Homélies
Liste des Homélies
Année B – 5° dimanche de Carême – 18 mars 2018
Jér 31 31-34 ; Heb 5 7-9 ; Jn 12 20-33 ;
Homélie du F.Jean-Noël
« Voir Jésus ». Tout Jérusalem ne parlait que de lui, se bousculait pour le voir, on grippait même aux arbres pour le voir, comme Zacharie. On nous dit même que les deux méchants Hérode – celui de Noël et celui de la Passion – avaient brûlé de le voir. Alors, que quelques non-juifs, des « craignants Dieu » montés en pèlerinage aient demandé à voir celui dont toute la ville parlait, n’a rien d’étonnant.
Ce qui l’est plus, c’est la réponse de Jésus : Bizarre. Apparemment « à côté ». Ce n’est plus le « Venez et Voyez » qui avait engagé les premiers disciples pour un long compagnonnage où il se donnait à voir. Que se passe-t-il donc ?
Il y a que le temps presse. Jésus sait son Heure arrivée. Il ne peut plus compter sur un long temps pour se donner à voir. D’ailleurs est-ce que cela aurait même suffi ? On se souvient de son soupir « Depuis si longtemps avec toi, Philippe, et tu ne me connais pas ! » (Jn 14 9). Il lui faut donc se mettre à parler clair. Et les disciples s’en aperçoivent vite : « Voilà maintenant que tu parles ouvertement » (Jn 16 29)
Mais, alors, qu’y-a –t-il donc à voir de Jésus, si la fréquentation quotidienne ne suffit pas, si il ne suffit pas de dire : « Mais voyons, c’est le charpentier de Nazareth ». Il y a que, dans l’urgence, la réponse à cette question de le dernière heure ne doit pas prêter à confusion ! C’est donc le dernier mot, ou presque – de Jésus sur lui-même, comme son secret. C’est tellement vrai qu’une de nos hymnes le reprend avec bonheur : Il nous révèle, - l’âpre secret du grain qui meurt – le sang versé. - L’amour Vainqueur,- et cette croix qui nous relève. - Le fruit porté dans le lumière ».
Oui, son dernier mot et pas adressé à seulement ces quelques craignants Dieu, mais encore à nous, aujourd’hui ; à 15 jours de la Vigile pascale, où, tous ensemble, nous allons nous recaler sur le chemin de Jésus.
Et dans huit jours, ce sera encore plus clair avec ce passage de la lettre aux Philippiens qui a tout l’air de citer une hymne des premières communautés chrétiennes s’inspirant déjà de cette parabole du grain tombé en terre pour chanter leur Seigneur et son chemin : « De condition divine prenant la condition de Serviteur.. abaissé .. obéissant jusqu’à la mort, la mort sur une croix .. Dieu l’a exalté, l’a doté du Nom au dessus de tout nom ». (Ph 2 6-11)
C’est quand même autre chose que notre parabole. C’est au-delà, mais c’est le même mouvement. Ces premières communautés chrétiennes avaient bien tout compris
Et notons bien : Paul fait précéder sa citation d’un appel pressant : « Ayez entre vous ces sentiments qui étaient dans le Christ Jésus ». C’est donc aussi notre secret, notre chemin à la suite du Christ.
Il ne nous reste plus que quinze jours pour demander ensemble ce « cœur nouveau », évoqué dans la première lecture, ce cœur nouveau requis par la Nouvelle Alliance dont le Christ est le grand Passeur.
Une prière instante donc : « O Seigneur, envoie ton Esprit, renouvelle mon cœur en profondeur ». Tiens –moi sur ton chemin. (18 mars 2018)
Année B - Troisième dimanche de Carême, 4 mars 2018
Ex 20, 1-17 ; 1 Cor 1,22-25 ; Jn 2,13-25
L’Évangile de ce jour : un geste et une parole. Le geste est violent, subversif, intolérable pour les autorités du Temple. La parole est la réponse de Jésus à la demande des grands-prêtres de justifier ce qu’il vient de faire : « Quel signe nous donnes-tu pour agir ainsi ? »
Jésus a chassé les vendeurs d’animaux et leur bétail des parvis du Temple, avec des fouets de corde. Il a renversé les tables des changeurs de monnaie avec leurs pièces. Beau désordre !
Dans l’Évangile de Jean que nous venons d’entendre, l’épisode se situe au début du ministère de Jésus, mais significativement lors d’une fête de la Pâque. Dans les Synoptiques, il est l’aboutissement de la longue montée de Jésus jusqu’à Jérusalem et au Temple ; il est aussi comme le prélude à sa Passion-Résurrection ; il confirme un peu plus les grands- prêtres dans leur décision de le mettre à mort.
Cette scène, telle qu’elle est rapportée, se comprend mieux dans ce dernier contexte, car Jésus a fait son entrée à Jérusalem dans l’enthousiasme des foules, qui l’ont acclamé avec les mots du ps.117 : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au fils de David. » (Mt 21,9). Sans cet enthousiasme les gardiens du Temple auraient très vite arrêté le geste de Jésus. Mais là, à ce moment précis, ils craignaient la foule et ont laissé faire.
