Homélies
Liste des Homélies
Année A - 3e dimanche de PÂQUES (26/04/2020)
(Ac 2, 14.22b-33 – Ps 15 – 1P 1, 17-21 – Lc 24, 13–35)
Il y a 15 jours, à la messe du jour de Pâques, frère Matthieu nous disait l’importance de la méditation de la Parole de Dieu pour fonder et affermir notre foi.
Ceux parmi nous qui ont eu cours d’exégèse avec lui au studium savent combien l’évangile d’aujourd’hui, Luc 24, lui tient à cœur comme modèle de lectio divina. Jésus ; le Dieu caché, enseigne qu’il se fait découvrir et reconnaître dans la méditation des Écritures. C’est la démarche pédagogique qu’effectue le Christ avec les deux disciples en route vers Emmaüs. Nous y sommes tous appelés.
Le Christ, en effet, enseigne aux deux disciples comment, à partir des Écritures (en partant de Moïse et de tous les prophètes), ils peuvent comprendre que le Christ devait souffrir pour entrer dans sa gloire, alors qu’ils sont déçus par les faits récents.
Ainsi, il est probable que le Christ, fidèle à la tradition rabbinique, a enfilé un collier de perles (c’est-à-dire un ensemble de passages bibliques) pour éclairer les deux disciples. Et cela a eu un résultat puisque les disciples reconnaissent que leur cœur était tout brûlant tandis que le Christ leur ouvrait les Écritures. Cette expérience du cœur brûlant pourrait faire référence à un texte de la tradition rabbinique où deux rabbis, enfermés dans une maison, enchaînent des colliers de citations bibliques. Les voisins, voyant la maison en feu arrivent en courant pour découvrir les deux rabbis occupés à leur partage mystique.
L’enfilement des citations produisait ce feu, signe de la présence de Dieu.
Qui de nous, en écoutant l’évangile d’aujourd’hui, n’a pas eu l’envie d’être présent, quand le Christ parlait, pour l’entendre ? Pour écouter quelles citations le Christ choisissait ? Mais est-ce essentiel ? Si saint Luc n’a pas cru bon de relever avec précision cet exercice de lectio divina christique, n’est-ce pas parce que, sous la mouvance de l’Esprit Saint habitant chaque baptisé, il est possible de faire cet exercice qui conviendra aux circonstances vécues par le croyant ? N’est-ce pas par respect de notre liberté que Dieu veut éviter qu’un texte contraignant, venant du Christ lui-même, paralyse l’action de l’Esprit en nous ? Action que Dieu veut sans doute chaque fois plus neuve. Ainsi, nous sommes tous invités à refaire nous-mêmes ce chemin de redécouverte du Christ ressuscité à partir de la Bible.
Mais la liturgie nous offre des exemples, et c’est le cas de la première lecture de ce dimanche. Pierre, en effet, pour témoigner du Christ ressuscité, utilise bien le psaume 15, chanté ensuite, pour dire qu’il était dans le projet de Dieu de ne pas abandonner son fils à la mort. Ainsi l’Ancien Testament, ici, le psaume 15, nous parle déjà du Christ, de sa résurrection. Le Christ, nous est donc réellement déjà annoncé et nous avons les clés pour pouvoir le découvrir tout autant que les premiers disciples et peut-être plus qu’eux car nous avons toute une tradition d’interprétation derrière nous.
Ce que Pierre dit, n’est-il pas ce que le Christ a enseigné aux disciples d’Emmaüs ? Lorsque Pierre dit que David a vu d’avance la résurrection du Christ en citant le psaume « Il n’a pas été abandonné à la mort et sa chair n’a pas connu la corruption », ne reconnaît-il pas dans la Bible l’annonce de la résurrection du Christ ? N’interprète-t’il pas, à la suite du Christ, ce qui le concerne dans l’Ecriture ?
Il est intéressant de voir que dès que le Christ réalise la fraction, les disciples le reconnaissent mais qu’il disparaît alors à leurs yeux. C’est à ce moment qu’ils font mémoire de l’expérience de lectio qu’ils ont vécue et qu’ils comprennent que le Christ était avec eux et les accompagnait, puisque leur cœur était brûlant, signe de la présence de Dieu. Ils sont alors plein d’allant pour aller annoncer aux autres disciples leur expérience du ressuscité.
Quel enseignement pour nous, aujourd’hui ?
Le Christ montre bien aux deux disciples que la Bible parle de lui et qu’à partir de Moïse et des prophètes, il nous est donné de découvrir le projet de Salut de Dieu. Jésus de Nazareth a fait lui-même ce chemin, durant son ministère, et ça l’a conduit peu à peu à annoncer sa passion, sa mort et sa résurrection à ses disciples qui n’y comprenaient pas grand-chose. Dans le passage qui suit notre évangile d’aujourd’hui, le Christ, qui apparaît alors aux Onze, va reprendre cet enseignement pour leur montrer « ce qui a été écrit de lui dans la loi de Moïse, les Prophètes et les psaumes. »
Cet enseignement, notons-le, n’a pas suffi aux deux disciples d’Emmaüs pour reconnaître qui était ce compagnon de route imprévu. Ce n’est qu’à la fraction du pain qu’ils le reconnaîtront. Pourtant, ils réaliseront alors que leur cœur avait été préparé à cette découverte.
