vendredi 7 novembre 2025 : journée de solitude pour la communauté
(eucharistie vers 6h45, juste après Laudes). 

Homélies

Liste des Homélies

Homélie du 31 juillet 2016 — 18e dim. ordinaire — Frère Jean-Louis
Cycle : Année C
Info :

Année C - 18e dimanche TO (31/07/2016)

(Qohèlet 1,2 ; 2, 21-23 – Ps 89 – Colossiens 3, 1-5.9-11 – Luc 12, 13-21)

Homélie du F.Jean-Louis

Texte :

Frères et sœurs, nous sommes à la moitié de la période des vacances, les uns partent et d’autres reviennent, c’est le grand chassé-croisé sur les routes, le week end noir pour la sécurité routière. Il y a ceux qui reviennent avec de beaux souvenirs et ceux qui partent avec l’espoir de se reposer d’une année passée souvent à courir …

Il y a ceux qui sont partis dans la joie et ont rencontré l’horreur à Nice … Il y a ceux aussi, nombreux, qui n’ont pas pu partir en vacances ou encore les migrants et les réfugiés qui ont été forcés de partir de chez eux … Et il ne faudrait pas que, dans la mondialisation de l’indifférence dénoncée par le pape François, nous les oubliions trop vite.

Mais dans cet air dominant de vacances, les lectures de ce dimanche tombent comme une douche froide … que déjà, malheureusement, l’actualité nous a déjà offerte ces derniers jours …

« Vanité des vanités, tout est vanité » nous dit la première lecture.

« Tu fais retourner l’homme à la poussière » renchérit le psaume 89 qui a été chanté tout à l’heure.

Et saint Paul « Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre.»

Et encore l’évangile : « Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? »

Avouons-le, il y a des textes plus gais à écouter en plein cœur de l’été même si cet été 2016 nous laissera certainement un goût amer …

Peut-être que ces textes d’aujourd’hui pourraient nous aider à cheminer et nous ouvrir des horizons alors que beaucoup, dont nous sommes sans doute, sont désorientés par la brutalité des événements ....

La première lecture d’abord dont le début nous est bien connu « Vanité des vanités, tout est vanité. » En Hébreux, le mot traduit par « vanité » signifie « vapeur, buée » et il peut prendre le sens d’éphémère. On comprend bien alors le sens de ce texte. Oui, le résultat du travail, les gains, les salaires, les profits sont éphémères comme la vapeur. Est-ce si faux ? Mais il faut le reconnaître, ce passage ne nous laisse pas dans un enthousiasme débordant.

Et le psaume qui fait écho à la première lecture « en rajoute une couche » si vous me permettez l’expression. « Tu fais retourner l’homme à la poussière », « mille ans sont comme hier », « ce n’est qu’un songe, une herbe changeante qui fleurit le matin et est fanée, desséchée le soir ». Décidément, là aussi, rien de très réjouissant.

Pourtant, le psaume ne nous laisse pas dans un constat désespéré, il ouvre une issue : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours, que nos cœurs pénètrent la sagesse. » Faisons preuve de sagesse, de réalisme, rappelons-nous que notre vie sur terre n’est pas sans fin. Mais le psaume va plus loin : il demande à Dieu de nous rassasier de son amour, de sa douceur (pensons-nous spontanément que notre Dieu est un Dieu doux ? ce serait à creuser). Et nous passerons alors nos jours dans la joie et les chants.

Voilà peut-être une réaction qui nous est proposée face au constat de la vanité, de la fragilité de nos vies. En prendre conscience, surtout pas seuls, mais accompagnés par l’amour et la douceur d’un Dieu qui veut pour nous la vie, mais une vie véritable.

Et saint Paul nous fait faire le grand saut de la foi chrétienne : nous sommes ressuscités avec le Christ. Notre vie ne se termine pas dans le gouffre sans fond de la mort mais elle se poursuit par la vraie vie, celle offerte par le Christ ressuscité, comme le disait Thérèse de Lisieux au moment de son passage : « je ne meurs pas, j’entre dans la vie ». Elle avait tout compris.

Mais pour ressusciter avec le Christ il s’agit déjà aujourd’hui, dans notre vie, de vivre en ressuscités : bannir ce qui n’est finalement qu’illusion et soif de posséder … tout cela est éphémère, tout cela est vapeur…

Et l’évangile, comme c’est souvent le cas, nous plonge dans une situation concrète. Situation malheureusement banale d’un conflit d’héritage. Rien de nouveau sous le soleil. Cela permet au Christ de remettre les pendules à l’heure et nous sentons bien que les contemporains du Christ nous sont très proches. Le Christ, lui, va à l’essentiel : « la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède .»

Le Christ ne demande pas de vivre dans la misère, mais de ne pas nous illusionner des richesses car elles n’ajoutent rien à la durée de nos vies.

Le psaume 61 proclame « aujourd’hui si vous amassez des richesses, n’y mettez pas votre cœur. » Et ce n’est pas facile …

Frères et sœurs, dans la réalité parfois très dure de la vie du monde, de nos vies, ces textes d’aujourd’hui nous offrent un chemin qui peut être salutaire.

Prendre en compte le réel tel qu’il est et non pas tel que nous le rêvons, tel que nous voudrions qu’il soit. Et cela peut être dur « tout est vanité », « tu fais retourner l’homme à la poussière ». Nous pouvons tenter de fuir cette réalité dans l’oubli des distractions mais elle nous rattrapera.

Prendre ce réel avec la conscience que nous sommes aimés d’un amour fou, celui de Dieu, qui nous promet une vie sans fin avec Lui, rien de moins. Mais cette vie n’est pas que pour demain.

Si nous acceptons, dès aujourd’hui de ne pas céder sans cesse à la soif de posséder, si nous acceptons que le Christ soit tout en tous et d’abord en nous-mêmes, alors des chemins de bonheur peuvent s’ouvrir. Alors quoi qu’il arrive, nous pouvons prendre conscience qu’il y a toujours une issue qui nous est offerte dès aujourd’hui. Nous ne sommes plus seuls car Dieu nous invite à la communion fraternelle avec les autres. Alors le ciel peut prendre une autre teinte et tout un horizon à explorer s’offre à nous.

