Homélies
Liste des Homélies
Année A - 4ème dimanche de Carême, 26 mars 2017
1 Sam 16 1-13; Eph 5 8-14; Jean 9 1-41;
Homélie du F.Bernard
Réveille-toi, ô toi qui dors
Relève-toi d’entre les morts
Et le Christ t’illuminera
Cette hymne baptismale, nous venons de l’entendre dans la 2ème lecture ; elle est tirée de la lettre aux Ephésiens. Elle s’adresse par priorité aux catéchumènes qui recevront le baptême à la nuit de Pâques. Elle s’adresse aussi à nous tous, jeunes du catéchisme, ou plus âgés qui avons toujours à faire davantage écho à la parole du Christ en nous. Faire écho, c’est cela la tâche de la catéchèse, c’est la tâche de la foi. Nous tous, en cette nuit de Pâques, nous renouvellerons solennellement nos engagements baptismaux, par un triple nous renonçons, nous renonçons au péché et aux voies qui y mènent, et un triple nous croyons, nous croyons en Dieu Père, en Dieu Fils, et dans l’Esprit Saint qui est Dieu.
Se réveiller, se relever, ce sont les deux verbes qui dans la langue grecque des évangiles disent la Résurrection. Jésus, le premier, s’est réveillé du sommeil de la mort, s’est relevé au matin de Pâques. A sa suite, nous avons part aussi à son Réveil, à son Relèvement. Mais ce que nous avons reçu, la grâce de notre baptême, nous avons à le faire passer dans notre vie.
Aussi, l’Apôtre, dans la lettre aux Ephésiens, continue : « Dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière. Vivez en enfants de lumière. Or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice, vérité ».
C’est dans cette lumière reçue et pour mieux en vivre, que nous voulons entendre l’Evangile de ce jour. Dimanche dernier, nous était présentée une femme à la vie compliquée, appartenant à un peuple avec lequel les Israélites ne voulaient pas avoir de relations, une Samaritaine. Aujourd’hui u aveugle de naissance, un handicapé. Dans la mentalité de l’époque, comme aujourd’hui encore en bien des groupes humains, on attribuait le handicap à une faute, un péché, péché de la personne atteinte ou de ses parents. Mais pour Jésus, il n’en est pas ainsi : cet handicap est pour manifester l’œuvre de Dieu.
Donc une femme, un homme, et à travers eux deux, c’est toute l’humanité en souffrance, en errance, qui est évoquée, et aussi vous et moi, toute cette humanité que le Fils de l’homme, venu en ce monde, est venu chercher et sauver. On parle souvent de la guérison de l’aveugle né. Ce n’est pas très exact. L’aveugle n’a jamais vu. Il serait plus juste de parler, à mon avis, de création, comme est une création le sacrement du baptême. L’Apôtre le dit expressément : « Si quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle. L’être ancien a disparu. Un être nouveau est là (2 Cor 5,17) ». Peut-être est-ce pour cela que Jésus enduit les yeux de l’aveugle de boue, comme pour rappeler la boue des origines, dont le Seigneur s’était servi pour façonner le premier homme?
« Va te laver à la piscine de Siloé ». L’aveugle aurait pu répondre : « Il ne m’est pas permis de le faire le jour du sabbat » Alors rien ne se serait produit. De même la Samaritaine aurait pu refuser d’entre en relation avec Jésus, sous le prétexte que Juif et Samaritains ne se parlent pas. A l’origine de tout acte de foi, il y a bien un acte d’obéissance, de confiance. J’accueille ce qui me vient de celui que j’apprends peu-à-peu à reconnaitre comme le Seigneur de ma vie. Progressivement le dialogue avec la Samaritaine s’approfondit, l’aveugle qui maintenant voit de ses yeux de chair, s’enhardit face aux autorités religieuses qui le questionnent.
Car Jésus accomplit cette œuvre de salut un jour de sabbat. Faut-il obéir à la loi du sabbat, ou bien à celui qui parle avec l’autorité de Dieu et accomplit des signes messianiques ? Grave question, qui occupe tout l’Evangile. L’aveugle a reconnu Jésus comme un prophète, un homme venant de Dieu. Il est capable maintenant d’aller plus loin, de rencontrer Jésus pour le confesser comme son Seigneur et Sauveur.
C’est le dialogue final : « Crois-tu au Fils de l’homme ? -- Et qui est-il Seigneur?-- C’est lui qui te parle--Je crois, Seigneur ». Ce sont les mots mêmes que nous prononcerons à la Vigile pascale. Pour nous y préparer, gardons en mémoire les paroles de l’hymne que nous citions au début : » Réveille-toi, ô toi qui dors. Relève-toi d’entre les morts. Et le Christ t’illuminera ».