Cet évangile nous enseigne que la méditation des Ecritures, de toutes les Ecritures est à la fois un lieu de compagnonnage et de découverte du Christ. Si saint Luc en parle par deux fois à quelques versets de distance, c’est certainement qu’il en a perçu l’importance. Dans les Actes, Luc montrera Pierre à l’œuvre dans ce même travail de découverte du Christ dans la Bible. Pour nous qui sommes après la Résurrection, mais aussi après la Pentecôte, nous avons l’Esprit Saint en nous comme guide pour ce travail de recherche et de découverte. Saint luc nous apprend que cet exercice n’est pas sans lien avec la présence du Christ dans la fraction du pain.
Les médiévaux parleront de la manducation de la Parole de Dieu qui est du même ordre que la manducation du Corps du Christ.
Nous avons la chance de pouvoir vivre ces deux manducations. Qu’elles puissent nous donner un cœur brûlant dans notre vie de tous les jours.
Je crois que tous, nous avons entendu de la part d’hôtes la question suivante : « Comment connaître le Christ puisque nous ne le voyons pas ? » Oui, nous ne le voyons pas, mais nous pouvons le rencontrer dans la Loi, les Prophètes et les psaumes. C’est le Christ qui nous le dit aujourd’hui. C’est le même Verbe de Dieu qui parle dans les deux Testaments. AMEN
année A - 2ème Dimanche de Pâques, 19 Avril 2020
Ac 2. 42-47 1 P 1 .3-9 Jn 20. 19-31
Homélie du F.Antoine
•Thomas...un homme si proche de nous...si promp
t à douter...à vouloir des preuves concrètes à s'assurer par lui-même de la vérité. L'épreuve de thomas c'est d'abord l'histoire d'une Absence or l'absence a dans !'Ecriture une note péjorative:
A la Cène Judas s'absente ...au Golgotha les disciples ne sont plus qu'un et quand Marie de Magdala arrive au tombeau ...il n'y a plus personne. Cette absence ne nous pose-t-elle pas une question? ne nous renvoie-t-elle pas à l'absence de notre Foi...à l'absence de l'amour que Dieu attend de nous ?
• Mais l'Evg d'aujourd'hui nous invite à méditer sur cette expérience qui parcourt l'Evg de Jean: l'expérience de voir et de croire...au matin de Pâques, devant les bandelettes, Jean, le disciple bien aimé ...voit et croit. Marie de Magdala devant le tombeau ouvert entend une voix qui lui dit« Marie », elle se retourne elle voit.. elle croit et court annoncer la nouvelle ! Et en ce soir de Pâques, c'est Jésus qui montre aux disciples ses mains et son côté...lls voient et Ils croient, et à l'arrivée de Thomas ils lui crient joyeux,« Nous avons vu le Seigneur ! »
• Un Nous qui est pour la première fois le Nous de l'Eglise ! le Nous qui est exprime l'unité des disciples dans la Foi, le Nous de la bonne nouvelle qui accompagnera la prédiction de Pierre comme le témoignage d'Etienne dans son martyre, un Nous qui nous invite à vivre notre Foi personnelle ... avec et dans... la Foi de l'Eglise car c'est ensemble que nous disons: Notre Père donne...Nous ...Pardonne Nous...Délivre Nous...
• Et soudain face à l'unité des disciples dans la Foi, répond le Défi de Thomas« Si JE ne vois pas, si JE ne mets pas mon doigt, JE ne croirai pas ! »....Le JE d'un homme libre...mais le JE du doute, le JE de la méfiance qui bâtit sa certitude sur sa seule expérience personnelle ..
C'est au chapitre 3 de la GN que l'on rencontre le premier emploi du JE... Adam est absent ( tiens, la première« absence» dans la 88 ! ) Dieu le cherche « JE t'ai entendu-dit Adam J'Al eu peur, JE me suis caché »...un JE qui s'inscrit dans le registre de la peur et du refus.... « Si JE ne vois pas...JE ne croirai pas ,, dit Thomas, et son Refus...sa Peur de manquer de certitude nous rappelle que la Foi à laquelle nous sommes tous appelés est un combat, un combat jamais gagné...un combat toujours à recommencer, et finalement, une
folle aventure à laquelle seul Dieu peut nous inviter.
• Cet Evg, nous rappelle qu'il est en chacun de nous un Thomas qui nous pousse à rester trop souvent ...Absent.
