vendredi 15 août 2025 : fête de l’Assomption, horaire des dimanches (vigiles la veille à 20h45, messe à 10h) + concert à 16h.

Nota : L’office de None (14h45) sera prié au dolmen de ND de la Pierre-qui-Vire.

Homélies

Liste des Homélies

Homélie du 02 avril 2021 — Vendredi Saint — Père Abbé Luc
Cycle : Année B
Info :

VENDREDI SAINT 02.04.2021

Is 52, 13 - 53, 12; He 4, 14-16; 5, 7-9; Jn 18, 1 - 19, 42

homélie du Père Abbé Luc

Texte :

Du long récit de la passion que nous venons d’entendre, nous pourrions retenir deux paroles de Jésus : la première et la dernière. La première « Qui cherchez-vous ? » et « Tout est accompli » …. La question « qui cherchez-vous ? » nous invite à demeurer comme des chercheurs devant la grandeur de ce qui se joue en la passion de Jésus, comme d’ailleurs en toute mort -et nous ne pouvons oublier en ce jour notre frère Matthieu parti cette nuit-. Devant le récit de la passion, nous restons balbutiants, et impuissants à tout comprendre. L’identité de Jésus entrevue demeure en partie voilée, toujours offerte à notre quête. Il est ce roi d’une royauté si paradoxale ! Dans le même temps, la seconde parole « Tout est accompli » nous fait pressentir une plénitude de sens réalisée en cette mort injuste, et si peu banale. Accomplissement d’une vie donnée au service de l’annonce du Royaume, accomplissement des Ecritures, « le livre ouvert à coup de lance » pour reprendre la belle expression d’une hymne. Accomplissement que nous n’avons pas fini d’approcher car il s’agit de la destinée de toute l’humanité. Ce soir cependant, cette parole « tout est accompli » nous permet d’entrer avec plus d’assurance dans la célébration du rite toujours étonnant, de la vénération de la croix. Dans la lumière de la résurrection, nous pouvons confesser que ce morceau de bois infamant est la « croix bienheureuse qui a porté le salut du monde ». En signe de reconnaissance et de gratitude, nous nous prosternerons devant ce bois, devenu le lieu de la victoire de la Vie sur la mort.

Homélie du 01 avril 2021 — Jeudi Saint — Père Abbé Luc
Cycle : Année B
Info :

JEUDI SAINT - 01.04.2021

Ex 12, 1-8.11-14 ; 1 Co 11,23-26 ; Jn 13, 1-15

Homélie du Père Abbé Luc

Texte :

« Sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus ayant aimé les siens, les aima jusqu’au bout » …

« Jésus ayant aimé les siens… », cette expression, frères et sœurs, m’a rappelé une expression proche qu’on trouve au début de ce même évangile de Jean, dans le prologue : « Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde… Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu… ». Les siens qui ne reçoivent pas, les siens aimés jusqu’au bout… D’un côté, St Jean nous donne à contempler le Verbe qui était auprès de Dieu et qui est venu chez les siens, les hommes qu’il a créés, et de l’autre St Jean nous montre Jésus, à l’heure où il va vers son Père, prendre le tablier de serviteur pour laver les pieds des siens. Le rapprochement entre ces deux passages nous fait saisir la profonde unité de la mission du Verbe fait chair, le Fils sorti du Père. Venu chez les siens qui sont nés de son dessein créateur, il est venu les aimer et les aimer jusqu’au bout alors qu’il n’est pas bien reçu par eux… Lui qui « porte l’univers par sa parole puissante » (He 1, 3) se met aux pieds des hommes, « les siens », pour les laver, pour les restaurer dans leur dignité. Jésus s’abaisse. Avec ses mains, entre lesquelles « le Père a tout remis », il purifie les pieds, mais aussi les mains et la tête, finalement tout l’être humain. Geste symbolique qui unit Dieu à l’homme sorti de ses mains et l’homme à son Dieu qui le restaure aujourd’hui. Oui en cette célébration mémorial, il nous est proposé, d’entrer avec Pierre dans un lâcher prise, pour laisser Jésus réaliser aujourd’hui l’œuvre de purification qu’il a opéré hier pour l’humanité et qu’il veut poursuivre jusqu’à la fin des temps. Laissons-nous servir par lui et rassasier de son corps livré et de son sang versé, par lequel Jésus nous purifie du péché et du mal. Laissons-nous régénérer et fortifier. Durant les trois jours qui nous séparent de Pâques, nous est proposé de nous laisser transformer par l’Esprit agissant à travers la liturgie, les paroles, les gestes, les chants, le silence. Donnons du temps pour Dieu dans la prière, goûtons par la méditation ce grand mystère. Il contient une lumière profonde que les yeux de la foi nous donnent d’entrevoir, nous qui avons la grâce d’être comptés parmi les siens.

