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12. Les vêpres seront chantées chaque jour en modulant quatre psaumes.
13. Ces psaumes commenceront au cent-neuvième et ils iront jusqu'au cent-quarante-septième,
14. excepté ceux d'entre eux qui sont réservés à d'autres heures, c'est-à-dire depuis le cent-dix-septième jusqu'au cent-vingt-septième, ainsi que le cent-trente-troisième et le cent-quarante-deuxième ;
15. tous ceux qui restent sont à dire aux vêpres.
16. Et comme il manque trois psaumes, on divisera ceux qui, dans la série susdite, sont plus importants, c’est-à-dire le cent-trente-huitième et le cent-quarante-troisième et le cent-quarante-quatrième.
17. Quant au cent-seizième, comme il est petit, on le joindra au cent-quinzième.
18. L'ordonnance des psaumes de vêpres étant ainsi disposée, le reste, c'est-à-dire la leçon, le répons, l'hymne, le verset et le cantique, sera exécuté comme nous l'avons prescrit plus haut.
19. Aux complies, on répétera chaque jour les mêmes psaumes, c'est-à-dire le quatrième, le quatre-vingt-dixième et le cent-trente-troisième.
Dans quel ordre doit-on dire ces psaumes ?
La minutie avec laquelle Benoît organise l’office des vêpres, découpant ou groupant les Ps, peut nous surprendre. Pourquoi met-il tant de soins à prévoir cette régularité dans la longueur de l’office, chaque jour ?
« Les vêpres sont chantées chaque jour » Dit St Benoît. Chaque jour ! Certaines communautés nouvelles ont été très sensibles au caractère spontané de la prière : ce n’était vrai que si c’était libre, jaillissant du cœur. Mais nous avons expérimenté aussi combien ces groupes de prière peuvent devenir bavards, bruyants ! Est-ce encore le lieu où Dieu parle ? Où il est écouté ?
Les anciens ont préféré structurer la prière, lui donner un rythme. St Benoît aime les rythmes réguliers, qui font ressembler la journée, la semaine, l’année du moine, à une sorte de respiration, ou à un cœur qui bat. L’expérience de la prière monastique est cette alternance régulière des offices. Et dans l’office, de la Parole chantée ou écoutée, et des temps de silence, de prière silencieuse. C’est le rythme, ce grand battement qui anime chacune de nos journées, et toute l’année liturgique. Il doit devenir la respiration de notre existence. Nous savons que c’est un défi. Car nous sommes confrontés à l’autre rythme trépidant, déréglé, qui nous fait courir parfois, qui nous rend énervés, débordés, impatients. Ce n’est pas uniquement une question de quantité de travail. La prière tient de l’artisanat. Elle est un travail. Notre travail de moine. Rare sont les artistes en ce domaine ! Plus nombreux sont les artisans, les tâcherons, les manœuvres de la prière ! C’est ce chemin là que St Benoît propose à ses moines. Un humble chemin, au jour le jour, office après office, lectio divina après lectio divina. La beauté de ce « chaque jour » de la prière. Passer du temps pour Dieu au temps de Dieu.(2009-03-12)
7. A tierce, sexte et none de la seconde férie, on dira les neuf sections qui restent du psaume cent-dix-huit, à raison de trois à chacune de ces mêmes heures.
8. Ayant donc achevé le psaume cent-dix-huit en deux jours, à savoir le dimanche et la seconde férie,
9. à la troisième férie on psalmodiera à tierce, sexte et none trois psaumes chaque fois, depuis le cent-dix-neuvième jusqu'au cent-vingt-septième, c'est-à-dire neuf psaumes.
10. Ces psaumes seront toujours répétés identiquement jusqu'au dimanche à ces mêmes heures, en gardant tous les jours également une disposition uniforme pour les hymnes, leçons et versets,
11. et ainsi l'on commencera toujours le dimanche par le psaume cent-dix-huit.
Dans quel ordre doit-on dire ces psaumes ?
« Les psaumes seront toujours répétés identiquement » Répéter, recommencer les mots expriment l’une des difficultés, de notre prière liturgique, et aussi de notre vie monastique.
