Homélies
Liste des Homélies
Année A - 2°dimanche de Pâques - 16 avril 2023
Act 2 42-47 ; 1 pet 1 2-9 ; Jn 20 19-31
Homélie du F. Alain
L’évangile nous reporte d’abord à la première rencontre du Ressuscité avec le groupe des disciples, au soir de pâques. Après le dernier repas, l’arrestation au jardin des oliviers, la fuite des disciples, le regard de Jésus posé sur Pierre repentant. Au pied de la croix, aucun des Douze n’était présent, seulement les femmes et « le disciple que Jésus aimait ».
Quel choc pour les disciples quand la nouvelle est tombée : il est mort crucifié, son corps est dans un tombeau. Ils l’ont tous aimé… et tous abandonné, sans pouvoir lui dire maintenant leur souffrance. Ils n’ont pas cru au témoignage de Marie Madeleine, et ils sont derrière ces portes verrouillées, par crainte des juifs…
Or voici qu’il est là, soudain, au milieu d’eux, car les portes fermées ne sont plus pour lui un obstacle. Que va-t-il dire ? Aucun reproche, une seule parole : Shalom ! « La paix soit avec vous ! ». Ils sont sidérés. Le Christ leur montre ses mains et son côté. Quand leur joie peut éclater, il les envoie. Leur désertion était pardonnée d’avance. Il leur redit sa confiance, leur confie sa propre mission, en leur donnant l’Esprit Saint pour les accompagner sur leur chemin.
Mais Thomas, un des Douze, était absent le soir de pâques. Il avait tout quitté pour suivre Jésus de Nazareth. Dans son désarroi, il était resté à l’écart, puis avait refusé de croire au témoignage des autres disciples. Il voulait voir le Christ Jésus, surmonter son doute, et apaiser ainsi son cœur.
Huit jours plus tard, Jésus vient de nouveau, toutes portes closes, et leur redit « La paix soit avec vous ». Connaissant le refus de Thomas, il accède à son désir, sans le moindre reproche. Thomas n’a plus besoin alors de toucher le Ressuscité. Il voit ses stigmates, écoute sa parole et sa voix, passe du refus de croire à la foi. Une foi qui va infiniment au-delà de ce qu’il voit, qui jaillit dans une parole qui a traversé les siècles : « Mon Seigneur et mon Dieu
Suit une béatitude : « Parce que tu m’as vu (Thomas), tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Que dire, pour nous aujourd’hui, au-delà de cette grâce d’un pardon sans condition ? Insistons sur la dimension corporelle de la résurrection. Sur la naissance à la foi pascale.
Ressuscité dans son corps, le Christ garde encore les stigmates de sa passion. Mais il vit autrement l’espace et le temps, et échappe aux contraintes du monde présent. Il se manifeste, dans une souveraine liberté et une étonnante simplicité, à qui il veut, où et quand il veut, comme il le veut.
Les récits de ces manifestations du Ressuscité sont le seul lieu (avec le récit de la transfiguration) où nous pouvons pressentir notre avenir. Car dans le monde à venir, au dernier jour, nous ressusciterons comme le Christ (nous et ceux et celles que nous aimons), quand il rendra nos pauvres corps semblables à son corps de gloire. Nous ressusciterons comme lui, libérés des contraintes de ce monde, mais avec deux mains, deux pieds, deux yeux, deux oreilles, un visage unique entre tous. Avec un corps parlant et désirant, façonné par notre histoire, hautement personnalisé, hautement relationnel, enfin parvenu à sa vérité.
Seconde réalité : la naissance à la foi pascale. La résurrection du Christ est un événement inouï, inimaginable. De cet événement, comme de tout événement, on ne peut que témoigner. Et comme tout témoignage, ce témoignage ne peut être reçu que dans la foi.
Or croire, ne va pas de soi ! Cela suppose une nouvelle naissance. ll ne suffit pas de voir le Christ, et cela n’est plus nécessaire. Il faut encore l’écouter, et faire, comme Thomas, le saut dans la foi. Nous sommes alors renvoyés à notre liberté, à notre créativité sous la motion de l’Esprit Saint. A la mission de transmettre la joie de l’évangile dans notre monde déchiré par tant de conflits meurtriers.
La joie de pâques est-elle vraiment la nôtre ? Pensons-nous à notre mort comme à un événement purement personnel, ou bien la voyons-nous à sa vraie place, dans l’histoire de l’humanité et du cosmos. Où en sommes-nous dans notre joie de vivre ? Et si nous débordons de joie, cette joie blesse-t-elle les mal aimés, ou console-t-elle les affligés ?