Certes les vendeurs d’animaux, avec leurs troupeaux, étaient nécessaires dans l’enceinte du Temple pour permettre aux pèlerins d’acheter des bêtes en vue des sacrifices. De même les changeurs avec leurs comptoirs. La monnaie officielle, à l’effigie de l’empereur, n’avait pas cours au Temple ; il fallait l’échanger contre une autre qu’on devait se procurer sur place. Mais bien sûr, ces transactions commerciales permettaient aussi de fructueux bénéfices. On comprend alors la parole de Jésus : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Une maison pour Mammon, le dieu-Argent. Cela, nous l’entendions déjà dans la première lecture, où le Seigneur avait dit au Sinaï : « Tu n’auras pas d’autre dieu que moi. Je suis un Dieu jaloux. »
Ici Jésus est en continuité avec les prophètes qui bien souvent avaient dénoncé aussi le formalisme du culte, qui restait extérieur à l’homme, ne convertissait pas les cœurs et procurait à bon compte une fausse sécurité. « Le sacrifice de vos bêtes grasses, je ne l’agrée pas, avait dit le Seigneur, par l’intermédiaire de son prophète. Mais que votre justice coule de vos mains comme un torrent qui ne tarit pas. » (Am 5,23-24)
Cependant il y a plus. Le geste de Jésus n’est pas seulement contestataire, il est prophétique, il est même messianique, car toute prophétie concerne finalement le Christ. Son geste annonce la fin du culte ancien et le début du nouveau. Cela, les foules qui avaient accueilli Jésus entrant à Jérusalem, l’avaient peut-être pressenti, ne fut-ce qu’un moment. Les disciples sans doute davantage. L’Évangile de Jean nous dit en effet qu’ils se sont alors rappelé la parole de l’Écriture tirée du ps.68,10 : « L’amour de ta maison fera mon tourment. », ce qu’on pourrait traduire aussi: « Le zèle de ta maison me dévorera. », et penser à la mort du Seigneur qui suivra.
Jésus par ce geste accomplit les Écritures. Les disciples ont pu peut-être se remettre en mémoire d’autres paroles des Écritures plus précises, comme celle du prophète Malachie : « Soudain viendra dans son Temple, le Seigneur que vous cherchez. Il est comme la lessive des blanchisseurs. Il purifiera les fils de Lévi-- les prêtre du Sanctuaire-- qui présenteront l’offrande avec justice. » (Mal 3,1-4) ou encore davantage celle de Zacharie : « Il n’y aura plus de marchands dans la maison du Seigneur, en ce jour-là. » (Za 14,21).
Jésus à cet instant annonce le culte nouveau, le culte en esprit et vérité, en son propre Corps qui va passer par la mort et ressusciter : « Détruisez ce Sanctuaire et en trois jours je le relèverai. » Pour justifier son geste, Jésus annonce le signe de Jonas comme il l’a fait au cours de son ministère quand on lui avait demandé un signe authentifiant sa mission. C’est le signe de la Croix que nous recevons dans la foi, cette Croix qui préside à notre célébration.
Alors nous pouvons reprendre les paroles si importantes de l’Apôtre : « les Juifs réclament des signes et le monde grec recherche la sagesse. Nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais pour ceux que Dieu appelle, pour nous, ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu, car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu plus forte que les hommes. »
Sur la Croix Jésus nous révèle et nous donne son Amour sauveur.
- 04 mars 2018
Année B – 2° dimanche de Carême – 25 févier 2018
Gen 22, 1-2. 9. 10-13. 15-18; Rom 8, 31-34; Marc 9, 2-10
Homélie du F.Damase
Les lectures de ce 2° dimanche de Carême nous parlent d’une marche, d'une véritable expédition. Elles nous conduisent au sommet d'une montagne. Dans la Genèse, il s'agit du mont Moriah ; lieu du sacrifice d'Abraham. Dans l'Evangile, c'est le Tabor, lieu où Jésus a été transfiguré. Dans la seconde lecture, Paul nous renvoie au Calvaire, où Jésus a été livré et crucifié pour nous.
Pourquoi cette insistance sur la montagne ? Dans la Bible, la montage est un lieu symbolique fort : lieu de la rencontre avec Dieu. C'est là que Dieu s'est manifesté à Moïse. Dans l'évangile, Jésus se retire sur la montagne, loin de la foule. C'est pour lui un lieu de rencontre avec le Père dans une prière silencieuse.
Il ne s'agit pas de nous lancer dans l'Alpinisme. L'important c'est de prendre de la hauteur par rapport à notre quotidien. Trop souvent, nous nous laissons accaparer par les soucis de la vie, les problèmes matériels. Et nous avons du mal à entendre les appels du Seigneur à revenir vers lui. Le Carême c'est comme un temps de retraite. Nous sommes en marche vers la Pâque du Christ. Le grand message de ces lectures c'est un appel à avancer.
Dans l'évangile de ce jour, la réalité dépasse toute imagination : Jésus amène trois de ses disciples sur une montagne. C’est là nous dit Marc qu'il fut transfiguré devant eux. Jésus est tout entier donné dans sa prière à son Père. Il se montre avec toute la chaleur de son amour. Cette rencontre veut préparer les disciples à ce qui va suivre. Aujourd'hui, ils voient son visage transfiguré. Demain, ils le verront défiguré. Ils sont invités à lui faire confiance quoi qu'il arrive.