Absents aux rendez-vous de la Foi... Absents aux occasions d'aimer. Absents aux appels de celui qui nous a laissé la plus grande des Béatitudes :
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu» Oui, Heureux sommes-nous ... Quand nous dépassons l'apparence des évènements pour y découvrir la réalité de Dieu...Quand devant toute personne dans la souffrance, nous savons reconnaître en elle la marque des clous et la plaie sur le côté...Quand nous déverrouillons les portes closes de notre coeur pour les ouvrir au Christ ressuscité ..... Alors oui... heureux sommes nous!
Dimanche 12 avril 2020 / Dimanche de la Résurrection - Année A -
Actes des Apôtres 10,34 a + 37-43 - Colossiens 3,1-4 - Jean 20,1-9
Homélie du F.Matthieu
« Il vit et il crut. » Voilà ce que, la plupart du temps, on retient de cet évangile et la foi du disciple bien-aimé nous est donnée en exemple de ce que devrait être notre propre foi… Et nous voilà bien loin, peut-être, de la foi qui est la nôtre en ce matin de Pâques !
Qu’en est-il en effet de notre propre foi, celle de chacun d’entre nous, au-delà – ou en deçà – des alleluias et des professions de foi qui remplissent nos liturgies et nos célébrations…Oui, qu’en est-il de ma foi en la résurrection du Christ ? N’est-ce pas le jour ou jamais pour nous poser la question ?
Et l’Evangile de Jean, si nous l’avons écouté en son entier est sans doute bien fait pour nous aider dans ce questionnement personnel.
Car, il n’y est pas seulement question de la réaction de foi du disciple bien-aimé, mais aussi de celle des deux autres acteurs que Jean met en scène : Marie de Magdala et Pierre… il ne s’agit pas de n’importe qui… Marie Madeleine était au pied de la Croix, elle est reconnue par toute l’Eglise comme Apôtre des Apôtres, et Pierre est institué chef des apôtres, celui qui doit les confirmer dans la foi ?
Que nous dit notre Evangile ?
Marie vient au tombeau de grand matin, elle voit, mais seulement la pierre enlevée et elle s’enfuit, ou plutôt elle va trouver appui auprès de deux de ses frères… et elle leur dit tout simplement son affolement devant ce qu’elle comprend comme la disparition du corps de Jésus, le vol sans doute de son cadavre… elle semble loin de la foi en la résurrection de son Seigneur !
Quant à Pierre, il part en courant, il arrive au tombeau, il entre dans le sépulcre… vide… il voit le linceul resté là, il regarde le linceul et le linge qui avait recouvert la tête… il voit, mais de son constat minutieux de l’état des lieux, il ne semble rien tirer qui ait à voir avec la foi !
Et le verset qui clôt le récit… - mais que l’on n’a pas lu ! - nous dit simplement que les disciples retournèrent chez eux… et le disciple bien aimé aussi !
Nous voilà sans doute plus à l’aise pour avouer nos interrogations, nos perplexités face au mystère de la résurrection de Jésus.
Mais notre Evangile n’en reste pas là … n’en restons pas là, nous non plus…
Jean nous fait remarquer que ces interrogations des disciples ne restent pas dans le secret de leur cœur, tous, ils partagent : Marie va le dire aux disciples, et ils vont ensemble au tombeau… et ils regardent ensemble et ils cherchent ensemble… et la suite de l’Evangile nous dira que leur recherche se poursuit, que Marie reste au tombeau et se penche pour regarder… il continuent de chercher, ils sont en marche, ils sont en route… ils sont en quête de leur Seigneur et c’est bien là ce qui nous est simplement demandé aussi : être à l’écoute, en recherche, en chemin…
Et l’Evangile nous indique aussi et surtout le lieu essentiel de la recherche : les Ecritures, toutes les Ecritures… c’est là qu’il s’agit de voir – l’Evangile reprend le mot –, de voir qu’« il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » ! Oui, voilà bien l’essentiel : nous savons où chercher, que lire, relire et méditer : les textes de notre Bible ; il est grand temps – et ce n’est jamais complètement fait ! – de lui donner le pas sur toute autre lecture… si nous voulons être tout simplement disciples des Apôtres, disciples de Jésus !
Et dans cette quête de Dieu, la communauté devrait être le lieu primordial du partage, peut-être pas d’abord de notre foi, mais de nos questions, de la recherche de Jésus, de l’interprétation des Ecritures… c’est de là qu’il faut partir : il faut courir ensemble, regarder ensemble, chercher ensemble…
Oui, dans notre quête du Ressuscité, les Ecritures sont le lieu essentiel, indispensable où il faut chercher ensemble autant que possible.
Oui, alors, mais alors seulement, nous pourrons demeurer en chemin et faire, au jour que Dieu voudra, l’expérience personnelle de la venue de Jésus, le Ressuscité, à notre rencontre… au cœur de nos vies !