Année A - Jour de Pâques - 9 avril 2023
Actes 10, 34a + 37-43 ; Colossiens 3, 1-4 ; Jean 20, 1-9
Homélie de Frère Basile
« Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! » Frères et sœurs, cette bonne nouvelle a retenti cette nuit dans la plupart des Eglises chrétiennes. Mais comment l’annoncer dans le monde d’aujourd’hui, si divisé, éclaté, déchiré par la guerre et menacé de toute part ou totalement indifférent ? Alors ne devient-elle pas de plus en plus une nouvelle incroyable.
Et je dirai même : quand les tragédies envahissent nos écrans, avons-nous le droit de chanter l’Alleluia de Pâques ? Nous pourrions même perdre coeur et nous demander : « Mais Jésus est-il vraiment ressuscité ? » Mon antidote à moi, c’est de penser à tous ceux et celles qui ont été baptisés cette nuit, plongés dans la mort de Jésus pour ressusciter dans une vie nouvelle : grâce à eux, qui nous rappellent notre baptême, nous ne pouvons pas nous taire. Et puis je pense à la Vigile pascale que nous avons célébrée ici cette nuit et je reprendrai une parole de l’homélie du P. Luc : « Notre frère, notre sœur, baptisés comme nous, voilà le Christ Ressuscité : tous ensemble et les uns pour les autres, nous sommes le Christ Ressuscité depuis qu’il nous a plongés avec lui dans les eaux du baptême. » Voilà la bonne nouvelle de Pâques ! et nous pouvons chanter : « Christ est ressuscité, alleluia ! »
Mais alors comment entendre l’Evangile de ce matin ? lorsque Marie la première est venue au tombeau. Ce texte a de quoi nous surprendre, et même nous décevoir. Est-il bien à sa place un jour de Pâques ? Car enfin, ni Marie, ni Pierre, ni l’autre disciple, n’ont encore vu le Seigneur : c’est plutôt l’heure des questions.
Cette nuit, à la vigile pascale, le récit de Matthieu était tellement plus clair : non seulement un ange apparaît aux femmes, mais Jésus lui-même vient à leur rencontre. Certains diront : invention de femmes un peu exaltées : elles avaient trop besoin de le revoir.
En tout cas, dans l’évangile de Jean, il n’y a rien de tel. C’est Marie la première, qui a découvert le tombeau vide. Elle prévient aussitôt les 2 disciples qui arrivent en courant. Le plus jeune, celui que Jésus aimait, arrive le premier, mais il laisse entrer Pierre qui voit un autre signe étrange, inattendu : les linges parfaitement pliés et le suaire mis à part. Alors entra l’autre disciple, auquel la tradition donne le nom de Jean : c’est lui qui était aussi avec Marie, la mère de Jésus, au pied de la croix et c’est peut-être lui qui nous rapporte ici cette expérience si personnelle en écrivant cette petite phrase précieuse : « Il vit et il crut » Pourtant le tombeau est vide ; il nous est dit seulement que les disciples n’avaient pas encore compris que selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
« Il vit et il crut » Ces 2 mots sont pour nous aujourd’hui et je voudrais vous faire sentir la distance qui les sépare et le chemin de foi que Jean a fait pour passer de l’un à l’autre. Nous n’étions pas là, mais c’est le même chemin qui nous est proposé aujourd’hui. Il y a comme un blanc entre les 2 mots, si j’ose prendre cette image, et c’est à chacun de nous de l’écrire, non pas avec de l’encre, mais avec sa propre vie, avec ses mots à lui : une expérience personnelle, que tout chrétien peut et doit faire.
A certains il sera donné de pouvoir en témoigner, mais le plus souvent nous le ferons à notre insu par cette cohérence que nous mettrons entre notre vie et notre foi chrétienne. Si pour nous, le Christ est vraiment ressuscité, alors nous ne pourrons pas vivre autrement qu’en ressuscité.
Mais revenons à l’évangile : au départ il y a un signe ou même plusieurs : le tombeau vide, l’absence du corps, les linges pliés, un signe qui pourra laisser certains sceptiques, indifférents ou perplexes, comme Pierre qui ne comprends pas ou Marie tellement centrée sur son chagrin. Ensuite il y a un blanc et il peut se passer du temps avant que nous puissions croire au Christ ressuscité, Celui que nous aimons sans l’avoir vu, en qui nous croyons sans le voir encore. La foi est un don, mais elle ne nous est jamais imposée, et Dieu nous laisse faire ce chemin, remplir ce blanc qui sera différent pour chacun. Notre vie est parfois tellement pressée, bourrée, agitée que nous ne laissons pas de place pour ce blanc, pour laisser le Christ entrer dans notre cœur. Il ne s’agit pas de chercher des signes extraordinaires, mais de trouver le Christ vivant dans la communauté des frères et soeurs qui nous accueille, là où se vit le partage et la fraternité, dans l’écoute de la Parole de Dieu, dans la prière et le service des plus pauvres.