Vivre le Carême, c'est gravir la montagne et se mettre à l'écoute de Jésus. On n'y parvient pas tout de suite. Il faut de la patience et du courage. Il faut monter pour contempler les choses. Gravir la montagne c'est prendre le temps de l'écoute, c'est se réserver chaque jour du temps pour la prière. Si nous ne gravissons pas cette montagne avec Jésus, nous manquerons quelque chose d'essentiel. Comme pour les trois disciples, Jésus veut nous libérer du sommeil de l'individualisme, de la tristesse. Il est urgent que nous mettions le Christ au centre de notre vie. « Christ, Premier servi ». « Ne rien préférer à l’amour du Christ » dit st Benoit.
Pierre ne sait pas quoi dire. Il propose à Jésus de dresser trois tentes. Mais la voix du Père se fait entendre pour l'inviter à voir les choses autrement : ces tentes, il faut les construire dans le monde, dans la vie ordinaire, dans les cœurs endurcis des hommes. Dans la Bible, la tente, c'est le lieu de la présence de Dieu.
Dieu voit ce monde défiguré par la haine, les guerres, les violences de toutes sortes. Or c'est dans ce monde que Dieu veut habiter. Et Dieu compte sur nous pour lui construire une demeure digne de lui. Il nous invite à construire un monde rempli de son amour. Cette beauté qui est en lui, Jésus veut nous en revêtir en nous faisant partager sa divinité. Ecoutons-le dans la prière. Lui seul peut nous transfigurer.
"Seigneur, Mets dans nos ténèbres ton Esprit d'amour, Toi qui es Lumière et Amour. - 25 février 2018
549
Année B - 1e dimanche CARÊME - (18/02/2018)
(Genèse 9, 8-15 – Ps 24 – 1 Pierre 3, 18-22 – Marc 1, 12-15)
Homélie du F. Jean-Louis
Premier dimanche de Carême, l’évangile nous parle de la tentation du Christ au désert. Et en cette année où la liturgie nous donne de parcourir l’évangile de saint Marc, le récit est bien moins détaillé que chez Matthieu ou Luc.
Le temps du Carême, c’est le temps de la conversion du cœur, du jeûne, de la sobriété. De nos jours, si l’Eglise recommande le jeûne alimentaire, elle propose aussi une sobriété dans l’utilisation des médias, l’usage des cigarettes, etc … Bref, un apprentissage à plus de liberté.
Mais lorsque nous regardons les lectures de ce dimanche, elles sont déjà très orientées vers Pâques, vers le Salut offert par Dieu.
Dès la première lecture, nous est rappelée l’Alliance avec Noé et ses fils, ainsi qu’avec tous les êtres vivants, il ne faudrait pas l’oublier. Si la création est déjà Alliance de Dieu qui s’engage vis-à-vis de ce qu’il crée, l’Alliance avec Noé annonce que la terre ne sera plus détruite par le déluge. Dieu se souviendra de son Alliance avec la terre. Plus tard, il y aura encore une Alliance avec Abraham, puis avec Moïse et le peuple d’Israël et, chaque fois, cette Alliance sera définitive. Les dons de Dieu sont sans repentance comme l’a écrit saint Paul.
Or ces Alliances nous orientent vers l’accomplissement de toutes les Alliances, l’Alliance scellée en Jésus Christ par sa mort et sa résurrection. Nous sommes donc bien tournés vers Pâques en écoutant l’évocation de l’Alliance avec Noé.
La seconde lecture tirée de la Première épître de saint Pierre est, elle, très explicite. Au début du Carême, nous sommes déjà propulsés à Pâques car cette lecture pourrait très bien être lue au matin de Pâques :
« Le Christ a souffert pour les péchés, pour les injustes afin de vous introduire devant Dieu. Il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit ». Et l’histoire de Noé, évoquée dans la première lecture devient ici une annonce du baptême. Car comme Noé a été sauvé à travers les eaux du Déluge, nous sommes sauvés par l’eau du baptême dans la mort et la résurrection de Jésus Christ.
Quant à l’évangile qui parle très sobrement des tentations du Christ au désert, il nous évoque discrètement la victoire du Christ sur Satan. En effet, en disant que Jésus vivait parmi les bêtes sauvages, il nous annonce les temps messianiques déjà arrivés. Isaïe parlait en effet, pour ces temps messianiques d’un temps où le loup mangera avec l’agneau, l’enfant étendra son bras sur le nid de la vipère …
réconciliation de l’homme avec la création et des animaux entre eux. Réconciliation accomplie par Jésus, vainqueur du Mal, vivant en paix avec les bêtes sauvages et servi par les anges.
Mais l’évangile nous oriente aussi vers le Règne de Dieu que la résurrection du Christ inaugurera pour de bon. Ce règne est en effet tout proche.
La prière sur les offrandes que je dirai tout à l’heure nous oriente clairement vers Pâques et de même la Préface qui débutera tout à l’heure la prière eucharistique nous dira que le Christ, en déjouant les pièges du Tentateur, nous apprends à résister au péché pour célébrer d’un cœur pur le mystère pascal et parvenir enfin à la Pâque éternelle.