La répétition, l’uniformité, font partie de l’office divin, de notre prière monastique. Nous pourrions penser que le changement la variété des formes, l’originalité du font des éléments nécessaires pour soutenir l’attention, éveille l’intérêt. La prière monastique prend le contre-pied de cette manière de voir. La Règle ne cherche pas à créer l’événement, la surprise. Tout le pari de la vie monastique, plus que le pari la promesse, c’est que chaque instant est porteur d’une grande richesse, de la Présence de Celui que nous cherchons. C’est tout le jeu de notre vie : à travers, la répétition, le recommencement, faire craquer l’écorce de l’ennemi, laisser resplendir la beauté de l’instant présent, lieu de la Présence. C’est bien le sens de la prière des psaumes. Le Psaume 118 en est un exemple typique : l’amour de la volonté de Dieu s’y exprime à chaque verset indéfiniment ! Faire craquer l’apparence des choses, pour laisser jaillir la lumière de Dieu. Mais pour cela il faut durer, sans se laisser prendre au piège des compensations faciles. Durer pour que se brise la résistance de notre cœur. La répétition permet d’abord de dépasser la lettre, pour plonger dans la profondeur de la Parole. Il y a une conséquence, plus importante encore : La Parole de Dieu qui tombe goutte à goutte, finit par creuser en nous une faille, pour atteindre ce qu’il y a de plus intérieur. La Parole extérieure, proférée, chantée, murmurée finit par rejoindre cette Parole inscrite au plus intime de nous-même, ce murmure de l’Esprit qui nous habite. (2009-03-11)
1. Comme dit le prophète : « Sept fois le jour, j'ai dit ta louange. »
2. Ce nombre sacré de sept, nous le réaliserons en nous acquittant des devoirs de notre service au moment du matin, de prime, de tierce, de sexte, de none, de vêpres et de complies,
3. car c'est de ces heures du jour qu'il a dit : « Sept fois le jour, j'ai dit ta louange. »
4. Quant aux vigiles nocturnes, le même prophète dit à leur sujet : « ;Au milieu de la nuit, je me levais pour te rendre grâce. »
5. C'est donc à ces moments que nous ferons monter nos louanges vers notre créateur « pour les jugements de sa justice » : à matines, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies ; et la nuit, « nous nous lèverons pour lui rendre grâce ».
. Comment célébrer les divins offices dans la journée ?
Nous avons là un beau petit chapitre qui fonde un trait essentiel de notre vie de disciple du Christ à la suite de St Benoît. La prière des heures qui scande et rythme chacune de nos journées. Sept rendez-vous le plus un la nuit sont prévus par Benoît… Il prend appui sur deux versets du Psaume 118 qui se distingue en parlant l’un de Louange et l’autre d’action de grâce pour désigner la prière dite. Mais ces deux versets en commun de chanter Dieu pour « les jugements de sa Justice » ou selon notre traduction liturgique pour « des justes décisions » Cette dernière notation est précieuse pour nous aujourd’hui encore… car elle donne le sens de notre venue à l’Eglise nuit et jour. Nous venons louer, chanter, rendre grâce à Dieu pour « ces justes décisions ». Nous venons nous émerveiller et le remercier pour son projet dur le monde et pour son dessein d’amour pour chacun. Car cet enracinement biblique dans le Ps 118 de notre office, nous mesurons alors combien nous nous inscrivons ici dans la conception juive de Bénédiction et de louange que nous rappelait C.Tassin, il a 10jours. Avec le Peuple juif qui se tourne vers Dieu avant tout pour le bénir et le louer, nous sommes-nous aussi ces adorateurs et ces contemplatifs de son mystère et de son dessein à l’œuvre parmi nous. Notre service de prière est avant tout cela : un chant à sa gloire dans la reconnaissance et la fidélité.
Dans notre monde utilitariste et en quête d’efficacité, s’arrêter 7 fois par jour pour louer Dieu va paraître peut être de plus en plus insensé… Et nous même sentons bien comme il est difficile parfois de consentir à s’arrêter pour ce rendez-vous gratuit qui ne rapporte rien … A la gratuité de l’amour de Notre Dieu qui nous d’être et de respirer sans qu’on eut rien demandé, nous voulons répondre par la gratuité de notre chant. A la gratuité de la grâce répondons par la gratuité de notre gratitude. Pour parle comme François Varillon. C’est là un très beau service qui nous est confié, c’est là notre service quotidien en ce monde….(2009-03-07)
1. De la sainte Pâque jusqu'à la Pentecôte, on dira alleluia sans interruption, aussi bien dans les psaumes que dans les répons ;
2. de la Pentecôte au début du carême, toutes les nuits, on le dira seulement aux nocturnes avec les six derniers psaumes.