Geste symbolique de Jésus, mais aussi geste prophétique. Lorsque Jésus lave les pieds des disciples, il leur laisse un exemple. « Si moi, le Seigneur et le Maitre, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous lavez les pieds les uns aux autres ». Jésus pose le geste prophétique d’une humanité fraternelle. De proche en proche, celle-ci peut vivre non plus sur le registre de la domination du plus fort sur le faible, mais sous la loi du service où le fort se met aux pieds du plus faible. Humblement, Jésus conteste toutes les représentations spontanées que nous avons de nos relations humaines, envisagées en bonne part sur le mode de la comparaison et de la concurrence. Ses mains liées sur la croix seront le dernier acte de son geste contestataire que sa résurrection confirmera. Ce n’est pas la force qui aura le dernier mot, mais l’amour offert. Ce geste prophétique de Jésus est une bonne nouvelle pour notre monde autant que pour nous ses disciples. Notre monde n’est pas appelé à être un éternel champ de bataille et de compétition. Sa vraie finalité est de permettre à tous de trouver leur place, car chacun est aimé et a du prix aux yeux de Dieu. Le geste prophétique de Jésus, laissé à ses disciples et à son Eglise, agit comme un levier, comme un ferment pour notre monde, dans la mesure où nous acceptons d’entrer nous aussi dans le don de nous-mêmes. Rien de spectaculaire, rien de clinquant dans ce don. Pas même la recherche de la réussite, mais l’humble consentement à entrer ici et maintenant dans le service demandé. Laisser le geste prophétique de Jésus animer vraiment notre vie ne nous laissera jamais quitte. Le don de soi est toujours devant nous. Le jour, où nous estimons avoir assez donné, nous sommes déjà morts. Jusqu’à notre dernier souffle, comme Jésus sur la croix, nous sommes appelés à nous donner, et d’une manière qui nous échappera toujours en bonne partie. Se donner ne se mesure pas aux efforts déployés ou à l’envergure de l’énergie dépensée, autrement les plus faibles, les malades ou les personnes âgées seraient disqualifiées. Non le don auquel appelle Jésus, est d’abord affaire d’attention du cœur, de disponibilité, et d’oubli de soi vécus aussi bien dans la vigueur de l’action que dans l’offrande obscure ou dans la prière cachée.

En rendant grâce ce soir pour le don parfait de Jésus, qui nous ouvre le chemin de la vraie vie, dès aujourd’hui et pour l’éternité, laissons Jésus nous sauver de nos égoïsmes et nous apprendre le don de nous-même.

Homélie du 28 mars 2021 — Dimanche des Rameaux — Père Abbé Luc
Cycle : Année B
Info :

RAMEAUX - 28.03.2021

Is 50, 4-7 ; Ph 2, 6-11 ; Mc 14,1 – 15, 47

Homélie du Père Abbé Luc

Texte :

Frères et Sœurs

Chaque année, lorsque nous entendons ce récit de la passion du Seigneur Jésus, sont offertes à notre contemplation la face sombre et la face lumineuse de notre humanité. La face sombre des lâchetés des disciples, la face sombre de la cruauté des soldats qui se moquent, frappent, la face sombre des pouvoirs en place qui ne peuvent se remettre en cause. Et sur le visage défiguré de Jésus, silencieux, abandonné de tous, seul dans la tourmente apparait la face lumineuse de notre humanité. Rien d’attirant, rien de séduisant…Sur ce visage cependant brille beaucoup de dignité, la dignité d’un homme debout qui ne donne pas prise à la haine, ni même à l’indignation. « Je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient ». Comme une éponge, Jésus absorbe le mal qui se rue sur lui. Il l’absorbe et le transforme en amour. Il prend sur lui le mal et le péché sous toutes leurs formes pour en délivrer ceux qui les commettent. Sa confiance est ancrée en son Père qui l’a envoyé. « Le Seigneur vient à mon secours. Je sais que je ne serai pas confondu »…

Frères et sœurs, tout au long de cette semaine sainte, contemplons Jésus. Il nous sauve du péché qui nous défigure. Apprenons de lui et recevons de Lui notre vrai visage humain.