Fr. Bernard.(26 mars 2017)
Année A - 3 dimanche de Carême - 19 mars 2017
Ex 17 3-7; Rom 5 1-8; Jean 4 5-42;
Homélie du F.Vincent
Midi sur la plaine, Jésus est fatigué par cette route de grand soleil. Il s'est assis au bord d'un puits, celui-là même que fréquentait jadis, Jacob et ses troupeaux. Que de caravanes, de lassitude, et de soif ont abouti là ! Mais aussi que de rencontres, d'alliances et de rendez-vous amoureux se sont tissés auprès de ces eaux vives !
Elle, elle vient avec sa cruche ; elle porte toute la fatigue de sa vie, comme une soif d'amour jamais étanchée. On ne connaît pas son nom, seulement son sobriquet : «la samaritaine ». Un sur-nom d'étrangère, méprisé par les juifs. (La Samarie, on essayait de l'éviter quand, en bon juif on allait de la Galilée en Judée). Une femme seule donc, une samaritaine et qui n'est pas en règle avec le mariage : trois raisons largement suffisante pour un bon juif, d'éviter tout contact !
Mais, Jésus ignore tous ces risques de contamination : Ce n'est pas par hasard qu’il sait que c'est elle, la Samaritaine, qui a vraiment soif. Sans le savoir, elle a soif d'amour, soif de celui qui est amour. Souvent, la demande d'un service ouvre le cœur et donne l'occasion de se confier.
C'est ainsi que la Samaritaine, après avoir exprimé sa surprise de voir Jésus lui demander à boire, en vient à lui dévoiler sa vie, sa vie ratée ! Alors, Jésus se révèle à elle, il lui dit même qu'il est le messie attendu. Il désaltère ce cœur assoiffé et en fait un apôtre dans son milieu. Elle était venue chercher de l’eau mais en repartant elle n'a pas remporté sa cruche ; elle n'avait plus besoin de choses anciennes, puisqu'elle avait découvert la nouveauté du Don de Dieu. « Si tu savais le don de Dieu », ce que Jésus a dit à la Samaritaine ; il le dit aussi à chacun d'entre nous qui sommes à l'écoute de cette parole de Dieu aujourd'hui.
Le don de Dieu, c'est un amour gratuit qui pardonne, qui instaure la paix en nous et qui insuffle l’espérance dans toute vie humaine. Le Don de Dieu, c'est surtout Jésus . Sur notre route pascale, nous, peuple de pèlerins, nous sommes attendus, par Jésus au bord du puits où Il nous offre l'Eau Vive, cette eau vive qui a coulé de son cœur sur la Croix et qui est l'Esprit de renaissance.
Chaque fois que nous sommes rassemblés au nom de Christ nous avons à re-naître à notre baptême ; chaque fois c'est la grâce de notre baptême qui se trouve vivifiée et le don de l'Esprit qui se renouvelle en nous.
Voici une bonne nouvelle pour nous en ce dimanche ! Le Christ est là : il nous rejoint dans touts les situations de notre vie, même les plus compliquées. Il nous offre à tous, la source jaillissante pour la vie éternelle. Cette source qui a transformé la vie de la samaritaine peut aussi transformer la nôtre. Elle peut faire de nous, comme elle l'a fait pour la samaritaine, des messagers de la bonne nouvelle auprès de tous ceux que nous rencontrons. En communion les uns avec les autres nous pouvons proclamer : « Oui, nous savons que tu es vraiment le Sauveur du Monde ».
(diverses sources - 19 mars 2017)
Année A 2ème Dimanche de carême - 12 Mars 2017
Gn 12,1-4a 2ème Tm 1,8b-l0 Mt 17,1-9
Homélie fr. Antoine
Frères et Soeurs, dimanche dernier nous avons vu Jésus sous son aspect
le plus humain, où au cours de ses trois tentations, il se révèle un homme ordinaire, vivant la
condition humaine de son époque, sans aucun privilège.
Aujourd'hui c'est un autre visage de sa personne qui se révèle dans un cadre
exceptionnel: la haute montagne, un grand phénomène lumineux, la nuée ombrée, une
voix qui vient du ciel. .. autant de signes éclatants de la présence de Dieu ... d'une présence
réelle de Dieu ... enveloppant la personne même de Jésus.
La vraie foi chrétienne n'est pas uniquement de penser que Dieu existe, mais d'oser
affirmer que la gloire du Dieu unique, ce Dieu qui domine tout le texte du premier testament,
ce Dieu d'Israël, habite le visage d'un homme totalement humain, d'un homme entré darls
1 'histoire .. à une époque donnée
« Dieu s'est fait homme pour que l 'homme soit fait Dieu» a écrit St Irénée et cet épisode
de la Transfiguration nous renvoie à notre avenir, celui de notre humanité, qui, si fragile
qu'elle soit, n'est pas destinée à finir uniquement en poussières, mais qu'elle est destinée à
être transfigurée à l'image de ce qui est rapporté dans la parabole de l'Ivraie où « les justes
resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. »
Telle est la densité éternelle que prend alors chacun de nos actes. Beaucoup de nos-
dédisions, de nos orientations ne sont pas indifférentes, mais pèsent d'un poids .. d'éternité !.