3. Mais tous les dimanches, sauf en carême, les cantiques, les matines, prime, tierce, sexte et none seront dits avec alleluia, mais vêpres avec antienne.
4. Mais les répons ne seront jamais dits avec alleluia, si ce n'est de Pâques à la Pentecôte.
En quel temps on dira Alléluia ?
En ce temps de Carême, nous écoutons ce petit chapitre toujours un peu surprenant à nos oreilles. Il traite d’un petit détail que la tradition de l’Eglise a conservé très concrètement dans sa prière, notamment pour le Carême et pour le temps Pascal… Aussi en ce moment sommes-nous en train de nous abstenir de dire et chanter l’alléluia, pour mieux le laisser éclater et résonner au matin de Pâques jusqu’à la Pentecôte. Usage apparemment anecdotique et cependant combien significatif de la profonde entrée dans le mystère pascal du Christ qui nous est proposé de vivre… C’est toute la pédagogie de la liturgie de nous faire intérioriser et revivre le mystère du Christ. Le Carême temps de l’abstention et de la sobriété nous entraîne vers nos terres en friches pour mourir avec le Christ et en lui, à tout ce qui ne nous fait pas vraiment vivre… Tant d’illusion de vie nous habitent, mais ne sont que des mirages sans lendemain. Mourir à ce que nous retenons, à ce à quoi nous nous accrochons plutôt que de tenir au Christ. Cette traversée de sobriété et de désir dans la prière veut ouvrir « sous nos pas » le chemin de la vraie vie… celle qui nous est offerte gratuitement au matin de Pâques Le chant de l’alléluia nous entraînera avec toute l’Eglise à recueillir et à exprimer cette Joie intime de la vie du Ressuscité à l’œuvre dans notre existence.
Ainsi chacun est convié à se laisser façonner par la liturgie… En Carême, il s’agit de nous laisser creuser et au temps Pascal de nous laisser aller à l’exultation de la louange… Et heureusement dans les deux périodes, il nous est proposé de demeurer dans la Joie, Joie du défi spirituel en Carême et Joie de chanter le Ressuscité au temps Pascal… La Joie, ce don de l’Esprit grandira à mesure où nous nous libérerons de nous-même pour accueillir en nos vies le Ressuscité… comme notre Vie… « Poursuit ton Exode Israël, marche encore vers ta Joie, Dieu passe avec toi et t’arrache à la nuit … » (2009-03-05)
13. Ainsi l'engagement pris par cette oraison qui leur fait dire : « ;Pardonne-nous comme nous pardonnons nous-mêmes », les mettra en demeure de se purifier de cette sorte de vice.
14. Quant aux autres célébrations, on y dira la dernière partie de cette oraison, en sorte que tous répondent : « Mais délivre-nous du mal. ;»
Aux jours ordinaires, comment célébrer les matines.