Frères et sœurs, nous pouvons être tentés de voir dans le Carême un temps triste, de privations dont nous ne voyons pas très bien le sens. Un temps sombre, fermé sur lui-même dont il faut espérer sortir le plus vite possible.
La liturgie de l’Eglise nous dit, en fait, que ce temps de Carême n’existe pas pour lui-même mais que, dès le début, il est orienté vers la Résurrection du Christ. Il ne s’agit pas de se faire souffrir, il s’agit d’apprendre à être plus libres pour apprendre à vivre en ressuscités, car nous savons que bien des choses ou des habitudes nous enchaînent. Savoir s’abstenir est peut-être nécessaire pour savoir faire la fête.
Et le psaume nous rappelle que c’est le Seigneur qui nous fait connaître sa route, la route qui mène à Lui. C’est le Seigneur qui nous enseigne ses voies, qui nous sauve, qui nous montre à nous, pécheurs, le chemin, si nous avons l’humilité de reconnaître que nous avons un besoin vital de lui. Si nous voulons le mettre au cœur de nos vies.
Frères et sœurs, il ne s’agit donc pas de se lamenter, en ce début de Carême, mais de se tourner vers Pâques en faisant de ce Carême un temps de préparation à la Fête des fêtes. Nous le savons tous, préparer une fête, demande du travail mais c’est aussi un temps d’espérance dans la perspective de ce qui nous attend.
Et si nous connaissons des moments de tempête, rappelons-nous ces mots du curé d’Ars reprenant la question d’une sainte se plaignant au Seigneur après la tentation : « Où étiez-vous donc, mon Jésus tout aimable, pendant cette horrible tempête ? Et le Seigneur lui répondit : «J’étais au milieu de ton cœur»
Eh bien, faisons de ce Carême un temps de travail de libération sur nous-même, avec l’aide de Dieu, en nous tournant vers le Christ, pour progresser dans l’attention aux autres, dans le don que nous pouvons faire de nous-mêmes et alors Pâques sera vraiment LA fête, elle sera le cœur de notre année, de notre vie. AMEN - 18 février 2018
Mercredi des CENDRES -
14.02.2018
Jl 2, 12-18 ; 2 Co 5, 20-6, 2 ; Mt 6,1-6, 16-18
Homélie du Père Abbé Luc
Frères et Sœurs,
Les lectures de ce jour se font toutes pressantes, sur le mode impératif : « Revenez à moi de tout votre cœur, déchirez vos cœurs, non vos vêtements, revenez au Seigneur votre Dieu… » dit le prophète Joël. De son côté st Paul insiste : « laissez-vous réconcilier avec Dieu ». Et Jésus dans l’évangile est net : « quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, quand tu pries, retire-toi dans la pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent…quand tu jeûne, parfume-toi la tête et lave-toi le visage … »
Ces demandes nous sont adressées aussi à nous aujourd’hui. Comment allons-nous les accueillir ? Quelle voix allons-nous entendre derrière ces paroles abruptes ? La voix d’un maitre exigeant, voire dur ou bien la voix d’un Père qui nous aime ? Nous n’aimons pas être bousculés. Souvent dans la vie quotidienne, nous supportons avec peine qu’une autre personne nous parle avec des impératifs… « Quand même, mais pour qui se prend-il ? » Notre susceptibilité montre vite son air outré, au risque de ne plus savoir entendre, ni accueillir la vie qui bouscule nos somnolences… Aujourd’hui, c’est la voix d’un Père qui nous aime que nous sommes conviés à entendre dans ces demandes insistantes. Un Père qui a un grand désir que nous partagions plus étroitement son intimité. Il nous redit qu’Il nous accueille gratuitement, depuis que Jésus a opéré l’œuvre de réconciliation en son sang versé. Comme nous le prierons dans la prière eucharistique : « Toi Dieu de tendresse et de pitié, sans te lasser tu offres ton pardon, et tu invites l’homme pécheur à s’en remettre à ta seule bonté. Bien loin de te résigner à nos ruptures d’alliance, tu as noué entre l’humanité et toi, par ton Fils, Jésus, notre Seigneur, un lien nouveau, si fort que rien ne pourra le défaire ». Notre Père est toujours prêt à faire le premier pas par son pardon offert, par sa grâce qui nous cherche en Jésus, par son Esprit qui nous attire à lui.
Son appel nous entraine sur un chemin concret, non un chemin qui serait une sorte de parcours du combattant pour accomplir des exploits. Non, mais un chemin qui nous engage à plus de vérité sous le regard de notre Père. Il pourrait y avoir une façon de vivre l’appel à la prière, au jeûne et à l’aumône, comme des prescriptions à accomplir par obéissance, en les vivant du dehors. Ou encore, en se regardant soi-même en train de faire de bonnes choses au risque d’en tirer orgueil ou vaine gloire aux yeux des autres. Jésus dans l’évangile veut nous éviter cette dérive où l’on se met au centre. Il nous engage à remettre Dieu au centre. Vivre la prière, le jeûne et toute une discipline de vie, ainsi que l’aumône et toutes les marques de charité sous le seul regard de Dieu. Ce faisant, il donne laisse pressentir à quelle intimité avec notre Père nous sommes appelés, une intimité que lui-même a vécu. Oui, notre cœur, notre vie la plus intime a du prix aux yeux de Dieu. Et il désire que nous nous présentions en vérité devant lui, sans faux semblants, purifiés de toute recherche de nous-mêmes, pauvre comme nous sommes, mais vrais. Oui accueillons avec joie ce désir de notre Dieu de nous voir plus simple, vrai et libre sous son regard. Les cendres que nous allons recevoir nous remettent devant cette vérité, non pour nous abaisser, mais pour nous purifier de toute illusion sur nous-mêmes. Poussière, nous sommes mais poussière animée très aimée par Dieu, poussière appelée à se donner par amour.