Homélie du 21 mars 2021 — 5e dim. du Carême — Frère Guillaume
Cycle : Année B
Info :

Année B - Carême 5° Dimanche - 21-03-2021

Jér 31,31-34 ; Hébr 5,7-9 ; Jean 12,20-33

Homélie du F.Guillaume

Texte :

Frères et sœurs

Le IV° évangile, à la différence des 3 premiers, ne comporte pas de récits de la Transfiguration de Jésus sur une montagne. Mais le passage que nous venons d’entendre présente bien des rapprochements avec cet épisode important de la vie du Christ. Ici et là il est question de « voir Jésus », soit à Jérusalem sur le Mont Sion, soit en Galilée sur le Mont Thabor, et il est aussi question de manifestation de sa Gloire. Une Gloire indissociablement liée à sa Passion. Dans les différents cas, il est fait mention d’une voix venue du Ciel, la voix du Père qui se fait entendre à des témoins effrayés qui ne comprennent pas le sens des paroles : « la foule disait que c’était un coup de tonnerre, d’autres que c’était un ange qui parlait ». Jésus, lui, affirme que sa mort est prochaine et que son heure est venue, où son Père sera glorifié avec lui. Heure du salut, salut universel : « Père, Glorifie ton Nom ; quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ».

Revenons sur ces différents aspects de notre évangile « Voir Jésus ». C’est le désir de ces païens, grecs, qui montent à Jérusalem pour adorer Dieu, à l’occasion de la fête de Pâques. Ils s’adressent à Philippe, un des disciples qui parle le grec, lequel va le dire à André, l’un des 3 apôtres témoins de la Transfiguration. Voir Jésus : mais pour l’évangéliste Saint Jean, voir implique davantage que simplement apercevoir. En réalité, ces païens désirent rencontrer Jésus, s’entretenir avec lui. Le voir sous-entend et indique déjà la réalité d’une certaine foi en lui. Le type parfait du croyant pour le IV° évangile, c’est le disciple préféré qui entre au matin de Pâques dans le tombeau vide à la suite de Pierre. Il vit et il crut. De même, dans les derniers entretiens de Jésus avec ses disciples avant la Passion, le même Philippe interroge son maître : « Montre nous le Père et cela nous suffit » et Jésus de répondre « comment me poses-tu encore cette question, Philippe, depuis le temps que je suis avec toi. N’as-tu pas compris : qui m’a vu, a vu le Père ? » Nous pourrions rapprocher ces païens grecs, pèlerins de Jérusalem, de la Reine de Saba venant écouter la Sagesse de Salomon, dans le livre des Rois, ou de cet eunuque d’Ethiopie dans les Actes des Apôtres qui se laisse évangéliser et baptiser par Philippe, après Pâques. Ou encore de ces mages d’Orient venant à Bethléem adorer le Roi des juifs. Tous, ils symbolisent l’ouverture du salut universel. Dieu ne réserve pas son Amour et sa Grâce au seul peuple d’Israël, ou aux seuls disciples du Christ. Jésus lui-même le dit bien à la fin de notre passage : « quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ».

Cette page d’évangile précède immédiatement les récits de la Passion et de la Résurrection. Elle présente les conditions d’entrée dans le salut universel. Pour cela, Jésus emprunte une parabole simple : celle du grain jeté en terre, qui doit mourir, afin de porter un fruit abondant. Image saisissante du chemin tout paradoxal que doit suivre le disciple, à l’exemple de son Maître. L’accès à la Gloire de Dieu, à la Vie Eternelle, au Ciel, doit passer par l’humiliation de la Croix, par l’endurance de la souffrance et de la mort, sur terre.

Saint Irénée a eu cette formule célèbre, reprise par toute la Tradition chrétienne : « la Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vraie vie de l’homme, c’est la contemplation de Dieu ». En méditant cet évangile on pourrait dire aussi : « la Gloire de Dieu, c’est le Fils de l’Homme mourant par amour pour nous sur la Croix. Et la vraie vie du Christ, c’est d’attirer tout homme à la contemplation du Père, à la Vie Eternelle ».

La Gloire et la Croix sont donc intimement liées dans l’annonce du salut, dans l’amour du Christ pour tout homme. Elles doivent l’être aussi pour chacun de nous, dans nos existences personnelles. C’est l’amour reçu, et c’est l’amour donné qui en sont les clés. « Il n’y a pas de plus grand amour que l’amour de celui qui donne sa vie pour ceux qu’il aime ».

Dimanche prochain, nous entrerons avec la fête des Rameaux dans la Grande Semaine Sainte. Aujourd’hui, en ce 5ème dimanche de Carême, dimanche de la Passion, Jésus annonce que son Heure est arrivée : l’Heure de passer de ce monde à son Père. L’heure est venue pour le Fils de l’Homme d’être glorifié et de glorifier : Père, glorifie ton Nom !

La parabole du grain de blé jeté en terre, qui doit mourir pour reprendre vie et porter du fruit devient alors un étonnant symbole de la vie pascale de tout chrétien qui doit choisir entre une vie stérile, ou une vie féconde. Et ce n’est jamais sans douleurs. Que de petites morts à soi-même pour aimer vraiment l’Autre, les autres ! « Celui qui aime sa vie la perd : celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle ».