Il est peut-être surprenant de voir la manière avec laquelle Benoît considère la prière du Notre Père dans l’office. A ses yeux, elle est d’abord un enseignement qui mérite d’être écouté plus qu’une prière à dire. Il s’agit d’écouter l’exhortation au pardon qu’elle contient… et après avoir écouté de s’engager sur cette voie du pardon… Cet accent nous fait mieux mesurer combien l’office n’est pas séparé, si séparable de notre vie quotidienne. Les paroles qui y sont dites ne le sont pas pour le plaisir, mais pour la gloire de Dieu et en conséquence pour nous engager sur un chemin de vérité et de charité avec nos frères. On pourrait faire ici facilement le parallèle souvent fait entre eucharistie et pardon mutuel. La parole de Jésus : « Si venant présenter ton offrande à l’autel tu te souviens que ton frère à quelque chose contre toi, va d’abord de réconcilier avec ton frère » Cette parole convient aussi pour l’office d’une certaine manière quand Benoît estime que les frères seront « mis en demeure de se purifier » « des épines de disputes ». Nous connaissons le phrase : « Ils se sont beaucoup aimés parce qu’ils se sont beaucoup pardonnés. » Cela vaut aussi pour notre vie communautaire… La beauté de notre charité se manifeste toujours plue réelle à notre capacité de nous pardonner. Nous ne pardonnons pas 7 fois…dans les mesquineries de la vie ou les conflits plus graves… les occasions ne manquent pas. Ayons le cœur grand, le cœur toujours aux aguets pour demander pardon et pour pardonner. Ce cœur là est un cœur qui n’est pas parfait mais qui sème le bonheur de vivre autour de lui. Ce temps de Carême peut-être ce temps favorable pour nous faire grandir comme des êtres de pardon capables de mendier le pardon de Dieu et le pardon des frères…et capables de le donner. Demandons cette grâce d’humilité et d’amour qui viennent attendrir notre cœur. Car notre Dieu si souvent du dans sa carapace d’auto justifications aspire à la rencontre vraie que lui ouvre le pardon reçu et donné… « Seigneur tire moi de la prison où je suis. Que je rende grâce à ton Nom » (Ps 141) (2009-02-28)
1. Les jours ordinaires, d'autre part, on célébrera la solennité des matines de cette façon,
2. c'est-à-dire qu'on dira le psaume soixante-sixième sans antienne, en traînant un peu, comme le dimanche, en sorte que tous soient présents pour le cinquantième qu'on dira avec antienne.
3. Après quoi on dira deux autres psaumes selon l'usage, c'est-à-dire
4. la deuxième férie, le cinquième et le trente-cinquième,
5. la troisième férie, le quarante-deuxième et le cinquante-sixième,
6. la quatrième férie, le soixante-troisième et le soixante-quatrième,
7. la cinquième férie, le quatre-vingt-septième et le quatre-vingt-neuvième,
8. la sixième férie, le soixante-quinzième et le quatre-vingt-onzième ;;
9. quant au samedi, le cent-quarante-deuxième et le cantique du Deutéronome, qu'on divisera en deux gloria.
10. Mais les autres jours, on lira un cantique des prophètes, chacun à son jour, comme les psalmodie l'Église romaine.
11. Après cela suivront les Laudes ; puis une leçon de l'Apôtre récitée de mémoire, le répons, l'ambrosien, le verset, le cantique de l'Évangile, la litanie et c'est tout.
Aux jours ordinaires, comment célébrer les matines.
« Que tous soient présents pour le Ps 50 » Visiblement Benoît attache une grande importance au Ps 50 qu’il prévoit de dire avec antienne, tous les jours même le dimanche. La journée du moine commence donc en le plaçant dans l’attitude de l’humble confession de sa condition de pécheur… « Pitié pour moi mon Dieu …. Efface mon péché … crée en moi un cœur pur au mon Dieu… renouvelle au fond de moi ton Esprit » Est-ce surprenant, après que l’on ait entendu le chapitre 7 ? La, Benoît place au sommet de l’échelle de l’humilité le moine qui, habité par la prière de contrition du publicain, découvre la voie de l’amour. En résumé, on pourrait dire « Si tu veux découvrir l’amour de Dieu et apprendre à aimer, apprendre à te reconnaître pécheur du fond du cœur … » Telle est la perspective de Fond, me semble-t-il, qui motive cette première place donnée au Ps 50 à l’office des Laudes. Il ne s’agit pas d’une perspective morale ou l’on devrait confesser tel ou tel péché des le point du jour, ici comme d’ailleurs au début de chaque eucharistie, nous apprenons à nous remettre devant Dieu avec tout notre être marqué par le péché, blessé en bonne part à notre insu, mais blessé réellement… Car le pécheur, nous sommes toujours en décalage devant Notre Père. Devant lui qui n’est qu’Amour, nous sommes si peu aimants. Devant lui qui n’est qu’ouverture et accueil, nous sommes si souvent fuyants … Devant lui qui n’est que don, nous sommes tellement enfermés sur nous-même… Se reconnaître pécheur ici, n’est pas faire le compte de ses péchés pour être quitte. C’est pouvoir s’offrir à la miséricorde de Dieu tel que nous sommes blessés par l’égoïsme, fermé à l’amour, étroit dans le don de nous-même. Se reconnaître pécheur, cela s’apprend…. Cela ne nous est pas inné. C’est une grâce à recevoir, une disposition du cœur qui veut nous ouvrir à l’Amour véritable …. En me reconnaissant pécheur en vérité, j’apprends à m’abandonner totalement à la puissance salvatrice et
re-créatrice de Dieu. Enfin, j’arrêt de me justifier pour laisser Dieu me rendre juste… « Tu veux au fond de moi la vérité, rend moi la joie d’être sauvé. Ma bouche annoncera ta louange… le sacrifice qui plait à Dieu c’est un esprit brisé… »
(2009-02-20)