Dans le mémorial de la mort et de la résurrection du Christ célébré maintenant, laissons-nous purifier et sauver, pour aimer comme Lui, par Lui, avec Lui et en Lui. 14 février 2018
Année B - 6e dimanche ordinaire - 11 février 2018
Lev. 13, 1-2 et 45-46 Ps. 31 Marc 1. 40-45
Homélie du F.Ghislain
De l’évangile que nous venons d’entendre, je voudrais retenir une seule chose, une question. Un lépreux a eu foi en Jésus, il a quitté son ghetto malgré les interdits, il a demandé la guérison et Jésus, ému de compassion, l’a lui a accordée, dans les termes mêmes de la demande : « Si tu veux, tu peux me guérir. – Je le veux, sois guéri ». Alors pourquoi Jésus le renvoie-t-il immédiatement, et de manière, on peut bien le dire, peu agréable.
Le texte que nous avons entendu : « avec fermeté, Jésus le renvoya » est la traduction très adoucie d’un original grec beaucoup plus carré, presque désagréable, et qu’on pourrait rendre ainsi : « J‘ai fait ce que tu me demandais : te voilà guéri. D’accord ! Maintenant, tais-toi et va-t-en. Tu connais notre Loi. Un lépreux guéri doit offrir des sacrifices, oiseaux et petit bétail, et accomplir des rites de purification. Ne traîne pas, va au Temple, trouve un prêtre et fais ce qui est prescrit pour obéir à la Loi de Dieu. Si le prêtre te demande comment tu as été guéri, dis le lui sans faire de phrases : «j’ai été guéri par une parole de Jésus de Nazareth », puis retourne chez toi et tâche désormais de vivre comme il faut. Et maintenant file et garde ta langue ».
Le lépreux guéri a dû être un peu abasourdi et ne pas en croire ses oreilles. En fait il n’a pas réalisé le pourquoi cette sortie, il ne l’a pas vraiment entendue. Certes, il est parti, mais à tous les présents, à tous les passants, à tous les gens rencontrés, avec force gestes et faconde orientale, il a raconté ce qui lui était arrivé et a fait en quelque sorte de la publicité à Jésus. Du coup, celui-ci s’est trouvé encore plus assailli par les foules en quête de miracle pour eux ou pour leurs proches, et il dû fuir la ville, pour être rattrapé d’ailleurs à la campagne par les gens.
Mais pourquoi donc Jésus voulait-il ce silence sur le miracle ? Parce que, à faire trop de bruit sur le prodige, on risque de se tromper sur l’identité de Jésus. Jésus n’est pas un thaumaturge. A le voir comme un faiseur de miracles, on le regarde du côté du bien qu’il peut faire aux uns et aux autres, on ne s’attarde pas à le connaître, Lui. Qui est-il ? Si le lépreux guéri avait suivi les consignes de Jésus, il aurait rapporté les faits au seul prêtre, et celui-ci alors se serait posé les vraies questions. Ce Jésus de Nazareth est un juif fidèle, puisqu’il envoie le guéri accomplir la Loi. Et en même temps, il fait des choses que personne ne peut faire par soi-même. Il faut donc que l’Esprit de Dieu soit en lui. Il importe alors au plus haut point de l’écouter, d’entendre ce qu’il dit sur le Royaume de Dieu, sur sa mission…Petit à petit, au prêtre de bonne volonté ou au pharisien fidèle, il apparaîtrait pour ce qu’il est : le Messie, l’envoyé de Dieu, le prophète du Royaume, finalement le Fils. Parce qu’il est cela, il fait des miracles. Si on s’arrête au miracle, on ne va pas jusqu’à la personne elle-même du Christ, on ne se convertit pas à Lui, on reste à la surface, on n’entre pas vraiment dans l’évangile.
Les lectures d’aujourd’hui nous invitent donc à nous interroger sur notre connaissance de Jésus. Tout de suite, nous allons chanter le Credo. Nous pourrions prendre le temps aujourd’hui de vérifier ce qu’il signifie pour nous, concrètement, du matin jusqu’au soir, jour après jour : « Je crois en Jésus Christ, fils unique de Dieu, qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, qui a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout puissant, d’où il viendra pour juger les vivants et les morts ». Est-ce que nous croyons cela, est-ce nous connaissons ce Jésus-là, de plus en plus, de mieux en mieux ? Est-ce que nous écoutons la parole qui sort de ses lèvres ? Est-ce que nous méditons inlassablement sa mort et sa résurrection ? Sûrement, nous pouvons dire oui, mais sûrement aussi nous pouvons progresser à l’infini. C’est ce qu’il nous faut désirer aujourd’hui et demander les uns pour les autres. Connaître Jésus,
connaître Jésus,
connaitre Jésus. - 11 février 2018
Année B - 5e dimanche de T. O. - 4 février 2018
Job 7 1-7; 1 Co 9 16-23; Mc 1 29-39
Homélie du F.HUbert
« Ma vie n’est qu’un souffle ; mes yeux ne verront plus le bonheur », dit Job.
