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1. On choisira pour cellérier du monastère un membre de la communauté qui ait sagesse, maturité de caractère, sobriété ; qui ne soit pas grand mangeur, hautain, turbulent, injuste, lent, prodigue,
2. mais qui ait la crainte de Dieu. Il sera comme un père pour toute la communauté.
3. Il prendra soin de tout,
4. il ne fera rien sans l'ordre de l'abbé ;
5. il observera les ordres reçus,
6. il ne fera pas de peine aux frères.
7. Si un frère lui présente une requête déraisonnable, il ne le peinera pas en le repoussant avec mépris, mais avec humilité il opposera à cette mauvaise demande un refus raisonnable.
. Du cellérier.
« Il sera comme un père pour toute la communauté… »
Quelle image du père a St Benoît, dans ce chapitre, quelle image paternelle se fait-il du rôle du cellérier ?
Le premier point qu’on peut relever de l’image paternelle, suggéré, c’est celle de quelqu’un qui ne pensa pas d’abord à lui … « Il ne sera pas grand mangeur, hautain, agité, injuste, lent, prodigue »… autant de défauts caractéristiques de personnes très centrées sur elles-mêmes… voire qui usent de leur pouvoir pour elles-mêmes d’abord.
Le deuxième point relatif à l’image paternelle véhiculée ici concerne le rapport à Dieu « qu’il ait la crainte de Dieu » celui qui sait qu’il est lui-même sous l’autorité de Dieu… Lui seul est vraiment Père et toute paternité vient de lui, qu’elle soit charnelle ou spirituelle. Le cellérier, père de la communauté est invité à être toujours dans cette juste relation à Dieu qui lui permettra de vivre son emploi, vraiment au service du dessein de Dieu pour chaque frère. Plus loin sera mentionné, en ce sens, qu’il devra au jugement rendre des comptes, comme l’abbé.
Second point donc une paternité en référence au seul Père des cieux.
La troisième caractéristique de cette paternité découle de la précédente : est père, celui qui est attentif aux personnes, dans le respect et la délicatesse. « Il ne fera pas de peine aux frères », ne repoussant personne avec mépris, mais offrant avec humilité une bonne parole à un refus déraisonnable... Benoît ici nous livre certainement quelque chose de son propre cœur de père. Attitude pleine de respect et d’attention humble aux frères, particulièrement à l’égard des plus petits.
Le quatrième point regarde les choses matérielles, jamais négligées par la règle : Le père sait prendre soin de tout pour que dans sa maison, on ne manque de rien. « Il prendra soin de tout et ne tiendra rien pour négligeable », poursuit le texte… et il regardera tout son avoir « comme les vases sacrés de l’autel ». Le père sait la valeur des choses, et c’est la manière de les utiliser, des les entretenir, que tous apprennent à prendre soin des objets, outils et choses diverses…
En remerciant F. Cyprien de devenir ce père pour notre communauté, nous l’assurons de notre prière…. Nous pouvons aussi prier les uns pour les autres, pour que dans les différents secteurs d’activité du monastère grandisse ce sens là de la paternité. (18/04/09)
1. Tout âge et degré d'intelligence doit recevoir un traitement approprié.
2. Aussi chaque fois que des enfants et des adolescents par l'âge, ou des adultes qui ne peuvent comprendre ce qu'est la peine d'excommunication,
3. quand donc ceux-là commettent une faute, on les punira par des jeûnes rigoureux ou on les châtiera rudement par des coups, afin de les guérir.
Des enfants d’âge tendre, comment les corriger.