Les disciples auront le devoir d'annoncer ce qu'ils ont vu et expérimenté non seulement
du Christ transfiguré mais aussi du Christ dans sa passion et sa Résurrection, et la finale de
notre Evg d'aujourd'hui, nous invite à quitter la montagne et à redescendre dans le plat pays
de notre quotidien .... où elle nous pose alors bien des interrogations.
• Les disciples voulaient planter trois tentes, avons-nous le désir d'inscrire nos vies dans l'
histoire d'un compagnonnage avec le Christ? histoire faite de joies et d'épreuves, histoire ..
qui s'achèvera par la résurrection de la chair annoncée par Jésus?
• Espérons-nous en un ciel nouveau, une terre nouvelle où nos corps seront transfigurés où
notre humanité toujours prompte à guerroyer sera enfin rassemblée dans la paix et l'unité?
• Désirons-nous témoigner, à notre manière, de la bonne nouvelle de l'Evg, au cœur d'une
société où tant de nos contemporains sont en quête de sens et ne savent.plus aux jours actuels
en qui et en quoi ils peuvent croire et faire confiance?
r
• Acceptons-nous d'entrer dans ce temps du carême qui est un temps de conversion
authentique et profonde un temps de transfiguration où nous déposons le personnage que
nous nous sommes bâti ainsi que l'image que nous nous sommes construite de nous
même, pour devenir disciple et affronter l'obstacle de l'indifférence, parfois de l'ironie ...
professées par ceux qui traitent d'obscurantisme nos valeurs chrétiennes.
• En ce dimanche où le récit de la transfiguration du Christ anticipe la lumière de Pâques
acceptons-nous le défi d'écouter chaque jour cette voix du Père qui, nous dit comme à Pierre,
Jacques et Jean « Celui-ci est mon fils bien aimé ... soyez sans crainte ... écoutez-le » - 12 mars 2017
Année A – 1° dimanche de Carême - 5 mars 2017
Gen 2.7 – 3.7 ; Rom 5 12-19 ; Mt 4 1-11
Homélie du F.Jean-Noël
Avez-vous remarqué la prière d’ouverture, sa demande pour ce 1° dimanche de Carême ? Elle ne demande, ni le courage de jeûner trois fois par jour, ni le discernement pour savoir combien réduire café, sucrerie, vagabondage sur la toile et autres drogues. Rien de tout cela. Et cela m’est bien confirmé par le choix des lectures de ces jours-ci : les plus claires mises en garde, tant de l’AT que du NT.
Mais ce matin, c’est ceci : « Accorde-nous tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus-Christ, et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle ». Rien que cela. Mais tout cela. Pour tout le Carême. Et pour que ce soit bien clair, nos deux lectures : la Genèse, l’Evangile. Deux chemins (puisque l’on parle de progression) deux chemins contrastés.
La Genèse, le chemin d’Adam. Premier matin du monde. Adam beau comme un dieu. Le jardin. Et curieusement, ce Satan est déjà-là, sans que l’on sache d’où il vient celui-là ! Peut être manière de dire la fragile condition humaine : on n’est pas des robots tout bien programmés. Il y aura à faire des choix, à se déterminer, Adam le premier. Une parole l’a créé, il vivra de la parole accueillie dans la confiance, à moins que… Et nous savons que cela s’est mal passé ! Ne lui jetons pas la pierre. Il était tout nouveau dans le jardin, et comme il sera dit plus tard du petit Samuel – et encore moins que lui, pas du tout habitué à entendre Dieu lui parler. De plus Eve, placée là pour l’aider, ne l’avait pas aidé. C’est le moins qu’on puisse dire. C’est déjà un avertissement pour nous.
Et maintenant, notre page d’Evangile : Dieu, après avoir parlé à bien des reprises et de bien des manières, parlé à des générations de « craignants Dieu », en combien de désert, d’Abraham à Joseph, à Marie, Dieu a parlé comme jamais encore : « Tu es mon Fils bien-aimé », il a parlé et il a été entendu comme jamais encore.
Nouvel Adam, Jésus n’a eu d’oreilles que pour cette parole là qui le constituait, qui le faisait vivre. C’était sa nourriture, le roc qui le fondait, le posait et cela seul. Rien d’autre !
Alors courir en quête de prestige, de notoriété, de ce pouvoir devant prétendument nous poser en homme, très peu pour lui. « Arrière Satan ».