Mais quelle joie intérieure dont témoignent tous les saints et les vrais amis de Dieu, car ils font l’expérience d’une secrète complicité avec le Christ. C’est lorsque l’on se donne vraiment avec amour que l’on ressemble le plus à Lui.

A la suite de cet évangile, entrons alors maintenant dans la grande prière eucharistique de Jésus à son Père, que l’Eglise fait sienne d’âge en âge, dans sa liturgie et qui proclame Sa Gloire : « Père Très Saint, vraiment il est bon de te rendre grâce, il est juste et bon de te glorifier. Car tu es le seul Dieu, le Dieu vivant et vrai : tu étais avant tous les siècles, tu demeures éternellement lumière au-delà de toute lumière » AMEN

Homélie du 19 mars 2021 — Saint Joseph — Frère Guillaume
Cycle : Année B
Info :

St Joseph 19 mars 2021

2 Sam 7 4-16 ; Rom 4 13-22 ; Mt 1 16-24 ;

Homélie de F.Guillaume –

Texte :

On a souvent mis en parallèle les deux annonciations de la naissance du Sauveur. L’une à la Vierge Marie dans l’évangile de Luc et l’autre à Joseph dans l’évangile de Matthieu que nous venons d’entendre.

Dans les deux cas, c’est un ange du Seigneur qui vient au-devant d’une femme, d’un homme, pour révéler le projet d’incarnation de Dieu sur la terre.

Pour Marie, l’ange a un nom : Gabriel, et il a un échange de parole bien réel dans une pleine conscience, dans une maison de Nazareth.

Pour Joseph, il est sans nom, et il apparait en songe. Il n’y a pas de dialogue. Joseph à la différence de Marie ne dit pas un mot. Cela semble secret.

Dans les deux cas, le nom de l’enfant est désigné par l’ange : Emmanuel (c’est-à-dire Dieu avec nous), et Jésus (c’est-à-dire le Seigneur sauve).

Sans comprendre vraiment ce qui leur arrive, Marie et Joseph font confiance à la Parole de l’ange. Ils donnent leur consentement, en dépassant leur crainte. « Sois sans crainte, Marie tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». « Ne crains pas Joseph, de prendre chez toi ton épouse ».

Ils s’abandonnent l’un et l’autre à l’action du Saint Esprit qui couvre la Vierge de son ombre et qui assure à Joseph que l’enfant engendré en Marie vient de Lui, l’Esprit Saint.

Ces deux annonciations extraordinaires nous apprennent quelque chose de la manière dont Dieu appelle par grâce ceux qu’il a choisi. Elles nous renvoient chacun, chacune à l’expérience de notre vocation, au mystère de notre vie et de notre relation à Dieu. Au mystère aussi de notre liberté. Bref elles engagent notre foi au Christ, fils de Dieu, fils de Marie, fils de Joseph.

En cette Eucharistie, soutenu par la prière de Joseph, demandons à Dieu pour son Eglise et pour nous-mêmes de garder les mystères du Salut et de veiller sur leur achèvement.

Homélie du 14 mars 2021 — 4e dim. du Carême — Frère Antoine
Cycle : Année B
Info :

4ème Dimanche de carême. Année B. 14 Mars 2021

2 Ch 36.14-16.19-23. Ps 136. Ep 2,4-10. Jn 3.14-21

Homélie Fr. Antoine

Texte :

Frères et Sœurs, la mi-carême est un temps fort de réorientation de notre vie chrétienne et l'évangile d'aujourd'hui, nous dit une seule chose: notre devenir est d'aller vers la lumière, c'est orienter toute notre vie vers cette lumière qui est le Christ lui-même......Et aller vers le Christ nous propose deux défis :

le défi de la Foi, le défi de faire la vérité

Le défi de la foi est de croire ...verbe utilisé à 5 reprises par Jean, croire que le fils de l'homme annoncé par le prophète Daniel, est Jésus, en qui Dieu vit la condition humaine jusqu'à faire l'expérience ...de la déchéance et de la mort.

Le défi de la foi c'est de croire en cet immense amour de Dieu pour chacun d'entre nous, c'est de croire en son appel à vivre sous son regard et dans l'amour. Nous sommes dans une société qui est celle d'un nouvel athéisme, l'athéisme de l'indifférence par rapport à Dieu et au religieux, cette société ne peut ni comprendre ni accepter qu'un Dieu qui se proclame un Dieu d'amour permette tant de souffrances, tant d'injustices dans le monde, c'est pourquoi, à la suite de Jean, nous sommes incités à faire nôtre que le Fils de

l'homme élevé sur la croix est le témoignage incontestable de l'engagement personnel de

Dieu dans la longue histoire des épreuves humaines ...et c'est parce qu'il a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique et- précise l'Evangile -afin qu'aucun d'entre nous ne se perde ,mais obtienne la vie éternelle, cette vie qui nous ouvre à la connaissance du mystère de la volonté de Dieu.