C’est vrai que nous ne pouvons pas oublier les tragédies de notre monde, mais surtout n’oublions pas que la Résurrection du Christ a bouleversé l’univers : c’est un monde nouveau qui est en train de naître ; le Christ a vaincu la mort, avec lui nous sommes passés de la mort à la vie, le monde est sauvé d’une manière que nous ne connaissons pas, et déjà il s’éveille à la gloire de Dieu.
« Secrète résurrection » disait Pascal dans ses Pensées, secret aussi le cheminement de notre foi, différent pour chacun. Mais si nous avons compris que le Christ est vivant, espérance et renaissance du monde, alors ne restons pas devant le tombeau vide : allons en Galilée, vers toutes les nations, vers les hommes et les femmes de notre temps, là où Jésus nous a donné rendez-vous.
Et déjà dans l’eucharistie de ce Jour, reconnaissons le Christ Ressuscité à la fraction du pain, quand il met dans nos mains la joie et le signe de Pâques.
Année A - VIGILE PASCALE 08.04.2023
Rm 6, 3-11 ; Mt 28,1-10
Homélie du Père Abbé Luc
Frères et sœurs, un grand cierge a été allumé et vénéré au milieu de nous : présence du Christ ressuscité. Une parole a été entendue, diffractée en plusieurs lectures, jusqu’à la proclamation de l’évangile : présence du Christ Ressuscité ; des baptisés, dans quelques instants, vont se signer pour ensemble se réapproprier le dynamisme de leur baptême : présence du Christ Ressuscité ; le pain rompu devenu corps du Christ et le vin partagé devenu son sang nous seront offerts : présence du Christ Ressuscité… Frères et sœurs, nous avons raison de dire : « il est grand le mystère de la foi ! » La veillée que nous célébrons nous immerge au cœur de notre foi au Christ Ressuscité. Et nous n’avons pas trop de signes pour en approcher le mystère. Car nos mots sont impuissants à l’épuiser.
La lumière dans la nuit guide notre corps hésitant à mettre un pas devant l’autre, car on n’y voit pas grand-chose…Figure de notre foi au Christ Ressuscité, lumière discrète, jamais éblouissante, qui inspire nos choix et illumine nos actions. Si nous tenons ferme notre foi comme une lampe, et si nous veillons à ne pas laisser les vents contraires l’éteindre en nous, nous avancerons avec joie sur le chemin. Lumière de nos vies, le Christ Ressuscité nous guide et nous rassure. Il nous revient seulement de tenir ferme dans la foi en sa présence cachée. Tenons à Lui car il tient à nous.
Des paroles, de nombreuses paroles tirées des Ecritures, entrent dans nos oreilles…et parfois en ressortent aussitôt. Et pourtant le Christ Ressuscité est là qui nous parle à travers elles. Est-il possible de tout retenir, comme en cette nuit par exemple, où la Parole déborde à profusion ? Faisons confiance à l’oreille de notre cœur qui sait capter un mot, une phrase, une image comme autant de coups donnés par le Christ lorsqu’il vient frapper à notre porte. A travers les Ecritures qui ne font que parler de Lui, le Vivant, Il s’invite chez nous pour dialoguer. Il désire nouer une relation de jour en jour toujours plus vivante. Soyons assidus à ouvrir l’Evangile ou les Ecritures, pour permettre cette rencontre qui illuminera notre quotidien.
Notre frère, notre sœur, baptisés comme nous, voilà le Christ Ressuscité ; tous ensemble et les uns pour les autres, nous sommes le Christ Ressuscité depuis qu’il nous a plongés avec lui dans les eaux du baptême. Etonnante présence en nos frères et sœurs du Christ Ressuscité qui prend le risque de toutes les déformations ou de toutes les caricatures, puisque nous sommes si pauvres et si pécheurs. Et pourtant, Jésus le Vivant n’en a pas honte ni de crainte. Et il semble même avoir une prédilection pour les visages ou les vies défigurées, blessées par la Vie, malades, prisonniers, pauvres. C’est là qu’il aimerait qu’on le reconnaisse avant tout, Lui le Ressuscité. Présence que nos yeux peinent toujours à reconnaitre tant nous sommes aveugles de cœur, fermés à l’amour. Notre vie fraternelle, nos vies communautaires, des cercles les plus proches aux plus lointains, nous convient inlassablement à la reconnaissance du Christ Ressuscité dans le frère et la sœur. C’est un appel autant qu’une grâce à demander, car à chaque fois, quelque chose en nous doit descendre de son piédestal. On ne voit bien le Christ que par le bas !
Sous le signe du pain et du vin, le Christ ressuscité s’invite en nos vies. Pour mieux nous vivifier, il nous rejoint de l’intérieur. Nous l’assimilons dans notre corps. Son corps vivant et vivifiant devient nôtre pour que toute notre vie devienne un peu plus la sienne. Jésus s’offre à nous pour que nous lui offrions toute notre vie. Plus unis à lui, nous deviendrons des instruments plus souples au service de son dessein d’amour pour le monde. En cette eucharistie, comme en chaque eucharistie, il nous revient de consentir à laisser la vie du Christ Ressuscité devenir notre vie. Soyons heureux d’être invités au festin des noces de l’Agneau. Cette fête sur cette terre est le prélude de celle qui « s’accomplit dans la joie de l’éternité ».