Le choix de Jésus est fait. Tenir jusqu’au bout. Nous le voyons bien à la croix où nous retrouvons Satan et ses mensonges sur les lèvres des chefs du peuple.
« Descends voir de ta croix »
« Fais nous voir, un signe, nous croirons ».
Jésus ne déviera pas de son chemin de confiance en la seule parole du Père. C’est mon chemin. Il nous avait d’ailleurs dit qu’il n’y en avait pas d’autres, pour nous aussi après lui. « Je suis le chemin ». Notre chemin de par notre baptême.
Mais dîtes, qu’est-ce qu’un chemin, s’il n’y a pas de cheminement ? Notre cheminement, « progression » comme dit la prière. Progression vivante, d’une vie de plus en plus croyante, de plus en plus fondée, assurée sur la Parole inlassablement écoutée. Tout un carême pour nous y mettre et nous préparer à donner une réponse claire aux questions qui nous seront posées au cœur de la Vigile Pascale : « Croyez vous en Jésus-Christ ? ».
Pensons-y tout à l’heure : ces quelques pas pour communier, ou enfants, pour recevoir au front le rappel, le signe de notre baptême..
Cheminent d’une vie de plus en plus croyante. (5 mars 2017)
Année A - Mercredi des CENDRES -
01.03.2017
Jl 2, 12-18 ; 2 Co 5, 20-6, 2 ; Mt 6,1-6, 16-18
Homélie du Père Abbé Luc
Frères et Sœurs,
En ce jour, un appel retentit pour chacun de nous et pour toute l’Eglise par le prophète Joël : « revenez au Seigneur de tout votre cœur…car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour »… ou encore par la voix de l’apôtre Paul : « laissez-vous réconcilier avec Dieu…ne laissez pas sans effet la grâce de Dieu »…
Oui, quelqu’un nous appelle… De nouveau, notre Dieu nous appelle à revenir vers Lui. Peut-être pouvons-nous avoir l’impression de ne pas nous être éloignés de Dieu. Nous sommes de bons pratiquants, nous faisons tout ce qui nous est demandé. Avons-nous rompu l’alliance avec Dieu ? Pourquoi faire de nouveau ce chemin quadragésimal ? En quoi nous faut-il revenir si nous avons l’impression de ne pas nous être tant éloignés ? L’Eglise nous offre ce temps de conversion dans la conscience que nous n’avons pas fini de connaitre Notre Dieu et de nous ouvrir à son Amour. Penser que nous en avons fait suffisamment, et qu’il suffit de poursuivre sur sa lancée dans une certaine routine, c’est quelque part s’arrêter d’avancer. C’est sans s’en rendre compte se couper de la source d’Amour qui jaillit du cœur de Dieu. C’est bien peu connaitre Celui dont l’Amour dépasse toute connaissance et c’est aussi bien peu connaitre combien son Amour peut nous rendre davantage capable d’aimer à notre tour…
Durant quarante jours, dans le jeûne, la prière et le partage, nous allons nous exercer à nous détourner de nous-mêmes, afin de nous livrer davantage à l’Esprit Saint, comme nous le chanterons dans la préface. La grâce nous est offerte de retrouver une relation plus vivante, plus intime avec notre Dieu, ainsi qu’une relation plus juste avec nos frères. Oui, frères et sœurs, livrons-nous davantage à l’Esprit Saint. Soyons attentif à ce qu’il peut nous suggérer pour aller davantage vers les autres. Soyons à l’écoute des mouvements intérieurs par lesquels il nous incline à prier plus assidument. Sachons aussi le reconnaitre dans les appels qui viennent parfois bousculer nos vies, qui peuvent nous déranger. L’Esprit Saint, grâce de vie nouvelle, nous entraine à marcher à la suite de Jésus pour mourir à nous-mêmes afin de renaitre avec Lui à la Vie nouvelle. Par notre baptême, cette vie est déjà donnée en germe. Librement en consentant à la laisser se déployer en nous, nous devenons ce que nous sommes des enfants de Dieu appelés à rendre gloire à leur Père des Cieux…
Oui, convertissons-nous, revenons au Seigneur et croyons à cette bonne nouvelle de la Vie de Dieu à l’œuvre dans nos existences. (1/03/2017)
Année A - 8e dim TO - 26 février 2017
Is 49/14-15, 1Co 4/1-5, Mt 6/24-34.
Homélie du F.Cyprien
Le sermon sur la montagne n’est pas lu intégralement pendant les dimanches ordinaires : des passages seront lus au Carême qui arrive, et aujourd’hui, après l’amour des ennemis, le titre de la section, dans la Bible que je consultais, est intitulé : « Au lieu de s’inquiéter, chercher d’abord le Royaume ».