« Afin des les guérir » … Ces derniers mots concluent l’ensemble des 8 chapitres qui règlent les situations de fautes et les peines appliquer. Ils redisent le but ultime de toute mesure, sanction ou remarque envers un frère dont l’attitude ou les paroles blessent la vie commune. « Guérir » signifie d’abord ici pouvoir reprendre la vie normale et retrouver des relations fraternelles paisibles et porteuses. La règle ne prétend pas être universelle. Elle se présente comme une thérapie globale, non elle propose un chemin pour répondre à l’appel du Christ… Chemin sur lequel on avance, et sur lequel tout est fait pour permettre au frère de se relever, s’il tombe. Avancer, trébucher, tomber parfois mais tout faire pour se relever ou aider un autre à se relever. Telle est l’itinéraire que la Règle veut Baliser au mieux, afin de la rendre possible… Chacun de nous est alors accompagné par la communauté, soutenu par le cadre de vie, invité à être attentif, consolé par ses frères encouragé quand la pente est plus rude… Chacun de nous est aussi à tour à tour celui qui est soutenu et celui qui soutient… quelque soit notre place, nous pouvons apporter notre part dans le soutien de ceux que l’on sent plus en peine. Personne ne doit se sentir exclu de cette responsabilité partagée vis à vis des frères. Sans avoir de rôle spécial ou de fonction dans la communauté, chaque frère peut par sa présence discrète, son attention délicate ou par une parole fraternelle offrir un beau rayon de soleil à celui qui est dans le noir. Tout est affaire d’attention et de discrétion. N’ayons pas peur de nous faire proche des uns et des autres. Nous vivons les uns avec les autres et nous sommes signes du Christ les uns pour les autres. C’est lui le Christ qui guérit, mais notre présence active et toujours discrète auprès des autres peut-être un argument bien faisant. Sans prétention, dans la charité et al discrétion. (17/04/09)
1. Un frère qui est sorti du monastère par sa propre faute, s'il veut revenir, commencera par promettre de s'amender complètement du défaut qui l'a fait sortir,
2. et alors on le recevra au dernier rang, pour éprouver par là son humilité.
3. S'il s'en va de nouveau, il sera reçu ainsi jusqu'à trois fois, en sachant qu'ensuite on lui refusera toute autorisation de retour.
Si les frères qui quittent le monastère doivent être reçus de nouveau ?
En entendant ce petit chapitre, on peut de rendre compte que l’instabilité ou la difficulté de durer n’est pas une caractéristique de notre seule époque… Dans une sorte de profonde sagesse, la Règle prévoit les cas de sortie, comme cela sera encore explicité dans le chapitre sur l’admission des nouveaux venus. De même que la Règle prend en compte les possibilités de chutes et de fautes, elle va jusqu’à mentionner l’éventualité du départ, d’un échec… « A Dieu ne plaise », ajoute souvent Benoît. Ce réalisme nous remet chacun devant notre humaine fragilité et devant notre responsabilité pour l’assurer comme telle. Car le meilleur moyen de durer dans la vie monastique n’est-il pas de savoir compter avec ses faiblesses et avec ses fragilités ? Le grand danger qui nous guette est en effet de faire comme si elles n’étaient pas, comme si j’étais fort et pouvoir me débrouiller seul… Cette illusion périlleuse risque fort de conduire sur des voies d’errance ou vers la porte de sortie. Au contraire l’humble acceptation de ses limites et de ses pauvretés regardées en face va pouvoir devenir le chemin de Salut sur lequel le Christ le rejoint. Si nous sommes venus au monastère, ce n’est pas que nous étions parfaits. Non, nous sommes venus pour nous laisser guérir en profondeur par le Christ, pour le laisser nous unifier dans notre désir de l’aimer et d’aimer nos frères. Et ce travail d’unification, laborieux parfois, est le travail de toute une vie afin que « notre vie devienne une éternelle offrande à la gloire de Dieu » comme nous le disons de façon si juste dans la prière eucharistique N°3
En route sur ce chemin d’Eternité avec nos chutes nos reculs, nos retards peut-être, ne désespérons jamais de la Miséricorde de Dieu. (16/04/09)
1. Si un frère a été fréquemment repris pour une faute quelconque, si même après excommunication il ne s'amende pas, on lui infligera une punition plus rude, c'est-à-dire qu'on lui fera subir le châtiment des coups.
2. S'il ne se corrige pas non plus par ce moyen, ou que même, ce qu'à Dieu ne plaise, il se laisse emporter par l'orgueil et veuille défendre sa conduite, alors l'abbé agira comme un médecin sagace :
3. s'il a appliqué tour à tour les cataplasmes, l'onguent des exhortations, la médecine des divines Écritures, enfin le cautère de l'excommunication et des coups de verge,
4. et s'il voit que son industrie ne peut plus rien désormais, il aura encore recours à un remède supérieur : sa prière pour lui et celle de tous les frères,
5. afin que le Seigneur, qui peut tout, procure la santé à ce frère malade.
