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COMMENTAIRES
SUR LA REGLE DE SAINT BENOIT

Chapitre 0, Versets 8 à 13
PROLOGUE

8. Levons-nous donc enfin, puisque l'Écriture nous éveille en nous disant : « L'heure est venue de nous lever du sommeil »,

9. et les yeux ouverts à la lumière de Dieu, écoutons d'une oreille attentive ce que la voix divine nous remontre par ses appels quotidiens :

10. « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs » ;

11. et encore : « Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises. »

12. Et que dit-il ? « Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur.

13. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous atteignent. »

Commentaire de frère prieur Yvan

Cinq fois le mot « audire », écouter, revient dans ce petit passage du Prologue. Benoit décrit ici toute une pédagogie de l’écoute : ce n’est pas inutile de reprendre ce qu’il dit.
« Ecoutons d’une oreille attentive la voix puissante de Dieu qui chaque jour nous presse ». Une oreille attentive. L’écoute suppose une qualité d’attention. Pas seulement une attention occasionnelle. Car Dieu nous parle chaque jour. C’est nous qui ne savons pas l’entendre, qui sommes trop souvent inattentifs, distraits.
« Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs ». L’endurcissement du cœur est le grand obstacle à l’écoute. Le cœur endurci, habitué, obstiné, la nuque raide. L’habitude du péché qui finit par assoupir notre capacité d’aimer. L’humilité est le contraire de cet endurcissement du cœur.
« Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises ». Il s’agit d’écouter le murmure de l’Esprit, cette brise légère qui souffle là où on ne l’attend pas. Mais cette brise, c’est dans l’Eglise qu’on peut l’entendre, ce que Benoît souligne en reprenant cette citation de l’Apocalypse. L’écoute se produit dans la communion fraternelle. « Quand deux ou trois sont réunis au Nom du Christ ».
Enfin Benoît précise que l’écoute engendre la crainte de Dieu. « Venez mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur », Ps 33/12. Nous savons que cette crainte n’a rien à voir avec la peur. Elle signifie le respect, l’amour filial. La crainte de Dieu, c’est cette prise de conscience de sa grandeur. Dieu n’est jamais celui que j’imagine !
Dans ces versets, Benoît nous donne les règles fondamentales de toute écoute authentique : l’attention, l’humilité, la communion fraternelle, et le sens de l’altérité de l’autre.
(2011-11-23)