Que ce temps de vacances puisse nous permettre d’explorer ce que veut dire pour nous, concrètement, que le Christ soit tout en tous et prenons le temps de nous enraciner à nouveau dans une foi qui change notre conception du monde, de la vie, des autres … prendre toujours plus conscience de la tendresse de notre Dieu, même s’Il peut nous paraître absent, c’est cela la foi, non pas une foi faites de certitudes abstraites qui ne résistent pas au réel mais une foi qui est confiance même dans l’obscurité dans l’absurde … C’est la foi du Christ sur la croix … une foi qui ouvre à la Résurrection.

Prenons du temps, cet été, pour ce qui vaut la peine. Méditons ces textes si riches au –delà de leur aspect rude voire brutal. - 31 juillet 2016

Homélie du 25 juillet 2016 — Dédicace de notre église — Père Abbé Luc
Cycle : Année C
Info :

DEDICACE DE NOTRE EGLISE - 25 juillet 2016

(1R 8, 23-22, 27-30 ; 1P 2, 4-9 ; Mt 16, 13-19)

Homélie du Père Abbé Luc

Texte :

Frères et sœurs,

« Les cieux et les hauteurs des cieux ne peuvent te contenir, encore moins ce temple que j’ai construit » s’exclame Salomon au jour de la consécration du Temple. Oui, qu’est-ce que cette maison, cette église au regard de la majesté et de la grandeur de Dieu ! Maison de Dieu, elle l’est moins comme le lieu qui le contient que comme le lieu où Il nous fait devenir sa maison. Depuis le jour où David a exprimé le désir de bâtir une maison à Dieu, nous savons que tel n’est pas le désir premier de Dieu. Celui-ci désire moins avoir une maison que de donner lui-même une maison à David, de lui donner une descendance. Le plus grand désir de Dieu, c’est d’édifier son peuple, de le rassembler en une seule « assemblée », ce mot qui, de l’hébreu en passant par le grec, a donné notre mot « église ».

Notre église de pierre devient comme l’atelier, le laboratoire dans lequel Dieu façonne son peuple. Par la Parole qui y est proclamée, Dieu nous fait devenir des pierres peu à peu plus solides, plus fermes dans la foi, à l’image de St Pierre qui confesse le Christ Fils de Dieu. Par la grande prière d’action de grâce, qu’est la messe, nous devenons dans le Christ mort et ressuscité, son corps, des membres vivants. Par la prière des psaumes chantées nuit et jour, nous associons toute l’humanité encore en recherche, à la béatitude et à la joie de se tourner vers un Père qui nous aime. Au cœur de chaque église de pierre, si petite soit-elle, c’est l’œuvre du Père qui s’accomplit : rassembler toute l’humanité en un seul corps, en un corps de louange et en un corps fraternel. Il le fait à travers toutes les petites communautés éparpillées sur la surface du globe. Qu’elles soient réunies dans une belle église comme ici, dans une grande cathédrale ou dans une très modeste chapelle de brousse, c’est le même mystère qui est à l’œuvre.

Mystère donné gratuitement, et mystère auquel nous prenons part pleinement. Devenir corps de louange et corps fraternel, c’est tout un. Notre louange aurait-elle toute sa force et toute sa vérité si nous entretenons à l’égard de nos frères rancune ou murmure ? Notre louange offerte à Dieu, ainsi que toutes les intercessions se nourrissent de notre relation avec nos frères. La communauté qui est façonnée par Dieu en cette maison de pierre n’est pas séparable de la communauté qui travaille et vit en dehors de l’église. De la grâce reçue en cette église, nous recevons la force d’aller vers nos frères pour donner, pour pardonner peut-être, pour aimer davantage. Et cette vie partagée avec nos frères, nous l’apportons en cette église, pour la mettre sous la lumière purifiante de la Parole et pour l’offrir avec le travail des hommes.

Oui, ce matin, offrons-nous avec tous nos frères les hommes, à cette œuvre sanctifiante de Dieu, en faisant mémoire de la mort et de la résurrection en qui nous devenons de pierres de plus en plus vivantes. 25 juillet 2016

Homélie du 24 juillet 2016 — 17e dim. ordinaire — Frère Matthieu
Cycle : Année C
Info :

Année C - 17ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, 24 juillet 2016

1ère lecture : Genèse 18, 20-32

2ème lecture : Colossiens 2,12-14

Evangile selon saint Luc 11,1-13

Homélie du F.Matthieu

Texte :

A la demande du disciple : "Apprends-nous à prier", Jésus répond en trois temps : le Notre Père ; une parabole, celle de "l’ami", qui vient demander du pain au milieu de la nuit avec un sans gêne absolu ; une leçon décisive : Dieu, notre Père, donne toujours le meilleur… si nous osons le demander !

Luc nous a dit au début de l’évangile : « Jésus était en prière », mais il ne nous a rien dit malheureusement de ce modèle pourtant si attendu ! Alors, aujourd’hui, comme pour éclairer cet enseignement sur la prière, la liturgie de l’Eglise nous donne, un autre modèle, celui d’Abraham ! Suivons-le, en le relisant à la lumière de l’enseignement de Jésus dans l’évangile…

Abraham a accueilli trois hôtes, il les a reçus avec toutes les prévenances de l’hospitalité du désert ; il s’est mis à leur service, leur lavant les pieds, leur donnant la meilleure nourriture possible… service, respect, noblesse de l’hospitalité… avec en retour la promesse mystérieuse d’un enfant à naître.

Et Abraham se tient là : « il demeure devant le Seigneur ».

Il reconnaît celui qui est son Seigneur : « que ton nom soit sanctifié » :

première démarche de la prière, reconnaître Celui en face de qui l’on se tient… C’est ce que la Bible appelle la « crainte de Dieu »… rien à voir avec la peur, au contraire la confiance qui naît de la reconnaissance et de l’amour !