6. S'il ne se rétablit pas non plus de cette façon, alors l'abbé prendra le couteau pour amputer, comme dit l'Apôtre : « Retranchez le pervers du milieu de vous » ;
7. et encore : « Si l'infidèle s'en va, qu'il s'en aille »,
De ceux qui souvent repris ne veulent pas s’amender.
« L’Abbé aura recours à un remède supérieur : sa prière pour lui et celle de tous les frères »
Déjà dans le chapitre précédent quand Benoît détaille tous les soins à accorder à l’égard d’un frère excommunié, avait été mentionné le recours à la prière. Ici ce recours est présenté comme l’ultime carte dont on dispose l’Abbé et la communauté pour aider un frère qui s’endurcit dans sa position. Ainsi Benoît témoigne de sa grande foi en la prière d’intercession, une prière portée par toute la communauté… une prière assidue soutenue. Il est heureux pour nous de recueillir ce témoignage qui peut nous conforter dans la belle valeur de la prière d’intercession les uns pour les autres. Oui cette prière est précieuse aux yeux de Dieu. D’une part elle nous associe au Christ le seul intercesseur et d’autre part elle est un exercice très concret de la charité fraternelle qui nous unit. Comme nous le célébrions ce Vendredi Saint sur la Croix, le Christ a ouvert un espace de communion infini. Là il rejoint tout homme par son offrande et sa prière… Lui le vrai Grand Prêtre qu’il nous fallait ! En intercédant pour nos frères, très modestement, nous nous unissons à la prière du Christ et nous nous appuyions sur la puissance de son intercession efficace depuis le Jour du Sang « Versé ». D’autre part, vécue en communauté, en Eglise notre prière pour un frère, mais aussi pour toute personne, est un beau ferment de charité. Parfois et peut-être souvent, il est difficile de rejoindre l’autre par une parole ou par un geste. Mais notre prière, si elle est fidèle et confiante ouvre toujours plus profondément cet espace de communion entre les frères et nous… espace peu visible, mais bien réel à commencer par le changement de regard que la prière contribue à créer… En priant pour un frère, j’apprends à le regarder et à l’aimer autrement… Et Dieu n’entendrait pas cette prière ? (15/04/09)
1. C'est avec toute sa sollicitude que l'abbé prendra soin des frères délinquants, car « ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. »
2. Aussi doit-il user de tous les moyens comme un médecin sagace ;: envoyer des senpectas , c'est-à-dire des frères anciens et sagaces,
3. qui comme en secret consoleront le frère hésitant et le porteront à satisfaire humblement, et le « consoleront pour qu'il ne sombre pas dans une tristesse excessive »,
4. mais comme dit encore l'Apôtre : « Que la charité s'intensifie à son égard », et que tous prient pour lui.
Combien l’Abbé doit avoir de sollicitude pour les excommuniés ?
Avec ce chapitre 27 nous sommes au cœur de l’Evangile et au cœur du mystère de l’Eglise. Jésus, qui n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs, a confié à son Eglise le soin de poursuivre sa mission celle de rassembler tous les enfants de Dieu dispersés un à un sans exception. Dans le cas de l’excommunication, c’est vraiment cela qui est en jeu. Un frère a commis une faute qui l’a mis sur la touche en marge de la communauté… Il est en danger et la mesure prise à son endroit vise à l’aider à se ressaisir… à se réveiller pour rebondir. La faute l’a coupé de la vie communautaire, de l’élan vital par lequel il reçoit la vie… Il est appelé à reprendre courageusement le chemin de la communion et de la Joie. En parallèle à ce labeur spirituel du frère, la communauté n’est pas en reste. Elle aussi est appelée à faire tout son possible pour sauver son frère. Elle a à vivre pleinement le ministère de réconciliation que le Christ a confié à son Eglise. Tous ont leur part à jouer… L’abbé, comme un médecin doit user de tous les moyens possibles, toutes les occasions de tisser la relation avec le frère. Et pour bien montrer que tous sont impliqués, Benoît suggère que l’abbé envoie des anciens pour consoler le frère et le soutenir dans son retour. L’abbé ne peut seul porter un frère en panne, la communauté apporte sa pierre. Benoît poursuit en effet « que la charité s’intensifie à son égard et que tous prient pour lui » Charité et prière sont comme les deux poumons de la communauté chrétienne. Pour respirer la communion, pour la faire vivre elle a besoin de ces deux poumons. Charité qui approfondit le cœur et prière secrète. Chacun peut vivre un vrai travail spirituel à l’égard du frère pour ne pas le juger, pour continuer à l’aimer et pour apprendre à le regarder comme Notre Père des cieux le regarde et l’aime. En ces jours, nous pouvons porter ensemble davantage dans la Prière, notre frère François : qu’il ne se laisse pas enfermer dans son malheur. (04/04/09)
5. En effet, l'abbé doit prendre un très grand soin et s'empresser avec tout son savoir-faire et son industrie pour ne perdre aucune des brebis qui lui sont confiées.