« Au lieu de s’inquiéter » : effectivement il y a un mot qui revient plusieurs fois dans l’Evangile de ce jour…se soucier, se faire du souci… « Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
Il s’agit du souci que nous nous faisons tous les jours pour les choses qui nous occupent …et qui nous empêchent de nous soucier de l’essentiel…
Impressionnant (bis) … le temps que nous passons à penser à des choses pour lesquelles il n’y a pas, vraiment pas de souci à se faire…
Quand Jésus annonce que le Royaume de Dieu s’est approché de nous, il rend attentifs à quelque chose dont l’importance n’est pas tout de suite évidente ; ce Royaume de Dieu est pourtant ce dont nous devons nous soucier d’abord et avant tout.
Parlons un peu, par ex., de nos pensées… nous, roseaux pensants… !
« D’où venons-nous ? Où allons-nous ? » …et surtout souvent… « Que mangerons-nous ce soir ? » !
Quel sens est-ce que je donne à ma vie si je me préoccupe de ce que je vais manger à midi plutôt que d’accepter d’être dérangé par mon prochain qui me sollicite?
Je pense …et souvent je perds du temps à penser …à penser des choses qui m’encombrent…ou même qui polluent mon esprit…
Quel sens est-ce que je donne à ma vie si l’aspect matériel de ma vie m’empêche de regarder au-delà de mes inquiétudes, au-delà de l’immédiat et de ma vie à moi ?
« A chaque jour suffit sa peine » : c’est la fin de l’Evangile de ce jour : Jésus en utilisant le mot de peine (« A chaque jour suffit sa peine ») ne semble pas contester pas la dureté du quotidien pour nous. Oui, nous nous donnons de la peine, c’est vrai…
Mais le début du passage commence ainsi : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, faites-vous des trésors dans le ciel... Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». Et nous avons entendu que nous ne pouvions pas servir deux maitres.
Simple sagesse humaine ? Jésus ne dit rien d’original …mais, mais il nous parle depuis sa vie à Lui, lui le Fils du Père, lui qui vivait dans son intimité, attitude et vie de Jésus, vie de Jésus qui a fasciné les premiers disciples…Pour nous de même il s’agit de notre relation à Dieu et donc de notre destinée, … il est bon d’y réfléchir et surtout d’y revenir!
Jésus nous avertit pour que nous nous attachions au moment présent, le moment « présent » au sens « cadeau »… présent qui est le seul temps que nous pouvons vivre en nous rattachant à Dieu, seul moment qui donnera sens à notre dignité et à notre personne, en lien avec Dieu et avec les autres.
NB Je peux penser que j’ai vécu dans la foi, l’espérance et la charité jusqu’à maintenant, mais ce passé, ce vécu deviennent maintenant l’objet du jugement et de la miséricorde de Dieu… De même l’avenir de ma vie ne m’appartient pas, il ne peut qu’être confié à l’espérance que Dieu me donne, à l’assistance de sa grâce.
C’est dans l’instant présent que nous rejoignons Dieu dans son éternité : « Le royaume de Dieu est au milieu de vous, le royaume de Dieu est en vous ».
Si l’on veut bien comprendre, ce sont les gens désencombrés qui peuvent vivre pleinement cette présence à Dieu et aux autres : leur trésor est dans ce qui advient; cela les établit dans une paix qui ne vient pas ‘d’ailleurs’ : cette paix dans la charité, dans la confiance, le Royaume la fait effectivement advenir dans le moment présent, à l’intérieur de nous, car « le Royaume s’est approché », Dieu est là, « mon Père et votre Père » disait Jésus, Jésus lui dont nous pouvons vivre de sa Vie aujourd’hui…Y croyons-nous ? - 26 février 2017 -
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Année A – 7° dimanche du Temps Ordinaire – 19 février 2017 –
Lev 19 1-2, 17-18 ; 1 Co 3 16-23 ; Math 5 38-48 ;
- Homélie du F.Damase
En ce dimanche, l’Evangile nous situe au cœur du Sermon sur la Montagne, Jésus nous adresse un appel fort : «Vous serez parfait, comme votre Père céleste est parfait ». Un appel, difficile à réaliser, si nous sommes seuls ; mais possible si nous adressons à notre Dieu.
Comme le Pape François le répète inlassablement : Dieu est Amour et son amour le pousse à faire miséricorde. Avec notre Dieu comme compagnon de route, nous pouvons espérer « devenir parfait » comme il le désire pour chacun de nous. Nous sommes créés à son image et à sa ressemblance, comme nous le dit la Genèse. Cela signifie que Dieu veut nous communiquer, non seulement son être en nous appelant à la vie, mais aussi sa perfection en nous permettant d’agir comme lui. Comme un père, Dieu désire que son enfant, non seulement vive, mais qu’il développe au maximum ses possibilités, ses qualités, ses dons.
