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HOMELIE

17 novembre
année 2018-2019

Année C - 17 novembre 2019 – 33ème dimanche -
Ml 3,19-20a; 2 Th 3,7-12; Lc 21,5-19
Homélie du F.Damase

Il y a deux mille ans que furent écrites les paroles que nous venons d’entendre, et souvent des événements tragiques ont paru annoncer la fin du monde. Il y eut d’abord la prise de Jérusalem et la destruction du Temple, qu’annonce en premier lieu notre Évangile. Puis, en Occident, les vagues successives d’invasions « barbares », puis la peste noire ; et, près de nous, les deux Guerres Mondiales, et depuis le danger d’un cataclysme - hier nucléaire et aujourd’hui écologique.

Sur la scène internationale, les événements donnent une actualité nouvelle aux paroles prophétiques de Jésus : La date du 11 septembre 2001 marquent toutes les imaginations, avec le spectre d’une 3° guerre mondiale. Ainsi le peuple Rohyngas persécuté est réduit à une fuite permanente. Ailleurs, des peuples n’ont pas le droit d’exister ; d’autres sont soumis à des sanctions les privant de tout espoir ; des génocides continuent d’être perpétrés.

La nature elle-même semble s’en mêler. La sécheresse dans notre pays, les inondations ailleurs et récemment des incendies de forêts détruisent des équilibres naturels. Ce ne sont là que quelques exemples.

Quelle attitude doit avoir le croyant devant toutes ces situations ? Il y a tout d’abord la recommandation de ne pas craindre, qui revient sans cesse dans la Bible. Et, dans l’Évangile d’aujourd’hui, il y a l’appel à la persévérance : « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie ».

Un texte du rabbin Abraham Jeshua Heschel peut servir de commentaire à cet évangile. Ecrit en Allemagne, quand presque tout le monde, y compris de grands philosophes, des théologiens et des évêques se laissaient séduire par la mystique Nazi et suivaient Hitler – un peu comme on se laisse séduire de nos jours par des « guerres dites sacrés ». Abraham Jeshua Heschel fut l’un de ceux qui, avec Dietrich Bonhoeffer, comprirent très tôt ce qui se passait. Dans une conférence donnée en 1938 à un groupe de Quakers il disait :

« Il n’y a jamais eu autant de culpabilité, de détresse, d’angoisse et de terreur. À aucun moment la terre n’a été si baignée de sang. Des concitoyens sont devenus des esprits mauvais, monstrueux et bizarres. - Honteux et désemparés nous nous demandons : ‘Qui est responsable ?’ » -- Et une partie de sa réponse était : « Nous n’avons pas lutté pour la justice et pour le bien ; - comme résultat, nous devons lutter contre l’injustice et le mal. Nous n’avons pas sacrifié sur l’autel de la paix - et nous devons donc offrir des sacrifices sur l’autel de la guerre" »

Et il ajoutait : « L’histoire est une pyramide d’efforts et d’erreurs ; et à certains moments, c’est la Montagne Sainte sur laquelle Dieu juge les nations. Peu d’hommes ont le privilège de discerner le jugement de Dieu sur l’histoire. Mais si un homme a rencontré le mal, - il doit savoir que cela lui a été montré pour qu’il puisse découvrir sa propre culpabilité et se repentir ; car ce qui lui a été montré est aussi en lui »

Nous avons là un appel à la conversion personnelle, bien en harmonie avec les appels du Pape François. C’est aussi le cri de l’Évangile. Le but de la prophétie de Jésus n’était pas de faire peur aux gens, mais au contraire de nous inviter plus sérieusement à une conversion du cœur.

Peu sont appelés à travailler directement à la solution des problèmes internationaux que j’ai mentionnés au début. Mais nous sommes tous reliés les uns et les unes aux autres et interdépendants.

Chaque fois que j’entretiens dans mon cœur ou dans ma vie quelque rancœur, sentiment négatif ou même de la haine envers les personnes avec qui je vis ou que je rencontre, je contribue à augmenter la somme de mal dans le monde.

Et chaque fois que j’introduis dans ma vie de l’amour, de la compréhension, de la compassion, envers mes frères et envers toutes les personnes rencontrées, je contribue à hâter la victoire totale du Christ sur toutes les forces du mal. 675 mots

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