6. Qu'il sache en effet qu'il a reçu la charge des âmes malades, non une autorité despotique sur celles qui sont en bonne santé.
7. Et qu'il craigne la menace du prophète, par laquelle Dieu dit : « ;Ce qui vous paraissait gras, vous le preniez, et ce qui était chétif, vous le rejetiez. »
8. Et qu'il imite l'exemple de tendresse du bon pasteur, qui abandonnant ses quatre-vingt-dix-neuf brebis sur les montagnes, partit à la recherche d'une seule brebis qui s'était perdue ;
9. sa misère lui fit tellement pitié, qu'il daigna la mettre sur ses épaules sacrées et la rapporter ainsi au troupeau.
Combien l’Abbé doit avoir de sollicitude pour les excommuniés ?
Après avoir exhorté l’abbé à être un bon médecin comme le Christ, c’est au Christ Berger que Benoît lui propose de se conformer dans le 2de partie de ce chapitre. Belle profondeur évangélique du ministère de réconciliation vécu par l’abbé. Non seulement, celui-ci doit faire preuve de sagacité, mais aussi de tendresse dans l’attention aux frères excommuniés, à l’instar de l’Unique Bon Pasteur. La réconciliation entre frères n’est pas possible sans ce regard de tendresse que le Christ peut nous apprendre en vérité. Dans quelques jours, au terme de nos parcours quadragésimaux, nous allons vivre la célébration de la réconciliation. Heureux moment d’accueil du pardon de Notre Père et d’accueil du pardon de nos frères. Tous à ce moment, nous pourrons revivre cette expérience radicale d’être aimés totalement gratuitement par notre Dieu. Si nous acceptons de nous laisser rejoindre par le Bon Pasteur, si nous nous laissons prendre par lui sur ses épaules, nous découvrirons la joie plus grande d’être aimé sans retour. C’est la grâce du pardon de notre Dieu de nous relever au plus intime de notre cœur,
La grâce d’être aimé pour nous même avant toute action de notre part. Le Bon Pasteur est parti à notre recherche depuis longtemps et il désire qu’une chose : nous révéler son Amour et nous le faire partager… nous donner d’en vivre vraiment.
Ce cet Amour du Bon Pasteur, nos modestes gestes d’accueil et de réconciliation entre frères sont aussi les sacrements. Ne pas nous laisser touchés par l’appel à la compassion ou à la miséricorde que nous lance un frère, fut-ce maladroitement ou dans le silence, est une blessure faite au frère en même temps qu’au Bon Pasteur. Laisser traîner une querelle ou laisser s’installer le mutisme entre nous, aussi est une blessure. Consentir à nous laisser réconcilier avec Dieu et nos frères, comme nous y exhorte St Paul, le mercredi des cendres, c’est déjà entrer dans la dynamique pascale. Ainsi nous quittons nos lieux de mort, c’est à dire notre suffisance pour se revivre dans l’Amour du Christ. (04/04/09)
1. Si un frère se permet, sans permission de l'abbé, d'entrer en rapport avec un frère excommunié de n'importe quelle façon, ou de lui parler ou de lui faire parvenir un message,
2. il subira une peine d'excommunication similaire.
De ceux qui entrent en rapport avec les excommuniés sans permission.