Dieu a donc un seul et unique désir : que chacun de nous aime comme lui aime! La Loi de Moïse avait canalisé la violence humaine en limitant la vengeance « œil pour œil ; dent pour dent ». Le crime de sang est passible de la guillotine – disions nous, il n’y a pas si longtemps ! Jésus nous a montré l’exemple : « Père, pardonne –leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » ! Et combien de martyrs l’ont imité depuis ce tragique Vendredi, et aujourd’hui encore combien de victimes disent de leurs bourreaux : « Père, pardonne –leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »!
Dans la seconde lecture, Paul nous donne le fondement de cette nouvelle attitude : « Vous êtes un sanctuaire de Dieu et l’Esprit de Dieu est en vous » - « vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu » - Nous sommes le Temple de Dieu ; nous sommes le lieu de résidence de notre Dieu. Dieu a établi sa demeure en chacun de nous. Non seulement, il nous a donné sa vie en nous faisant naître en ce monde, mais il fait de notre corps, de notre être, le lieu où il demeure, où il habite. Salomon avait construit un immense et prestigieux Temple à Jérusalem pour Dieu, admiré par tous les peuples ; mais Paul nous affirme «Le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous » !!
Depuis notre baptême, nous sommes habités. Ce que nous ne pouvons pas réaliser par nos seules forces, est possible par celles du Père, du Christ et de l’Esprit Saint. Ils ne cessent de se fonder sur ce qui est petit et faible en nous pour réaliser des merveilles.
Certes, nous vivons souvent dans un monde de violence et de haine, où la vengeance peut être sans fin, implacable et féroce. Il nous reste une nouvelle étape à franchir : découvrir qui est Dieu. Un Dieu à genoux qui nous lave les pieds.
Un Dieu qui aime au-delà de toute mesure : qui fait lever son soleil sur les bons et les méchants, qui fait tomber la pluie sur les justes et les injustes. Un Dieu qui aime tout homme et chacun de nous de manière unique et incommensurable, qui espère en chacun de nous et veut nous partager sa sainteté de façon inimaginable. Il nous attire tous vers sa lumière. (17 février 2017)
Année A - 6e dimanche du T.O. -12 Février 2017.
Siracide 15.15–20 — 1•Cor 2.6–10 — Mt 5.17–37
Homélie du F.Sébastien
Frères et sœurs, réjouissons-nous, c’est dimanche, le jour du bonheur qu’il y a à rencontrer le Seigneur, notre Dieu et ses amis.
Les lectures du jour sont exceptionnellement développées, aussi vais-je me limiter à l’admirable première lecture, celle de Ben Sira le sage, un sage juif du 2e siècle avant Jésus-Christ. Je commence un verset avant le découpage officiel de la liturgie, au verset 14, parce qu’il fournit une introduction qui éclaire tout le passage. Dans celui-ci Ben Sira entreprend hardiment de nous conduire au coeur de l’aventure humaine, dès son commencement, avec la question cruciale : comment discerner le bien et le mal, comment choisir pour ne pas se perdre ? On est au cœur de la Bible.?
De quoi s’agit-il ? De la grandeur de l’homme dans sa vocation à la liberté, à la responsabilité, à courir les beaux risques où l’on gagne. Ben Sira focalise notre attention sur le fait que nos vies dépendent constamment de nos choix.
Cela on l’entend dès son premier verset, le verset 14. Je le lis :
Verset 14 – «« Quand, au commencement, le Seigneur a créé l’homme, il l’a remis à sa propre conscience. »
L’homme se trouve alors la dans la solitude de sa conscience, avec pour seul appui la confiance que lui fait son Dieu, « Va, mon garçon ! Je suis là, caché. Mais c’est à toi de grandir par tes actions. »
Ben Sira, l’homme de la Loi de Moïse qui enseigne le bien vivre, ne peut manquer d’enchaîner et de se faire à la fois rassurant et exigeant.
Verset 15 – «Si tu veux, tu peux garder les commandements ; il est en ton pouvoir de rester fidèle. »
Vouloir et pouvoir. On voit la chance et le risque, à en frémir. Mais non, tu as tout ce qu’il te faut. À condition de jouer le jeu de ta vie qui est de faire tes expériences et d’en tirer sagesse quant au bon et au mauvais.