Année A - VENDREDI SAINT 07.04.2023
Is 52, 13 - 53, 12; He 4, 14-16; 5, 7-9; Jn 18, 1 - 19, 42
Homélie du Père Abbé Luc
Depuis hier soir, nous suivons Jésus en son labeur, « le labeur de l’amour que scelle une mort consentie », comme nous l’avons chanté dans une hymne. Profond labeur que nous cherchons à mieux reconnaitre dans « celui qui était méprisé, compté pour rien », lui qui, « en fait, portait nos souffrances et nos douleurs ». En cette unique célébration pascale, mémorial de sa mort et de sa résurrection, nous suivons Jésus pour laisser résonner au plus profond de nos lieux souffrants, la Bonne Nouvelle de sa victoire sur le mal. Le geste d’adoration de la croix que nous ferons dans quelques instants voudrait être une confession aimante de notre foi, en Jésus, Sauveur du monde, parce que profondément doux et humble. Dans son labeur, le bois de la mort est devenu l’arbre de la vie. En suivant Jésus durant ce triduum, nous désirons encore apprendre de lui la juste manière de faire de nos souffrances et de nos morts, petites et grandes, un « labeur de l’amour » … Seule sa grâce peut nous entrainer sur ce chemin qui nous révulse spontanément. C’est une grâce à demander pour nous et pour tout être humain. Dans la grande prière d’intercession que nous allons vivre, l’Eglise se fait pédagogue pour élargir notre cœur aux dimensions de celui du Christ. Car il veut que tout être humain soit sauvé.
Année A - JEUDI SAINT - 06.04.2022
Ex 12, 1-8.11-14 ; 1 Co 11,23-26 ; Jn 13, 1-15
Homélie du Père Abbé Luc
« Jésus a remis pour toujours à son Eglise le sacrifice nouveau, le repas qui est le sacrement de son amour ». Ainsi avons-nous prié, frères et sœurs, au début de cette célébration. Depuis les temps anciens, le Dieu d’Israël s’est plu à associer la révélation de son amour à un repas. Depuis le chêne de Mambré lorsqu’il s’est invité chez Abraham, jusqu’au dernier repas célébré par Jésus avec ses disciples, Dieu dévoile ainsi peu à peu son visage. Parmi tous ces repas, le repas de la Pâque fut certainement pour nos pères dans la foi, le plus important, bien qu’il soit plutôt frugal et pris en toute hâte. Mais ce repas scellait puis célébrait la mémoire de l’œuvre libératrice de Dieu quand il fit sortir son peuple d’Egypte. Révélation du Dieu libérateur et sauveur qui est fidèle à l’alliance conclue avec les Pères.
Lorsque Jésus célèbre la Pâque avec ses disciples, il donne à ce repas pascal une plénitude de sens, d’accomplissement. Dans ce repas, Jésus révèle que c’est Dieu lui-même qui invite. « Prenez, mangez, buvez ». Non seulement il invite, mais il se donne lui-même en nourriture : « ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Anticipant le don de lui-même qu’il fera sur la croix et le don de sa résurrection par son Père, Jésus se donne en nourriture, lui le Fils mort et ressuscité du Dieu vivant. Avec Jésus son Fils, Dieu invite son Peuple, à sa joie et au partage de sa vie divine. Dans son invitation, Dieu n’agit pas en grand seigneur qui prodiguerait avec faste ses richesses. Non, il invite en se faisant serviteur. Il se met à genoux devant ses disciples et il lave leurs pieds. En prenant la place de l’esclave, Dieu s’assure ainsi que tous se sentent à l’aise, jusque dans sa pauvreté. C’est ce repas, devenu le « sacrifice nouveau de l’Alliance éternelle » entre Dieu et l’humanité, que Jésus a confié à ses disciples pour qu’ils en fassent mémoire.
Ce soir, frères et sœurs, en célébrant cette sainte cène, nous rendons grâce à Dieu de nous inviter à prendre part à sa vie divine. En faisant mémoire de la mort et la résurrection de Jésus, nous accueillons dans son « aujourd’hui » toujours actuel, Jésus Vivant lui-même. Avec le don de sa Vie, il nous fait le don d’une nouvelle manière de vivre. En s’invitant dans notre assemblée, et dans chacun de nos cœurs, il veut nous unir à sa Vie, pour que notre vie ressemble toute entière à la sienne. A chacun, il offre le don d’une vie plus unifiée dans l’Esprit, celle des enfants de Dieu, de plus en plus heureux de se tenir sous son regard. A tous, il nous offre le don de l’unité dans la charité. Un don fragile qui mérite grand soin et attention de notre part. A sa suite, il nous entraine à sans cesse faire de la place aux autres, à les inviter largement dans nos vies, à nous mettre à leurs pieds pour les servir. Notre unité ne se réalisera vraiment qu’à ce prix.
