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HOMELIE

25 décembre
année 2019-2020

Année A -Messe de la nuit NOEL 2019
Is 9, 1-6 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14
Homélie du Père Abbé Luc

Frères et sœurs, Comment reconnaitre l’invisible dans le visible ? Comment habituer notre regard intérieur à voir, à reconnaitre ce que les yeux de chair ne verront jamais ? N’est-ce pas à cet exercice que nous entraine l’évangéliste Luc dans le récit que nous venons d’entendre, pour reconnaitre dans l’enfant nouveau-né, le Messie, le Seigneur d’Israël ? D’un côté, il nous montre un enfant nouveau-né ordinaire, de l’autre, à quelques lieux de là, il relate la présence d’anges qui prétendent que cet enfant est le Messie attendu, le Seigneur. D’un côté, Luc situe cet enfant dans l’histoire très concrète d’un peuple appelé à se faire recenser, de l’autre il suggère par la troupe céleste innombrable que la gloire invisible de Dieu donne à ce moment de l’histoire une dimension tout autre. Luc semble nous dire qu’il nous faut lire l’évènement sur deux registres pour ne pas passer à côté de son sens : celui de l’enracinement dans notre terreau humain et celui de l’irruption divine dans notre histoire. Et qui est chargé de faire le lien entre les deux registres ? Ce sont les bergers. Ces témoins improbables sont convoqués pour aller reconnaitre l’évènement et à en manifester la portée, comme la suite du récit l’atteste, lorsqu’ils vont raconter tout ce qui leur a été dit au sujet de cet enfant. A eux revient de nouer le sens véritable de cette naissance apparemment banale. Et il leur est donné un signe, un signe incongru au regard du message entendu : le Messie annoncé sera reconnaissable dans un nouveau-né couché dans une mangeoire.

Des anges, des témoins les bergers, un signe… voilà la manière avec laquelle Luc veut nous entrainer à reconnaitre l’invisible dans le visible le plus banal… Il ne s’agit pas de preuves, mais plutôt d’indices qui, liés ensemble permettent d’avancer sur le chemin de la foi. Pour croire qu’en Jésus, petit enfant, puis devenu adolescent et homme mûr, nous avons le Messie, le Fils de Dieu fait chair, il nous faut garder ensemble, et les paroles angéliques, et les témoignages et les signes. Paroles angéliques, me direz-vous, nous n’en entendons pas souvent. Nous n’avons pas eu d’apparitions d’anges. Dans le langage biblique, elles expriment toutes les paroles léguées par les Ecritures, qui nous mettent en présence de Dieu et à l’écoute de son dessein de salut pour le monde. A travers les Ecritures, Dieu ne cesse de se communiquer. Et les témoignages ? Nous les avons nombreux depuis les apôtres et les évangélistes jusqu’à ceux qui nous ont transmis la foi. Ils nous rapportent la manière avec laquelle ces témoins ont été touchés par le message de Jésus, Fils de Dieu fait homme, et comment cela a transformé leur vie. Ces témoignages nous nous les partageons continuellement en priant ensemble et en célébrant le mystère de notre foi en Eglise. Et les signes ? Chacun peut les découvrir dans son existence concrète et les discerner à l’aulne des signes éminemment christiques dans lesquels le Christ a voulu se faire connaitre en priorité : la croix, le plus petit d’entre les humains, le pain partagé dans l’eucharistie, le service du frère. Un signe qui serait trop en distance de ceux-là risque fort d’être une idole qui loin de conduire à la connaissance du vrai Dieu en Jésus-Christ, nous en éloignerait.

Frères et sœurs, ce soir, accueillons notre Dieu qui s’est rendu visible en Jésus, et qui se donne en cette eucharistie. Laissons-le-nous entrainer dans cet admirable échange par lequel nous deviendrions semblables à Lui. - 25 décembre 2019  

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