonheur, mais quel bonheur ! « Heureux ceux qui pleurent…, heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute… » Qui d’entre nous oserait dire ces paroles à quelqu’un qui pleure ? Qui oserait dire aux chrétiens persécutés d’Irak et de Syrie : « heureux êtes-vous parce que l’on vous persécute » ? Nous touchons du doigt ici combien ces paroles de Jésus ne sont pas des paroles humaines comme les autres. Lui seul pouvait et peut encore aujourd’hui parler ainsi à chacun d’entre nous. Et pourquoi Lui seul ? Parce qu’à la lumière de sa mort et de sa résurrection nous croyons aujourd’hui que ces paroles sont vraies. Lui, le doux, le pacifique, le miséricordieux, il a été persécuté pour la justice, insulté. Et aujourd’hui, Lui le Vivant, il connaît le bonheur dans la Gloire de son Père … Inaccessible à nos efforts de perfection et à nos vertus, Jésus nous a partagé ce bonheur et il veut nous le partager pour toujours. Telle est l’espérance qui motive la célébration en ce jour.

Telle est la Bonne Nouvelle que fêtons aujourd’hui. Comme le suggère la première lecture, le sang versé de Jésus, l’Agneau innocent, blanchit les vêtements d’une foule innombrable…C’est notre humanité déjà rachetée, « la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d’en haut » comme nous le chanterons dans la préface. C’est notre humanité promise à une joie sans pareille. Joie demain, mais aussi joie dès aujourd’hui.

« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse » conclue Jésus « car votre récompense est grande dans les cieux ». Frères et sœurs, cette fête voudrait nous apprendre dès maintenant à recueillir et peut-être aussi à cultiver la joie de Jésus. Mais une joie, au milieu des persécutions, est-ce possible ? Comment au milieu des adversités et des combats, entrer dans cette joie ? Avec vous, j’entends cette exhortation de Jésus, et avec vous je cherche moi aussi, là où spontanément j’aurai tendance à m’attrister et me lamenter…Certainement Jésus nous invite à laisser l’espérance de le rejoindre un jour, nourrir toujours plus profondément notre joie présente. Cette espérance est la source imprenable de notre joie. Elle ne donne pas une certitude, mais elle est comme socle sur lequel on peut prendre appui pour rebondir. Mais pour nourrir encore davantage notre joie, ne faut-il pas aussi laisser l’espérance du bonheur à venir changer notre manière de vivre. Vivons-nous comme si seul le présent comptait, ou bien vivons-nous dans la conscience que notre temps passe et qu’il est orienté vers un avenir en Dieu ? Cherchons-nous à tout prix à maitriser et à remplir le temps présent comme si Dieu n’existait pas, ou bien laissons-nous à notre quotidien une ouverture ? Pour nous chrétiens, la prière joue ce rôle, ainsi que la lecture…savoir s’arrêter pour scander le temps de ces moments qui donnent à notre quotidien son goût d’éternité. Quand Jésus proclame heureux les pauvres de cœurs, les doux, les miséricordieux, les artisans de paix, ne nous indique-t-il pas un style de vie, plus qu’un modèle ? Le style d’une vie qui ne prend pas pour soi, mais qui accepte d’être ouverte aux autres, sans rien retenir. Les pauvres de cœurs ne sont pas encombrés d’eux-mêmes, mais ouverts à ce qui vient, dans la conscience de leur petitesse. Les doux, les miséricordieux et les artisans de paix ont renoncé à la prétention d’imposer leurs vues aux autres. Ils leur donnent plutôt une place de choix par leur accueil et par leur disponibilité. Oui l’espérance du Royaume des cieux et du bonheur partagé en Dieu peut nous apprendre le style d’une vie décentrée de nous-même, source d’une joie d’un autre goût.