Oui, notre vie n’est qu’un souffle, si nous regardons seulement notre respiration corporelle. Mais avec le souffle du corps, Dieu a insufflé en nous un souffle plus profond, plus grand, un souffle que rien ne peut atteindre : son souffle divin que rien ne peut altérer. C’est en respirant de cette respiration divine que nous devenons vraiment humains.
Qui, mieux que Dieu, peut nous dire qui est l’homme, puisque c’est lui qui est notre origine, puisque nous sommes sortis de ses mains, de son Cœur ?
Or voici qu’il est venu lui-même vers nous. Il est venu marcher avec nous. Il a vécu au milieu de nous. Il a pris notre chair, notre souffle qui n’est qu’un souffle, pour que son souffle divin soit notre vie incorruptible.
Il a marché en Galilée, en Judée, dans les villages et au désert, il a franchi les frontières qui séparent les hommes : il a marché pour dire à chacun et à tous : sois vivant, comme Dieu est vivant !
Il a appelé quelques hommes pour en faire des « pêcheurs d’hommes ». Avec eux, il a marché, il les a envoyés eux aussi, proclamer comme lui la Bonne Nouvelle, proclamer le désir de Dieu sur l’homme : « Sois vivant ! »
Il est venu expulser les puissances du mal, arracher le mal mortifère, guérir les maladies, et offrir le souffle de la vie divine. Il est venu proclamer la parole vraie, celle de l’Alliance, celle qui donne la vie.
Au terme, il a pris sur lui tout ce qui défigure l’homme, le péché et la mort, pour que l’homme reçoive son visage divin, vivant de l’Esprit.
La parole vraie, il la puise dans sa relation unique avec son Père. Il l’écoute dans le silence du désert, dans le silence du cœur. Auprès de lui, il cherche son chemin d’homme, la manière dont il doit être Témoin du Royaume, Témoin de ce que Dieu veut pour l’homme.
A l’écoute de son Père, il marche. Il n’est pas sans racine : il est enraciné en son Père.
Il boit sans cesse à sa source, sa seule source.
Sa prière l’a affermi dans sa décision : il est venu pour tous. Il ne peut se laisser accaparer par personne. Il ne peut ni s’arrêter ni se laisser enfermer. Il lui faut partir "ailleurs", avec ceux qu’il a appelés.
« Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » « Et il parcouru toute la Galilée, proclamant l’Evangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons. »
« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! »
Cette parole de Paul, combien elle est vraie pour Jésus !
La pêche des hommes oblige à partir, à se déplacer vers d’autres lieux sans se laisser accaparer.
Frères et sœurs, nous, aujourd’hui, si nous avons rencontré le Christ, si nous sommes ses disciples, nous avons le devoir, nous dit le pape François, « d’annoncer l’Evangile sans exclure personne, comme des gens qui partagent une joie, offrent un banquet désirable. » Il poursuit : « L’intimité de l’Église avec Jésus est une intimité itinérante. […] Fidèle au modèle du maître, il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur. La joie de l’Évangile est pour tout le peuple, personne ne peut en être exclu.
L’Église « en sortie » […] se met dans la vie quotidienne des autres, elle raccourcit les distances, elle s’abaisse jusqu’à l’humiliation si c’est nécessaire, et assume la vie humaine, touchant la chair souffrante du Christ dans le peuple. […] Elle accompagne l’humanité en tous ses processus, aussi durs et prolongés qu’ils puissent être. »
Frères et sœurs, St Marc nous invite à nous laisser guérir, remettre debout, à laisser le Christ saisir notre main, à nous remettre en marche et à sortir avec lui, pour à la rencontre de l’autre, découvrir son visage, lui offrir le nôtre, et dans cet échange, laisser advenir la lumière du Visage du Père.
Laissons résonner et fructifier en nous la Parole de vie, recevons le Corps du Ressuscité, le Vivant, vivons de l’Esprit Saint, le Souffle de Dieu ! - 4 février 2018
Année B - PRESENTATION DU SEIGNEUR -
02.02.2018
Ml 3, 1-4 ; Lc 2, 22-40
Homélie du Père Abbé Luc
Frères et sœurs,
« Et soudain viendra dans son temple, le Seigneur que vous cherchez » entrevoyait le prophète Malachie. Pouvait-il imaginer cette venue autrement qu’à la manière d’une théophanie où apparait toute la puissance divine ? « Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera. Car il est pareil au feu des fondeurs… » Le Dieu d’Israël était perçu comme le Tout Autre, si transcendant dans son Temple à Jérusalem, que seuls les prêtres pouvaient accéder au Saint des Saints, lieu privilégié de sa Présence… Le Ps 23 que nous avons chanté ensuite faisait écho à cette vision, en rapportant ce qui était peut-être une liturgie d’intronisation de l’arche. Quand le Seigneur vient dans son temple les portes doivent être surélevées : « Portes, levez vos frontons, levez-les portes éternelles ».