Et puis, Abraham demande… et il demande… et avec quelle audace

Pour Jésus également, prier le Père, c’est d’abord lui demander ce dont nous avons besoin.

Remarquons qu’Abraham ne demande pas quelque chose pour lui, mais pour les habitants de la ville, et pour la justice. Sa prière est une prière d’intercession – mais Abraham, lui, a déjà reçu… la promesse...

En disant : "Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira", Jésus parle de demander pour soi et c’est sans doute le premier pas de la prière. Mais pourtant il ne faudrait pas négliger le fait que, dans la petite parabole qui introduit ces phrases de Jésus, l’ami « casse-pieds » ne va pas réveiller son ami pour trois pains parce qu’il a faim, mais parce qu’un de ses "amis arrive de voyage". Lui aussi demande pour un autre...

Et ceci nous donne à entendre que la prière de demande, d’intercession, est celle que le Seigneur exauce le plus volontiers. Jésus insiste sur la demande : il faut demander avec confiance, avec "sans-gêne" même....

Au premier abord, on ne peut pas parler d’un "sans gêne" d’Abraham, dans la mesure où il s’exprime de manière fort respectueuse envers le Seigneur : "J’ose encore parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre... Que mon Seigneur ne se mette pas en colère...", mais quand même, il ne se gêne pas pour dire sa pensée, ce qui ne colle pas avec ce qu’il connaît de Dieu : "Loin de toi de faire une chose pareille...Celui qui juge toute la terre n’agirait-il pas selon le droit ?" Abraham ose plaider pour Dieu contre Dieu ! Sa prière est bien une prière insistante, jusqu’à la limite – une vraie palabre à l’orientale, familière, comme celle d’un "ami" avec un "ami", respecté et aimé, mais sans concession.

Et le Seigneur est prêt à l’exaucer, sans autre difficulté : " ... je pardonnerai...je ne détruirai pas..."

Car déjà, dans le texte de la Genèse, il s’agit de pardonner : "ne pardonneras pas à toute la ville à cause des cinquante justes...A cause d’eux je pardonnerai à toute la ville." Le Dieu auquel Abraham s’adresse avec tant de simplicité est un Dieu qui pardonne. Bien sûr, au temps du rédacteur de la Genèse, la mentalité ambiante a du mal à faire la différence entre péchés individuels et responsabilité collective... Peu à peu, la Bible corrigera cela. Mais l’image vraie de Dieu se dégage déjà de notre passage : Dieu est un Dieu prêt à pardonner, qui s’arrange en quelque sorte pour se faire "forcer la main" par Abraham, sans doute pour que nous tous, les humains, comprenions ce qu’il est : un Père.

"Pardonne-nous nos péchés car nous-mêmes, nous pardonnons aussi...", nous fait dire Jésus dans le Notre Père. C’est notre plus grand besoin ! Un élément essentiel de toute prière chrétienne.

Abraham s’est arrêté en chemin : "peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ?" Et il n’y en a pas eu dix ! Mais Dieu, notre Père, lui, ne s’arrête pas en chemin !

La lecture de la Lettre aux Colossiens accomplit ce même thème : "Il nous a pardonné toutes nos fautes."

Abraham marchandait avec Dieu le salut de Sodome, jusqu’à dix justes... Paul nous redit que notre salut, celui de toute l’humanité, nous est donné grâce à un seul Juste, le Christ : "Dieu vous a donné la vie avec le Christ…" Dans la prière, il faut savoir demander jusqu’au bout !

En fait, le dernier verset de notre Evangile donne la clef : il s’agit de demander une seule chose : "l’Esprit Saint", pour qu’il guide notre vie et notre prière.

Le Père est toujours prêt, non seulement à pardonner, mais à aller au bout du don, à nous donner l’Esprit, qui fera de nous des fils de Dieu, sauvés.

Même si souvent ses chemins nous déroutent, si nous ne nous sentons pas exaucés, il nous donnera "le pain dont nous avons besoin… l’Esprit Saint", si nous osons le demander ! (24 juillet 2016)

Homélie du 17 juillet 2016 — 16e dim. ordinaire — Frère Hubert
Cycle : Année C
Info :

Année C - 16° dimanche du Temps Ordinaire - 17 juillet 2016

Gen 18 1-10; Col 1 24-28; Lc 10 38-42;

Homélie du F.Hubert

Texte :

Marthe et Marie

Spontanément, tous, nous pensons, à propos de Marthe et Marie,

à la

maison de Béthanie, évoquée par st Jean, tant lors

de la résurrection de

Lazare, leur frère, que lors de lâ onction de Jésus par

Marie avec un

parfum de grand prix. Maison amie, toute proche de Jérusalem.

Telle nâ est pas la mise en Å uvre du récit de Luc.

Jésus était en Galilée.

Mais, après avoir annoncé sa passion, /comme

sâ accomplissait le temps où

il allait être enlevé au ciel,

le visage déterminé, il prit la route de

Jérusalem.

Un village de Samarie, /refuse alors de le recevoir,

/précisément /parce

quâ il se dirigeait vers Jérusalem.

/« Le Fils de lâ homme nâ a pas dâ endroit

où reposer la tête. » /dit-il

alors à un homme qui voulait le suivre.

Or voici quâ après avoir conté la parabole du

samaritain prenant soin de

lâ inconnu blessé au bord de la route, Jésus est

reçu par deux sŠurs dans

un village qui ne lui ferme pas ses portes.

Sommes-nous encore en Samarie ? En tout cas, nullement Ã

proximité de

Jérusalem.

La route est encore longue.

Jéricho est encore loin, où Jésus voudra trouver

lâ hospitalité chez

Zachée, le collecteur dâ impôts.

Jésus traverse villes et villages : qui lâ accueillera ? Qui

prendra soin

de lui ?

Marthe et Marie lâ accueillent. Bénies soient-elles !

Jésus est en route vers un lieu et des jours où il va

souffrir.

Elles sont pour lui comme le bon samaritain pour le blessé.

Manifestement, elles le connaissent, lâ aiment et prennent soin de lui.