Rendons grâce en cette eucharistie pour cette joie que Jésus a offerte en partage à tous les saints et amis de Dieu durant leur existence, et maintenant dans sa gloire. Rendons grâce et accueillons maintenant sa Vie offerte qui vient nourrir et fortifier notre joie. (2015-11-01)

Homélie du 25 octobre 2015 — 30e dim. ordinaire — Frère Sébastien
Cycle : Année B
Info :

Année B - 30e dimanche ordinaire - 25 Octobre 2015 —

Jérémie 31.7–9 – Hebr 5,1-6 — Mc 10,46-52

Homélie du F.Sébastien

Texte :

Frères et sœurs, grande joie, c’est le dimanche de la chance, de la chance d’êtres des appelés. Cela, la liturgie l’illustre par trois exemples d’appels qui ont transformé des vies en leur donnant un sens, une utilité, un idéal. Dans la lecture centrale, celle de l’épître aux Hébreux, c’est Jésus qui est appelé, c’est clair, mais je ne peux m’y attarder, pour aller vite aux deux appels qui l’encadrent, celui de Jérémie dans la première lecture, celui de l’aveugle de Jéricho dans l’Évangile. Jérémie est un géant de la Bible, l’aveugle un nain en comparaison, mais tous deux sont très proches de nous, des frères en humanité.

La surprise est de constater que leur monde d’alors était comme le nôtre marqué par des alternatives d’apparitions et de disparitions de superpuissances mondiales, politiques, économiques, religieuses ou pseudo. L’Assyrie, l’Egypte, la Babylonie… valsèrent autour de Jérémie et de ses successeurs. L’Empire romain au temps de l’aveugle avant la prise et le sac de Jérusalem, avant l’effondrement plus tard de l’empire des César. De tels bouleversements s’accompagnent de grandes souffrances. En face de cela, le peuple élu, faible et pécheur, comme nous-mêmes aujourd’hui, ne fit jamais le poids. Mais il y avait Dieu, le vrai, celui des petits moyens.

Il y eut Jérémie, son porte-parole, dont la voix vivante vient encore de faire résonner à nos oreilles l’inouï de l’Alliance nouvelle dans laquelle notre Dieu, en personne, s’engagea tout entier et pour toujours. Il y eut l’aveugle de Jéricho qui passe devant et continue de nous entraîner à la suite de Jésus. Il y eut, il y a les épreuves surmontées qui prouvèrent que l’Alliance était entrée en service, qu’elle savait accompagner des hommes ordinaires, comme vous et moi, comme Jérémie et l’aveugle de Jéricho.

Mais ne nous trompons pas. De caractère, Jérémie est un timide, il se défie de lui-même et redoute le combat, il tente de se dérober à l’appel de Dieu : « je ne sais point parler; car je suis un enfant » : Seigneur, laisse-moi !

C’est un émotif, un sensible. Tout le touche, notamment les choses de la nature. Ses oracles sont parsemés d'images rurales et de rêves villageois» Il aime les arbres, l'eau, les fontaines, la neige du Liban, le chant des oiseaux. Les dégâts causés par la sécheresse. Il pleure avec « la biche qui abandonne sa portée, parce qu'il n'y à plus de verdure. » Il est sensible aux fêtes villageoises, aux rires et aux danses.

Il a un don quasi professionnel de pressentir l'événement, personnel ou mondial, les déportations, les exils, les vagues de migrants fuyants. Il en a des visions, il en pleure abondamment, se décourage, se plaint piteusement et rebondit, pas toujours.

De par sa vocation, ce campagnard doit malgré lui entrer dans les imbroglios politiques et religieux de l’Israël de son temps. Il lui faut parler et écrire à grands risques, avec une pleine conscience de le faire au nom de Dieu « parole du Seigneur », « voici ce que dit le Seigneur….

