vendredi 15 août 2025 : fête de l’Assomption, horaire des dimanches (vigiles la veille à 20h45, messe à 10h) + concert à 16h.

Nota : L’office de None (14h45) sera prié au dolmen de ND de la Pierre-qui-Vire.

Commentaires sur la Règle



Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 37-38 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 11 novembre 2008
Verset(s) :

37. ni ami du sommeil,

38. ni paresseux,

Commentaire :

Ne pas être ami du sommeil. Benoît ici, de toute évidence ne vise pas le sommeil réparateur dont chacun a besoin, même si c’est dans une mesure différente selon chacun.

Etre ami du sommeil peut faire davantage penser à cette attitude par laquelle on préfère son polochon plutôt que d’affronter la vie et le réel parfois rude. Je pense à l’épisode du prophète Elie qui, fuyant Jézabel, s’arrête dans le désert, et se couche en souhaitant mourir. Il est tellement apeuré qu’il n’a plus le courage d’affronter la réalité. Il se couche car il espère que Dieu reprendra sa vie : « C’en est assez Seigneur ! Prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères ». (IR19, 4). Etre ami du sommeil peut donc être une manière plus ou moins consciente de dire : « C’en est assez maintenant ! » Notre être profond n’a plus la force ou le courage de faire face. Il est préférable de regarder cette difficulté sous cet angle là, celui d’une question de vie ou de mort plutôt que de le limiter à un regard trop moral. Regard étroit qui culpabilise, et les autres et soi-même. De même la paresse peut elle être aussi considérée sous le même angle d’une obscure lutte entre la vie et la mort.

Quand nous traversons ces moments d’abattement et de pesanteur, il peut être bon d’essayer de discerner quelle lutte entre la vie et la mort se joue en moi ? Peut-être y a t-il des peurs comme pour Elie, qui semble oublier la force de Dieu, ou encore des illusions sur moi-même ou des désirs de toute puissance qui butent sur mes limites que je peine à regarder en face.

Tout ceci tue la vie réelle que je porte et qui ne demande qu’à s’épanouir. La vie modeste et simple est bien plus heureuse que tous mes rêves. La suite du récit d’Elie avec la révélation de Dieu « Dans la brise légère », ou traduit plus précisément « dans le bruit d’un fin silence » nous offre une piste. Dans cette lutte entre vie et mort Dieu est toujours là avec nous. Dieu se fait proche de nous, non avec la puissance d’un ouragan ou du tremblement de terre mais dans « le bruit d’un fin silence ». Il nous invite à nous relever avec confiance pour aller à sa rencontre dans cette écoute plus profonde. (2008-11-11)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 34 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 08 novembre 2008
Verset(s) :

34. Ne pas être orgueilleux,

Commentaire :

Cet instrument est un peu étonnant. Non pas parce qu’il n’a pas sa place dans cette trousse à outils spirituels, mais plutôt en raison de son évidence. Etre orgueilleux est l’expression de notre être pécheur fondamental. Les anciens considèrent l’orgueil comme le péché racine sur lequel se greffent tous les autres et sans lequel ils ne seraient peut être pas. Fondamentalement blessé par le péché, nous sommes touchés par la maladie de l’orgueil. C’est une évidence et curieusement il n’est pas si facile de parler de l’orgueil, d’en donner une définition ou de cerner ce dont il s’agit. Qu’entend Benoît ici ? Au vue de l’emploi ce même mot dans d’autres chapitres, Benoît les désigne souvent comme une attitude d’élèvement ou d’affirmation de soi qui troublent la communauté par de vaines prétentions. L’attitude d’orgueil à laquelle pense Benoît est en fait une manière de s’enfermer dans des oppositions ou des contradictions qui nuisent à la paix de la vie commune. L’exemple du chapitre sur le prieur qui s’enflerait d’un « méchant esprit d’orgueil » pour entretenir conflit et dissensions est caractéristique (65,2.4, Cf aussi 23,1) de cette acception du mot.

