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HOMELIE

26 août
année 2017-2018

Année B - 21e Dimanche du Temps Ordinaire - 26 aout 2018
Jos 24 1-18 ; Eph 5 21-32; Jean 6 60-69
Homélie du F.Hubert

Au début de l'évangile de Jean, Jésus dit à ses premiers disciples: « Vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. » Peu après, il dit à Nicodème : « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. » Plus loin encore, Jean-Baptiste affirme : « Celui qui vient du ciel témoigne de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. »
« Le Verbe est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. » Voilà bien tout l’enjeu de l’Evangile de Jean. L’évangile de Jean, c’est l’histoire du rejet du Verbe fait chair, et le témoignage de sa victoire, car nul ne peut prendre la vie de celui qui la donne.

Nous qui sommes venus ce matin célébrer son eucharistie, nous désirons le recevoir, recevoir son témoignage, la vie qu’il nous offre ; apprendre de lui comment devenir enfants de Dieu. « A qui irions-nous ? » Être disciple est un chemin vers un mystère toujours à creuser, pour trouver la vérité et la vie, la lumière et la source, la nourriture de vie éternelle.
Dans le discours de Capharnaüm qui nous a été offert ces derniers dimanches, Jésus affirme : « Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel... Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour la vie du monde. » La foule était prête à l’enlever pour en faire son roi, après qu’il ait multiplié les pains ; elle disait : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » Mais ensuite la parole de Jésus devient source de scandale : « Cette parole est rude. Qui peut l’entendre ? » Non seulement la foule se retire, mais « beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. » « Comment peut-il dire : « Je suis descendu du ciel” ? » « Comment peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !... C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »
Oui, frères et sœurs, celui qui est descendu du ciel est la Parole de vie, le Verbe qui témoigne de Celui qui l’a envoyé, celui qui nous dit en vérité qui est Dieu et qui nous sommes, celui qui nous révèle où est le chemin de la vie.

Il nous révèle que Dieu est celui qui n’est que don, et que le seul chemin de la vie est celui du don de soi. « Si tu savais le don de Dieu ! » Dieu se donne à nous sans mesure.
Pour que cela soit possible et ne nous écrase pas, lui qui est Dieu, il s’est fait chair ; et s’étant fait chair, il s’est fait pain, pour que nous puissions nous nourrir de lui et devenir son corps. Il s’est fait pain pour nous transformer. Pour transformer le monde.
L’eucharistie nous est donnée pour que nous devenions images de Dieu, reflet de Dieu les uns pour les autres. Dieu se donne à nous pour que nous devenions don. Pour cela, il choisit le moyen le plus humble : il se fait pain, nourriture accessible à tous. Pain rompu, offert, partagé, en surabondance. La fraction du pain, avant la communion, est un signe essentiel : nous recevons, même avec une petite hostie prédécoupée, un pain rompu, brisé, partagé. Ce pain fait de nous son corps, pain pour les autres, offert et partagé lui aussi. Là est notre vie, là est la vie du monde, là est notre être d’enfants de Dieu. Le corps livré, le sang versé du Christ nous sont donnés pour que nous devenions humblement les uns pour les autres une offrande vivante.

« Ceci est mon corps, livré pour vous » : « Cette parole, écrit sr A. Lécu, désigne l'hostie, en laquelle Jésus s'efface, mais tout autant son Église qui va la recevoir,. Ces mots nous désignent. A leur tour nos vies sont prises, bénies, rompues, données, pour la multitude. … L'amour reçu nous transforme en capacité d'amour donné. »

Nous allons manger et boire, non une chose mais une présence, la chair du Christ vivifiée par l’Esprit qui fait vivre.

Ce langage est folie, mais la folie de Dieu est plus sage que les hommes. Allons-nous demeurer disciples, continuer de marcher avec Jésus, pénétrer plus avant dans son mystère, dans notre mystère, ou partir, nous tenir à distance ? Si avec Pierre, nous proférons ces paroles : « A qui donc irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle », faisons-le humblement : pas plus que Pierre, nous sommes capables par nous-mêmes de donner notre vie pour le Christ et pour nos frères. Alors, recevons la Parole, recevons le pain vivant, porteur de l’Esprit, pour peu à peu donner notre vie à la suite du Christ. Dès aujourd’hui, le Fils de l’homme, descendu ciel, venu chez les siens, et remonté là où il était auparavant, nous fait demeurer avec lui. - 26 aout 2018

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