Au fil des siècles le livre dit de Jérémie a sans cesse été complété, réécrit afin de coller aux événements. Tel un vivant, l’écrit a évolué dans une continuité qui soulignait , comme Osée, la tendresse de Dieu envers son peuple chéri. « Éphraïm est-il donc pour moi un fils si précieux, que, chaque fois que je parle contre lui, je doive encore me souvenir de lui? » Ou encore : « Je t’ai aimé d’un amour éternel, c’est pourquoi je t’ai gardé ma faveur. Je te rebâtirai, vierge d’Israël, et tu seras rebâtie. Tu retrouveras tes tambourins et de nouveau tu sortiras au rythme des danses joyeuses. »

Jérémie semblait destiné à la vie d’un campagnard ignoré. Et voilà que Dieu lui impose une vocation de combattant, dans le tumulte des villes et les arcanes de la politique. Il lui faut lutter contre tous. « Tous me maudissent», dit-il. Ses frères eux-mêmes et la maison de son père, le trahissent

Cet appelé doit vivre seul, sevré des joies que procure l'amitié ou le voisinage. « Son isolement est d’autant plus douloureux qu’il ne peut s’en consoler auprès d’une femme aimante. Le Seigneur lui impose le célibat, qui était en Israël une disgrâce et une honte : « Tu ne prendras pas femme et tu n'auras ni fils ni filles en ce lieu.» Son unique et austère réconfort c’est son Dieu, ce Dieu qui se sert de lui à son gré.

Ses célèbres « Confessions », — une sorte de Journal intime — font sentir le débat douloureux d'un homme qui entend demeurer fidèle malgré tout, mais rêve parfois d’un sort un peu plus doux.

En proie à l'hostilité quasi universelle, seul à porter un écrasant fardeau, il doit encore lutter contre lui-même, vaincre ses inquiétudes, ses angoisses, son découragement, et même se résigner au vécu de l’abandon de Dieu. Son drame spirituel, lui fait anticiper au plus près celui du Fils de l'Homme.

Et l’aveugle de Jéricho ? C’est le nain à côté du géant. Lui aussi est seul, mais plus pour longtemps, seul au milieu de la foule qui s’efforce de le réduire au mutisme. Sa cécité le cloue sur place et le voue à la mendicité. moins pécuniaire que de ce à quoi aspire son âme. Le Messie Fils de David, Il l’attendait si fort qu’il l’identifie sur le champ dans le Jésus de Nazareth qu’on lui annonce. Appelé par lui, il s’élance, malgré ses yeux encore bandés par son infirmité, et se retrouve après un bref dialogue, voyant de tous ses yeux du corps et de l’âme.

Bartimée est un impuissant actif qui force son destin ; qui trouve en son Sauveur un ami, un ami qu’il vaut la peine de suivre partout où il ira.

Bartimée, Jésus, deux hommes qui nous ouvrent les yeux, qu’on suit jalousement des yeux le plus longtemps possible tandis qu’on les voit s’éloigner ensemble… la chance des chances.(2015-10-25)

Homélie du 11 octobre 2015 — 28e dim. ordinaire — Frère Hubert
Cycle : Année B
Info :

ANNEE B - 28e DIMANCHE Temps Ordinaire – 11 octobre 2015

Sag 7 1-11; Héb 4 12-13; Mc 10 17-30

Homélie du F.Hubert

Texte :

A Césarée de Philippe, après la confession de foi de Pierre, Jésus a annoncé pour la première fois sa passion. De ce territoire, tout au nord de la Palestine, il descend peu à peu vers Jérusalem, lieu de sa Pâque. En route, sur une haute montagne, dans sa relation au Père, il a été transfiguré, puis il a renouvelé l’annonce de sa passion. Bientôt, il le redira une troisième fois.

Dans ce contexte, alors que Jésus se remettait en route, un homme accourut et tomba à ses genoux : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ?

Belle question, beau désir.

Mais qu’est-ce que la vie éternelle ? Qu’est-ce que le véritable héritage ?

Que devons-nous « faire » ?