De quoi Jésus a-t-il besoin ? De quoi a-t-il besoin _le plus_ ?

Jésus est la parole vivante de Dieu, au milieu des hommes.

Marthe sâ affaire. Elle sâ agite pour recevoir Jésus le

mieux quâ elle

peut, pour préparer un bon repas.

Jésus est sans doute entouré de disciples. Il y a de quoi

faire.

Marie, sans se soucier de cela, sâ est assise aux pieds de Jésus :

elle

écoute sa parole.

« Ma mère et mes frères sont ceux qui

écoutent la parole de Dieu et la

mettent en pratique.

Câ est de cela que Jésus a le plus besoin.

Comment écouter et mettre en pratique ?

Marie et Marthe ne nous donnent-elles pas un bel exemple, Ã elles deux

réunies ?

Beaucoup dâ encre a coulé en commentaires de cet

évangile. Vie

contemplative et vie active.

Luc privilégie-t-il la première ?

Mais comment dévaloriserait-il le service, lui qui vient de mettre la

parabole du bon samaritain sur les lèvres de Jésus ?

Que veut-il nous dire ?

Dâ abord cette bonne nouvelle évangélique : la femme

peut être disciple !

Cela nâ était pas dans la culture juive de

lâ époque. Jésus apporte là une

nouveauté.

Marie nâ est pas à ses pieds seulement pour lâ accueillir

poliment et

amicalement.

Elle « écoute la parole », elle

écoute Dieu se manifestant aux hommes.

Elle réalise cette écoute dont Luc souligne si souvent

lâ importance.

Marthe est-elle celle qui met en pratique ?

Hélas, voici quâ elle _murmure_.

Elle aurait pu servir avec joie, avec amour,

offrant tout son dévouement, dans lâ ardeur de lâ amour,

pour accueillir

son Maître et ami.

Au lieu de cela, elle se replie sur elle-même ; lâ attitude de sa

sÅ ur

lâ irrite ;

et la présence même de Jésus lui devient alors un

fardeau.

« Ce que je fais pour toi me pèse. » /Dis donc

à ma sÅ ur de mâ aider !

Au lieu dâ être tout à la joie de la

présence de Jésus, donnant sa vie

pour lui, et vivant de lui,

elle se centre sur elle-même.

Elle ne devient alors ni libre et disponible.

La Règle de saint Benoît parle à plusieurs reprises

du murmure et est

très sévère à son égard.

Obéir en murmurant sera compté comme une faute.

Marthe aurait pu avoir la meilleure part, comme Marie, si, au cÅ ur

même

de ses préparatifs, elle était demeurée dans une

relation dâ amour et

dâ accueil vis à vis de Jésus, et aussi envers sa

sÅ ur.

Elle aurait pu se réjouir sans jalousie, sans ombre, sans comparaison,

de ce que sa sŠur soit assise aux pieds du Seigneur, écoutant sa

parole.

Je pense au bel exemple que nous ont donné les adultes de

lâ intendance,

lors du pèlerinage des 5^e de Grenoble, venus chez nous au mois de mai.

Ces adultes étaient là , dâ un cÅ ur joyeux,

tout au service des enfants,

pour que tout se passe bien, que chacun reparte avec les meilleurs

souvenirs possibles, que chacun soit heureux et découvre quelque chose

du bien vivre ensemble évangélique.

Belle invitation pour nous, dâ être au service des autres, dans la

joie

du don, et non dans la contrainte dâ un service mal assumé.

Je pense aussi au Festin de Babette, ce beau film que jâ ai revu avec un

groupe il y a quelques jours.

Babette donne tout ce quâ elle a, met en Å uvre tous ses talents, pour un

festin au service de la _communion_ de ceux qui vont en

bénéficier. Elle

nâ a aucun retour sur elle-même. Elle veut donner la vie, rendre

belle et

bonne la vie de ceux à qui elle sâ offre elle-même.

Puissions-nous tous et chacun donner nos vies dans le sourire de la grâce.

Reste que cet évangile insiste sur lâ écoute de la

parole : câ est là la

source vivifiante de toutes nos activités. Il est une invitation pour

nous tous, moines compris, Ã savoir nous limiter dans nos

activités, ne

pas demeurer à la surface, à savoir prendre de la distance,

et le temps du silence, de lâ écoute, de la relation en

profondeur.

« Ecoute et tends lâ oreille de ton cÅ ur »

nous dit saint Benoît :

Ne nous lassons pas de tendre lâ oreille ?

pour écouter celui qui pris

délibérément le chemin de Jérusalem

pour y

livrer sa vie.

(17 juillet 2016)

Homélie du 10 juillet 2016 — 15e dim. ordinaire — Frère Ghislain
Cycle : Année C
Info :

Année C - 15e dimanche ordinaire - 10 juillet 2016

Deut. 30, 10-14; Col. 1, 15-20; Luc 10, 25-37;

Homélie du F.Ghislain

Texte :

Pour comprendre l’évangile que nous venons d’entendre, il faut peut-être que nous commencions par nous poser, ou, mieux, par poser au Christ dans la prière, la question du docteur de la Loi : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ». En effet, comment comprendrions-nous la réponse que nous donne Jésus, si nous ne posions pas la question, si elle ne nous intéressait pas ?

La réponse que nous donne Jésus à cette question est étonnante : en effet, le Seigneur n’indique pas seulement ce qu’il faut faire aujourd’hui pour avoir plus tard la vie éternelle. En réalité, il dit ce qu’est la vie éternelle : si nous aimons Dieu de toutes les puissances de notre être, si nous aimons le prochain et que nous nous aimons nous-mêmes, que nous manque-t-il ? Aimer : Dieu, tendre vers le Mystère caché en même temps et dévoilé. Aimer : les hommes mais spécialement ceux dont nous sommes proches, et aussi ceux que nous nous rendons proches, au travers desquels nous les rejoignons tous. Aimer. Ce « moi » si peu connu finalement, déconcertant parfois dont nous peinons à découvrir la beauté, parce que peut-être nous ne la cherchons pas où elle est. S’aimer soi-même, un commandement auquel nous ne savons pas bien obéir.