Mais a-t-on pour autant épuisé la compréhension de l’orgueil ? Paradoxalement peut être qu’en laissant se creuser la voie de l’humilité en notre vie, comme Benoît nous y engage, que nous mesurons mieux la prégnance de l’orgueil en notre cœur. La voie de l’humilité le démasque comme naturellement, sans prétendre le déraciner, elle ouvre de nouveaux horizons à notre cœur : horizon de profonde joie d’être soi-même avec ses pauvretés et ses limites, horizon qui comble alors bien plus que toutes les vaines illusions d’affirmation ou d’auto suffisance. « C’est la joie de la petitesse reconnue qui se remet en totale confiance à la miséricorde ». Ste Thérèse de Lisieux, aux vigiles il y a deux nuits. C’est encore la joie et la paix qui animent le psalmiste : « Seigneur je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux… mais je tiens mon âme égale et silencieuse…. Comme un petit enfant contre sa mère ». (2008-11-08)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 35-36 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 08 novembre 2008
Verset(s) :

35. ni adonné au vin,

36. ni grand mangeur,

Commentaire :

« Ne pas être adonné au vin, ni grandeur » Certainement cette recommandation rencontrerait-elle l’assentiment de ceux qui se trouvent pris dans cette difficulté de ne pouvoir bien gérer leur rapport à la boisson ou à la nourriture. Car la santé est en jeu, l’équilibre humain parfois aussi, et en même temps, ces personnes diraient certainement aussi leur difficulté à dominer cet attrait inconsidéré vers la boisson ou vers la nourriture. L’équilibre de notre être corporel a ses lois qui se révèlent très mystérieuses dans la mesure où en bonne part, elles sont très personnelles. Faisant appel souvent à l’histoire de chacun. Ces deux instruments nous invitent donc à une grande modestie pour nous-même et à un regard bienveillant sur les autres. Ils nous mettent en garde contre un danger toujours possible face auquel nous ne sommes jamais complètement quitte. Les phénomènes de compensation ne sont pas rares sans la vie religieuse ou cléricale. Notre célibat, notre vie commune et notre discipline quotidienne ne cessent de nous éprouver, de nous creuser. Et ce travail ne peut pas ne pas interférer avec notre équilibre corporel. Chacun de nous a donc un devoir de vigilance pour lui-même pour garder une hygiène de vie : dans sa façon de manger – de dormir- de se laver – de se vêtir… Pour ceux qui sont plus sédentaires, quel moment prendre pour s’aérer, marcher un peu. Sans devenir obsédé par sa santé ou par son équilibre de vie, il y a une juste attention à avoir que chacun peut en général apprécier. Nous savons souvent ce qui nous convient, mais nous peinons à le vouloir concrètement. Mystérieusement nous peinons à consentir à notre corps…nous avons du mal à lui donner sa belle et juste place. Le plus souvent nous le maltraitons soit par excès soit par insuffisance. Alors que notre corps est notre premier allié dans notre vie sur cette terre. En lui, avec lui nous voulons faire la Volonté de Dieu. Que le Christ nous apprenne à dire avec lui : « Tu n’as pas voulu de sacrifice, ni d’offrandes mais tu m’as fait un corps. Alors je t’ai dit : Me voici mon Dieu, pour faire ta volonté ». (2008-11-08)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 39-40 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 08 novembre 2008
Verset(s) :

39. ni murmurateur,

40. ni médisant.

Commentaire :

A eux seul, ces deux instruments nous rappellent que l’art de la parole n’est pas facile. Murmurer Médire sont deux actes de parole qui manquent leur but. Là où la parole a pour but de mettre en relation en établissant une communication basée sur la confiance et la vérité, ces deux types de parole manquée laissent seul, souvent très seul celui qui les prononce. Le mumurateur fait du bruit dans son coin sans arriver à exprimer vraiment une parole qui soit constructive pour le groupe. Quant au médisant, il faut souvent le vide autour de lui après avoir semblé suscité l’intérêt, il engendre vite la méfiance : s’il médit ainsi des autres, il pourrait u jour en faire autant de moi. Donc attention ! Faire cercle autour du murmurateur car du médisant n’est jamais qu’un semblant de communion qui sera vite dissipé. Nous connaissons ces petits jeux mesquins des fausses relations parce que basées sur des paroles qui blessent, ou les personnes ou la communauté.