En cela aussi, il faut suivre Marie de Magdala, qui va reconnaître son Maître bien-aimé dans celui qu’elle croit d’abord être le jardinier !
En cela aussi, il faut suivre Pierre, qui fera l’expérience de la rencontre du Ressuscité, celui qu’il a renié et qui le remettra dans l’assurance, et de son pardon et de son secours, toujours offerts.
En cela aussi, il faut retrouver le disciple bien-aimé, et apprendre avec lui, à voir et à laisser la foi envahir notre cœur, car elle est un don gratuit de Dieu !
Amen.
Année A - VIGILE PASCALE 12.04.2020
Rm 6, 3-11 ; Mt 28,1-10
Homélie du Père Abbé Luc
Frères, En ces jours où nous disons volontiers que nous sommes en « guerre sanitaire », parmi les nombreuses images par lesquelles cette vigile nous fait entrer dans le mystère de la résurrection du Christ, je retiens l’image du combat. Jésus qui entraine son peuple dans le passage de la mort, pour ressusciter avec lui, est le « guerrier des combats », comme nous l’avons chanté avec le cantique de Moïse… « Fuyons devant Israël », s’étaient écrié les égyptiens, « car c’est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ». Cette image guerrière peu sympathique à nos oreilles et à nos regards modernes peut cependant nous faire pressentir combien, dans la résurrection de Jésus, des forces d’un autre ordre sont entrées en jeu qu’on a peine à imaginer, dans un combat entre le mal et le bien, entre la mort et la vie. La mention d’un tremblement de terre dans l’évangile de Matthieu au moment de la résurrection veut peut-être nous faire pressentir ce bouleversement profond à l’oeuvre. Que ce cadavre broyé et défiguré puisse se transformer en un être de lumière, présent d’une façon qui échappe à nos sens immédiats, est inimaginable pour nous. Cela dépasse notre entendement. Le regard de la foi entrevoit quelque chose de grandiose : la puissance divine est à l’œuvre, elle fait sauter les entraves si prégnantes à nos yeux de la souffrance et de la mort. L’apocalypse a essayé d’exprimer cette réalité à travers le récit imagé d’un immense combat cosmique. Le Christ y apparait, entre autre, sous la figure d’un cavalier sur un cheval blanc. « Et, affirme l’Apocalypse, celui qui le monte s’appelle Fidèle et Vrai, il juge et fait la guerre avec justice » (Ap 19, 11). C’est Lui, le « Témoin fidèle, premier-né d’entre les morts, prince des rois de la terre » (Ap 1, 5). De cette vision de cavalier vainqueur, nous avons la chance à Auxerre d’avoir une représentation unique. Le fresquiste roman y suggère à travers les traits empreints de douceur et de force du cavalier, combien il a compris que le Christ ne pouvait avoir remporté cette immense victoire que par sa douceur et par son humilité. « Point de sceptre par quoi tu domines, sinon ta croix », chantons-nous dans une hymne pour le Christ Roi.
Ce soir, nous accueillons dans la foi cette bonne nouvelle : Jésus Ressuscité règne sur la mort au prix d’un lourd et profond combat mené en ce lieu de déréliction où tant d’hommes et de femmes se trouvent encore. Avec reconnaissance, nous l’avons chanté, Lui la Lumière qui perce nos ténèbres pour leur ôter leur pouvoir générateur de désespérance. Dans la mémoire de notre baptême, nous nous laisserons entrainer par lui, à la joie d’être délivré de la fatalité du mal et du péché. Jésus, cavalier vainqueur par sa douceur, nous associe désormais à son combat, avec les armes de sa Parole et de son Esprit. Pain et vin, vraie nourriture, il se fait notre vie. Il nous unit à Lui pour qu’à travers nous son Corps qu’est l’Eglise, sa Vie de Ressuscité soit lumière et joie pour tous les hommes. Dans l’accueil d’un si grand mystère, nous rendons grâce avec reconnaissance.