« Sans permission de l’abbé » On trouve plusieurs fois cette expression dans la Règle de St Benoît, expression que l’on pourrait traduire aussi « sans ordre », sans commandement de l’abbé. S’agissant de l’excommunication, une mesure pédagogique dans laquelle toute la communauté est appelée à faire corps, la place de l’abbé est centrale. Entre le frère mis à l’écart et la communauté vers laquelle il doit revenir, l’abbé est le seul pivot nécessaire, ou le seul garant possible…. Si l’on veut que la mesure soit efficace et porte du fruit de repentir et de charité. Dans l’ordre de la charité, l’abbé tient une place délicate et ardue, et en même temps unique. On le verra de façon plus explicite au chapitre suivant. Au cœur de la vie commune, l’abbé rappelle à tout le but sans cesse recherché et sans cesse à reprendre de la charité. Il exhorte chacun à ne pas délaisser ce travail quotidien de la charité et à ne pas se décourager dans le combat de la charité. Nos frottements et nos accrochages ne sont si étonnants car nous sommes si différents. Pour des moines et des hommes de foi, le plus étonnant serait de se résigner ou de baisser les bras face aux difficultés. Le monastère, n’est rien moins que le microcosme de notre monde. Il est traversé, à petite échelle, par les mêmes conflits, les mêmes étroitesses et les mêmes susceptibilités qui brouillent si facilement les relations humaines. La seule différence devrait être qu’au monastère nous ne voulons pas laisser à la discorde le dernier mot. Réunis au nom du Christ nous voulons unir toutes nos forces pour bâtir la communion entre nous, pour éviter l’exclusion et donner à chacun sa place. Cela demande autant d’attention aux autres que de renoncement à ses susceptibilités et à son amour propre. La communauté à bâtir est alors pour chacun l’occasion d’un dépassement d’un élargissement de son regard. Au milieu des hommes de ce monde, nous avons de la chance de vivre en communauté et d’apporter une pierre qui fait signe à notre humanité. (31/03/09)
1. Quant au frère qui est coupable de faute grave, il sera exclu à la fois de la table et de l'oratoire.
2. Aucun frère n'entrera aucunement en rapport avec lui sous forme de compagnie ou d'entretien.
3. Qu'il soit seul au travail qu'on lui aura enjoint, persistant dans le deuil de la pénitence, sachant cette terrible sentence de l'Apôtre :
4. « Cet homme-là a été livré à la mort de la chair, pour que son esprit soit sauf au jour du Seigneur. »
5. Quant à la nourriture de son repas, il la prendra seul, dans la mesure et à l'heure que l'abbé aura jugées convenables pour lui.
6. Personne ne le bénira en passant, pas plus que la nourriture qu'on lui donne.
Les fautes les plus graves.
Peut-on tomber dans des fautes aussi graves au monastère ? Si nous voulions le nier, St Benoît est là pour nous détromper. Le monastère est le lieu du combat spirituel. Qui dit combat dit alternance de victoire et de défaites. L’important c’est de ne pas quitter ce combat, qui est celui de l’amour. Et faire confiance à Dieu. Car le moine ne mène pas ce combat pour lui-seul mais pour un grand nombre. L’expérience de notre faiblesse l’appel à l’aide de Dieu, l’effort toujours renouvelé. Ainsi se reproduit en nous le mystère de la vie et de la mort du Christ. Le pauvre moine mis à part, séparé de Dieu : hors de l’oratoire, séparé de ses frères, exclus de la table commune et du travail commun. Il peut arriver à un moine de d’excommunier lui-même. Il vit en marge de la communauté. Il boude ses frères. Se dispense de l’office divin. Ne pas être au réfectoire pour le repas commun, sans raison de service communautaire. Faisons attention : « par communion avec le Christ en dehors de la communion avec nos frères » La vie en communauté est notre chemin de conversion. Ne nous excommunions pas nous-mêmes ! (27/03/09)
1. C'est à la gravité de la faute que doit se mesurer la portée de l'excommunication ou du châtiment.
2. Cette gravité des fautes est remise au jugement de l'abbé.
3. Si toutefois un frère se trouve coupable de fautes légères, on le privera de la participation à la table.
4. Celui qu'on aura privé de la table commune sera au régime suivant ;: à l'oratoire, il n'imposera pas de psaume ou d'antienne ni ne récitera de leçon jusqu'à satisfaction.
5. Quant à la nourriture de son repas, il la prendra seul après le repas des frères :
6. si par exemple les frères ont leur repas à la sixième heure, ce frère aura le sien à none ; si les frères l'ont à none, il l'aura à vêpres,
7. jusqu'à ce que, par une satisfaction convenable, il obtienne son pardon.
Quelle doit être la gravité de la punition ?