Vends, donne aux pauvres, suis-moi.

Suis-moi, sur le chemin de Jérusalem.

L’homme s’en alla tout triste

Mystère de la rencontre de cet homme avec Jésus.

Il était plein de désir, et Jésus l’aima.

« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. » écrit le pape François.

Et pourtant, cet homme devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. »

Jésus posa son regard sur lui.

Ce regard n’a-t-il pas suffi pour l’attirer au-delà de toute mesure ?

Le regard de Jésus n’est pas un regard séducteur. Il ne force rien.

Il nous laisse toute liberté. Il sait attendre, attendre notre heure, celle de notre oui libre.

N’éveillez pas, ne réveillez pas l’Amour, avant qu’il le veuille. » dit le Cantique des Cantiques.

Dieu écrit droit avec des lignes courbes, dit-on.

Dieu écrit droit avec nos lignes courbes.

L’homme s’en alla tout triste :

j’aime penser que là n’a pas été la dernière décision de son cœur.

Nous avons tous l’expérience de nos réactions contradictoires, de nos réactions premières et de nos réactions secondes.

Nous sommes dans le temps et nous avons besoin de temps.

Dans la vie commune, nous avons l’expérience de telle première réaction immédiate, négative, suivie plus tard d’une autre positive.

St Matthieu nous rapporte la parabole des deux fils auxquels leur père demande d’aller travailler à sa vigne. Le second dit oui et n’y alla pas, le premier dit non puis, s’étant repenti, il y alla.

Acceptons pour les autres et pour nous-mêmes le temps du cheminement, le temps de la conversion. Celle-ci est parfois immédiate, parfois très lente.

Lors même qu’elle est immédiate, il nous faut la monnayer jour après jour, dans la durée. Et nous savons que le chemin est parfois rude.

Le Fils de l’homme n’a pas où reposer la tête.

Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas digne de moi.

Il nous faut alors replonger notre regard dans celui de Jésus pour reprendre cœur, pour reprendre souffle, pour reprendre joie, dans le dépouillement de nos pseudos richesses que nous avons du mal à abandonner.

Quand nous entendons Pierre dire : Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. », nous savons que c’est vrai et que c’est faux tout à la fois. Pierre a tout quitté et n’a pas tout quitté. Il aime son Maître, mais il n’aura pas la force de le suivre jusqu’au bout.

Le regard de Jésus lui signifiera que rien n’est perdu et que Dieu, lui, est fidèle.

Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu.

La vie éternelle, c’est d’être avec Dieu, de partager sa vie.

Avec les psalmistes, puissions-nous dire :

Pour moi, il est bon d’être proche de Dieu.

Ma part, c’est Dieu pour toujours. Ps 72

La part qui me revient fait mes délices ;

j’ai même le plus bel héritage. Ps 15

« Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, dit encore le pape François, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. Même les croyants courent ce risque, certain et permanent.

Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. »

Je termine avec une citation de notre f. Servan, envoyant ses poèmes à un frère : « F.Voici mon petit chant du cygne, simple étape vers la Bonté-Beauté finale…

A toi, bonne route, de Beauté-Bonté, en communion ».

Nous pouvons ajouter aujourd’hui : de Sagesse en sagesse…

Bonne route à chacun !

(2015-10-11)

Homélie du 04 octobre 2015 — 27e dim. ordinaire — Frère Antoine
Cycle : Année B
Info :

Année B - 27ème Dimanche du T.O.- 4 Octobre 2015

Gn 2.18..24 Hé 2…11 Mc 10, 2-16

Homélie du Frère Antoine

Texte :

Cet Evangile nous montre qu’Il y a 2000 ans poser une question sur le mariage était déjà « une mise à l’épreuve » Avec le synode sur la famille , elle revient avec force.