Année A - VENDREDI SAINT 10.04.2020
Is 52, 13 - 53, 12; He 4, 14-16; 5, 7-9; Jn 18, 1 - 19, 42 -
Dans l’oraison qui a ouvert cette célébration, nous demandions : « Montre-nous ton amour, nous voulons suivre le Christ qui marche librement vers sa mort ; soutiens-nous comme tu l’as soutenu ». Nous voulons suivre le Christ « qui marche librement vers sa mort »… Par sa prière, l’Eglise nous entraine à oser affronter la mort comme Jésus, librement. Si spontanément, nous avons tendance à fuir la mort et à en éloigner le plus possible la pensée, cet office nous permet de regarder Jésus libre devant sa propre mort. Il est là, non sans angoisse, ni sans avoir connu douleur jusqu’à l’extrême. Mais il est là libre dans la décision d’affronter la mort comme le moment décisif de l’œuvre qu’il est venu accomplir. Hier soir, nous chantions : « Dans sa lutte jusqu’au sang, ta liberté en se perdant se donne et se retrouve en ton obéissance ». Mystère de la liberté de Jésus qui, sous l’apparente soumission aux évènements et aux bourreaux, se manifeste très grande et très profonde comme une obéissance au Père. C’est la liberté de Jésus qui donne à sa croix, toute sa lumière et tout son éclat. Aussi pouvons-nous la vénérer comme « bienheureuse ». En effet, de ce lieu de liberté, nous acquérons nous aussi la liberté. La mort qui est vaincue-là ne nous tient plus sous son emprise. De ce lieu de lumière, nous est offerte la grâce d’oser nous avancer plus confiant devant la mort, afin de non pas la subir, mais d’y consentir. Oui, osons recueillir et demander cette grâce de confiance et d’abandon en ces jours d’épidémie qui remettent sous nos yeux, de manière crue, notre condition mortelle et finie. Sous ce lieu de grâce qu’est la croix, tenons-nous avec audace, dans la prière pour nous-mêmes, et dans l’intercession pour tous nos contemporains qui sont désemparés, perdus face à la mort.
JEUDI SAINT - 09.04.2020 -
Ex 12, 1-8.11-14 ; 1 Co 11,23-26 ; Jn 13, 1-15
Homélie du Père Abbé Luc
Frères,
Les circonstances présentes nous frustrent de la présence des hôtes mais aussi de la possibilité de vivre le geste du lavement des pieds. La prudence nous impose ces restrictions. Est-ce une fatalité à subir ? N’y-a-t-il pas aussi une grâce à recueillir ? J’en vois une assez immédiate offerte par la disposition des chaises qui entourent l’autel, comme rarement nous le vivons aussi nettement. Cette disposition nous permet de mieux méditer la parole que Jésus laisse à ses disciples en Luc dans le contexte du dernier repas, proche de celui de Jean que nous venons d’entendre : « eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » (Lc 22, 27). Dans le mémorial que nous célébrons ce soir, et en chaque eucharistie, Jésus est là au milieu de nous. Il est au milieu de nous, en l’Autel qui le représente, au milieu encore comme le Prêtre, de l’Alliance nouvelle, enfin, il est au milieu de nous comme la victime, qui s’offre pour notre salut. Comme le suggère une belle préface du temps pascal, le Christ, au milieu de nous, « est à lui seul l’autel, le prêtre et la victime » (Pref. TP. 5).
Je voudrais reprendre chacun de ces trois aspects de la présence du Christ au milieu de nous, en les distinguant, sachant qu’ils n’en font qu’un. Comme l’autel, Jésus est là « au milieu » de nous. Jésus avait prévenu ses disciples : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20). Le rassemblement des disciples en petite Eglise domestique, appelle et consacre la présence de Jésus au milieu des siens. Toutes nos prières, toutes nos liturgies sont habitées par cette présence de Jésus Vivant Ressuscité « au milieu » de nous. A plus forte raison, aujourd’hui, en ce mémorial de son dernier repas, qui anticipe sa mort et sa résurrection, Jésus se tient « au milieu de nous ». Il est heureux d’en raviver notre conscience. Le fait qu’il soit « au milieu », nous décentre de nous-mêmes. Tout converge vers lui, l’autel. Il est le lieu parfait du sacrifice. En Jésus, nous avons le seul autel qui plaise à Dieu. En Lui, l’humanité pleinement réalisée, trouve le vrai lieu du don de soi. Que nos regards convergent vers l’autel pour reconnaitre en Jésus le lieu de la véritable offrande et pour apprendre de lui à devenir nous-mêmes autel, lieu d’offrande véritable. Que nos cœurs se tournent tous ensemble vers l’autel pour y apprendre les uns avec les autres la vraie unité qui est un sacrifice d’agréable odeur rendu à Dieu. Et de l’autel, notre centre, notre rocher, nous recevrons la force et l’énergie pour nous donner à tous nos frères.
Au milieu de nous, le Christ est le Prêtre. Comme l’a si bien médité, l’auteur de l’épitre aux Hébreux, le Christ mort en croix par amour pour nous est devenu le Prêtre de la nouvelle Alliance. Si dans la première alliance, seul le grand prêtre pouvait avoir accès au sanctuaire dans le temple du Seigneur, le saint des saints, Jésus est désormais le Vrai Grand Prêtre qui a accès en son corps offert et glorifié au sanctuaire des cieux. Pour nous, il est devenu le Médiateur de l’Alliance nouvelle en son sang versé. En chaque célébration, il est au milieu de nous, Grand Prêtre de son Corps qu’est l’Eglise. Au milieu de nous, à travers la figure de l’assemblée, peuple de prêtres, présidée par un ministre ordonné au service de son peuple, le Christ Grand Prêtre poursuit son oeuvre de médiation et de salut pour nous et pour le monde, afin de nous rassembler et de nous porter tous ensemble à son Père.