St Benoît invite ces moines à vivre dans une belle clarté de la parole. Parle clair mais toujours constructif ; parler vrai mais toujours dans la charité sera un des beaux fruits de notre vie commune. La vie commune en effet veut affirmer notre façon de dire les choses et de nous parler avec délicatesse fraternelle… sans faux-semblants. La communion entre nous est à ce prix. A ce propos, se dirais volontiers : si nous avons un grief avec un frère, ayons le courage d’en parler directement avec lui, ou si c’est trop difficile avec un sage ou avec l’abbé. Méfions-nous des propos qui s’attardent pour vouloir analyser pourquoi tel défaut de tel frère. S’il y a une vérité à faire ; c’est d’abord en soi-même et non chez les autres. C’est une des bases de l’humilité. (2008-11-08)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 29-33 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 05 novembre 2008
Verset(s) :

29. Ne pas rendre le mal pour le mal,

30. ne pas faire d'injustice, et de plus supporter patiemment celles qui nous sont faites,

31. aimer ses ennemis,

32. quand on nous maudit, ne pas répondre en maudissant, mais bénir au contraire,

33. souffrir persécution pour la justice.

Commentaire :

Ces instruments ouvrent une petite série qui nous place au cœur du Christianisme. C’est comme le feu au creuset pour notre vie chrétienne, ne pas rendre le mal, supporter patiemment les injustices qui nous sont faites, aimer nos ennemis. C’est un feu purificateur à travers lequel nous n’aimons pas spontanément passer, car dans l’agressivité subie nous sommes conscients de notre fragilité. Allons-nous être capables de ne pas rendre le mal ? De supporter patiemment l’injustice ? A celui qui nous dit une mauvaise parole, allons-nous être capable de répondre par une bonne parole ? L’Evangile se présente ici comme une voie étroite sans complaisance. Et les moines voudraient devenir un plus des hommes évangéliques. Cette voie étroite, resserrée à nos yeux humains est une épreuve pour notre cœur. De quel amour vivons-nous ? Aimons-nous parce qu’on aime ? Aimons-nous parce que c’est agréable d’aimer ? Ou bien aimons-nous jusqu’à aimer celui qui ne nous aime pas, jusqu’à supporter une injustice, une méchanceté, une inattention ou une indifférence ? Ces instruments du plus grand amour, de l’Amour qui a animé le cœur du Christ et que celui-ci n’a pas craint de nous proposer de vivre.

Oui elle étonnante cette confiance du Christ à notre regard. Quand il nous invite à aimer nos ennemis et à supporter l’injustice. Il nous engage ni plus ni moins à vivre de l’amour qui brûlait son cœur. Nous qui sommes si loin, si partagés, si peu ouverts. Le Christ nous pense capable d’aimer comme lui, car il nous offre son Esprit Saint pour aimer jusqu’à ce point extrême. Sur cette voie du plus grand Amour, appuyons-nous donc sur la confiance du Christ à notre égard… et invoquons l’Esprit Saint la source de l’Amour en nous. (2008-11-05)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 27-28 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 04 novembre 2008
Verset(s) :

27. Ne pas jurer, de peur de se parjurer,

28. émettre la vérité de son cœur et de sa bouche.

Commentaire :

« Eh bien moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ! Que votre langage soit oui, ou non, et ce qu’on dit de plus vient du mauvais » Ainsi Jésus dans l’évangile entend-il couper court à cette tendance très humaine de s’assurer devant les autres en jurant… avec le risque inévitable de se parjurer. Pour permettre au moine d’aller plus loin, Benoît offre un instrument d’une grande limpidité : « émettre la vérité de son cœur et de sa bouche » « La vérité nous rendra libre » ajoute Jésus en St Jean. Si jurer par le ciel ou par sa vie est une manière de se lier, dire la vérité simplement sans faux-semblant cela rend libre. Exposé mais libre. Notre vie monastique a cette prétention, je crois de faire de nous des hommes vrais, des hommes libres. Si la tentation ne nous guette pas trop de jurer ou de nous attarder en serment, il y a une façon plus courante de biaiser avec la vérité : c’est celle de vouloir nous justifier à tout prix. Il y a une manière de chercher à se disculper ou de reporter sur les autres une erreur commise qui nous empêche d’accéder et de consentir à notre vérité. Au lieu de reconnaître simplement une difficulté, un oubli ou une faute, on s’évertue à trouver mille justifications. Si la vie quotidienne, et en particulier notre discipline monastique, ne nous trouve pas toujours à la hauteur, ayons la simplicité de le reconnaître. Acceptons d’être vrai afin de mieux assumer nos fragilités. Cette attitude humble et vraie, en abaissant notre orgueil, nous ouvre plus sûrement à l’œuvre de la grâce en nous. Le Christ n’attend de notre part rien d’autre que cette vérité humaine consentie et offerte, pour nous faire grandir. (2008-11-04)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 26 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 30 octobre 2008
Verset(s) :

26. ne pas se départir de la charité.