Il ne s’agit plus seulement de répudiation et d’indissolubilité du mariage mais de rappeler que, dans presque toutes les civilisations, le mariage concerne un homme et une femme ce qui, de nous jours, ne semble plus évident pour tout le monde

L’Evangile nous met en face d’un piège tendu à Jésus… Il y répond en revenant à l’essentiel : Nous sommes faits à l’image de Dieu…Nous sommes faits pour aimer… car Dieu est amour.

Le verset de l’Alleluia d’aujourd’hui nous le rappelle « Alléluia si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et en nous son amour atteint la perfection Alléluia»

Mais, aimer en vérité, peut se révéler un chemin difficile, un chemin éprouvant.

Nous avons besoin d’aimer et d’être aimés et nous sommes comme paralysés, par l’endurcissement du cœur humain. La Loi de Moïse en tenait déjà compte : « C’est en raison de votre endurcissement et de la dureté de votre cœur, que Moïse a établi cette Loi. »

Le thème de l’endurcissement du cœur de l’homme, comme celui du peuple élu à la nuque raide, est illustré par tout un cortège d’unions brisées, d’adultères, de polygamies, qui traversent l’ensemble de la bible, et parfois Dieu ne semble pas s’en scandaliser, car plusieurs de ces infidélités s’insèrent dans l’histoire du salut et notamment dans la généalogie de Jésus.

Cette patience de Dieu envers les faiblesses humaines ne montre-t-elle pas ce que notre Pape François a souvent relevé, à savoir que… la miséricorde et le pardon sont une autre manière de nommer… le commandement divin de l’amour du prochain.

Dans l’Evangile, Jésus en appelle à l’intention originelle du créateur pour présenter l’union de l’homme et de la femme comme une base solide… sur laquelle l’humanité doit s’édifier et non se détruire. L’homme et la femme sont à l’image de Dieu, là réside la grandeur de leur union. Jésus en tire la conséquence voulue par le créateur… tous deux ne feront qu’un… ce que Dieu a uni…que l’homme ne le sépare pas.

Le mariage chrétien est bien ‘plus’ qu’une simple entreprise humaine….

Mais.. sa réalité est là !... En France, 334 divorces sont prononcés chaque jour…334..

Vécus pour beaucoup comme un échec profond, un véritable séisme, une remise en cause totale de la personne et de son avenir et qui engagent époux et enfants…

Quelles souffrances ils supposent… que de drames ils révèlent, dont on sait que les enfants sont les premières victimes. De nombreux médias catholiques ont transmis ces derniers mois, ces appels de détresse venant de divorcés demandant le secours de l’Eglise… Remariés, n’ayant aucune vocation au célibat, c’est dans l’amertume qu’ils entendent à la messe cette parole du prêtre « Heureux les invités au repas du Seigneur ». On peut comprendre que beaucoup d’entre eux s’éloignent définitivement de l’Eglise entrainant avec eux leurs enfants.

Frs et Srs, que cet Evg soit un point fort de notre Prière,...

Prière pour un déroulement fécond du Synode…

Prière pour le Pape, les cardinaux, les évêques, les experts… tous ces hommes de foi qui veulent travailler pour le bien des fidèles…

Prière pour que, devant l’enseignement de l’Eglise et la situation souvent dramatique de milliers de couples et d’enfants en détresse…des solutions courageuses, inspirées de l’Esprit Saint, ne se contentent pas de paroles de compassion mais traduisent une miséricorde qui s’inscrive dans des orientations…décisives et des résolutions… concrètes, effectives.

Aimer Dieu qui nous aime… c’est aimer l’autre… les autres… avec le cœur de Dieu. (2015-10-04)

Homélie du 27 septembre 2015 — 26e dim. ordinaire — Frère Jean-Noël
Cycle : Année B
Info :

Année B – 26° dimanche du TO - 27 septembre 2015 –

Nbre 11 25-29 ; Jac 5 1-6 ; Mc 9 38-48

Homélie du F.Jean-Noël

Texte :

« Nous avons vu quelqu’un expulser un démon en ton nom. Nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent »

- Que voilà un « nous » bien appuyé, un rien jaloux ! On sent Jean prêt à faire appel au feu du ciel sur ce concurrent comme il l’avait proposé pour punir ces méchants Samaritains qui n’avaient pas voulu les accueillir avec Jésus. Eh! bien Non! Jésus fait éclater ce « nous » pointilleux !!