Ce soir, encore, puisque Dieu nous invite, laissons-nous inviter à sa table. Laissons-le nous purifier et nous laver, laissons-le nous fortifier et nous rassasier de sa vie. Offrons-lui notre disponibilité et notre bon vouloir.
Année A - Dimanche des Rameaux - 2 avril 2023
Homélie Is 50, 4-7 ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26,14 – 27,66
Homélie du Père Abbé Luc
RAMEAUX - 02.04.2023 - Introduction à la bénédiction -
Frères et sœurs
Une fois n’est pas coutume : nous célébrons la procession des rameaux dans le cloitre. Nous savons que l’eau qui tombe est une bénédiction, en ces temps où il en manque. Nous voici rassemblés au début de la grande semaine chrétienne. Ce jour des Rameaux en est comme la porte d’entrée. Nous faisons mémoire de l’accueil triomphal de Jésus par les foules de Jérusalem. Elles reconnaissent comme leur Roi-Messie cet homme modestement assis sur une ânesse. Avec elles, nous l’acclamons aussi comme notre Roi, Lui que nous attendons lorsqu’il viendra dans sa Gloire. Notre acclamation exprime notre espérance en sa venue, mais aussi notre foi en sa mort victorieuse qui débouche sur sa résurrection. Et l’Eglise nous invite par la procession que nous allons vivre, à nous mettre en marche à la suite de Jésus, le Christ mort et ressuscité pour nous. A sa suite et à son école, durant toute cette semaine, nous allons accueillir le don du salut qu’il nous offre en sa mort et en sa résurrection. Avec lui, nous allons apprendre avec lui à passer de la mort à la vie, dès maintenant jusque dans l’éternité. Sur ce chemin, nous ne sommes pas seuls. Nous prenons avec nous tant de nos frères et sœurs en humanité pris dans les tourments de la souffrance et de la mort. Nous pourrons nous unir particulièrement aux populations du Moyen Orient, et de Terre Sainte d’où revient notre f. Placide qui y a fait un pèlerinage. En signe de communion avec ces peuples de la terre de Jésus, je ferai la bénédiction avec de l’eau du jourdain ainsi qu’avec un rameau d’olivier qu’il a ramené.
Si vous voulez lever vos rameaux pour que je les bénisse…
Homélie Is 50, 4-7 ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26,14 – 27,66
Frères et sœurs,
« Jésus s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix, c’est pourquoi Dieu l’a exalté ». Frères et sœurs, ces mots entendus dans la seconde lecture, vont être sans cesse repris durant toute cette semaine. Ils contiennent le cœur de notre foi chrétienne. Avec Jésus, le Fils de Dieu, c’est Dieu lui-même qui descend dans les douleurs de notre humanité pour nous ouvrir une espérance. Les impasses de la violence dans lesquelles nous sommes souvent pris sont traversées par Jésus non par la force, mais par amour. Jésus dénoue le non-sens de la mort non par la résignation, mais par l’obéissance. Cette manière de faire n’est pas spontanément humaine. Elle est proprement divine. Durant tous ces jours en vivant le mémorial de la mort et de la résurrection, la liturgie nous entraine à recevoir comme un cadeau cette manière de faire divine de nous tenir devant la violence, devant la souffrance et devant la mort. Laissons-nous conduire et enseigner. Laissons-nous renouveler.
Année A - 5e dimanche de Carême (A) (26/03/2023)
(Ez 37, 12-14 – Ps 129 – Rm 8, 8-11 – Jn 11, 1-45)
Homélie du F. Jean-louis
Frères et sœurs,
Nous voici désormais proches de la Grande Semaine, la Semaine Sainte, et les lectures de ce dimanche nous orientent visiblement vers l’horizon de notre carême, de tout carême : la victoire de la vie sur la mort, la Résurrection.
La première lecture aborde ce thème, mais avant d’en faire une lecture individuelle, voire individualiste, il faut bien voir qu’elle concerne d’abord un peuple, le peuple d’Israël en exil à Babylone au 6e siècle avant le Christ. Israël a perdu sa terre, son temple détruit, son roi emmené en captivité, bref, les trois grands piliers de la religion d’Israël. Plus grave encore, dans la mentalité du temps, être vaincu par un ennemi signifiait que ses dieux étaient les plus forts. Tout est donc en place pour que la foi d’Israël en déportation disparaisse et soit assimilée par les cultes païens. Et c’est alors que retentit la parole du prophète Ezékiel de la part du Seigneur. Non, le peuple ne disparaîtra pas. Son Dieu le sortira du tombeau de son désespoir et le ramènera sur sa terre et ce sera une véritable résurrection pour le peuple de Dieu. La vie l’emportera sur la mort, la disparition. Dieu ramènera son peuple. Il a parlé et il le fera. Et de fait, Israël reviendra sur sa terre grâce à un édit du roi Cyrus, après la victoire totale des Mèdes sur les Babyloniens.