Le deuxième défi est celui de faire la vérité. St Paul dans la 2ème lecture nous dit que nous avons été créés en vue de la réalisation d'œuvres bonnes qui d'avance nous ont été préparées pour que nous les pratiquions. Dans l'Evg, St Jean nous invite à faire la vérité qui conduit à la lumière, car pour lui,... faire la vérité signifie ...accomplir la volonté de Dieu ... et ainsi échapper au jugement et il insiste sur le fait que ...Celui qui fait la vérité vient à la lumière afin qu'il soit manifeste... que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu.

Pour St Jean, Le Christ est la lumière qui est venue dans le monde et nous sommes tous invités à lever nos yeux vers le Christ sauveur pendant ce temps du carême, et à le prier intensément pour notre monde en souffrance

Le Pape François, au cours de la messe du mercredi des cendres a exhorté les fidèles à ce voyage de retour à Dieu qu'est le carême... un voyage qui implique toute notre vie... qui conditionne tout notre être... Certes, nous aurons toujours beaucoup de choses à faire, dit-il, des excuses à présenter... mais aujourd'hui, c'est le temps de revenir à Dieu...de retourner à nos sources car Le carême n'est pas uniquement une collecte de bonnes actions il est aussi, il est surtout, le temps privilégié de discerner vers où est orienté notre cœur.

536 mots

Homélie du 07 mars 2021 — 3e dim. du Carême — Frère Cyprien
Cycle : Année B
Info :

Année B - 3e dim.Carême - 7 mars 2021

Ex 20/1-17, 1Co 1/22-25, Jn 2/13-25

Homélie du F.Cyprien

Texte :

« Tu n’auras pas d’autres dieux que moi …»

« Messie crucifié, …la folie de Dieu est plus sage que l’homme, la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme ».

« Beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu’il accomplissait… Mais Jésus connaissait par lui-même ce qu’il y a dans l’homme… »

L’Exode au chapitre 20 : « Je suis le Seigneur ton Dieu…tu n’auras pas d’autres dieux que moi »… (bis)

Au temps des nations qui entouraient le peuple d’Israël, au temps où chaque peuple avait son dieu ou ses dieux… Dieu a été vénéré comme Celui qui avait fait sortir les Hébreux du pays d’Egypte.

Le Dieu qui se manifestait aux Hébreux agissait pour eux. La conviction, l’affirmation que Dieu était l’Unique s’est ancrée en Israël, progressivement.

« Tu n’auras pas d’autre dieu que Moi » est devenue : «Il n’y a pas d’autre Dieu que le Dieu Unique, le Créateur de toutes choses ».

Certitude acquise maintenant, oui, … la plupart des croyants acquiescent : « Il n’y a pas d’autre Dieu que le Dieu Unique ».

Est-ce bien notre foi ?

Dans la Loi de Moïse le jour du sabbat met Dieu en premier, l’Autre avant soi-même... Les paroles de Dieu au Sinaï continuent avec les commandements qui concernent le prochain : « Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, etc … »

Dieu nous demande de nous réorienter sans cesse vers l’amour de Dieu et l’amour du prochain, … contre tout égoïsme, « Dieu premier servi ».

L’amour de l’Autre, l’autre avec un grand « A », l’autre avec un petit « a ». L’amour de l’autre, du prochain, c’est l’accomplissement de la Loi, écrit saint Paul.

Les faux dieux se cachent peut-être encore aujourd’hui dans nos cœurs, comme si Dieu nous disait : « En fait tu n’as pas d’autre dieu que toi… que toi-même » !

Chers frères et sœurs, la vie spirituelle serait-elle compliquée ?… La vie dans l’Esprit avec Jésus serait-elle difficile ?

« Beaucoup crurent en lui… Mais Jésus n’avait pas confiance en eux, parce qu’il les connaissait tous ». La réflexion sévère de saint Jean suggère peut-être que la foi au Christ ne nous dispense pas de passer par l’épreuve, comme Jésus lui-même…

« Les Juifs réclamaient les signes du Messie, (c’est la 2e lecture), le monde grec recherchait une sagesse » : saint Paul prêche un Messie crucifié, sagesse plus grande que celle des hommes, force de vie qui dépasse les limites d’ici-bas.

Sagesse au-delà de toute idolâtrie, nous voici à l’Evangile : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » : la violence de Jésus c’est le tourment de l’amour sans partage.

Jésus chasse les vendeurs du Temple, geste prophétique qui le condamne à mort. Le seul signe qu’il donne, après son enseignement, c’est sa mort librement acceptée, amour sans partage de Dieu, son Père…

Messie crucifié, faiblesse d’un Innocent condamné à mort, l’Innocent par excellence…

Faiblesse de l’Amour, notre seule force, qui en Jésus s’est approché de nous.