Au milieu de nous, le Christ est la victime. Lui le serviteur qui a lavé les pieds de ses disciples, il s’est donné lui-même jusqu’au bout. Tel un esclave, compté pour rien, il a consenti à être bafoué, méprisé. Il s’est livré en son corps et son sang, donné et versé pour nous : vrai sacrifice qui plait à Dieu plus que tous les holocaustes d’animaux. En participant à chaque eucharistie, en particulier ce soir en cette commémoration de la Ste Cène, nous accueillons avec action de grâce et gratitude le don du salut par le Christ-victime qui s’est offert pour nous. Dans le même temps, nous nous unissons au mouvement d’offrande de Jésus. Avec Lui, nous prenons part au « sacrifice de louange pour notre rédemption et pour le salut que nous espérons ». En nous unissant à Jésus, nous apprenons à devenir serviteur comme lui de nos frères. Nourris de son corps et de son sang, nous devenons nous-mêmes « une vivante offrande à la Gloire de Dieu ».
Frères, rendons grâce d’être ainsi associé à la célébration de notre Salut. Il est grand le mystère de la foi : « Christ est parmi vous l’espérance de la Gloire (Col 1,27)».
Année A - Dimanche des RAMEAUX - 05.04.2020 -
Is 50, 4-7 ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26,14 – 27,66
Homélie du Père Abbé Luc
Frères,
« Sauve-toi toi-même » ont lancé à Jésus les passants qui sont au pied de la croix. Jésus ne répond rien. Il demeure là cloué sur le bois dans une totale impuissance. Il aurait pu faire « appel à son Père » qui aurait mis « à sa disposition plus de douze légions d’anges. » Mais il n’en a rien fait. Il est là en consentant d’être sans secours, dans l’angoisse. Ainsi va-t-il jusqu’à l’extrême du partage de notre condition humaine, finie et mortelle, elle qui se sent si souvent abandonnée par Dieu, comme une quantité négligeable, nulle. Il est là comme un homme jusqu’au bout sans tricher. Lui qui était de condition divine s’est anéanti jusque-là. Mot à mot, il s’est vidé, creusé jusque-là. En cet instant, sa relation avec son Père se réduit à ce cri : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ». Avec lui, Jésus, notre humanité s’est vidée de toutes ses prétentions à se sauver elle-même ou à exister par elle-même, pour n’être que creux, vide, attente tournée vers le Père qui seul peut donner la Vie, la vraie Vie.
Durant cette semaine, contemplons Jésus qui s’abaisse et se creuse pour laisser toute la place, en notre humanité, à la puissance de la résurrection. Acceptons de dire avec Pierre que « nous ne connaissons pas cet homme », car sa démarche d’abandon et de totale remise de lui-même nous est profondément étrangère. La reconnaitre, la faire nôtre ne peut être qu’une grâce à demander, à désirer et à accueillir. Comme nous le faisions au début de cette célébration, demandons de retenir « les enseignements de la passion », pour comprendre « quel abaissement nous devons imiter », « afin d’avoir part à sa résurrection ».
Année A - 5e DIMANCHE DE CARÊME – 29 mars 2020
Ez 37, 12-14 ; Ro 8, 8-11 ; Jn 11, 1-45 ;
Homélie du f. Hubert -
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »,
ainsi parlent successivement Marthe et Marie.
« Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! », disait au chapitre 4 le fonctionnaire royal.
La présence corporelle de Jésus est-elle nécessaire pour empêcher la mort de faire son œuvre ?
Mais de quelle mort, de quelle vie, s’agit-il ?
Jésus a guéri le fils du fonctionnaire, il a rendu la vie à Lazare ; leur vie dans ce monde s’est poursuivie,
cependant, ils ont rendu plus tard leur dernier souffle, comme tout un chacun.
Leur guérison nous est donnée comme un signe, pour nous conduire au-delà d’elle-même.
Les miracles de Jésus n’arrachent pas leurs bénéficiaires – ni nous-mêmes aujourd’hui –
à la condition humaine. Ils ont pour but de manifester qui est Jésus, et de nous conduire à la foi en lui.
C’est ainsi que Jean conclut son évangile par ces mots :
« Il y a beaucoup de signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. ».
« Pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. ».
Dans son homélie de l’Annonciation,
le père abbé nous parlait de l’hospitalité mutuelle de Dieu et de l’homme :
Dieu accueilli par Marie dans notre humanité, pour que nous soyons accueillis par Dieu dans sa divinité.
Ce que Jésus nous apporte n’est pas seulement une vie terrestre sans mort,
mais le partage de la vie divine elle-même.
« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. »
« Même s’il meurt » : il s’agit bien d’un au-delà de notre mort physique, terrestre.
Dieu nous promet sa vie divine, pour l’au-delà de la mort,
mais aussi dès aujourd’hui, comme une source vive, inépuisable, dans notre vie humaine quotidienne.