Le psaume 129 fait bien écho à la détresse d’Israël qui crie vers son Dieu avec une espérance invincible. Car près du Seigneur est l’amour et le rachat des fautes. Invitation à nous couler nous-mêmes dans cette espérance.
Saint Paul nous maintient dans cette espérance. Notre corps, même après la résurrection du Christ, reste marqué par la mort. Mais nous avons été rendus justes par l’obéissance du Christ. Et l’Esprit Saint qui a ressuscité Jésus d’entre les morts nous fait vivre et donnera la vie à nos corps mortels par la volonté du Père.
Quant à l’évangile, il nous fait revivre ce long épisode de la résurrection de Lazare. Tout y est : la détresse de la mort et les reproches faits à Jésus de n’avoir pas été là pour éviter le décès de son ami. Les larmes de Marie et des juifs présents qui bouleversent Jésus et l’amènent, lui aussi, à pleurer. L’espérance et la foi de Marthe qui espère encore un miracle. Et cette profonde foi et relation du Christ qui se sait exaucé. Notons en effet qu’il ne dit pas « Père, je te rends grâce parce que tu vas m’exaucer » mais « parce que tu m’as exaucé ». Il se sait déjà exaucé avant d’appeler Lazare. Il ne s’agit pas d’une mise à l’épreuve de Dieu pour voir si Dieu va répondre. Rien à voir avec les tentations du Christ. Il s’agit d’une certitude de l’intervention de Dieu déjà acquise.
Frères et sœurs, nous le sentons bien, les lectures de ce dimanche nous préparent à célébrer Pâques, à rendre présent dans nos cœurs ce miracle immense de la résurrection du Christ, bien plus immense que celle de Lazare qui est mort à nouveau alors que, ressuscité des morts, le Christ ne meurt plus et c’est notre destinée.
Toutefois ces lectures ne constituent pas une légende dorée, elles ne masquent pas la brutalité, le non-sens de la mort. Nous sommes invités cependant, à l’image de Marthe et de Marie, à garder confiance malgré les apparences concrètes. « Maintenant, je sais que Dieu t’exaucera. » « Seigneur, il sent déjà. » Nous sommes également invités à entrer dans la foi sans faille du Christ : « Père, je sais que tu m’exauce. » Même si cette foi n’exclut pas le chagrin de la perte d’un être cher.
Nous nous préparons à célébrer la Résurrection du Christ et pourtant notre monde et l’Eglise, même, peuvent nous sembler actuellement comme morts ou en grand danger de mort, ensevelis sous la violence, les abus et les crises de toutes sortes. Pourtant, dans la foi, dans le Christ, ils sont déjà ressuscités, c’est le « déjà là » du Royaume de Dieu. Mais cela n’apparaît pas clairement, et c’est le moins qu’on puisse dire. C’est le « pas encore » qui provoque notre foi. Les preuves ne sont pas évidentes et ce sont donc les yeux de la foi qui nous permettent d’espérer. Nous pouvons penser à bon droit que notre monde meurt, mais ce n’est peut-être pas la mort du monde mais la mort d’un monde à laquelle nous assistons. Puissions-nous dire avec le Christ « Père, je sais que tu nous exauces » lorsque nous prions pour notre monde et notre Eglise si blessés. Puissions-nous nous rappeler que, pour Israël, mais aussi pour Marthe et Marie, le scandale de la mort n’était pas moins fort que celui du mal de nos jours et pourtant, Dieu nous exauce. Avec la Grâce de Dieu, la vie a jailli de la mort pour Israël, pour Lazare, Marthe et Marie et infiniment plus encore pour le Christ. Que ce passé renforce notre confiance dans un Dieu toujours à l’œuvre, souvent dans la discrétion et le silence. Un jour, sa Vie apparaîtra pleinement. Et notre foi verra l’accomplissement total des promesses divines dans lesquelles nous avons mis notre espérance.
AMEN
Fête de l’Annonciation - Samedi 25 mars 2023
Esaïe 7, 10-14 / Psaume 39 ; Hébreux 10, 4-10 ; Luc 1, 26-38
Homélie du F. Basile
Nous avons écouté la Parole, demeurons comme Marie « en état d’annonciation », à l’ombre de l’Esprit, disponibles. Si nous avions été à la place de Marie, qu’aurions-nous fait, qu’aurions-nous dit ?