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ».

« Quand il ressuscita d’entre les morts, ses disciples… crurent aux prophéties de l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite ».

« Détruisez ce Temple… »

… » Le Temple dont il parlait, c’était son Corps ».

Révélation de Dieu au matin de Pâques : le Corps du Christ ressuscité, la personne de Jésus, premier-Né d’entre les morts, est devenue le lieu de la rencontre avec Dieu.

… C’est nous, c’est nous avec Lui le lieu de la présence divine… le Corps du Christ…Est-ce que nous y croyons ?

La conversion, nous tourner vers Lui avec confiance, avec joie et reconnaissance, prenant ensemble, en reprenant sans cesse ce chemin qui conduit à Pâques, vers la vie éternelle, la Vie définitive avec Dieu.

« Je suis le Seigneur ton Dieu » Dieu qui t’aies fait sortir du pays d’Egypte et de la servitude, qui te fais sortir du péché et de la mort avec Jésus le Vivant. Amen.

***

Homélie du 28 février 2021 — 2e dim. du Carême — Frère Bernard
Cycle : Année B
Info :

Année B - 2° dim. de Carême - 28 février 2021

Gen 22 1-18 ; Rom 8 31-34 ; Mc 9 2-10

Homélie du F.Bernard

Texte :

Nous avons entendu trois textes majeurs de l’Écriture : le sacrifice d’Isaac ; la finale du chap.8 des Romains : Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous ; enfin le récit de la Transfiguration de Jésus, sur la montagne, selon Marc. Trois textes qu’il faut relier les uns aux autres, les éclairer les uns par les autres pour en découvrir pleinement le sens à l’intelligence croyante, à nous en ce deuxième dimanche de Carême.

D’ailleurs l’évangile de ce jour nous y invite à sa manière : Jésus sur la montagne s’entretient avec Moïse et Élie. De quoi s’entretiennent-ils sinon de la Loi et des prophètes, des Écritures en tant qu’en elles se révèle le dessein de Dieu, qu’elles éclairent aussi la destinée de Jésus ? Celui-ci vient d’annoncer à ses disciples que le Fils de l’homme doit monter à Jérusalem, y souffrit sa Passion, être mis à mort et le troisième jour ressusciter. Jésus en son humanité a besoin du réconfort des Écritures pour comprendre sa mission, assumer pleinement son destin de Messie Sauveur et sa Pâque rédemptrice. Notons-le si Moïse et Élie s’entretiennent avec Jésus, les trois disciples sont aussi présents, mais il n’est pas dit qu’ils entendent ce qui se dit alors : l’entretien est réservé à Jésus.

Mais revenons à la première lecture, le sacrifice d’Isaac. Dans l’ancien temps, en particulier au Proche Orient, on concevait de tels sacrifices, en certaines circonstances exceptionnelles, et la Bible nous en rapporte plusieurs exemples. Les prophètes de la Bible ont par contre toujours été unanimes à les condamner absolument.

Alors pourquoi Dieu demande-t-il à Abraham de lui sacrifier son propre fils, son unique, celui qu’il aime ? De surcroît, c’est l’enfant de la promesse, celui par lequel Dieu s‘est engagé à donner au patriarche une postérité innombrable, comme les étoiles du ciel. Pour tester l‘obéissance d’Abraham ? l’explication est un peu courte. L’auteur de la Lettre aux Hébreux est plus proche certainement du mystère quand il écrit : Dieu, pensait Abraham, est capable de ressusciter un mort. C’est pour cela qu’il retrouva son fils, dans une sorte de préfiguration (He 11, 19).

Mais l’Ange du Seigneur intervient et retient le geste d’Abraham. A la place de son fils, il va sacrifier un bélier trouvé là, pris par les cornes dans un buisson. Ainsi se perpétuera en Israël la pratique de l’offrande à Dieu des premiers nés. Tout garçon premier né sera consacré au Seigneur, dit le livre de l’Exode (Ex 13,2). Et c’est en accomplissement de ce rite, prescrit par la Loi de Moïse, que Marie et Joseph présenteront au Temple leur Enfant, offrant en sacrifice un couple de tourterelles. Dans le sacrifie d’Isaac, nous entendons déjà la Présentation de Jésus au Temple.

Plus encore le sacrifice d’Isaac laisse pressentir le sacrifice du Fils bien aimé, du propre Fils de Dieu, de l’Agneau qui enlèvera le péché du monde, et en qui tous les sacrifices anciens trouveront leur accomplissement. Où est l’agneau pour le sacrifice avait demandé Isaac à son père ? Dieu saura bien pourvoir à l’agneau pour le sacrifice, mon fils (Gn 22, 7-8), lui avait répondu Abraham.