En ce jour, dans la foi, nous confessons Jésus, le Seigneur qui vient dans le Temple, sa Maison. Il n’est point besoin de surélever les portes, car il s’est tellement abaissé à la manière d’un enfant. Il n’y a pas d’espace réservé pour qu’il y prenne place, car avec tout juif venant accomplir les rites de la loi il prend place au milieu des siens… Il n’y a pas de prêtres pour l’accueillir, mais un simple fidèle, juste et religieux et une femme prophète conduits par l’Esprit. Oui, notre foi chrétienne vient réviser toutes les images de Dieu, et toutes ses manifestations. Celui que l’on reconnait comme le Fils de Dieu depuis sa Résurrection d’entre les morts, a consenti à renoncer à toutes les prérogatives divines. Il est entré par la petite porte, celle de tout le monde. Par sa naissance d’une femme Marie, par son obéissance aux rites et aux observances de la Loi, par son lent développement et par sa patiente croissance au rythme d’une existence humaine, il est devenu l’un de nous vraiment….homme parmi les hommes. Et cependant restera toujours une affinité profonde entre Jésus et le Temple… Lieu de l’habitation de Dieu parmi les hommes…où Jésus a souvent enseigné, où il a manifesté son opposition à la conception trop mercantile qu’on en avait, lieu auquel il s’est tellement identifié qu’il a fait comprendre qu’Il était lui-même le nouveau Temple… Ce sera le seul motif que l’on parviendra avec peine à mettre en avant lors de son procès pour le réduire au silence…
Oui en ce jour, rendons grâce en cette eucharistie pour cette Lumière offerte et reconnue dans la foi qu’est Jésus lui-même… Jésus le Vrai Temple parce que le Vrai Grand Prêtre par son offrande de Lui-même sur la Croix. Jésus le Vrai Temple dans lequel nous pouvons prendre place dans la mesure où nous demeurons en Lui par la foi. Laissons sa Lumière et sa Présence nous réconforter. - 2 février 2018
Année B - 4° dimanche du Temps Ordinaire - 28 Janvier 2018
dt 18 15-20; 1 Co 7 32-35; Mc 1 21-28
Homélie de F.Matthieu
“Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
Ne fermez pas votre cœur comme au désert
où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit.”
Ps 94, 7-9
Dans cette simple strophe du Psaume que nous venons de chanter, est résumée toute l’aventure du disciple. C’est ce qu’on peut appeler, au vrai sens du terme, la « question de confiance » qui habite la vie de celui qui a entendu un jour l’appel du Christ à le suivre.
Et c’est bien le fil rouge de l’évangile de Marc que nous allons lire tout au long de cette année liturgique : si vous voulez savoir qui est en vérité ce Jésus que vous avez suivi dans un premier mouvement, dont vous essayez d’être les disciples jour après jour, regardez-le agir et parler, écoutez-le ! Et vous pourrez alors le connaître en vérité et confesser du fond du cœur, avec le centurion au pied de la Croix : “Vraiment cet homme est le Fils de Dieu !”
Ce dimanche dans ce que nous venons d’entendre, Jésus entraine Pierre et André, Jacques et Jean qu’il vient d’appeler à le suivre - c’était l’évangile de dimanche dernier -, Jésus les entraine à la Synagogue comme il convient un jour de Shabbat ; il ne les arrache pas à leur Tradition, il les y ramène, mais les invite à son accomplissement.
Ensemble, ils vont se mettre à l’écoute de Moïse et des Prophètes, comme chaque Shabbat, ils vont écouter la Parole Dieu transmise dans la chaire de Moïse, mais voilà que maintenant c’est Jésus qui enseigne, Marc y insiste par trois fois :
“Aussitôt, le jour du sabbat,
il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement,
car il enseignait en homme qui a autorité,
et non pas comme les scribes.”
Et il y reviendra une quatrième fois, à la fin de notre passage :
“Tous s’interrogeaient : Qu’est-ce que cela veut dire ?
Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité !”
Et ici, notre première lecture, le chapitre 18 du Deutéronome, nous apporte un éclairage capital, Moïse lui-même témoigne :
“Le SEIGNEUR votre Dieu
fera se lever un prophète comme moi,
et vous l'écouterez.”
Et encore
“je mettrai dans sa bouche mes paroles,
et il leur dira tout ce que je lui prescrirai.”
Et il est là, dans cette Synagogue de Capharnaüm, ce Prophète comme Moïse, nouveau Moïse en vérité, dont la bouche proclame les paroles mêmes de Dieu. Et la seule attitude juste, plus que le seul émerveillement, c’est l’écoute de cette Parole, qui vient accomplir les Ecritures. Marc ne nous dit pas ce que Jésus a dit car il n’a rien dit d’autre que la Loi et les Prophètes, dont il est la juste interprétation, l’accomplissement promis !
Si nous voulons écouter sa Parole, il faut nous remettre à la lecture inlassable des Ecritures à la lumière de l’évangile, qui nous donne à voir et à entendre les actions comme les paroles de Jésus, accomplissement de la longue Histoire du Salut dont témoigne toutes les Ecritures.
