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LE TRAVAIL ARTISTIQUE

« L'artiste exprime son âme. Il ne cherche pas à plaire au monde. C'est le cœur qui fait la ligne. Si le cœur est pur, la ligne sera pure ! ».
f. Yves

Les beaux-arts

Dom Angelico Surchamp
Né dans à Troyes en 1924, ce jeune artiste, peintre féru de musique, travailla avec le peintre et sculpteur Henri Charlier, puis avec Albert Gleizes. Entré au monastère de la Pierre-qui-Vire à dix-neuf ans, après ses études de théologie, il s’attacha à montrer le lien entre l’art roman et l’art contemporain. C’est ainsi que naquirent les éditions Zodiaque qu’il anima et dirigea pendant plus de quarante ans. Arpentant la France entière et presque toute l’Europe il publia près de deux cents volumes sur les richesses romanes, joyau de notre patrimoine. Ayant passé la main depuis une quinzaine d’année il se consacre à la peinture avec toujours autant de passion.

Voir quelques oeuvres du père Angelico

Frère Yves
Frère Yves – Pierre Vitry – est né à Valenciennes en 1923. Dès son plus jeune âge il se passionne pour le dessin. La traversée d'épreuves et la découverte de Dieu dans la Création le conduisent de l'académie des beaux-arts à la vie religieuse : il entre à l'abbaye de la Pierre-qui-Vire en 1946. Le père Angelico Surchamp, élève de Gleizes, l'initie à l'art roman avec lequel il se découvre une profonde affinité. Ce sera la source d'une œuvre originale. Cobalt, vermillon et jaune d'or accompagnent désormais sa lecture de la Parole de Dieu. Il puise son inspiration dans le silence, la solitude, la liturgie et ses longues méditations bibliques où se révèle sa vraie place de contemplatif. Limpidité des formes, éblouissement des couleurs, tout son travail de peintre est une louange au Créateur et Père qui nous accompagne sur le chemin de la vie.

Voir quelques oeuvres du père Yves

La musique

Chœur des anges, chœur de scène, chœur de moines.
Le moine ose prier en redisant les paroles qu'il a reçues de son Seigneur, en les balbutiant, en se laissant habiter par elle, en les partageant avec d'autres. Le moine ose chanter des musiques qu'il reçoit d'un poète, biblique ou autre, en faisant jaillir beaucoup plus que ce qui l'habite. Le rythme structure la diversité, voire le bouillonnement de ses sentiments et de ses idées ; l'harmonie donne de l'ampleur et de la profondeur aux mots simples qui disent sa foi, ses convictions, ses craintes, ses peurs, ses révoltes, son désir. Par les sons qui sortent de son corps dressé il se met dans l'axe qui rejoint son Dieu qui est dans les hauteurs, son Dieu qui habite les profondeurs. Le souffle, cette belle image de l'esprit, qu'il va chercher bien bas en lui-même pour faire vibrer le plus haut de sa tête, le grandit et lui fait ressentir qu'il est tout petit devant la grandeur du monde et de Dieu. Le jaillissement de sa voix se perd dans l'infini, dans l'éternité. Il est ainsi présent au plus profond de la réalité.

Mais le moine chante rarement seul ; il chante en communauté, avec des frères, plus qu'avec d'autres chanteurs. La recherche du même rythme, de l'harmonie la plus juste est souvent chaotique, mais elle est une belle image du cheminement que poursuit une communauté désireuse de la rencontre des multiples facettes de tempérament, de désirs profonds. L'accord juste, ou presque, est bien à l'image de cette recherche d'unité à travers toutes ces diversités. Les vibrations sonores de chacun finissent par se rencontrer pour dire notre désir d'unité, celle qui nous est offerte par un Autre, le maître de tout. Les moines ne donnent pas un spectacle mais ils ont besoin de la compétence de ceux qui font de la musique leur profession, pour que leur chant rejoigne celui des anges. Frère M.

La liturgie, c'est un chœur de voix et une chorégraphie de corps. Y a-t-il quoi que ce soit de plus beau à l'oreille que des voix qui chantent ? Elles parcourent ensemble, à l'unisson ou en polyphonie, en soliste ou se répondant les unes aux autres, l'échelle des sons, du plus grave au plus ténu : leur mélodie introduit à Celui qui habite le silence. Et les yeux ne se réjouissent-ils pas de l'harmonie des corps qui connaissent l'art de se tenir ? Debout ou en mouvement, tous ensemble ou allant les uns vers les autres, ils évoluent autour de l'autel qui est leur centre et leur mouvement suggère la Beauté invisible. La liturgie est ainsi ce temps et cet espace où nous essayons de dépasser la prose de la langue et l'utilité des membres pour rechercher et dire devant Dieu la vérité profonde de notre être d'hommes et de communauté : « Tous ensemble ils dansent et ils chantent : en toi, toutes nos sources » (Ps 86,7).

A vrai dire, au quotidien, nous ne le sentons pas toujours. Il nous faut être assidus à des classes de chant et des répétitions de cérémonies, dépasser l'énervement des fausses notes et des mouvements trop lourds. Mais de cette chrysalide parfois pesante s'évade sans cesse comme à notre insu le léger papillon qui devant le trône de Dieu et de l'Agneau vole avec les anges et chante le cantique mystérieux des élus vêtus de blanc. Frère G.

Un monastère, un monde qui chante.

Et qui chante parce qu'il marche vers la maison de Dieu et que le chant aide à marcher vers Dieu qui nous attend, discret et attirant.
Marche fraternelle, par tous les temps et tous les jours, et la nuit encore.
Marche dans la lumière du Christ, lumière semblant parfois obscure mais qui force à chercher sans cesser de chanter.
Car, Benoît le promet au marcheur fidèle : « Tu parviendras... tous ensemble ».
Un monde de moines ? Bien plus, le monde humain, si rude parfois et souvent malheureux, mais que Dieu veut entendre chanter comme chante un monde sauvé. Frère D.

La musique a une place sobre mais très importante dans notre vie, puisque tous les offices de jour sont chantés, ainsi que la moitié de l'office de nuit. Musicalement, c'est donc les voix qui sont premières : chant des fils de Dieu qui, avec le Fils Premier-né, monte en action de grâce vers le Père pour son œuvre de création, de salut et de divinisation ; chant développé des hymnes qui colorent les heures, les temps liturgiques, les fêtes, le dimanche, Jour du Seigneur et de sa Résurrection ; chant très récitatif des psaumes, simple support de la parole qui nous est donnée pour la prière par des générations de croyants.

L'orgue a une large place avec l'accompagnement des voix, et les pièces instrumentales les dimanches et fêtes. La flûte traversière, la kora, apportent aussi leur note propre.

Tout cela ne se fait pas sans travail et préparation. Classes de chant communautaires, travail des instrumentistes, sessions semestrielles avec un professeur de chant. Une session annuelle de formation musicale pour les moines et moniales est organisée chaque année pour aider ceux et celles qui ont en charge le chant dans leur communauté.

Saint Benoît nous dit : « Considérons comment il nous faut être en présence de la divinité et de ses anges, et quand nous nous tenons debout pour psalmodier, faisons en sorte que notre esprit concorde avec notre voix ». Frère H.