Abraham a vu mon jour et s’est réjoui (Jn 8, 56), dit Jésus dans l’Évangile. De quel jour s’agit-il ? et en quelle circonstance Abraham a-t-il vu ce jour ? Peut-être lors de la naissance d‘Isaac, dont le nom signifie le rire, mais plus encore quand il lui fut demandé de sacrifier son fils. Alors Abraham a entrevu la Pâque du Fils de Dieu, le Jour du Seigneur.

Après la scène de la Transfiguration, la nuée lumineuse a couvert de son ombre les trois disciples. Puis du sein de la nuée, la voix divine s’est faite entendre pour eux : Celui-ci est mon Fils bien aimé. Écoutez-le. Les disciples reçurent la consigne du silence sur ce qu’ils avaient vu et entendu.

Cette consigne ne nous concerne plus, et nous pouvons contempler longuement cette scène de la Transfiguration que les peintres d’icônes ont aimé représenter. La contempler et la garder dans la mémoire du cœur pour affermir notre marche vers Pâques à la suite du Christ. Elle nous révèle l’amour trinitaire communiqué en Jésus et en sa Parole. Elle nous fait voir la Gloire du Christ au travers de la Croix et par-delà la Croix. Nous pouvons la regarder comme en surimpression de la Croix que nous pouvons alors justement appeler la Groix glorieuse.

Elevé de terre, dit le Seigneur, élevé sur la Croix, j’attirerai à moi tous les hommes (Jn 12, 32).

Homélie du 17 février 2021 — Mercredi des Cendres — Père Abbé Luc
Cycle : Année B
Info :

Mercredi des CENDRES - 17.02.2021

Jl 2, 12-18 ; 2 Co 5, 20-6, 2 ; Mt 6,1-6, 16-18

Homélie du Père Abbé Luc

Texte :

Un double mouvement se dessine dans les lectures que nous venons d’entendre, un mouvement plus actif d’un côté, et un mouvement plus passif de l’autre. De manière active, nous sommes exhortés par le prophète Joël à nous mettre en mouvement: « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil, déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements et revenez au Seigneur votre Dieu… » De même dans l’évangile, Jésus nous enseigne la bonne manière active de nous engager sur les chemins de la justice… Pratiquer l’aumône, la prière et le jeûne, oui, mais en ne cherchant pas à exister aux yeux des hommes, pour avant toute chose ne se préoccuper que d’être sous le regard de notre Dieu. Ce regard seul nous rend juste. A travers les mots de Jésus se laisse entrevoir déjà l’autre mouvement dans lequel nous sommes conviés à entrer, un mouvement plus passif celui-là… Paul l’exprime de manière forte : « Nous vous exhortons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui…car le voici maintenant le jour du salut » Une grâce est là offerte qu’il nous faut simplement accueillir et laisser agir en nous. « Au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas commis le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu »… Dans le Christ, Dieu a agi de manière définitive pour nous sauver, il nous revient d’accueillir ce salut et de le laisser déployer toute son énergie en nous…

Le double mouvement actif et passif qui se dessine dans les lectures entendues nous est proposé comme le dynamisme de ce Carême. De manière active, à travers le jeûne, la prière et le partage, nous voulons prendre quelques moyens de nous tenir plus en vérité avec nous-mêmes sous le regard de notre Père des Cieux. Cette attention renouvelée voudrait nous aider à changer des choses dans notre vie. Plus que des choses spectaculaires, nous repèrerons peut-être seulement des petites choses à changer. Mais si petites soient-elles, ces choses ouvriront peut-être vraiment de nouveaux chemins. Elles nous prépareront à entrer dans cette disponibilité plus profonde, plus passive dans laquelle le Seigneur désire nous voir entrer. Il veut nous offrir son Amour, la grâce de la réconciliation en Jésus. Là, il nous revient surtout de nous rendre disponibles, de nous laisser faire. De croire plus profondément que Jésus, mort pour nous, identifié au péché sur la croix, nous prend gratuitement dans sa vie. Il nous la partage en abondance, et à travers nous, il veut la donner généreusement au monde qui l’attend.

Dans l’invitation que nous entendrons lorsque les cendres seront déposées sur notre front, « convertis-toi et crois à l’évangile », se trouve résumé ce double dynamisme qui anime notre chemin vers Pâques : nous convertir, choisir de nous engager de manière plus décidée sous le regard de notre Dieu, pour sortir de nous-mêmes et aller vers Lui et vers les autres. Et croire, faire confiance que tout nous est déjà donné, entrer dans une relation plus aimante, plus filiale avec Dieu notre Père, et plus fraternelle avec nos frères et sœurs croisés sur notre route. Nous laisser renouveler dans l’Amour et dans la Vie du Ressuscité que nous célèbrerons à Pâques.