Dans son petit livre sur l’intranquillité, Marion Muller-Colard écrit : « A sa place, j’y aurais réfléchi à 2 fois. Mais, à vrai dire, on ne réfléchit pas devant la grâce… On ne peut que consentir. »
Marie nous montre comment accueillir l’inattendu de Dieu ; elle est dans cette attitude fondamentale de la prière, le silence qui permet d’écouter Dieu. Quand il frappe à la porte de Marie à Nazareth, il n’y a pas de coup de sonnette, même pas la vibration d’un portable, mais seulement un cœur qui écoute. Elle ne dit pas oui tout de suite, elle écoute d’abord.
Quelle Parole de Dieu lui est dite par l’ange Gabriel ? Elle ne comprend pas bien, elle pose même une question, mais son cœur écoute et la Parole y pénètre pleinement au point qu’elle va répondre : « Voici la servante du Seigneur » « Comme tu voudras, Si je peux faire quelque chose, si je peux être utile, me voici ».
Elle ne sait pas, Marie, ce qui va lui arriver, elle ne sait pas si elle en est capable. Dieu lui demande seulement d’être là, et d’avoir confiance, de consentir à son action en elle.
Que va-t-il se passer ? C’est absolument prodigieux dans l’histoire du salut : Dieu vient prendre chair de notre chair, et pour cela il s’adresse à Marie pour naître d’une femme.
Tout cela nous invite au silence, à l’écoute de la Parole, à la pleine disponibilité, à cette certitude que Dieu agit sans cesse dans notre monde et dans le cœur des hommes. Il y a ainsi beaucoup de « Oui » cachés, quel sera le nôtre aujourd’hui ?
Fête de l’Annonciation; Samedi 25 mars 2023
Accueil
Aujourd’hui, juste 9 mois avant Noël, nous fêtons l’Annonciation du Seigneur. On pourrait même dire que c’est une fête plus importante que Noël. Un texte lu cette nuit nous disait que ce jour-là marque le milieu de l’histoire humaine.
Ce jour-là, Marie a dit « Oui » à l‘appel de Dieu, à son projet de venir habiter chez les hommes, à se faire l’un de nous. Si elle avait refusé, Jésus ne serait pas né. Elle a répondu et l’Esprit Saint l’a couverte de son ombre. On pourrait dire que ce jour-là, Marie a été confirmée. Je le dis à l’adresse des jeunes qui se préparent à leur confirmation, à recevoir l’Esprit Saint.
Nous allons déjà le recevoir en célébrant le mystère de l’eucharistie. Préparons-nous en reconnaissant que nous avons péché, que souvent nous n’avons pas su dire Oui à Dieu.
Je confesse à Dieu tout-puissant…
année A - 4° dimanche de Carême - 19 mars 2023
1 Sam 16 1b, 6-7, 10-13a ; Eph 5 8-14 ; Jn 9 1-41 ;
Homélie du F. Vincent
L’aveugle de naissance… Un très bel évangile qui comme la Samaritaine, dimanche dernier et la Résurrection de Lazare dimanche prochain, nous prépare à Pâques. L’Aveugle ? Dieu lui a ouvert les yeux deux fois ! D’abord, en reprenant le geste créateur de Dieu qui, avec de la glaise, déjà, modela l’homme ; Jésus, avec de la boue, guérit cet homme blessé ; il lui rend la vue, la vue physique. Il le recrée.
Ensuite, Jésus conduit cet homme vers la lumière de la foi. Le long dédale des rencontres avec Jésus, des controverses avec les pharisiens - avec par ailleurs toute une série de rebondissements - devient pour l’aveugle guéri un chemin d’éveil à la foi. On perçoit bien une progression tout au long du récit. Au début, après sa guérison, quand Jésus lui dit : « va te laver à la piscine de Siloé », il y va mais sans rien dire. Un peu plus tard, quand on l’interroge sur celui qui l’a guéri, il répond en disant : « L’homme qu’on appelle Jésus ». Et quand on lui demande : « Qui est-il ? », il répond : « Je n’en sais rien ! » Plus tard, quand on lui demande : « Qui t’a ouvert les yeux », il répond : « C’est un prophète ». Plus tard encore, quand les pharisiens le pousse dans ses derniers retranchements, il prend le risque de dire : « Dieu n’exauce pas les pécheurs. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». Et puis en face de Jésus qu’il voit, en fait, pour la première fois, il se prosterne en disant : « Je crois, Seigneur ». Ce « je crois » nous ou notre parrain l’avons dit au moment de notre baptême, et nous le re-disons à chaque Vigile Pascale.
Comme pour la Samaritaine, le récit progresse vers une adhésion de foi, une reconnaissance de l’identité de Jésus. Mais dans le cas de l’aveugle, cela n’est pas vécu dans un contexte pacifique (comme ça l’était pour la Samaritaine),. Il y a même un aspect violent dans ce récit : mépris des pharisiens et rejet.