Verset 16 – «Ton Dieu a mis devant toi le feu et l’eau : étends la main vers ce que tu préfères. »
C’est presque de l’humour noir ! mais parfaitement clair. Dans la vie nous faisons constamment des expériences, matérielles, morales, psychologiques… : elles doivent nous apprendre à distinguer le chaud, le froid et leurs effets, sous toutes leurs formes. Ainsi nous voilà remis concrètement aux mains de notre conscience. Et nous arrivons aux enjeux suprêmes ;
Verset 17 – «Vie et mort sont là devant les humains, à chacun sera donné ce qu’il a choisi. »
Choisi. C’est le mot qui clôt la lecture de Ben Sira et ouvre sans le dire sur la valeur suprême qui commande le tout : l’amour, l’amour entre la mort et la vie.
Aimer, c’est choisir et s’enfoncer dans la profondeur de son choix dans la durée. Cette profondeur on l’ignore au moment ou l’on s’engage et on ne peut l’apprendre que par l’expérience, une expérience toujours risquée, d’un risque qui fait sa grandeur, son dynamisme.
Choisi. La conscience d’avoir été choisi est plus importante et plus radicale que celle d’avoir choisi : c’est le socle de l’engagement durable, le fleuron de la confiance, de la foi en l’autre, homme ou Dieu.
Frères et sœurs, je vous laisse à vos choix, pour la joie de Dieu.
(12 février 2017)
Année A -5e dimanche TO (05/02/2017)
(Isaïe 58, 7-10 – Ps 111 – 1 Corinthiens 2,1-5 – Matthieu5, 13-16)
hémlie du F.Jean-Louis
Le vendredi 20 janvier dernier, à l’occasion de l’investiture de Donald Trump comme 45e Président des Etats Unis, le pape François lui écrivait :
«Sous votre direction, puisse la stature de l'Amérique continuer à être mesurée avant tout par son souci pour les pauvres, les exclus et les nécessiteux qui, comme Lazare, se tiennent devant notre porte».
Et il ajoutait : «À une époque où notre famille humaine est assaillie par de graves crises humanitaires exigeant des réponses politiques ambitieuses et unies, je prie pour que vos décisions soient guidées par les riches valeurs spirituelles et éthiques qui ont façonné l'histoire du peuple américain et l'engagement de votre nation à la promotion de la dignité humaine et de la liberté dans le monde entier.
Frères et sœurs, comment ne pas voir la proximité entre cet écrit du pape et la première lecture d’aujourd’hui tirée du livre d’Isaïe :
«Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable».
Tout cela reste bien actuel, malheureusement.
Ne te dérobe pas à ton semblable est peut-être le plus exigeant. Il est parfois plus facile d’aider ceux qui sont loin que ceux qui nous sont tout proches.
Quel est l’enjeu de cette première lecture ? Il s’agit d’être lumière qui se lève dans les ténèbres. Nous rejoignons là l’enseignement du Christ dans l’évangile d’aujourd’hui. Il s’agit également d’être sel de la terre. Non pas bien sûr le sel qui tue le sol, la végétation, mais le sel qui donne du goût, de la saveur aux aliments, à la vie tout simplement.
Les lectures de ce jour sont très cohérentes et nous ouvrent un chemin ou plutôt des chemins. Mais attention, il ne s’agit pas de s’attirer la gloire sur soi. Il ne s’agit pas de se présenter devant Dieu avec son paquet de bonnes actions et de lui réclamer une récompense qu’Il serait obligé de nous donner. Il ne s’agit pas d’entrer dans un marchandage avec Dieu : « Je donne aux pauvres et tu me récompenses. »
Il s’agit d’être lumière pour que Dieu soit glorifié. Et si nous regardons vers la fin de l’évangile de Matthieu, au chapitre 25, lors du Jugement dernier nous voyons qu’il est dit aux justes : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli. » Et ces justes répondent : « Seigneur, quand t’avons-nous donné à manger, à boire, etc … ? » Ces justes sont récompensés alors qu’ils n’avaient même pas eu conscience d’avoir fait du bien à Dieu, au Christ. Ils étaient dans la gratuité totale.
Se tourner vers les autres donc, mais gratuitement.
Et pour nous aujourd’hui ?
Je reprendrai une phrase de saint Paul dans la seconde lecture : « Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. »
Je crois qu’il y a d’abord un acte de foi à faire, et qui n’est pas des plus simples. Reconnaître le Christ dans les plus pauvres, les plus difficiles à supporter, ceux ou celles qu’on préfère avoir loin de soi. Réfléchissons un peu et nous verrons sans doute tous et toutes un visage, un nom, un prénom. Ne nous dérobons pas à notre semblable, à nos copains, nos copines, nos collègues …
Ensuite, quelles sont les situations plus ou moins proches qui nous interpellent, qui nous invitent à réagir ? Et comment agir ? Je pense qu’aujourd’hui, avec les interpellations continues du pape et de divers organismes, nous ne pouvons plus dire : « nous ne savions pas ». Il ne s’agit pas de venir au secours de toutes les détresses du monde mais de savoir faire le choix d’aides efficaces et à notre portée. Sans oublier de se laisser enseigner, enrichir par ceux que nous aidons.