1. Aux matines du dimanche, on dira d'abord le psaume soixante-sixième sans antienne sur le mode direct.
2. Après quoi on dira le cinquantième avec alleluia.
3. Après quoi on dira le cent dix-septième et le soixante-deuxième,
4. puis les Bénédictions et les Laudes, une leçon de l'Apocalypse par cœur et le répons, l'ambrosien, le verset, le cantique de l'Évangile, la litanie, et c'est tout.
De quelle manière célébrer la solennité des matines
Il est intéressant de remarquer cette expression : « La solennité des matines », nous dirions des Laudes… Benoît ne l’utilise qu’à propos des Laudes, celles du dimanche comme celles des jours ordinaires. Visiblement le mot « solennité » est utilisé dans deux sens dans la Règle de St Benoît : pour désigner les fêtes annuelles plus remarquables et ici pour caractériser l’office des Laudes, auquel est reconnu un certain caractère, une vraie importance. Est-ce parce qu’il ouvre chaque journée au moment du lever du soleil, en plaçant sous la lumière du Christ ? On voudrait aussi remarquer l’heure solennelle de la louange au lever du jour. Peut-être … Certainement les laudes du dimanche revêtent elles une vraie solennité : au point du jour, avec toute l’Eglise, nous chantons la résurrection du Christ. C’est la Bonne Nouvelle qui jaillit de nos lèvres et que nos voix veulent répandre pour y associer toues les Peuples : Allez aujourd’hui vers la joie qui s’avance, chantez aujourd’hui l’indicible merveille : Christ est ressuscité ! Comme nous y invite l’hymne.
Ensuite la psalmodie ne cesse de nous entraîner dans cette exultation … avec le Ps 117, nous méditions l’Amour éternel du Seigneur qui est venu en aide à Jésus que l’on a bousculé, encerclé pour l’abattre. Avec, la Pierre, rejetée des bâtisseurs, nous pouvons chanter : « le bras du Seigneur est fort » « Je te rends grâce car tu m’as exaucé, tu es pour moi le salut » Oui nous ne voulons pas laisser passer inaperçu ce « jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie … »
Les Ps 62 et 99 viennent nous entraîner plus loin dans la louange : « Oui tu es venu à mon secours je crie de joie à l’ombre de tes ailes… » « Acclamez le Seigneur, terre entière venez dans sa maison lui rendre grâce… Oui le Seigneur est bon sa fidélité demeure d’âge en âge… » Et pour signifier combien la résurrection du Christ est la Joie que toute la création attendait, à la suite de Benoît, nous reprenons les Cantiques des bénédictions du livre de Daniel : « Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur, vous le soleil et la lune, bénissez le Seigneur » En ce dimanche matin, la liturgie nous invite à convoquer toutes les créatures, minérales, végétales et animales pour chanter la victoire du Christ sur la mort, victoire qui intéresse toute la création … Laissons nous entraîner par ce grand mouvement de louange des Laudes du dimanche matin … (2009-02-19)
11. Cette ordonnance des vigiles sera gardée le dimanche également en toute saison, que ce soit en été ou en hiver,
12. sauf si – à Dieu ne plaise – on se lève en retard : on abrégera un peu les leçons ou les répons.
13. Mais qu'on mette tous ses soins à éviter que cela n'arrive. Si cela se produisait, que celui qui est responsable de l'accident par sa négligence en fasse une digne satisfaction à Dieu dans l'oratoire.