On peut dire aussi que plusieurs aspects de notre être de baptisé et de la grâce de notre baptême sont manifestés dans ce récit : la recréation de notre être blessé. Le Christ ressuscité nous recrée en tout notre être. Il nous remodèle à son image. Nous qui sommes tous nés marqué par le péché, il nous guérit et fait de nous des fils.
Le baptême aussi est « illumination » ; au sens fort où les baptisés sont remplis de la lumière du Christ ressuscité.
Oui, le baptême est le sacrement privilégié de la foi, de l’adhésion de foi. Cette foi que nous proclamerons d’une manière solennelle encore au cours de la Veillée Pascale.
Le baptisé, (et il est probable que la majorité d’entre nous le sommes), est investi d’une mission, celle d’être témoin de la Lumière du Christ, là où il vit, parfois au cœur des contradictions. Les conditions dans lesquelles se vit ce témoignage peu-vent être rudes !
Enfin, il y a toute la dimension de la vie morale liée au baptême : quand on est baptisé dans la lumière de Jésus, on ne peut plus vivre sa vie quotidienne n’importe comment ! C’est la grande interpellation de St Paul dans la 2ème lecture : « Autre-fois, vous n’étiez que ténèbres, maintenant vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière ». Paul nous demande d’être conséquents par rapport à la grâce que nous avons reçue ; il évoque ce double pôle. En négatif : « Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres ; elles ne produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt »; on retrouve là, le sens de la renonciation au péché, ce que nous proclamerons aussi lors de la Vigile pascale. . En positif : « vivez comme des fils de la lumière… la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité ». En route vers Pâques, demandons au Dieu de lumière de laisser se déployer pleinement en nos vies la grâce de notre baptême.
Année A – 3°dimanche de Carême – 12 mars 2023
Ex 17 3-7 ; Rom 5 1-2, 5-8 ; Jn 4 5-42
Homélie du F. Damase
Avec ce 3°dimanche de Carême, nous entamons l’étape des scrutins – (celle de la dernière formation des catéchumènes) – aujourd’hui, l’église nous propose un enseignement sur le chemin de la foi.
Dans le livre de l‘Exode, la 1° lecture, Moïse doit affronter les récriminations du peuple, fatigué de marcher dans le désert – de manquer d’eau pour les hommes et les troupeaux. Mais le peuple en s’opposant à Moïse, ne se rend pas compte qu’il s’oppose à Dieu qui le conduit ! Sur l’ordre de Dieu, Moïse donne à boire au Peuple, en frappant le rocher. Dieu est fidèle, nous pouvons lui donner notre foi !
Dans l’Evangile : Jésus fatigué par une journée de marche à travers la Samarie s’est assis près d’un puits : il a soif ! Il demande à une femme qui vient puiser, de lui donner à boire ! Or les Juifs et les Samaritains sont des frères ennemis ; ils ne se parlent pas, ne se fréquentent pas !
Du coup la femme se moque de Jésus « Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une Samaritaine » ! Jésus lui répond : « Si tu savais le don de Dieu, c’est toi qui lui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive » ! La femme ne comprend pas Jésus : elle, elle ne cherche qu’à alléger son travail !
Alors Jésus lui lance une autre question plus personnelle : « Appelle ton mari » ! Elle répond : « Je n’ai pas de mari ». Jésus l’encourage : « Là tu dis la vérité ». La femme commence à s’interroger : « Seigneur je vois que tu es un prophète ». Puis, elle questionne Jésus sur ce qui intéresse tout habitant de Palestine : « Où faut-il adorer Dieu : au Temple de Jérusalem ou sur cette montagne ? ».
Jésus explique : « Vous, les Samaritains, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, les Juifs, nous adorons ce que nous connaissons. Dieu est esprit. Mais l’heure vient où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ».
La femme poursuit : « Je sais qu’il vient le Messie, le Christ. Il nous fera connaitre toutes choses ». Et Jésus affirme « je le suis, moi qui te parle » !
La femme déstabilisée et pleine de questions appelle les gens de son village : « Venez voir cet homme, ne serait-il pas le Christ ? ».
Et les gens viennent et confirment : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons ; nous-mêmes nous l’avons entendu, c’est lui le Sauveur du monde » ! Il y a dans cette rencontre, comme un effet « boule de neige » ; l’un entraine l’autre !
N’y a-t-il pas dans ce dialogue une progression de la femme dans la compréhension du mystère de Jésus ?
N’est-ce pas là notre chemin de foi dans la vie chrétienne ?
Une question m’habite et révèle ma soif.
Je me pose d’autres questions,
que je ne parviens à résoudre
que par le recours aux Ecritures et sur le témoignage des autres.
Et enfin je mets ma confiance en Dieu.
Ainsi chacun de nous et la communauté ecclésiale progressent,
dans la connaissance du Christ, comme sauveur de tous les hommes !
C’est là un des objectifs du Carême : éveiller et réveiller notre recherche
afin que naisse en nous le feu de l’amour de Dieu et d’en témoigner !
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