Commentaire :

« Ne pas se départir de la charité »

Au milieu de l’ensemble des recommandations pour se garder de la colère, de la rancune, de la tromperie en son cœur, de la paix mensongère. L’invitation à « Ne pas se départir de la charité » dénote. Est-elle à sa place ici ? Elle demeure générale alors que la série dans laquelle elle se trouve aborde des aspects du combat spirituel très précis regardant l’agressivité et la vérité. En même temps, cette place singulière n’est-elle pas éclairante en rappelant le primat de la charité ? Là où cette suite d’instruments pourrait devenir un outillage trop moralisant ou trop psychologisant, ce petit instrument tout simple : « Ne pas se départir, ne pas abandonner la charité » rappelle le moyen et le but ultime de cette lutte spirituelle que le moine entend mener. Avec Paul, on pourrait dire : « S’il me manque la charité, tout cela ne me sert à rien » C’est elle la charité qui peut nous entraîner à lutter efficacement contre la colère, le mensonge et la rancune. C’est elle, le don de l’Esprit Saint en notre cœur, qui nous redonne le regard juste sur nos frères, si dans une situation conflictuelle on s’est laissé emporter par l’agressivité. La charité, en notre cœur, est là comme une source d’eau fraîche dans laquelle on peut se laver et reprendre ses esprits, s’ils ont été troublés dans l’adversité. Ne jamais abandonner la charité c’est accepter de revenir à la source de paix et de lumière où toutes nos relations fraternelles retrouvent leur vraie dimension profonde et heureuse ? Dans la charité, je suis sûr, et de regarder mon frère de façon juste et de me positionner à ma juste place, Humblement. Que l’Esprit Saint garde vivant ce don de la charité en notre cœur. (2008-10-30)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 25 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 29 octobre 2008
Verset(s) :

25. ne pas donner une paix mensongère,

Commentaire :

Une paix mensongère ou une fausse paix est-elle encore une paix ? Elle est plutôt comme une eau stagnante qui ne donne pas vraiment la vie : eau apparemment tranquille mais eau morte. Notre actualité nous montre souvent ces situations sociales et politiques qui sous l’apparence de la paix, couvent la guerre ou les conflits. Et rien de plus pervers que les pouvoirs qui affichent et proclament la paix mais qui par derrière alimentent l’hostilité contre le groupe.

St Benoît reconnaît que cette tentation d’une fausse paix est aussi possible dans un monastère. Celui qui entretient la tromperie dans son cœur pourra être tenté de donner une fausse paix. Mais plus habituellement, la fausse paix se présente souvent comme une démission face à telle ou telle exigence. Comme l’exprime bien l’expression courante « pour avoir la paix » on laisse faire, on ne dit rien, on laisse courir. C’est ici que se trouve davantage la tentation de vivre une paix au rabais entre nous. Quand un frère fait quelque chose qui gêne la communauté, ou qui est contraire à notre règle, on préfère ne rien dire pour ne pas avoir de conflits avec ce frère. Peut-être parfois est-il bon d’en parler d’abord avec un autre frère ou avec le Père Abbé pour savoir comment réagir. Mais je crois qu’il faut oser parfois « aller trouver son frère » comme dit l’évangile, et lui dire ce qui ne nous semble pas juste comme un frère parle à son frère, non comme un juge qui voudrait épingler et coincer. Ce faisant, on œuvre pour la paix au monastère, en cherchant à s’aider à vivre dans la vérité et selon le propos de notre vie monastique. Ceci est exigeant et demande à celui qui va trouver son frère en défaut, de chercher lui-même la paix ; humblement. Que le christ nous apprenne à construire cette paix là entre nous. (2008-10-29)

Voir le commentaire de Père Abbé Luc / Chapitre 04, v 24 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 28 octobre 2008
Verset(s) :

24. Ne pas entretenir la tromperie dans son cœur,

Commentaire :

« Ne pas entretenir la tromperie dans son cœur »