Comment célébrer les vigiles le dimanche
« Qu’on mette tous ses soins »… Ici dans ce chapitre, qu’on mette tous ses soins à éviter un retard dans la sonnerie pour ne pas troubler le déroulement de l’office et de la journée monastique. « Qu’on mette tous ses soins » Nous pouvons garder précisément cette petite phrase pour ce qui concerne notre engagement dans la liturgie. Celle-ci mérite en effet toute notre attention. Dans notre vie monastique, elle est notre premier service… celui que l’on préférera avant toute autre chose. Dans le déroulement de nos activités qui ne manquent pas, veillons à lui garder cette première place… La première place, parce qu’elle nous replace au cœur de la rencontre avec notre Dieu qui nous fait vivre. Sachons concrètement donner la priorité à l’office. Appuyons-nous sur la cloche pour quitter notre travail… Si nous somme plusieurs, entraînons-nous pour nous diriger sans tarder à l’office. Je remarquais une bonne idée dans un groupe de frères qui travaillent ensemble : un réveil sonnait pour rappeler à tous la nécessité de partir pour l’Eglise. Quand nous avons des services : chantres, présidents de l’Eucharistie, acolytes, lecteur, ne préparons pas à la dernière minute les feuilles, les missels ou les lectionnaires… au contraire, commençons notre journée ou notre travail, par cela pour que notre service se fasse sans précipitation… la liturgie mérite la première place dans nos préoccupations même si les autres soucis ne manquent pas elle garde la place d’honneur : en elle, nous saisissons, ou plutôt nous nous laissons saisir par le mystère de Dieu qui est toujours là et qui nous accompagne pour vivre toute chose de lui… (2009-02-18)
1. Le dimanche, on se lèvera plus tôt pour les vigiles.
2. A ces vigiles, on gardera la mesure, c'est-à-dire qu'après avoir modulé, comme nous l'avons réglé plus haut, six psaumes et le verset, tous s'assiéront, en bon ordre et selon leur rang, sur les banquettes, et on lira dans un livre, comme nous l'avons dit plus haut, quatre leçons avec leurs répons.
3. C'est seulement au quatrième répons que celui qui chante dira le gloria. Quand il l'entonnera, aussitôt tous se lèveront avec révérence.
4. Après ces leçons suivront six autres psaumes pris dans l'ordre, avec antiennes comme les précédents, et le verset.
5. Après quoi on lira de nouveau quatre autres leçons avec leur répons, selon l'ordonnance indiquée plus haut.
6. Après quoi on dira trois cantiques des prophètes, déterminés par l'abbé ; ces cantiques seront psalmodiés avec alleluia.
7. On dira aussi un verset, l'abbé bénira, et on lira quatre autres leçons du Nouveau Testament, selon l'ordonnance indiquée plus haut,
8. mais après le quatrième répons, l'abbé entonnera l'hymne Te Deum laudamus .
9. Celle-ci achevée, l'abbé lira la leçon de l'Évangile, tous se tenant debout avec honneur et crainte.
10. La lecture de celle-ci achevée, tous répondront Amen , et l'abbé enchaînera aussitôt l'hymne Te decet laus , et la bénédiction donnée, on entonnera les matines.
11. Cette ordonnance des vigiles sera gardée le dimanche également en toute saison, que ce soit en été ou en hiver,
12. sauf si – à Dieu ne plaise – on se lève en retard : on abrégera un peu les leçons ou les répons.