Jésus ou Marc ? Qui écrit pour de jeunes communautés chrétiennes tentées par un retour à un Cénacle bien chaud : « Nous » - on sait par Paul, qu’ici ou là, on revendiquait jalousement : « Moi, j’appartiens à Paul, moi à Apollos » et moi, à je ne sais plus qui encore. Eh bien, non ! Ce qui compte mais qui compte absolument dit Marc, c’est votre appartenance au Christ à honorer. Et cela peut se faire déjà par cette chose aussi simple qu’un verre d’eau offert en son nom. Mais c’est énorme, un bonheur à préférer à tout. Il faudrait même être prêt à tout perdre pour garder cela. Et là, pas de « nous » protecteur : si ton pied, si ta main, si ton œil est un obstacle arrache, coupe. Plutôt ça que perdre l’appartenance au Christ !

Et ces images horribles de noyades, de mutilations, sont là pour dire la radicalité de la chose. Il faut les recevoir pour ce qu’elles sont : des images sans essayer de s’en faire de petits dessins, surtout quand, naturellement, elles habitent déjà nos imaginaires païens pas encore bien évangélisés, et les réactivent, comme cette image atroce de feu qui ne s’éteint pas ! Et là, de grâce, pour l’honneur de Dieu, ne lui imputons pas ce qui ne peut pas venir de lui : ces inventions d’horreur que sont nos goulags et autres bûchers crématoires. Ces feux là sont bien montés du cœur de l’homme. En ce sens, je trouve la précision du Père Varillon (La joie de croire), bien éclairante :

« C’est le même feu en enfer, au purgatoire et au ciel » et qui n’en fait pas l’expérience ? « (« L’enfer « existe, je l’ai expérimenté » en pastichant un titre célèbre).

- Feu de malheur, quand je me cale sur le refus : Non ! Ca fait mal, mais c’est « Non » quand même ! « Niet »

- Feu qui purifie, qui libère, quand je suis dans l’ouverture du désir, recentré, réorienté.

- Feu qui flamboie, de joie, de lumière, quand je suis dans l’accueil, l’offrande. Dans le don.

- Ce dernier feu, Jésus – il l’a dit- brûlait d’embraser la terre.

Appartenance au Christ. Ne rien lui préférer ( RB)

Souvenons- nous. Il y a 50 ans. La clôture du Concile. Le discours de clôture par Paul VI. Ses presque tout derniers mots. Il parle du Christ. Évidemment :

S’éloigner de lui, c’est

Ou plutôt comme une prière, un engagement :

S’éloigner de toi, c’est périr.

Se tourner vers Toi, c’est ressusciter.

Demeurer en Toi, c’est être inébranlable.

Retourner vers Toi, c’est naître.

Habiter en Toi, c’est vivre. Paul VI

Et aujourd’hui, le Pape François continue :

« Avec Jésus, la vie devient beaucoup plus pleine. Avec lui il devient facile de trouver un sens » EG 121

« Connaitre Jésus, ce n’est pas la même chose que de ne pas le connaître. Marcher avec Lui, pas la même chose que de marcher à tâtons. Écouter sa parole, ou l’ignorer, ce n’est pas la même chose. C’est le §266 de la « Joie de l’Évangile »

Si vous ne l’avez pas encore lue, c’est le moment, pour votre rentrée chrétienne et même pour tout votre quotidien. Un vrai GPS. Essayez voir. Du bonheur !!(2015-09-27)