Ainsi, Jésus nous montre-t-il ce qu’on pourrait appeler le « triangle saint de l’amour » qui a trois sommets : Dieu, l’autre, soi. Si les sommets sont en équilibre, à égale distance et à égale proximité l’un de l’autre, alors la vie est d’aplomb, bonne, belle. La vie éternelle, c’est cela, ce peut être cela, ici-bas, maintenant. La recherche de la vie éternelle, c’est peut-être aujourd’hui l’exercice de l’amour. Dans l’au-delà, il n’y aura pas autre chose, mais seulement la manifestation apaisée de ce que déjà ici-bas l’Esprit de Dieu, nous suggère, - cet Esprit que saint Augustin appelle la Loi de l’évangile, qui a été donné au monde à la Résurrection.

Mais voilà, les hommes sont blessés, nous sommes blessés. Or la beauté de l’évangile, la « joie de l’évangile » comme dit le pape François, c’est qu’il ne s’adresse pas aux saints immaculés, mais aux pécheurs et aux blessés : c’est à eux qu’est proposé l’amour, comme un chemin non seulement désirable, mais possible. En effet le blessé de cette parabole où Jésus commente l’essence de la Loi que lui rappelle le docteur, c’est tout homme sur le chemin, donc c’est aussi vous, moi, sur le même chemin. Parce que chacun porte, dans sa chair, dans sa sensibilité, dans son histoire, des blessures, les unes cicatrisées, les autres non, chacun peut rejoindre l’autre dans sa souffrance et travailler à une guérison commune. Le samaritain a saisi cela : lui aussi est un blessé de l’histoire ; il appartient à une autre ethnie, son culte n’est pas pur, ses alliances l’ont éloigné du vrai peuple de Dieu. Comme la samaritaine au puits de Jacob, il en est conscient. Mais il a compris que, justement à cause de cela, il peut travailler à la guérison de quiconque, les vrais juifs et les autres, mais aussi recevoir de quiconque la guérison.

Le prêtre, le lévite, ce sont tous ceux qui, se considérant en bonne santé et donc ne voyant pas en eux la misère, ne l’aperçoivent pas en autrui. N’étant pas sensibles à eux-mêmes, ils ne le sont pas aux autres. Ne travaillant pas à leur propre guérison, puisqu’ils ne se savent pas malades, ils ne sauraient se pencher sur la blessure des autres.

Un dernier point enfin que je ne développerai pas mais que je propose à votre méditation : l’homme blessé, le samaritain, finalement c’est Jésus lui-même. Pourquoi est-ce que je ne le développerai pas ? Parce que la première lecture que nous avons entendue nous dit que l’évangile, c’est-à-dire la révélation en Jésus de l’amour et de la vocation des pauvres, cet évangile habite notre cœur. Il ne faut pas le chercher très loin en haut dans le ciel, au large dans la mer, il ne faut pas multiplier les paroles qui l’affadiraient, il faut retourner à notre cœur et y retrouver, par l’Esprit, l’eau et le sang, le témoignage de Jésus attesté dans les lectures que nous avons entendues.

C’est à partir de ce cœur que nous allons célébrer maintenant l’Eucharistie.

(10 juillet 2016)

Homélie du 03 juillet 2016 — 14e dim. ordinaire — Frère Vincent
Cycle : Année C
Info :

Année C - 14° Dimanche du Temps Ordinaire - 3 Juillet 2016

Is 66 10-14; Gal 6 14-18; Luc 10 1-20;

Homélie du F.Vincent

Texte :

Cette page d’évangile que nous venons d'entendre nous rappelle une fois de plus l'urgence de la mission. Nous les baptisés nous sommes tous envoyés pour annoncer la Bonne Nouvelle, pour témoigner de la Bonne Nouvelle de l'évangile. C'est une mission qui nous incombe à tous, là où nous sommes. Personne n'en est dispensé ; pas même les moines qui, par ce qu'ils sont, par ce qu'ils vivent, veulent aussi témoigner de cette Bonne Nouvelle. Mais voyons de plus près ce que Jésus nous en dit.

St Luc nous parle des 72 que Jésus envoie en mission. 72 c'est un chiffre symbolique. A l'époque de Jésus c'était, pensait-on, le nombre des nations païennes d'après l'Ancien Testament. Cela signifie que la mission vise donc la terre entière. Le sens est clair : tous sont envoyés en mission pour faire connaître Jésus. Ce que le missionnaire, et nous le sommes tous chacun à notre manière, aura à annoncer en premier, c'est que Dieu est passionné d'amour pour l'humanité. Tout baptisé, tous les baptisés que nous sommes, sont appelés à répondre à cet amour et à en témoigner. Un chrétien ne peut être qu'un passionné de Dieu pour communiquer cette passion aux autres. Dieu n'a que faire des tièdes et des indifférents. Le Christ compte sur chacun d'entre nous et nous envoie comme il a envoyé les 72.

A ces envoyés, ce que Jésus demande d'abord, c'est de prier le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson.

Dans la liturgie du baptême - et on a eu la joie de le vivre il y a quelques semaines avec Valentin et Timothée- il y a un très beau geste qui consiste à recevoir la lumière pour la transmettre. Être chrétien, être baptisé, c'est accueillir Jésus-Christ dans notre vie et le communiquer autour de nous. S'il n'y a pas cet amour passionné du Christ dans notre vie, nous ne pouvons pas dire que nous sommes chrétiens. Nous pouvons mentir aux hommes, mais nous ne pouvons pas mentir à Dieu. Un jour, nous aurons à lui rendre compte de notre responsabilité de baptisé.

Oui, nous sommes envoyés par Jésus lui-même. Il n'est pas question de faire des grands discours mais tout simplement d'apporter la paix de Dieu, A travers toutes nos relations humaines, il s'agit de témoigner de ce Dieu qui nous fait vivre.