Et aussitôt, Marc nous fait voir une parole de Jésus qui est une action, cet exorcisme qui vient libérer un homme de l’emprise d’un démon.
Ici encore est anticipée toute l’œuvre de Jésus parmi les hommes : il est manifesté par Marc comme celui qui vient libérer l’homme de l’emprise du démon, du mal qui habite ce pauvre homme.
Par sa mort librement consentie dans l’abandon à la volonté du Père, Jésus a reçu la nouvelle vie de la Résurrection qu’il communique à l’humanité entière, libérée du péché et de la mort, échappant enfin à l’empire du Diable, de toutes les forces du Mal. Voilà la Bonne Nouvelle du Salut dans tout son accomplissement !
Si vous voulez suivre Jésus comme disciple, mettez-vous à son école
- écoutez sa Parole, méditez les Ecritures à l’ombre de l’Esprit,
- apprenez de lui l’abandon à la volonté de Dieu en mettant vos pas dans les siens.
Alors vous recevrez jour après jour, l’enseignement nouveau et la vie nouvelle qu’il offre désormais à chacun comme à la multitude !
Amen ! - 28 Janvier 2018
aNN2E B 3e dim ordinaire - 21 janvier 2018
. Jon3/1-5,10, 1 Co 7/29-31, Mc 1/14-20.
Homélie du F.Cyprien
« Encore 40 jours et Ninive sera détruite ! Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu »
« Le temps est limité. Dès lors que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme…ceux qui font des achats comme s’ils ne possédaient rien… car il passe, ce monde tel que nous le voyons »
« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous…Aussitôt laissant leurs filets, ils suivirent Jésus ».
Quand nous entendons des paroles, nous en retenons forcément quelque chose, quelques bribes au moins…
Quand nous entendons la Parole, elle qu’on appelle et qui est la « Parole de Dieu », il serait bien que nous en retenions le plus important, ce que justement Dieu veut nous dire… à moi, à vous personnellement…
C’est normal que nous n’entendions pas tous la même chose : c’est l’Esprit de Jésus qui, en nous, fait entendre ce qu’il nous dit…
Et reconnaissons aussi que nous avons parfois l’impression que Dieu nous dit des choses peu compréhensibles, difficiles ou difficiles à intégrer, à digérer !
« Que ceux qui ont une femme, vivent comme s’ils n’en avaient pas, que ceux qui possèdent comme s’ils ne possédaient rien, etc »… Vous faites quoi avec cela ?
« Les temps sont accomplis ». Le Christ est venu ; le temps est limité : maintenant il est urgent avant toute autre chose d’appartenir à Dieu, et… concrètement, on fait quoi… vous ? et nous les moines ? !
La Parole de Dieu nous interpelle : Jonas proclame un malheur si les gens de Ninive ne se convertissent pas : ce petit écrit nous dit : « Aussitôt les gens de Ninive crurent en Dieu ».
N’est-ce pas un peu trop édifiant pour être vrai, et …c’est Dieu qui nous le dit !
En tout cas …écoutons avec foi, le Seigneur vient nous dire que si nous, nous l’oublions, lui ne nous oublie pas et Il attend…Il nous attend.
Il ne nous attend pas avec l’impatience de celui ou celle qui tapote du pied en se disant « Elle est encore en retard/ Il n’est vraiment pas pressé ! ». Dieu nous attend avec un cœur qui aime, Dieu attend avec le cœur de celui qui sait que la rencontre sera merveilleuse, Dieu attend comme celui qui sait transformer l’attente en fête déjà commencée. Si nous croyons que Dieu nous aime, n’est-ce pas comme cela qu’il faudrait comprendre ? accepter qu’il nous dise sans cesse la même chose, même rude à entendre ?
Peut-être l’amour et l’humour de Dieu, c’est de nous raconter des histoires, d’exagérer pour essayer de nous faire comprendre.
Oui, Jean-Baptiste a proclamé que les temps étaient accomplis, Jésus a prêché le Royaume présent parmi nous : eux, ils n’ont pas exagéré ; ils ont seulement souligné l’urgence de prendre au sérieux leurs paroles, les Ecritures, la Parole de Dieu.
Nous qui sommes vivants, l’Esprit de Jésus nous habite ; n’avons pas à gaspiller le temps et la vie qui sont nôtres.
« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » « Alors laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite ».
Pour tous ceux et celles qui se disent chrétiens, urgence de croire en Dieu, de vivre de sa Parole, conformer sa vie aux exigences de l’Evangile : la prière pour l’unité des chrétiens est la demande pour que les disciples de Jésus se convertissent en vérité et …pour que le monde, c’est-à-dire tous les autres… s’approchent de Dieu par leur exemple…
Marcher à la suite de Jésus, l’Eucharistie de ce matin nous apprend le chemin, notre célébration nous apprend le Christ, lui le Chemin, la Vérité et la Vie.
Que Dieu notre Père soit loué dans son Fils, par notre assemblée,
Que l’Eglise qui est son corps, vivant du Saint Esprit, soit réellement plus vivante et donc de plus en plus Une. - 21 janvier 2018
***