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HOMELIE

25 novembre
année 2017-2018

Année B - 34ème dim. du T.O. Solennité du Christ-Roi, 25 nov.2018
Dan 7 13-14; Ap 1 5-8; Jean 18 33-37
Homélie du F.Bernard

« Es-tu le roi des Juifs ? ». Question décisive posée à Jésus, au terme de son ministère, par Pilate. Question posée par celui qui a le pouvoir de vie et de mort sur tous les ressortissants de la Palestine. Question parallèle à celle que les autorités juives avaient posée juste avant au tribunal du Sanhédrin : « Es-tu le Messie, le Fils du Béni ? » (Mc 14,61).
Question plus politique peut-être de la part de Pilate, question plus religieuse venant du grand prêtre. Mais questions très semblables en fait, car le Messie annoncé par les Écritures, l’Oint du Seigneur, serait fils de David, héritier des promesses faites à l’ancêtre et à sa descendance. Quelles promesses ? « Ta maison et ta royauté subsisteront à jamais devant moi. Ton trône sera affermi à jamais » (2 Sm 7,16).
Promesses relayées ensuite par les prophéties. Nous venons d’entendre à l’instant celle du Livre de Daniel : « Voici venir sur les nuées du ciel comme un Fils d’homme. Il lui fut donné domination, gloire et royauté sur tous les peuples, toutes les nations. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera pas » (Dn 7, 13-14). Jésus, le Seigneur, n’est donc pas seulement roi des Juifs, comme avait dit Pilate, mais roi sur toute la terre, sur tous les peuples, toutes les nations.
« Es-tu le roi des Juifs ? ». A Pilate, Jésus avait répondu : « Ma royauté n’est pas de ce monde. Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ». Et Pilate en avait déduit : « Donc tu es roi ». Dès lors la parodie de procès avec ses suites pouvait s’engager. Jésus est livré aux soldats, flagellé, revêtu d’un manteau pourpre, comme pour un roi. Il est identifié à « l’homme de douleur et de mépris, devant qui on se voile la face, car il n’a plus figure humaine » (Is 52,4 et 53,3). C’est ainsi que Pilate le présente à la foule, autant peut-être par dérision que pour émouvoir la commisération de la populace. « Voici l’homme ». Mais rien n’y fait. La haine des grands prêtres envers l’Innocent s’est transmise à la foule. Elle veut maintenant la mort de Jésus, que peu auparavant, lors de l’entrée à Jérusalem, elle avait acclamé comme le Messie, fils de David. Alors Pilate, sans condamner vraiment Jésus, le livre aux autorités juives pour qu’il soit crucifié.
Mais sur la croix sera apposé l’écriteau décisif, rédigé dans les trois langues connues dans la Palestine d’alors, l’hébreu, le grec et le latin, afin que nul n’en n’ignore : « Jésus de Nazareth, roi des juifs ». Ce sont les initiales de ces mêmes mots en langue latine, INRI, qui sont reproduits habituellement sur nos croix.
Le centurion romain, à la mort de Jésus s’était écrié : « Vraiment cet homme était fils de Dieu » (Mc 15, 39). Il le faisait alors en son nom propre, devenant en quelque sorte le premier confesseur de la foi. Ici c’est le procurateur romain lui-même qui fait inscrire le libellé de l’écriteau. Et précise-t-il : « ce qui est écrit est écrit », et le restera toujours.
Tout est achevé maintenant. Tout est révélé à la croix. Du côté transpercé du crucifié ont jailli l’eau et le sang. Grâce à l‘eau et au sang des sacrements, à nous aussi il est donné de contempler maintenant l’Innocent crucifié, lui qui « de condition divine, a été abaissé jusqu’à la mort et la mort de la croix, puis élevé par Dieu au- dessus de toute créature, pour recevoir le Nom au -dessus de tout nom, le nom de Jésus-Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (cf. Ph 2, 8-11).
Au terme de l’année liturgique, l’Écriture nous a redit l’essentiel : le procès de Jésus, sa condamnation par les autorités religieuses de son peuple, sa crucifixion. Paul ne voulait pas transmettre autre chose à ceux à qui ils annonçait son Évangile quand il disait : « Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés au salut, tant Juifs que païens » (1 Cor 1, 23-24).
Prenons le temps de contempler la croix, nous rappelant les mots du prophète : « Ils contempleront celui qu’ils ont transpercé ». De la contempler comme le trône où siège à jamais le Christ Jésus, roi des Juifs et roi de l’univers. C’est de ce lieu qu’il attire à lui tous les hommes. « Oui vraiment. Amen. Je suis l’Alpha et l’Omega, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant » (Ap 1, 7-8). - 25 novembre 2018

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