Ce témoignage, nous le portons ensemble, les uns avec les autres. Rappelons-nous les paroles de Jésus, « c'est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que vous serez reconnu pour mes disciples. » Des chrétiens divisés entre eux ne peuvent que porter un contre témoignage. C’est ce que Jésus veut nous faire comprendre quand il envoie ses disciples deux par deux. Saint Léon disait que si le Seigneur les as envoyé deux par deux, c’est pour qu'en enseignant la charité, ils puissent d'abord la pratiquer.

L’évangile nous dit encore ce matin : Quand vous entrez dans une maison, dites : « Paix à cette maison ». La mission de l'Eglise est une mission de paix. Elle est le fruit de la rédemption que le Christ nous a obtenue à grand prix. Nous avons été choisis pour servir en sa présence, comme le dit une prière eucharistique. Si nous marchons avec le Christ, rien ne pourra briser notre élan.

« Nous comptons sur toi Seigneur, rends nous forts dans les épreuves et garde nous fidèles à la mission que tu nous a confié ». (3 juillet 2016)

Homélie du 26 juin 2016 — 13e dim. ordinaire — Frère Damase
Cycle : Année C
Info :

Année C - 13° dimanche du Temps Ordinaire – 26 juin 2016

1 Roi 19 16-21 ; Gal 5 1-18 ; Luc 9 51-62

Homélie du F.Damase

Texte :

En ce 13° dimanche du Temps Ordinaire, nous commençons la lecture de la seconde partie de l’Evangile de Luc qui nous guide cette année : « Jésus le visage déterminé prit la route de Jérusalem ». Jésus décidé monte vers sa Pâque !!

Dans la 1° lecture, le livre des Rois nous raconte l’histoire d’Elie qui, sur l’ordre de Dieu, choisit Élisée. Elie rencontre Élisée en train de labourer un champ ; il termine son travail, il a fini sa journée! Elie passe et jette son manteau sur lui. Une manière de lui dire : « tu seras mon successeur ». Élisée comprend très bien ce geste et il précise: « Laisse –moi embrasser mon père et ma mère et je te suivrai ». Elie acquiesce et lui répond : « Va retourne chez toi ; je n’ai rien fait » c'est-à-dire : « Va, tu es libre – fais comme bon te semble ». Sur ces mots, Élisée réfléchit : « Il tue ses bœufs, y met le feu avec le bois de son attelage ».

Que fait Élisée ? Il brule ses arrières peut-on dire. Il sacrifie son passé, son présent et son avenir; ses bœufs, son travail, c’est sa raison de vivre, c’est sa liberté.

Face à l’appel d’Elie, Élisée les supprime, puis il se lève et se met à le suivre !!

Cela me rappelle un épisode de l’Evangile, Jésus traverse la Galilée et passe près du lac de Génésareth. Là il appelle ses disciples et immédiatement, sans aucune hésitation, ces hommes quittent leur travail, abandonnent tout – leur filet, leur barque, leur famille - et ils le suivent !!

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus marche vers Jérusalem ; il prend le chemin le plus court entre la Galilée et Jérusalem. Il traverse la Samarie, des gens refusent de le recevoir. Les disciples veulent punir « ces mal élevés ». Jésus, lui au contraire, passe : « Ces personnes sont libres de m’accueillir ou non ; je ne suis pas un potentat ». Il part dans un autre village.

Un homme se présente : « Je te suivrai partout ». Jésus le prévient : « Je n’ai pas de maison pour me reposer » - pas de repos, pas de vacances avec moi. A un autre qui veut faire ses adieux à sa famille, Jésus rétorque : « Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu ». Avec moi, c’est toute ta vie que tu donnes. Jésus montre l’exemple : il monte résolument vers Jérusalem, vers sa mort !!

A un troisième homme qui demande d’aller enterrer son père. Jésus réplique : « Laisse les morts tranquilles, toi annonce le Règne de Dieu » Toi annonce la vie, la vraie vie !

Ainsi, il en va de chacun d’entre nous. Dieu appelle, il dit à chacun de nous, ce matin, dans cette Église « Suis-Moi ». Puis il attend notre réponse, « Nul n’est plus patient que Dieu », nous dit le Pape François dans la Joie de l’Évangile. Jésus nous laisse libre dans notre choix.

Notre chemin, notre réponse sera faite souvent de Oui et de non, d’un mélange d’acceptation plus ou moins claire - de refus flou ou tiède, mais refus tout de même. Ainsi va la manière dont nous conduisons notre vie – avec souvent des « OUI Mais », des temporisations, des ambigüités, des incertitudes.

Or Jésus attend de chacun de nous : un Oui net, franc, clair, définitif – tout comme il est monté résolument vers Jérusalem pour nous sauver de nos hésitations et de nos tergiversations !!

Disons ce matin, un OUI à notre Dieu qui nous appelle et nous attend !! - 26 juin 2016

Homélie du 19 juin 2016 — 12e dim. ordinaire — Frère Antoine
Cycle : Année C
Info :

Année C _12ème Dimanche Ordinaire-19 Juin 2016

Zacharie 12,10-11a Galates 3,26-29 Luc, 9,18-24

Homélie frère Antoine

Texte :

Frères et Sœurs, Notre vie est jalonnée de périodes heureuses et d'épreuves, elles nous conduisent parfois à nous interroger sur nous-mêmes. Aujourd'hui, c'est Jésus qui nous interroge ... sur lui-même !.

Pour vous, qui suis-je ? ... Chacun de nous dans cette église est concerné. Jésus nous demande « qu'est-ce que je représente pour vous ? .. quelle place j'ai dans vos occupations quotidiennes ? .. Si je suis dans votre vie, qu'est-ce que cela change à votre regard ... sur les personnes, les événements, l'actualité si chargée de ces dernières semaines ?

Pour vous qui-je ?nous interroge. Quelle est la place de notre foi au Christ fils de Dieu, quelle est la place de notre espérance, cette petite voix qui nous murmure qu'en Jésus, rien n'est jamais perdu, qu'en Lui, chaque étape de notre existence doit signifier que le Seigneur est proche et que notre vie doit résonner de l'écho de cette Bonne nouvelle.

