Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

14 mai
année 2022-2023

Année A - 6ème dimanche de Pâques (14/05/2023)
(Actes 8,5-17 ; 1 P 3,15-18 ; Jean 14, 15-21)
Homélie par F.Guillaume

Frères et sœurs,
En ces jours où nous approchons de la fin du Temps Pascal, avec les fêtes de l’Ascension et de Pentecôte, la liturgie de ce 6ème dimanche de Pâques évoque plus intensément la réalité de l’Esprit Saint dans les textes que nous venons d’entendre.
Avec la 1ère lecture tirée des Actes nous assistons à l’évangélisation de la Samarie non pas par un apôtre (un des 12) mais par un diacre, Philippe. Ce qui est étonnant, puisque dimanche dernier on avait appris que les diacres avaient été institués pour le service des tables et non pour celui de la parole ou de la prédication, réservé aux apôtres. 7 hommes avaient été choisis, Etienne, Philippe et 5 autres, car ils étaient remplis d’Esprit Saint, de foi et de sagesse. Or le texte entendu aujourd’hui nous dit que l’Esprit Saint n’était pas encore descendu sur aucun des nouveaux chrétiens samaritains. Ainsi Philippe, pourtant rempli d’Esprit Saint ne proclamait que le Christ. Il ne baptisait que dans l’eau et il n’accomplissait des signes merveilleux qu’au Nom de Jésus. C’est seulement à la suite d’une visite apostolique de Pierre et Jean, venus de Jérusalem, que ces nouveaux chrétiens reçoivent eux aussi l’Esprit Saint, par l’imposition des mains et la prière.
Ces évènements de Samarie peuvent et doivent nous renvoyer à notre propre baptême. Tout baptême en effet, dans son rite liturgique associe à la fois l’eau, symbole de la plongée dans la mort et la résurrection du Christ, et à la fois le saint chrême, huile d’onction qui est la marque de l’Esprit Saint sur le nouveau baptisé.

La seconde lecture, par la bouche de Saint Pierre, exhorte les chrétiens à être prêts en tout moment, à défendre leur foi au Christ et à rendre raison de l’espérance qui est en eux. Témoigner du Christ, lui qui est l’Espérance de la Gloire de Dieu, selon une belle qualification de Saint Paul. Ce Christ, nous dit St Pierre dans sa lettre qui a été mis à mort dans sa chair, mais qui a été vivifié dans l’Esprit. Et l’Esprit Saint qui a ressuscité Jésus d’entre les morts avec puissance, nous ressuscitera noua aussi avec le Christ au dernier Jour. Il nous introduira auprès de Dieu avec lui dans la Gloire. C’est la notre bienheureuse espérance, l’avènement ou l’évènement que nous attendons, si vraiment nous recherchons les choses d’en-haut, là où se trouve le Christ, à la droite de son Père.

Et nous en arrivons à la page du 4ème évangile, extraite des derniers entretiens de Jésus avec ses disciples avant sa Passion. Il leur annonce son départ, ce qui veut dire en clair sa mort prochaine, et son retour auprès d’eux, mais d’une toute autre manière, ce qui est moins clair pour eux. Ce sera le don de l’Esprit Paraclet, Esprit de Vérité et d’amour qui sera désormais non seulement à leur côté, mais qui demeurera en eux, au plus profond de leur cœur. Réalité non pas abstraite, intellectuelle et extérieure, mais une personne à part entière qui procède du Père et du Fils. Elle est Seigneur et elle donne la vie, communicant l’amour. Elle mérite même Gloire et même adoration que le Père et le Fils.
Il nous revient alors, frères et sœurs, de reconnaître cette action de l’Esprit Saint qui habite en nos cœurs, de le laisser répandre en nous ses grâces de foi et d’espérance. Cela n’est pas toujours évident, ni facile, nous en faisons l’expérience, car l’Esprit, comme le dit si fortement Saint Paul, s’oppose à la chair, c’est-à-dire à nos tendances égoïstes naturelles. Notre cœur est très souvent le siège d’un combat qui peut être féroce et implacable contre le Malin. Notre volonté et notre liberté sont totalement engagées dans le consentement à l’action de l’Esprit en nous. Mais nous croyons dans notre foi au Christ, qu’il peut déployer son fruit sous les formes multiples de la joie, de la paix, de la douceur, de la patience, de la bienveillance, de la confiance et de la maîtrise de nous-mêmes. Oui, cela est possible car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Le Temps Pascal, le temps de la résurrection est celui du réconfort pour notre foi. Il est la source de notre assurance pour témoigner de notre espérance dans un monde inquiet, fragile voire tragique par bien des aspects. Il nous oblige à ne pas nous décourager, mais à tenir bon avec douceur et respect devant ceux qui ne partagent pas notre foi, ni notre espérance.

En terminant ces quelques propos sur l’Esprit Saint, j’aimerais nous inviter à tirer profit de ces derniers jours du Temps Pascal pour prier davantage et de façon plus directe, cette 3ème Personne de la Trinité, si jamais nous nous adressons plus habituellement à Dieu Notre Père et à Jésus-Christ, Notre Seigneur. Pourquoi ne pas nous aider avec les belles et riches hymnes de la liturgie, ancienne et nouvelle que nous trouverons facilement dans nos Magnificat ou nos Prions en Eglise. Je vous propose les versets de la séquence du dimanche de Pentecôte :
« Viens Esprit Saint en nos cœurs, consolateur souverain, adoucissante fraîcheur, lumière bienheureuse, dans le labeur, le repos, lave ce qui est souillé, guéris ce qui est blessé, assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rend droit ce qui est faussé. Donne tes sept dons sacrés, donne le salut final, donne la joie pérenne et éternelle. » AMEN

Retour à la sélection...