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HOMELIE

30 octobre
année 2021-2022

Année C – 31° dim. du Temps Ordinaire – 30 octobre 2022 Sg 11.23 – 2.2 ; 2 Thess 1.11-2.2 ; Luc 19 1-10 ;
Homélie de Mgr Louis Portella

Le passage d’Evangile que nous venons d’entendre nous présente, en quelque sorte, l’itinéraire d’une conversion, celle de Zachée.
Zachée, nous dit l’évangéliste Luc, voulait voir Jésus. Etait-ce une simple curiosité qui l’a poussé à monter sur un sycomore ? On ne le pense pas. En effet, c’est plutôt qu’il a pris conscience, en tant que publicain, collecteur d’impôt, de taxes, du tort qu’il a causé à ses contemporains par les multiples taxes qu’il leur imposait, qu’il percevait d’eux et qui l’ont rendu riche. Il était certainement intérieurement tourmenté et cherchait comment changer sa vie, comment réparer ses torts. Bref, il était prêt à se convertir.
C’est ce cheminement intérieur que Jésus a certainement perçu et qui l’a amené à vouloir aller demeurer dans la maison de Zachée, lui offrant ainsi la possibilité d’aller jusqu’au bout de sa conversion en prenant les décisions qui allaient bouleverser sa vie, à savoir :
- Donner la moitié de ses biens aux pauvres.
- Rendre le quadruple de ce qu’il a extorqué chez ceux qu’il a lésés dans les perceptions des taxes

C’est l’occasion de noter la différence entre l’attitude des hommes et celle de Dieu, à l’égard de Zachée. Pour les gens, Zachée, en tant que publicain, était catalogué comme un « pécheur ». C’est d’ailleurs, pour quoi ils ont murmuré, nous dit l’évangéliste Luc, en disant que Jésus était allé chez un homme pécheur. Car selon la tradition, on ne fréquente pas les pécheurs, on ne leur parle pas non plus.
L’attitude de Dieu est totalement différente : en effet, comme nous l’a dit l’auteur de la Sagesse, « Dieu a pitié de tous les hommes, il ferme les yeux sur leurs péchés pour qu’ils se convertissent ».
Nous sommes ainsi tous appelés à nous rendre compte de « la mesure de la miséricorde divine » qui, paradoxalement, est sans « sans meure ». Car au lieu de classer les pécheurs dans telle ou telle catégorie, Il invite plutôt chaque pécheur à reconnaître ses péchés et à se convertir, nous dit le livre de la Sagesse. C’est bien ainsi que Jésus se comporte, au nom de son Père, quand il déclare, après être allé chez Zachée, : « le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19.10).

Un autre aspect de la miséricorde divine qui doit être souligné, c’est la patience.
Il y a souvent, de la part des hommes que nous sommes, des réactions de découragement ou même de désespoir, devant un mauvais comportement qui dure indéfiniment.
Mais l’auteur du livre de la Sagesse, qui s’adresse à Dieu, lui reconnait cette patience en ces termes :
« Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu, tu les avertis et leur rappelles en quoi ils pêchent, pour qu’ils se détournent du mal et croient en toi, Seigneur » (Sg 12.2)

Enfin, ce qui mérite d’être souligné, c’est que le cheminement intérieur de Zachée ne s’est pas réduit à de simples sentiments de regrets, il a abouti à des décisions bien concrètes et surtout mises en œuvre, qui ont bouleversé le cours de sa vie.
C’est à cela, en fait, que chaque conversion devrait aboutir. Il s’agit, pour nous, dans la dynamique de notre conversion de devenir des hommes nouveaux qui soient de vrais disciples du Seigneur, non pas de simples déclarations, mais surtout par le témoignage de leur vie effectivement transformée, comme celle de Zachée.
Que le Seigneur nous accorde la grâce d’une conversion sincère et profonde, à l’exemple de Zachée, conversion qui se traduit par une nouvelle manière d’être, d’agir, bref de vivre.
C’est ainsi que le Fils de l’Homme viendra en nous : chercher et sauver ce qui est perdu. Amen

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