L'Evangile nous rapporte la réponse de Pierre « Tu es le Christ, le Messie de Dieu» Cette réponse est un cri ... un magnifique cri de foi mais aussi ... un cri de Joie. Les foules attendaient un prophète et voilà que c'est le Messie sauveur.. promis par Dieu .. qui est là au milieu des hommes ... et donne place à la joie!

Nous pouvons comprendre alors à quel point la réplique de Jésus a pu être choquante

« Il faut que le fils de l 'homme souffre beaucoup ... soit rejeté ... tué. » Pourquoi donc ... ce il faut? Serait-ce que l'opposition des hommes serait la plus forte, et que Dieu l'abandonnerait ?

Ce il faut dévoile le caractère irrévocable de la Mission de Jésus où il doit abandonner tout son être .. son devenir .. sa volonté .. à la volonté du Père. Sa Mission est .. unique .. absolue elle incarne l'amour immense de Dieu pour les hommes, un amour qui ne se reprend pas ... qui ne manquera jamais au monde ... et qui passe par un renoncement total, ce renoncement même que Jésus va alors demander à ses disciples.

Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même et prenne sa croix chaque jour. Renoncer à soi, frères et sœurs, n'est pas renoncer au bonheur ... c'est d'abord entrer lentement dans une lucidité sur nous-mêmes ... c'est ouvrir un regard plus juste, sur nos fragilités ... plus réel sur cette part d'ombre qui nous empêche de devenir ce que Dieu attend de nous.

Renoncer à soi-même, c'est ouvrir chaque jour une page blanche c'est essayer d'y inscrire une réponse personnelle ... intime ... celle de dire Oui à la croix Oui à notre croix, et d'accepter de prendre le chemin escarpé de ce détour vers les autres où Dieu se cache et nous espère.

Le Pape au cours du pèlerinage des familles à Rome a demandé

« Êtes -vous des témoins? Etes-vous des ferments ? ferments d’unité dans vos familles, dans vos communautés ? « ... Gardez cette parole du Maître Qui perd sa vie à cause de moi, la sauvera... (19 juin 2016)

Homélie du 12 juin 2016 — 11e dim. ordinaire — Père Abbé Luc
Cycle : Année C
Info :

Année C - 12 ° Dim TO

12 Juin 2016

Baptême de Valentin et Timothé

2 Sa 12,7-10,13; Ga 2, 16,19-21 ; Lc 7, 36-8,3

Homélie du Père Abbé Luc

Texte :

Frères et sœurs,

En ce jour de leur baptême, je m’adresserai plus spécialement à Valentin et à Timothé, ainsi qu’à leur compagnon de catéchisme…

Les lectures que nous avons entendues nous disent deux choses importantes qui éclairent le sens du baptême des chrétiens : Dieu offre son pardon généreusement très généreusement à nous les hommes et les femmes qui sommes des pécheurs, et la deuxième : le baptême nous transforme et nous donne de vivre tellement uni au Christ Jésus, que comme dit Paul, ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi.

Je vais reprendre ces deux points. Le premier tout d’abord : Dieu offre son pardon aux hommes pécheurs. Vous avez remarqué qu’on a entendu dans les lectures des choses graves. Dans la première lecture, on nous rapporte le fait que le roi David a fait tuer un de ses chefs de guerre pour prendre sa femme…Une chose un peu terrible. David ne réalise la grandeur de sa faute que lorsque le prophète le lui dit, et il regrette beaucoup en reconnaissant : « j’ai péché contre le Seigneur ». Comme nous l’avons chanté au début de la messe : David était « aveugle de cœur »…Il s’est laissé emporter par le mal. Mais Dieu lui a pardonné ce grave péché. Dieu a vu le meilleur de son cœur et lui a gardé sa confiance. De même dans l’évangile, vous avez vu qu’on nous parle d’une femme qui est pécheresse, c’est-à-dire qu’elle est très infidèle dans ses relations avec les hommes. Elle aussi n’est pas fière de ce qu’elle vit. Sa manière à elle de reconnaitre que sa vie n’est pas juste, est de pleurer et de s’agenouiller aux pieds de Jésus, et de lui montrer sa confiance et son amour, avec une grande humilité. Devant Jésus, elle ne veut plus séduire, mais elle se fait toute pauvre et pleine de respect et d’amour. Alors Jésus lui dit : « Tes péchés sont pardonnés, ta foi t’a sauvé, va en paix »…Jésus ne regarde pas son péché, ses fautes passées, mais son amour et sa confiance. Voilà Valentin et Timothé, nous croyons que Jésus est venu de la part de Dieu nous pardonner nos péchés, toutes nos errances, toutes nos fautes. Il l’a dit en parole, et surtout il l’a réalisé grâce au don de lui-même sur la croix. Par sa mort et par sa résurrection, il enlève au péché et au mal son pouvoir. Par le baptême dans l’eau que vous allez vivre dans quelques instants, vous allez recevoir l’assurance du pardon de Dieu et l’assurance de sa force pour lutter contre le mal sous toutes ses formes. Et vous comme vous le direz, vous vous engagerez à lutter contre le mal.

Je voudrais m’arrêter sur le second point. Le baptême nous donne d’être uni à Jésus. Vous connaissez peut-être un peu st Paul. Au départ, il n’aimait pas du tout Jésus. Il était même très violent contre ceux qui croyaient en Jésus. Puis il l’a découvert, et a réalisé que Jésus était vraiment le Fils de Dieu, et que Jésus l’aimait beaucoup. Il a changé de vie, en se mettant totalement au service de Jésus. Il a été baptisé et a reçu la force du St Esprit à tel point qu’il a pu dire : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ Jésus qui vit en moi ». Sa vie a été transformée. Une joie, un élan, un grand désir d’aimer les autres et de leur faire connaitre Jésus. Voilà Valentin et Timothé, par le baptême, quelque chose dans votre vie va changer. Vous allez être uni au Christ de manière particulière comme l’huile du Saint chrême que je mettrai sur vous le signifiera, ainsi que le vêtement blanc dont vous allez être revêtus. En Jésus vous devenez nouveau. En vous, vont être semées comme des graines de lumière, de joie, de paix…Des graines qui mûriront et grandiront à la mesure où vous en prendrez soin, en grandissant dans l’amitié avec Jésus, en lien avec d’autres amis de Jésus, dans cette grande famille qu’est l’Eglise. Avec vos parents, des copains du caté, les gens de votre paroisse, les frères moines, vous allez apprendre à marcher comme des enfants de lumière. C’est la lumière de Jésus qui éclairent vos routes pour faire le bien, vous tourner vers les autres…comme elle éclaire aussi la nôtre.