Après les deux instruments mettant en garde contre la colère et la préméditation de la vengeance, cet instrument décline un autre aspect de la lutte contre l’agressivité. Si on n’éclate pas qu’on ne se venge pas, l’hostilité contre une personne peut trouver parfois des chemins subtils : dans la tromperie ou la ruse entretenue dans le cœur. Que cet instrument soit ici présent nous redit assez combien le cœur de l’homme est compliqué ? Mot à mot « avec beaucoup de plis pas net » « Cœur double » dit encore la Bible. Dans les conflits qu’il nous arrive d’avoir, la ruse, la tromperie peut se présenter comme le dernier recours pour tenter de ne pas perdre la face ou pour satisfaire un désir de puissance. Eaux troubles où le cœur s’enfonce et risque fort de se perdre lui-même. St Benoît nous invite à avoir le courage de simplicité… que cœur trouble cherche à devenir un cœur simple, sans plis, limpide. Jésus a proclamé « heureux les cœurs purs » Car dans cette pureté et dans cette simplicité se trouve notre vrai bonheur. Nous n’en sommes pas faits pour la duplicité ou le mensonge. Notre foi en Jésus mort et ressuscité, notre confiance en sa miséricorde nous purifie. L’amour du Père révélé en Jésus nous donne l’assurance et l’audace d’oser être tels que nous sommes devant lui. Son amour nous simplifie et nous apprend à être devant lui sans fard…. Sans chercher à paraître, sans nous tromper nous même aussi. C’est un chemin d’Humilité et de joie sur lequel notre vie monastique nous offre d’avancer… avec dans notre main, la lampe de la parole en ces versets de St Jean : « Si notre cœur venait à nous accuser, Dieu est plus grand que notre cœur » (1Jn3, 20) (2008-10-28)

Voir le commentaire de Frère Yvan / Chapitre 04, v 17-19 Les instruments des bonnes oeuvres écrit le 23 octobre 2008
Verset(s) :

17. ensevelir les morts,

18. secourir ceux qui sont dans l'épreuve,

19. consoler les affligés.

Commentaire :

Le commentaire du Père Adalbert m’a aidé à situer ce chapitre 4 dans le début de la Règle = cette série de 74 maximes servant de transition entre le traité de l’Abbé, avec son appendice sur le conseil et les chapitres qui vont décrire les trois grandes vertus des moines : obéissance, silence, humilité. Les touches proprement monastiques sont rares dans ce chapitre 4.

L’ensemble se tient au niveau de la morale chrétienne générale. Comme le prologue, et suit une catéchèse fondamentale à partir des Psaumes. Benoît nous rappelle ainsi, que le moine, comme tout baptisé, est soumis d’abord aux exigences universelles de la Parole de Dieu. « Ensevelir les morts » C’est une allusion au livre de Tobie. Le respect du corps des défunts dans la tradition biblique, nous l’entendions aux vigiles récemment dans le livre des Chroniques, la façon dont un roi était enterré était en lien avec son obéissance à Dieu : dans le tombeau de ses pères ou à Jérusalem, ou dans une ville ou abandonné aux bêtes.

Les deux versets suivants : « Secourir ceux qui sont dans l’épreuve, consoler les affligés » Nous rappellent la parabole du bon Samaritain. L’homme dépouillé, demi-mort, gît sans que le culte ni la loi ne le sauve. Le Samaritain, cet hérétique, est ému aux entrailles, comme Jésus. Il apporte au malheureux le salut. Il le guérit, avec l’huile et le vin. Il le confie à l’aubergiste et il part ; en promettant de régler la dépense à son retour. On se souvient que la question du légiste était « Qui est mon prochain ? » La réponse de Jésus retourne la perspective. Le légiste se situait au centre, essayant de classer les hommes selon leur proximité par rapport à lui. Jésus place au centre l’homme tombé, dont il faut se faire le prochain. Le texte se conclut par cette parole de Jésus : « Va toi aussi, fais de même » Se faire proche de celui qui est dans le malheur. On pense à l’accueil des pauvres mais il n’y a pas que la misère matérielle et chacun de nous doit être attentif à celui qui peine, se faire son prochain et aussi savoir partir, le confier à l’aubergiste, le Christ. Le Samaritain ne s’est pas fait propriétaire du malheureux qu’il a aidé. (2008-10-23)