Homélie du 14 février 2021 — 6e dim. ordinaire — Frère Matthieu
Cycle : Année B
Info :

Année B - 14 février 2021 -6ème Dimanche du temps ordinaire

Lévitique 13,1-2.45-46 ;

Psaume 31 (32) ;

1 Corinthiens 10,31 à 11,1 ; Marc 1,40-45

Homélie du F. Matthieu

Texte :



Aujourd’hui, l’évangile de Marc nous présente la rencontre de Jésus avec un « lépreux ». Dans la Bible et dans les Evangiles, les maladies pour bien réelles qu’elles soient, sont souvent interprétées symboliquement comme renvoyant à une déficience spirituelle.

La lèpre était vue comme un mal contagieux, transmissible et mortel. Elle récapitulait symboliquement toutes nos fragilités humaines. La lèpre représente tout ce qui coupe, sépare des autres et empêche de faire corps avec eux. C’est pour cela que le lépreux doit se tenir dans les lieux déserts et éviter tout contact avec ses frères et les hommes. Il est « impur », ce que nous pouvons traduire par « en déficit d’amour ». Le défaut d’intégrité physique sert à manifester l’insuffisance spirituelle. Le récit que nous lisons aujourd’hui veut donc nous parler, avec celle de ce lépreux, de l’histoire de toute l’humanité et, en premier lieu, de nous et de notre histoire personnelle. Nous aussi, nous avons à nous reconnaître d’une manière ou d’une autre « lépreux ». L’ignorer ou refuser de le reconnaître redouble notre infirmité.

La Bible, pour nous faire prendre conscience de la force destructrice du mal en nous, a souvent parlé de châtiments, que l’on peut comprendre comme de simples conséquences de notre « lèpre ». Mais avec le Christ, aboutissement de toutes les Ecritures, nous allons entendre un autre langage.

Suivons le récit évangélique :

Nous voici devant un lépreux qui transgresse la Loi, puisqu’il ne reste pas à l’écart comme cela lui était prescrit ; mais c’est qu’il a compris qu’il devait attendre sa « purification » mais peut-être aussi aller au-devant.

Et face à l’intrusion et à la transgression, Jésus est « saisi de compassion », une attitude qui n’appartient qu’à Dieu. Il guérit le lépreux et il le guérit en le touchant, ce qui lui fait violer la Loi et le rend lui-même « impur ».

Ainsi, dans le Christ, Dieu est venu prendre sur lui notre impureté, disons notre « déficit d’amour », pour nous conférer sa pureté, sa « compassion », qui redonne la plénitude de l’amour. Parce qu’il devient solidaire de notre injustice, nous devenons solidaires de sa justice. On repense aux chapitres 52 et 53 d’Isaïe : le Serviteur est reconnu comme un lépreux, mais ce sont nos iniquités, notre mal qu’il porte. Dans la même veine théologique, Paul, en Romains 8,3, dit que Dieu, en raison du péché, a envoyé son Fils dans une chair semblable à la chair du péché et encore en 2 Corinthiens 5,21 : « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu ».

Jésus va jusqu’au bout de la miséricorde concrète : il envoie le lépreux guéri au prêtre, selon la Loi, pour qu’il puisse récupérer sa place au milieu de ses frères.

Mais lui, Jésus assume son geste jusqu’au bout, et c’est pourquoi les dernières lignes de notre évangile nous le montrent dans le statut de lépreux : il doit se tenir au dehors, dans les lieux solitaires, ne plus entrer dans les villes.

L’incarnation de Jésus n’es pas un faux semblant : il signe sa solidarité totale avec l’humanité « lépreuse », pécheresse, avec chacun de nous en quête de la seule guérison qui vaille, celle qui nous remet dans la dignité de « fils de Dieu », fils dans le Fils. Et Jésus ira jusqu’au bout ; il sera traité comme un « maudit » ; Il sera abandonné et seul sur la croix. Et c’est pour notre salut !

Mais le récit de Marc s’achève pourtant par ce constat étonnant : « De partout cependant on venait à lui. »

C’est comme le dit l’épître aux Hébreux (13,12-14) : « C’est pourquoi Jésus, lui-aussi, voulant sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert sa Passion à l’extérieur des portes [de la ville]. Eh bien ! pour aller à sa rencontre, sortons en dehors de l’enceinte, en supportant l’injure qu’il a subie. »,

Essayons de nous rappeler sans cesse que Jésus se trouve toujours hors les murs qui enferment, « aux périphéries », avec les « lépreux », les petits et les pauvres, qui crient pour leur guérison. C’est là qu’Il se révèle comme Sauveur, c’est là qu’il faut sortir à sa rencontre.