Pour la première fois, vous allez recevoir Jésus, en son corps et son sang, en sa vie intime qu’Il nous offre. Une vie qui est une force, qui est un réconfort, une vie qui renforce notre union avec lui…. Vous serez alors vraiment chrétien, et vous pourrez le devenir davantage.

Ensemble avec Valentin et Timothé, réjouissons-nous du bonheur d’être chrétien, Nous sommes assurés d’être aimé et pardonné par notre Dieu. Et nous apprenons à mieux aimer notre Dieu et nos frères, à vivre en enfants de lumière. (12 juin 2016)

Homélie du 05 juin 2016 — 10e dim. ordinaire — Frère Jean-Noël
Cycle : Année C
Info :

Année C – 10° dimanche du Temps Ordinaire – 5 juin 2016

Roi 17 17-24 ; Gal 1 1-11-19 ; Lc 7 11-17

Homélie de F.Jean-Noël -

Texte :

Deux récits de résurrection, ce dimanche ! Envie de prolonger le Temps pascal ? Non, simple hasard de rencontre de deux cycles de lectures évoluant différemment… Belle occasion aussi de faire attention aux mots que nous employons, car enfin, résurrection du fils de ces deux veuves, et Résurrection du Christ, est-ce bien la même chose ?

Nous savons bien que les verbes en « RE » n’annoncent jamais rien de nouveau : on reste dans le même « re-faire ; re-commencer .. Re » et donc nos deux ressuscités de ce matin –ajoutons leur l’ami Lazare de Béthanie – n’ont jamais fait que de re-vivre. Revivre comme avant, et que, bien évidemment, ils ont dû re-mourir. On sait d’ailleurs par l’Évangile de Jean que, pour ce qui était de Lazare, c’était bel et bien programmé par les Autorités du Temple… qu’elles n’en ont pas eu le temps, l’occasion se présentant de liquider plutôt Jésus, ce qui, à leurs yeux était encore le mieux à faire… C’était sans compter sur une autre Résurrection, pas petite celle-là – le même mot pourtant, celle du Christ ! Or pour lui, pas question de re-mourir. « Le Christ ressuscité ne meurt plus ».

C’est donc une chance, à la sortie du Temps Pascal de reprendre conscience qu’il y a résurrection et Résurrection, et que nos mots ne sont pas des passerelles trop étroites, branlantes. On sait d’ailleurs combien les saintes femmes de l’aube pascale ont tremblées de peur, d’impuissance. Les lectures du Temps Pascal nous ont plus d’une fois laissé percevoir cet embarras des premiers témoins du Ressuscité – comme déjà celui de Pierre lors de la Transfiguration : « il ne savait que dire ! ». Il n’avait pas les mots. Personne n’avait les mots. Ils en ont essayé plusieurs : le Christ, ils l’ont dit : « enlevé, élevé ». Ils l’ont dit « monté au ciel, glorifié ». Ils l’ont dit « Ressuscité », répétant seulement – c’était plus simple – le mot de l’Ange : « il est ressuscité ». Précédé d’‘un curieux « il n’est pas ici » », comme si ces pauvres femmes ne s’en étaient pas rendues compte.

« Il n’est pas ici ». Elles ne le voyaient que trop. Elles en pleuraient. Si encore l’ange avait pris soin de préciser : « Il n’est pas ici, il n’est pas ailleurs ». Celles qui quelques jours plus tôt, avaient pu comme tout un chacun à Jérusalem, prendre le chemin de Béthanie, pour re-voir ce Lazare qui re-vivait, elles auraient plus vite compris que cette Résurrection là, annoncée par l’Ange, n’était pas une petite résurrection. Vraiment autre chose. « Il n’est pas ici - il n’est pas ailleurs. Ni ici, Ni ailleurs ». Le Christ ressuscité a échappé, une fois pour toutes, à ces limites contre lesquelles nous nous cognons sans cesse, d’espace, de temps… ce qui pour nous est proprement inimaginable. « Cela ne s’invente pas » dira st Paul (2° lecture)

« Présence sans borne » chante une de nos hymnes liturgiques – « présence sans borne » - Présence proprement divine d’ailleurs clairement annoncée : Je serai avec vous toujours, Emmanuel, Dieu avec nous.

Mais nos saintes femmes, pas aidées par l’ange, pouvaient-elles trouver tout de suite le mot juste ? St Paul a bien raison, cela ne s’invente pas comme ça !

Cela se reçoit dans la foi : dans la confiance. Disons dans la patience… et donc encore du temps. Mais bientôt, les disciples en arriveront à témoigner, le cœur brûlant : « il était là » toutes portes closes. Il était là.

Mais pour nous, pèlerins d’aujourd’hui ? Peut-être comme il est dit des deux d’Emmaüs : nous arrêter. « Il s’arrêtèrent tout triste ». Ils s’arrêtèrent, mais pour écouter. Écouter autre chose que nos récits ressacés de déceptions et d’échecs, de morts. Nous arrêter pour écouter celui qui chemine avec nous « il est là et nous ne le savons pas ». Nous arrêter et apprendre, nous aussi des Écritures (ce à quoi la liturgie s’emploie dimanche après dimanche), apprendre ce que ressusciter veut dire – et pour le Christ, et pour nous. Et peut-être, nous aussi re-partir autrement. Porteur d’une Bonne Nouvelle. (5 juin 2016)