Benoît prévoit deux formes d’excommunication. Dans ce chapitre, il parle de la plus légère : l’excommunié n’est pas absent de la prière commune, mais il n’y fait plus entendre sa voix. Ni pour chanter un psaume, ni pour une lecture. Quant aux repas, il les prend seul, 3 heures après la communauté. Fautes et pardon : ces deux mots ouvrent et concluent ce chapitre : l’excommunication ne cherche pas à punir, elle cherche à libérer, à faire grandir. Même si nous le pratiquons plus, ce chapitre reste très important. Il nous rappelle que c’est une chance de pourvoir être repris. De pouvoir accepter les remarques, être remis dans la vérité.
Accepter les remarques : c’est sur ce point que je voudrais insister ce matin. Cela nous demande de combattre notre susceptibilité. Parfois nous devenons susceptibles : on ne peut plus rien nous dire. Grand dommage pour nous et pour les autres. Quand un frère ou le Père abbé fait des reproches, le danger, c’est de se sentir exclu. Pas aimé, rejeté moins aimé que d’autres. Et du coup de les mépriser a priori. De récriminer ; « Il m’a fait tel reproche… il y a 10 ans ! » Nous sommes tous prêts à nous reconnaître pécheurs. Grands pécheurs même, mais accepter que l’on me reprenne sur tel point concret, cet acte, cette façon de faire …. Comme c’est difficile ! Comme je me cabre ! Nous pouvons au moins en prendre conscience : je veux demander : quelle est ma réaction quand on m’interpelle ? Quelle part de vérité puis-je accepter, dans cette remarque qui m’a blessé ? Suis-je devenu intouchable ?
Gardons espoir : la simplicité évangélique, l’humilité, s’acquiert progressivement. (2009-03-26)
1. C'est à la gravité de la faute que doit se mesurer la portée de l'excommunication ou du châtiment.
2. Cette gravité des fautes est remise au jugement de l'abbé.
3. Si toutefois un frère se trouve coupable de fautes légères, on le privera de la participation à la table.
4. Celui qu'on aura privé de la table commune sera au régime suivant ;: à l'oratoire, il n'imposera pas de psaume ou d'antienne ni ne récitera de leçon jusqu'à satisfaction.
5. Quant à la nourriture de son repas, il la prendra seul après le repas des frères :
6. si par exemple les frères ont leur repas à la sixième heure, ce frère aura le sien à none ; si les frères l'ont à none, il l'aura à vêpres,
7. jusqu'à ce que, par une satisfaction convenable, il obtienne son pardon.
Benoît prévoit deux formes d’excommunication. Dans ce chapitre, il parle de la plus légère : l’excommunié n’est pas absent de la prière commune, mais il n’y fait plus entendre sa voix. Ni pour chanter un psaume, ni pour une lecture. Quant aux repas, il les prend seul, 3 heures après la communauté. Fautes et pardon : ces deux mots ouvrent et concluent ce chapitre : l’excommunication ne cherche pas à punir, elle cherche à libérer, à faire grandir. Même si nous le pratiquons plus, ce chapitre reste très important. Il nous rappelle que c’est une chance de pourvoir être repris. De pouvoir accepter les remarques, être remis dans la vérité.
Accepter les remarques : c’est sur ce point que je voudrais insister ce matin. Cela nous demande de combattre notre susceptibilité. Parfois nous devenons susceptibles : on ne peut plus rien nous dire. Grand dommage pour nous et pour les autres. Quand un frère ou le Père abbé fait des reproches, le danger, c’est de se sentir exclu. Pas aimé, rejeté moins aimé que d’autres. Et du coup de les mépriser a priori. De récriminer ; « Il m’a fait tel reproche… il y a 10 ans ! » Nous sommes tous prêts à nous reconnaître pécheurs. Grands pécheurs même, mais accepter que l’on me reprenne sur tel point concret, cet acte, cette façon de faire …. Comme c’est difficile ! Comme je me cabre ! Nous pouvons au moins en prendre conscience : je veux demander : quelle est ma réaction quand on m’interpelle ? Quelle part de vérité puis-je accepter, dans cette remarque qui m’a blessé ? Suis-je devenu intouchable ?
Gardons espoir : la simplicité évangélique, l’humilité, s’acquiert progressivement. (26/03/09)