On peut être surpris de ne trouver qu’au 4ème chapitre de l’ordo liturgique ce chapitre sur les vigiles du dimanche. En effet par leur solennité et par le renvoie implicite qu’elles font à la vigile Pascale, ce chapitre aurait pu figurer en tête. Dans la Règle le Maître prévoyait dans la nuit du samedi au dimanche une veille complète depuis le soir jusqu’au chant du coq. Benoît prévoie seulement un lever plutôt par rapport à l’horaire habituel et il augmente la mesure des lectures qui passent de 4 en semaines à 12 le dimanche. Il ajoute également 3 cantiques de l’Ancien Testament et toute la partie finale autour de la proclamation de l’Evangile… Cette vigile du dimanche se caractérise donc par un déploiement de lectures et de chants pour affirmer plus fortement le caractère de veille en celle nuit qui fait mémoire de la Résurrection du Christ. Dans notre office, lui aussi, plus développé, même si les lectures restent au nombre de 2, notre méditation de la résurrection du Christ est guidée avant tout dès l’ouverture plus développée et par le choix des Psaumes et des Antiennes. Notre ouverture d’office est plus développée qu’à l’ordinaire. En place l’invitatoire, les versets d’ouverture nous font dire avec le Christ : « Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme… » « Nous sommes entrés dans l’eau et le feu, tu nous as fait sortir vers l’abondance. » « Jour après jour, ce dieu nous accorde la victoire. Le poids de la mort est à Dieu, le Seigneur. » Avec le Christ dans le Christ nous confessons sa Résurrection qui est aussi la notre. Vient ensuite le texte lu qui nous introduit au mystère par une brève méditation inspirée des Pères ou d’auteurs plus modernes. Le texte mérite d’être proclamé comme une Bonne Nouvelle… comme une annonce inédite de la Résurrection du Christ, après l’hymne qui exprime notre réponse joyeuse à cette annonce, « car l’univers est illuminé par ta Résurrection et le Paradis ouvert à nouveau », vient le chant des Psaumes introduit par une antienne. Chaque Psaume est choisi en ouverture de la lecture christologique qu’il permet de faire… Dans la lumière de notre foi en la Résurrection, nous pouvons vraiment méditer et chanter ces Psaumes comme le texte de l’Ecriture qui concernent Jésus mort et Ressuscité (Lc 24,27) On pourrait reprendre chaque Psaume et son antienne pour repérer cet éclairage mutuel entre l’Ecriture et l événement de la mort et de la Résurrection… Tous ces textes veulent nous faire chanter le mystère du Christ…non à la manière d’un texte dogmatique, mais à la manière d’un poème qui veut toujours révéler davantage… Ainsi le psaume 44 par exemple fait regarder le Christ comme « un guerrier valeureux dont l’honneur est de courir au combat = celui de la croix pour la justice et la vérité » Et c’est lui que Dieu a consacré par sa résurrection, comme aucun de ses semblables. » Soyons attentifs au chant des Psaumes, ils nous montrent le Christ
(2009-02-17)
1. De Pâques aux Calendes de novembre, d'autre part, on maintiendra intégralement toute la quantité de psalmodie indiquée plus haut,
2. excepté qu'on ne lira pas de leçons dans un livre en raison de la brièveté des nuits, mais à la place de ces trois leçons, on en dira de mémoire une de l'Ancien Testament, suivie d'un répons bref.
3. Tout le reste, on l'accomplira comme il a été dit, c'est-à-dire qu'on ne dira jamais aux vigiles nocturnes une quantité moindre que douze psaumes, non compris les psaumes trois et quatre-vingt-quatorze.
Comment célébrer la louange nocturne en saison d’été ?
« On maintiendra intégralement toute la quantité de psalmodie indiquée plus haut… »
La psalmodie est pour le moine comme les deux tranches de pain du sandwich, entre lesquelles on insérera quelques morceaux choisis de la Parole de Dieu… S’il faut choisir pour abréger l’office en raison de la brièveté des nuits, Benoît, à la différence du Maître, préfère garder les tranches de pains et retrancher sur le reste : quelques extraits de la Parole de Dieu. En utilisant cette image du pain et du sandwich, on mesure mieux combien le chant des psaumes est pour nous une nourriture de base. Une nourriture un peu austère, mais aussi consistante et nourrissante. Comme le pain, les Psaumes peuvent à certains jours paraître sans beaucoup de saveur car les mots qui viennent sur nos lèvres ne parlent pas immédiatement au cœur nécessairement. Et pourtant ils nourrissent notre être priant… Ils le nourrissent en l’élargissant à la dimension de toute l’humanité … C’est mots de l’homme biblique me sont offerts pour que je les fasse mien… pour que mon cœur devienne plus sensible à tous ce qui peut traverser la vie des hommes et des femmes d’hier et d’aujourd’hui … les psaumes sont donc une nourriture singulière : en m’enrichissant de prières que je ne formulerais pas spontanément, ils m’engagent à une sorte de disposition intérieure. Ma prière n’est plus seulement mienne, elle est celle de toute l’humanité… Et ce faisant ma prière devient plus humaine… Elle l’aide à consentir à tout l’humain qui est en moi, avec ses ombres et ses lumières…. Tous ses cris de souffrance et de joie de l’humanité viennent m’apprendre en retour à oser me tenir devant Dieu avec toute ma profondeur humaine… Etonnant va et vient de la prière avec les psaumes : elle m’ouvre à la quête de l’humanité et dans le même temps elle m’ouvre à ma propre humanité. (2009-02-11)