Jean témoigne de la victoire de Jésus sur la mort, et d’abord sur sa propre mort.
Cette victoire ne s’accomplit que dans une confrontation totale entre le Vivant et la Mort,
une confrontation que Jésus n’a pas fui.
Jean souligne toute l’épaisseur et la réalité du combat de Jésus.
Si à Cana, où il transforme l’eau en vin, la tristesse en exultation,
son « heure n’est pas encore venue », maintenant cette heure est venue.
Jésus a fui au-delà du Jourdain, car on voulait le lapider.
Il sait ce qu’il risque en revenant en Judée,
et il ne se laisse pas détourner de son chemin par les réactions des disciples.
Le don de la vie qu’il nous offre nécessite cette confrontation totale à la Mort
dans ce qu’elle a de plus absolu.
Son heure est venue et il en est bouleversé.
C’est bien Jésus en effet que le récit nous présente confronté à la mort, bien plus que Lazare :
précédé par l’essai de lapidation,
il est suivi de la décision de l’arrestation et de la mort de Jésus, avec l’intervention décisive de Caïphe.
Il est aussi précédé et suivi par la mention de l’onction du Seigneur par Marie, à Béthanie,
mise en lien par Jésus lui-même avec son ensevelissement.
Quant au retour de Lazare à la vie, il est l’occasion immédiate de la condamnation définitive de Jésus par le grand Conseil.
« Les larmes de Jésus, ce sont les larmes de Dieu devant la mort qui sépare les êtres.
Ce sont en même temps les larmes de Celui qui doit consentir à l‘épreuve », écrit le p. Léon-Dufour.
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »,
« Oui, Jésus aurait pu éviter que Lazare meure !
Mais à sa propre mort, il ne peut se soustraire, il ne peut pas ne pas déposer sa vie,
car tel est l’itinéraire du Fils de l’homme, tel est l’ordre que Jésus a reçu de son Père. »
écrit encore le p. Léon-Dufour.
La présence corporelle de Jésus est-elle nécessaire pour empêcher la mort de faire son œuvre ?
Jésus aurait pu rendre la vie à Lazare par sa seule parole,
mais il a été pleinement là, dans toutes les composantes de son être,
à l’agonie de Gethsémani et sur la croix ;
il a été pleinement là pour porter l’absolu de la mort, du péché, de l’anti-amour.
C’est parce qu’il a été là – jusque-là – que la mort est vaincue et la vie victorieuse.
S’il n’avait pas été là, la mort ne serait pas vaincue.
Mais il a été là, et c’est ce que nous célébrons dans chaque eucharistie,
ce que nous allons particulièrement célébrer en cette Semaine Sainte 2020,
où un tiers de l’humanité est confinée et où beaucoup affrontent la mort et le deuil.
Le Christ ressuscité est au-delà de nos contingences de temps et d’espace.
« Il n'est pas retombé en arrière mais il est ressuscité,
il n'est pas revenu, il a passé outre », dit st Bernard.
Ressuscité, il est là, présent à chacun en tout temps et en tout lieu
Que l’épreuve nous conduise au chemin de la vraie vie,
qu’elle soit pour la gloire de Dieu, pour la vie divine répandue en toute créature !
ANNONCIATIONb- 25.03.2020 -
Is 7, 10-14, 8, 10 ; Ps 39 ; He 10, 4-10 ; Lc 1, 26-38
Homélie du P.Abbé Luc
Frères,
Je disais au début de la célébration que cette fête de l’Annonciation nous donnait de célébrer un mystère de mutuelle hospitalité. Oui Dieu est accueilli dans le sein de la Vierge Marie afin que toute l’humanité en Jésus glorifié soit accueillie en son sein, devenant participante de sa nature divine. Mystère de l’inhabitation de Dieu en notre nature humaine et notre humanité en la nature divine vécue sur le mode de l’hospitalité.
Parler d’hospitalité mutuelle c’est dire un échange, un accueil où chacun joue son rôle dans le respect de l’autre. Dans la lumière du dessein de Dieu qui désire réunir à Lui tous les humains dans sa joie et dans sa lumière, chacun est appelé à donner son consentement à ce projet d’hospitalité. Comme le suggère l’épitre aux Hébreux, l’acteur principal est le Christ qui entrant dans ce monde dit « me voici, mon Dieu, pour faire ta volonté ». Il consent à recevoir et à habiter un corps. Lui qui est de condition divine, il accueille notre condition humaine mortelle pour la porter, à travers une naissance, la souffrance et la mort pleinement assumées, et par sa résurrection, à la gloire divine où notre humanité sera transfigurée. Et au « me voici » du Christ répond le « voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole » de Marie. Par son consentement, Marie ouvre la porte de notre humanité à ce projet divin.