Ne cherchons donc pas à gagner des points pour le Paradis mais à venir en aide, à nous laisser aider aussi, car nous sommes parfois des pauvres. Nous pouvons également agir là d’autres que les chrétiens interviennent car nous n’avons pas le monopole de l’action humanitaire. Travailler avec d’autres que nous, c’est aussi rendre témoignage à l’Evangile, être lumière du monde.
Et surtout, tournons-nous vers l’Esprit Saint et laissons-le nous inspirer les gestes quotidiens qui nous illumineront. Il sait faire ! C’est lui qui nous donnera véritablement d’être lumière, d’être sel de la terre, non pas par nos propres forces mais selon sa volonté.
Frères et sœurs, tout à l’heure, avant de communier, nous nous donnerons mutuellement la paix du Christ. Ce n’est pas d’abord un geste convivial sympa, c’est véritablement la paix qui vient du Christ que nous nous transmettrons. Or, il n’y a pas de paix sans justice. Ce geste nous engage. Mettons en œuvre, de façon concrète ce que les lectures, très actuelles, de ce jour nous invitent à vivre : partageons, accueillons, ne nous dérobons pas, … En étant de plus en plus justes dans nos relations, nous transmettrons un peu plus de paix. Ce n’est pas facile. Mais c’est ainsi que nous pourrons accueillir en nos cœurs la vraie paix, celle qui vient du Christ, et la transmettre autour de nous par nos actes qui nous ferons lumière du monde, sel de la terre.
Je terminerai avec une invitation faite à des jeunes en lien aves les lectures de ce jour :
« Donne du goût et de la lumière autour de toi, pas en discours mais en actes. Le Christ compte sur toi. Partage et accueille … et ta vie sera belle ! »
AMEN. (5 février 2017)
Année A - PRESENTATION DU SEIGNEUR -
02.02.2017
Ml 3, 1-4 ; Lc 2, 22-40
Homélie du Père Abbé Luc
Frères et sœurs,
« Portes, levez vos frontons, qu’il entre le roi de gloire ! » avons-nous chanté avec le psaume 23 qui suivait la lecture du livre de Malachie. « Et qui est ce roi de gloire ? » se demande le psalmiste, « c’est le Seigneur, le vaillant des combats, c’est le Seigneur, Dieu de l’univers ». En cette fête de la Présentation, la liturgie nous offre un collier de lectures tirées des Ecritures qui, rapprochées les unes des autres, font jaillir du sens. La venue soudaine du Seigneur dans son temple, pressentie comme purificatrice et redoutable par le prophète Malachie, nous la reconnaissons dans la venue de cet enfant conduit par ses parents pour accomplir le rite de purification habituelle. Avec le psalmiste, nous confessons que c’est vraiment lui «le roi de gloire, le Seigneur, le vaillant des combats, le Seigneur, Dieu de l’univers ».
Ainsi pouvons-nous approfondir le mystère de Noël en cette liturgie. En cet enfant, nous reconnaissons le Seigneur, le Dieu de l’univers qui est chez lui dans son temple. En cet enfant, nous contemplons le Roi de Gloire, lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à son peuple Israël. En cet enfant, enfin, nous célébrons le Seigneur, le vaillant des combats qui sera un signe de contradiction jusqu’à sa mort qui purifiera totalement son peuple de ses péchés. En quelque sorte, nous ne cessons d’approfondir le paradoxe de notre foi qui nous fait reconnaitre à travers l’humanité humble et cachée de Jésus, enfant, notre Dieu qui vient à notre rencontre pour nous sauver d’une manière toujours nouvelle.
Dieu vient à nous d’une manière qui déjoue toutes nos attentes. Il ne s’impose pas, il nous surprend pour mieux déjouer nos habitudes et nos forteresses de toutes sortes, conscientes et inconscientes. Nous le savons avec nos têtes, mais comment accueillir jour après jour cette nouveauté incessante, hors de toute catégorie ? Paradoxalement encore, les témoins de cet accueil sans barrière, ne sont pas des jeunes ou des enfants, mais des vieillards, Symeon et Anne. Ces vieillards sont demeurés jeunes. Ils sont restés ouvert à l’Esprit Saint.
Inflexibles dans leur attente de la consolation d’Israël, fidèles dans la prière et le jeûne, ils ont conservé cette jeunesse de cœur qui les laisse prêts à accueillir l’inattendu. C’est peut-être un autre paradoxe, l’inattendu de Dieu respecte la quête patiente de notre humanité. Il vient à la rencontre de notre attente aimante, en travail de recherche, non de notre insouciance ou de notre résignation. N’est-ce pas là la vertu de l’Espérance ? (2 Février 2017)