En contemplant ce mystère, que retenir pour nous aujourd’hui ? Notre Dieu est un Dieu qui s’engage au service de notre humanité dans le désir de lui faire partager la plénitude de sa vie. En Jésus, le Christ, il se vide, il renonce pour nous donner place. Ce projet divin déjà accompli une fois pour toute en Jésus mort et ressuscité, il nous revient les uns et les autres, de le faire nôtre par la foi. Avec Marie et à sa suite, il nous revient d’ouvrir notre cœur, notre être, pour qu’il s’accomplisse pleinement. « Me voici Seigneur». Dans ces trois mots, nous avons à notre disposition une des plus belles prières qui soit. La reprendre tout au long de ce jour, la laisser nous pacifier en nous apprenant l’abandon qui libère. Nous savons aussi que sous ces mots se cache un vrai combat de renoncement et d’oubli de soi. Les prononcer, c’est aussi les recevoir comme une grâce. En ces jours de souffrance et d’angoisse pour beaucoup, nous pouvons aussi les reprendre en pensant à toutes ces personnes désemparées ne savent vers qui se tourner.
Année A -4 dimanche de Carême - 22 mars 2020
Sam 16 1-13 ; Eph 5 8-14 ; Jn 9 1-41
homélie du F.Damase
La liturgie du Carême nous prépare à la Vigile pascale. Cet évangile de l’aveugle-né nous situe devant une décision à prendre lors du renouvellement des promesses de notre baptême.
Quatre attitudes sont présentées à travers les réactions / des disciples, de l’aveugle, des parents, des pharisiens ! Qui sera mon modèle ?
1° attitude - celle des disciples - Ils posent la question que nous nous posons face à un malheur - Pourquoi ? Qui est responsable ? Jésus répond clairement : La souffrance n’est pas nécessairement la faute de telle personne ! Ainsi la guérison de l'aveugle manifeste l’action de Dieu à travers des événements. Christ met la lumière là où l’homme est affronté aux ténèbres.
2° attitude - celle de l’aveugle - Depuis sa naissance, cet homme vit dans la nuit…et Jésus l’enfonce dans sa nuit en lui mettant de la boue sur les yeux ! Puis il l’envoie se laver à la piscine de Siloé, au contact de l’eau vive. - Jésus est ainsi Lumière pour cet homme.
Même si l’aveugle voit clair, il ne comprend pas ! - Il affirme son ignorance ; mais aussitôt il affirme : « Dieu n’exauce pas les pécheurs. Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » !
Peu après, Jésus questionne. « Crois-tu au Fils de l’Homme ? » - alors il répond de façon lumineuse : "Je crois, Seigneur !" Et il se prosterne ! Alors Jésus affirme devant la foule : " Je suis venu en ce monde pour une remise en question, pour une décision. Jésus affirme que l'aveugle a reçu la lumière, en changeant son regard sur Dieu, sur le monde.
Nous aussi, n’avons-nous pas à remettre en question nos réactions si nous voulons être sensible à la lumière du Christ ?
3° attitude -celle des parents - d’abord ils font notre admiration, comme tout parent d’un enfant handicapé. Ils aiment leur fils et l’aident à mener une vie d’adulte…
Ils ont répondu aux premières questions des enquêteurs, puis ils refusent d’aller plus loin. Ils ont peur d’être exclus de la communauté. Nous les comprenons très bien. Nous aussi, nous sommes parfois paralysés par la peur, (rompre avec la tradition du village, avec les coutumes de la famille … affronter le qu’en dira-t-on…).
Comme cet homme et cette femme, nous hésitons quand Christ nous demande d'aller au-delà d'une vie chrétienne, un peu formelle, extérieure… quand Christ veut nous entraîner jusqu'à sa passion, sa croix.
En dernier lieu, quelle est l’attitude des pharisiens ? - Ils sont divisés, troublés. L’aveugle leur a dit :"Comment un pécheur pourrait-il accomplir de tels signes ? ». Ils sont déstabilisés entre la réalité du geste du Christ et la Loi qu'ils observent. Eux aussi n'osent pas trancher dans leurs habitudes !
Puis, ils osent dire leurs incertitudes : "Serions-nous aveugles ?". Ils entrevoient que quelque chose devrait changer. Ils n’osent pas faire ce pas dont Jésus vient de leur parler : remettre en question la cuirasse de leurs certitudes !
Ils hésitent, alors que l’aveugle parcourt le chemin de la foi : « cet homme Jésus ; Moi, je l’appelle : Seigneur ».
Ce n’est pas facile de passer de « ses certitudes incertaines » à l’acte de foi - à la confiance en un autre ! C’est une décision d’homme certes, c’est aussi un don de Dieu !
En ce dimanche, l'itinéraire de l'aveugle-né proposé aux catéchumènes, peut devenir le nôtre : passer de nos certitudes incertaines – à l’acte de foi : Christ est LUMIERE pour moi.
Et notre mission est d’aider hommes et femmes de bonne volonté, mais habités par la peur, ou enfermés dans un système rigide à évoluer vers le Christ LUMIERE
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